Quand l'eau est dégradée, il peut s'agir d'une
pollution thermique, d'une pollution par les substances chimiques et
minérales, d'une pollution par les matières en suspension, par
des produits radioactifs. La pollution peut également résulter
d'agents infectieux ou de produits organiques (Veyret et Pech, 1993).
Pollutions chimique et minérale
Les matières minérales rejetées d'une
manière durable avec les eaux de lavage des matériaux de
carrière par exemple, vont contribuer à la pollution
minérale de ce dernier, ils annihileront la vie du cours d'eau sur une
certaine distance en se déposant au fond du lit, sur les
végétaux ainsi que sur les branchies des poissons et en colmatant
les frayères.
Une pollution minérale peut avoir un effet aigu et
immédiat : il s'agit par exemple d'un déversement de toxique
minéral par une industrie chimique, métallurgique,
sidérurgique... (Leroy, 1999). Il faut aussi considérer les
pollutions liées aux nitrates et aux rejets agricoles (pesticides,
insecticides...).
Pollutions organiques
D'après Kerspen (1998) il en existe trois :
· Les pollutions organiques facilement
biodégradables ;
· Les pollutions organiques difficilement
biodégradables ;
· Les pollutions organiques toxiques ;
Les pollutions organiques facilement biodégradables
Il s'agit de matières organiques provenant
d'activités biologiques : matières fécales et urines,
déchets de l'élevage et des industries agroalimentaires ;
feuilles, plantes et animaux morts. La nuisance qui en résulte est due
aux germes pathogènes que peut contenir ces matières organiques
ou due à une forte concentration de ces déchets qui annihileront
le phénomène d'auto épuration naturelle. Cette pollution
est souvent la plus grave, du moins la plus répandue.
Les pollutions organiques difficilement biodégradables
Elles proviennent d'activités comme la fabrication de
pâte à papier, de textiles, de cuirs et peau ; ce sont aussi les
détergents qui produisent des mousses diminuant la capacité
d'oxygénation du cours d'eau. La dégradation par le milieu
naturel de cette pollution est plus lente. Du fait de la dégradation
difficile de ce type de pollution, leur nuisance résulte de leur
accumulation dans le milieu naturel.
Les pollutions organiques toxiques
Elles proviennent des industries pétrochimiques et des
raffineries qui rejettent dans leurs effluents des quantités importantes
de phénols et d'hydrocarbures. Certains pesticides
utilisés en agriculture sont d'origine organique et
l'on sait que ce sont des produits toxiques particulièrement nuisants
pour la faune aquatique ; ils peuvent atteindre l'homme par accumulation dans
la chaîne alimentaire. Ce type de pollution gênera ou
empêchera totalement les mécanismes d'épuration.
Nuisance par réchauffement (Pollution
thermique)
Le rejet de chaleur dans l'environnement constitue une forme
de pollution physique du milieu naturel susceptible de provoquer de
véritables bouleversements biocénotiques car elle agit sur un
facteur écologique primordial : la température du milieu. Elle
provient de l'usage par l'homme des sources d'énergies artificielles qui
modifient de façon plus ou moins importante le bilan
énergétique des écosystèmes et est
généralement produite par des rejets d'eaux de refroidissement
industrielles (Ramade, 1982). La pollution thermique des eaux continentales
peut atteindre localement une telle ampleur qu'elle menace la
pérennité de l'ensemble des biocoenoses propres à ces
milieux.