1.4 Apports des théories modernes de la
firme
La remise en cause des hypothèses de la théorie
néoclassique de la firme est a la base de la quatrième vague de
travaux théoriques ayant contribué au débat sur la
structure financière des entreprises.
Ces travaux de recherche, connus sous l'appellation de
théories modernes de la firme, sont nés du rejet du postulat
néoclassique de gratuité et symétrie d'information entre
les acteurs économiques. Dès lors, la problématique de la
structure de financement est abordée en tenant compte des
asymétries informationnelles entre les différents agents.
La première théorie ayant pris en compte ces
asymétries d'information est la théorie du signal qui affirme
l'existence d'une corrélation positive entre la valeur de la firme et
son niveau d'endettement.
La levée d'une autre hypothèse de la
théorie néoclassique de la firme, a savoir l'absence de
coüts d'agence, a donné naissance a la théorie des mandats
selon laquelle une structure financière optimale résulte d'un
arbitrage entre les coüts d'agence des fonds propres et les coüts
d'agence des dettes.
Deux autres théories, plus récentes en
matière de structure de financement, se sont succédées
pour appréhender les déterminants d'une structure
financière. La première considère que, sous l'effet des
asymétries d'information, il n'existe pas de structure financière
optimale mais une structure de financement qui résulte de
préférences hiérarchisées de financement. La
deuxième, affirme que la structure du capital est la résultante
des décisions financières antérieures qui dépendent
du climat boursier du moment.
1.4.1 Apport de la théorie du signal a
l'étude de la structure financière
Il nous paraIt essentiel de présenter, dans un premier
temps, la théorie du signal avant d'analyser, dans un deuxième
temps, l'apport de cette dernière au débat sur la structure
financière des entreprises.
1.4.1.1 Théorie du signal
Fondée sur l'asymétrie d'information entre les
dirigeants et les partenaires externes a l'entreprise, la théorie du
signal propose aux dirigeants, mieux informés sur la qualité de
leur
entreprise, de communiquer ces informations aux actionnaires et
aux créanciers, par le biais de signaux18.
Néanmoins, l'émission d'un signal n'est pas sans
poser des problèmes d'imitation. En effet, les dirigeants d'une
entreprise de mauvaise qualité vont tenter de publier les mêmes
informations émises par les dirigeants d'une entreprise de bonne
qualité pour que leur entreprise soit reconnue performante. Pour
éviter ce problème d'imitation, les dirigeants des entreprises
performantes doivent émettre des signaux porteurs de conséquences
néfastes pour ceux qui les imitent. Parmi ces signaux, nous pouvons
citer l'émission de titres à caractéristiques optionnelles
qui représentent pour les bailleurs de fonds un gage incitant les
dirigeants de la firme à agir dans leur
intérêt19.
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