1.7.8- Traitement :
Dans le domaine de l'intoxication médicamenteuse en
général, les thérapeutes procèdent selon le cas par
les quatre types de traitements suivant : le traitement évacuateur, le
traitement épurateur, le traitement symptomatique et/ou le traitement
antidotique.
Dans le cas de l'intoxication au paracétamol, il est
fait recours seulement aux traitements évacuateur et/ou antidotique.
Cependant, et lorsque le traitement antidotique s'avère inutile du fait
de la gravité de l'intoxication (dose et/ou temps d'exposition
extrêmement importants), la transplantation hépatique peut
également être envisagée (DROZ, 2008).
1.7.8.1- Traitement évacuateur :
L'évacuation peut s'effectuer par lavage gastrique
à l'eau en utilisant une sonde de gros calibre adapté à un
entonnoir, ou par l'administration de charbon activé dont le complexe
formé avec le médicament, est éliminé dans les
selles (LACROIX et al, 2007 ; JONES et DARGAN, 2008).
Dans l'intoxication au paracétamol cette
dernière procédure (emploi de charbon activé) est
habituellement utilisée : 1g/kg de poids corporel du patient est
administré par voie orale (JONES et DARGAN, 2008).
Toutefois, il faut savoir que, consistant à vider
l'estomac du médicament, ce traitement est inutile passé un
délai d'une heure après ingestion en raison de la vitesse
d'absorption
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élevée (30 à 60 minutes) du
paracétamol par la muqueuse gastro-intestinale (LACROIX et al,
2007).
1.7.8.2- Traitement antidotique :
Le traitement antidotique est un traitement efficace et repose
sur l'emploi d'un remède, appelé « antidote », capable
de neutraliser la substance toxique.
Dans le cas du paracétamol, l'antidote est
l'acétylcystéine (Figure 13), un agent mucolytique ayant des
vertus antidotique contre ce médicament (DROZ, 2008).
Figure 13 : formule
semi-développée du
N-acétyl-L-cystéine, d'après TOOLANEY et al
(2007).
Le N-acétyl-L-cystéine (en abrégé
: NAC) est la forme acétylée de la cystéine. Il est
naturellement produit par le corps ou apporté par l'alimentation
(consommation d'ail, d'oignons, d'oeufs, de brocolis,... etc..
Son administration à un patient intoxiqué par le
paracétamol, permet d'apporter à son organisme la cystéine
nécessaire à la biosynthèse de glutathion (Figure 14) et
par là même, d'augmenter son pool de glutathion, et de le
prémunir contre l'hépatotoxicité.
Le NAC est efficace et son effet est certain lorsque son
administration s'est faite dans les 10 heures suivant l'ingestion du
paracétamol (VAUBOURDOLLE, 2007, LACROIX et al, 2007).
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Figure 14 : Diagramme représentant les
étapes de la biosynthèse du glutathion à partir de la
NAC, d'après KENNON et HEARD (2008).
En absence de troubles de conscience et de vomissements,
l'administration du NAC se fait par voie orale, mais en présence de tels
troubles, elle se fait en intraveineuse pendant 20 heures et relayée
ensuite par la voie orale pendant au moins 52 heures (BEDRY et al,
2007).
Le protocole oral consiste en l'administration d'une dose de
charge de 140mg/kg suivie de doses d'entretien de 70mg/kg toutes les 4 heures
pendant 72 heures.
Dans le protocole intraveineux, le NAC est administré
en solution dans du glucose à 5%. La dose de charge est de 140 mg/kg en
une heure. Elle est suivie de 50 mg/kg en 4 heures, puis de 100 mg/kg en 15
heures, et enfin d'un relais per os (voie orale) de 70 mg/kg toutes les 4
heures pendant 52 heures.
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