CHAPITRE 4.0 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
4.1 Sources de Pollution de la Rivière
Mgoua
4.1.1 Pollution industrielle
Il ressort de l'exploitation des fiches d'enquête et de
la recherche documentaire que le bassin versant Mgoua compte trente (30)
industries reparties dans des domaines divers tels la savonnerie, les
brasseries, la laiterie, la confiserie, la pâtisserie, la minoterie,
l'allumettière ...(Cf. annexe n°3).
Le tableau 2.1 nous montre que les rejets de toutes ces
industries du moins jusqu'en 1990 sont dangereux pour le cours d'eau car les
paramètres mesurées sont élevées et ont des impacts
directs sur le cours d'eau.
Mais la situation n'a pas tellement changé car à
une industrie près, rien n'a été fait dans le sens
d'améliorer la qualité des effluents.
La Compagnie Equatoriale des Peintures (C.E.P.) a mis sur
pied en 1993, une mini station de traitement des eaux usées d'une
capacité de 20 m3/mois (Fig. 4.1). Le procédé
consiste en la décantation et le traitement physico-chimique à la
chaux éteinte, au sulfate d'alumine et purifloc des effluents de
l'usine. Les paramètres physiques des effluents (couleur, MES,
Turbidité) ont été considérablement
modifiés. Mais n'ayant pas pu entrer en possession des résultats
des analyses des rejets issus de la station d'épuration au cours de
l'enquête, nous ne pouvons affirmer que les paramètres chimiques
sont améliorés.
Le Complexe Chimique Camerounais (C.C.C.) quand à lui,
possède depuis plus de 30 ans un décanteur à chicanes. Ce
dernier faute d'entretien est en très mauvais état (Fig. 4.2). Ce
procédé de traitement reste incomplet (Fig. 4.3).
Néanmoins dans les années 1990, elle a fait des progrès en
améliorant le process notamment en récupérant du glycerol
pour faire de la glycérine, ce qui a baissé le volume des
effluents et le taux de pollution. Mais les eaux rejetées contiennent
encore beaucoup de graisses.
L'Union Allumettière Equatoriale (UNALOR)
possède trois bassins en béton en série avec
renouvellement du sulfate d'alumine et de la chaux dans les deux premiers;
cette station d'une capacité de 4m3/j n'est pas suffisante
car, l'effluent rejeté reste coloré et non neutre.
La société Camerounaise de fabrication de piles
électriques (PILCAM) possède également une station dont la
capacité est de 10m3/j. Les eaux brutes de couleur
noirâtre renfermant des métaux lourds tels le Manganèse
(Mn), le Zinc (Zn) transitent par trois bassins en série contenant
chacun du gravier et du sable. Les eaux décantées sont
chlorées avant le rejet dans le réseau d'eaux pluviales. Le
système reste incomplet car l'effluent est coloré.
Fig. 4.1 : Mini station de traitement des eaux
d'une société de production de peinture
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Fig. 4.2 : Décanteur d'une savonnerie dans un
état de délabrement avancé
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Fig. 4.3 : Mousse dans les effluents d'une
Savonnerie
En général, parmi les industries
répertoriées, quinze (15) déversent directement leurs
effluents dans le cours d'eau sans traitement approprié et de
manière continue (12 à 24 heures par jour) (Cf. annexe n°3).
La fig. 4.3 présente les rejets d'une industrie savonnière qui se
dirigent vers le cours d'eau. Les populations riveraines ont construit des
clôtures spéciales pour éviter l'inondation des habitations
par la mousse, mais cela reste insuffisant.
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