C. Le droit de retrait des actionnaires s'étant
prononcés contre la fusion transfrontalière.
L'article 4 § 2 de la directive donne la
possibilité aux États membres d' « adopter (...) des
dispositions destinées à assurer une protection appropriée
aux associés minoritaires qui se sont prononcés contre la fusion
transfrontalière ». Faisant usage de ce texte, l'Allemagne a
créé un § 122i UmwG, qui confère à chaque
actionnaire d'une société allemande absorbée
s'étant prononcé contre la fusion transfrontalière le
droit de quitter la société en échange d'une compensation
financière adéquate. L'al. 2 du § 122i UmwG ouvre la
possibilité d'une vérification du caractère adéquat
de cette compensation dans le cadre de la « Spruchverfahren
». Ce droit de retrait des actionnaires s'étant
prononcés contre la fusion ne représente pas une nouveauté
pour le droit allemand des fusions. En effet, dans le cadre des fusions
internes, le § 29 UmwG confère un tel droit aux actionnaires qui
ont formulé par écrit leur opposition à la
résolution de l'assemblée générale approuvant le
projet de fusion231. À l'inverse, le législateur
français n'a pas jugé nécessaire de faire usage de
l'article 4 § 2 de la directive lors de la transposition de celle-ci.
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