3.3.2.1. Systèmes avicoles
L'élevage de poulets (SE1)
L'élevage de volaille est pratiqué dans toutes
les familles. Les animaux divaguent à l'intérieur et aux
alentours des concessions, certains vont jusque dans les champs. En dehors des
plus jeunes, très peu de volailles reçoivent des soins
particuliers en termes d'alimentation. Les aspects sanitaires sont quelques
fois pris en compte avec l'administration d'un vaccin en périodes
froides une seule fois par an. Mais de nos entretiens, il ressort que le vaccin
s'avère inefficace, ce qui a provoqué une mortalité
élevée en 2008. Les poussins sont nourris aux termites et
très peu en petit mil car le mil provoque des diarrhées
conduisant à la mort.
L'élevage de pintades (SE2)
Des différences de conduite existent entre les poules
et les pintades. En effet les poules bénéficient des grains de la
basse-cour tandis que les pintades se contentent plus de la vaine pâture
et se rendent jusqu'en brousse où elles sont soumises à un fort
taux de prédation. Cela entraîne des différences : ainsi
l'âge de première ponte est de 5 mois chez la poule contre 7 mois
chez la pintade. L'âge de la réforme est de 4 ans maximum chez la
poule tandis qu'elle va jusqu'à 6 ans chez la pintade. Mais ces animaux
sont généralement vendus avant cet âge. Il ressort de nos
entretiens que la fréquence des pontes est étroitement
liée à l'alimentation et l'intervalle entre une éclosion
et une nouvelle ponte est de 1 mois. La moyenne des pontes est de 12 oeufs (le
maximum étant 15 oeufs). La mortalité des poussins est
élevée et s'explique par les maladies en bas âge, les
éperviers, les pluies...
La ponte régulière au niveau des pintades a surtout
lieu dans un intervalle de 6 mois. Les oeufs de pintades sont couvés par
les poules avec environ 25 oeufs par couvaison. En hivernage on assiste
quelques fois à 100% d'éclosion mais les pintadeaux subissent une
mortalité élevée. Les ventes se font en
général en décembre pour les fêtes de fin
d'année et surtout en début hivernage où la demande chez
les bwaba et les dagaris se fait pressante pour les sacrifices. Les faibles
coûts d'élevage de pintade le rendent plus
rémunérateur que celui du poulet.
RENDEMENT ANNUEL PAR TETE
Rendementhete/an (f CFA)
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70 60 50 40
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SE1
SE2
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30 20 10 0
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1
SYSTEME AVICOLE
VAB ANNUELLE
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80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000
10000
0
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VAB/tete/an
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SE1
SE2
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1
SYSTEME AVICOLE
Figure 12: diagramme de comparaison des revenus avicoles
3.3.2.2. Systèmes d'élevage porcin (SE3 et
SE4)
L'élevage porcin est apparu il y'a de cela 40 ans mais
il n'a été adopté par la majeur partie des bwaba que
seulement 15 ans. Cette activité est largement dominée par les
femmes. Il existe deux types de conduites de l'élevage porcin :
> le porc de race locale (SE3),
> le porc de race améliorée « Nassari
nabouèri » (SE4).
En saison sèche les porcs subissent également la
vaine pâture après le « petit déjeuné ».
C'est une activité peu coûteuse lorsque les porcs sont totalement
abandonnés à eux-mêmes tandis l'achat de compléments
devient une charge qui se répercute sur le prix de vente de l'animal.
L'alimentation est généralement faite de drèches de sorgho
mélangé au son de maïs ou sorgho et de la poudre de
néré. Aussi l'élagage de feuilles et fruits de Cordia
mixa (frais ou secs) largement répandu dans le village facilite les
charges en aliment. Certaines herbes appelées localement Pampo
wèro et Buya yukan sont également fournies aux
porcs.
En hivernage où la divagation est formellement
interdite, les porcs sont enfermés dans leurs enclos construits en terre
ou attachés à la corde sous les arbres, ce qui entraîne des
blessures à l'animal sur les parties en contact avec la corde.
L'élevage porcin est aujourd'hui au stade de
spécialisation avec l'achat d'autres races comme « nassari
nabouèri » (porc blanc plus grand et physiquement imposant par
rapport aux races locales), et sur le métissage. Ce type
d'élevage est exclusivement intensif.
La reproduction commence dès l'âge de 7 mois mais
l'âge de réforme est très variable et lié à
la demande. Certaines personnes confient leurs femelles à celles qui
possèdent des races plus avantageuses pour le métissage moyennant
1500 f CFA.
Les traitements vétérinaires se résument au
vaccin contre le charbon, le Bernil et l'Oxytetracycline pour
les exploitations plus organisé.
La mortalité est liée aux maladies et surtout aux
piqûres de scorpions et est plus élevée en basâge.
Le marché d'écoulement du porc est endogène.
La production malgré moyenne n'arrive pas à satisfaire la
demande, ce qui emmènent les bouchés à se fournir dans les
villages voisins.
Il est à noter que seuls les bwaba sont les principaux
consommateurs de porcs, les migrants étant dans leur grande
majorité des musulmans. Les prix sont variables en fonction de la taille
de l'animal. Les porcs de race locale coûtent entre 6000 et 17500 f CFA
tandis que les porcs de races exotiques ou métissées
coûtent de 28500 à 82000 f CFA l'unité. Les couples de 5
mois destinés à l'élevage coûtent 37500 au
minimum.
VAB/TETE/AN
SE3
SE4
VAB/T ET E/AN (f CFA)
100000
40000
90000
80000
70000
60000
50000
30000
20000
10000
0
SYSTEME D'ELEVAGE PORCIN
Figure 13: diagramme de comparaison des valeurs ajoutées
de l'élevage porcin
Le SE4 est plus porteur que le SE3 mais les choix actuels des
producteurs tendent vers le métissage pour toujours minimiser les
coûts de production liés au porc de race.
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