3.1.8. Animaux d'élevage
Au dos des concessions, on peut voir des boeufs de traits.
Quant aux chèvres, c'est la vaine pâture dans les champs ou
à proximité des habitations. Aux alentours et à
l'intérieur des concessions on peut voir de la volaille (composée
de poules et de pintades). Dans le quartier bwaba et même aux environs
des autres quartiers divaguent des porcs en saison sèche. Quant
aux troupeaux de boeufs, ils se rencontrent le plus souvent dans
les jachères et surtout à l'intérieur de la forêt
classée de la Mou.
Photo 5 : Boeufs de trait Photo 6 : Porcs dans
une
Photo 4 : Bovins de parcours sous une étable
flaque d'eau
Figure 4: transect montrant les types de sols et l'occupation de
l'espace du village de Gombèlèdougou
Résultats et Discussions
3.2. Evolution historique du système agraire
L'analyse du système agraire se base sur cinq (5)
périodes ayant marqué l'évolution socioéconomique
et politique du Burkina Faso :
> Ère de l'indépendance (1960-1970) ;
> La période du développement de la culture
cotonnière (1970-1983) ;
> La vague migratoire (1983-1992) ;
> Un respect du zonage agricole (1992-2002) ; > Vers une
saturation du terroir (2002 - 2009).
La typologie des systèmes de production sera
établie sur les périodes ci-dessus annoncées.
3.2.1. Facteurs de production
3.2.1.1. Gestion du Foncier de 1960 à 2009
En 1960 : l'ensemble des surfaces
cultivées (y compris les jachères) ne dépassait
probablement pas 500 ha. Rapporté à la surface du terroir
(environ 10 000 ha), cela illustre la disponibilité en terres à
cette période. L'acquisition de nouvelles parcelles nécessite
juste un travail de défrichage et l'accord des autorités
coutumières concernées. Ce facteur n'est donc pas limitant pour
les exploitations. Les champs villageois sont alors regroupés au Sud du
village. Cela va se traduire par l'acquisition par chaque famille/lignage de
parcelles en plusieurs endroits de cet espace à vocation agricole. Il en
résulte une 'mosaïque' de parcelles dans cette zone, dont les
exploitants (ou à défaut les autorités coutumières)
reconnaissent les 'propriétaires' (ou utilisateurs), même lorsque
la mise en jachère date de plusieurs décennies. De ce fait, plus
la famille est nombreuse, plus son domaine foncier va s'étendre en
surface. Les sols sont relativement homogènes dans la zone à
vocation agricole considérée, puisque les champs sont
regroupés. Aucun témoignage ni donnée ne nous permet de
poser l'hypothèse d'une acquisition des terres les plus favorables par
les personnalités les plus influentes.
De 1970 à 1983 : l'ensemble
des surfaces utilisées pour l'agriculture ne dépassait pas 600 ha
vers 1970, et sont regroupés au Sud et vers l'Est. La terre était
donc encore largement disponible à cette période. Ce facteur
n'est donc toujours pas limitant pour les exploitations. Au début des
années 1980, environ 500 ha sont cultivés par 60 à 80
exploitations. En comptabilisant les jachères, on atteint de l'ordre de
2000 ha occupés. La disponibilité en terre est encore
énorme et non problématique comparée à la situation
qui prévaut dans les parties septentrionales où les migrants se
sont installés dès la première sécheresse de
1973-1975.
L'augmentation possible des surfaces cultivées
grâce à la traction animale et les velléités
d'accroissement des surfaces liées à la culture du coton
établissent de profondes différences entre les familles.
Certaines d'entre elles exploitent ainsi désormais jusqu'à une
vingtaine d'hectares. C'est une période où certaines
'propriétés' lignagères prennent beaucoup d'ampleur tandis
que d'autres lignages poursuivent leurs activités sur leur anciennes
'possessions'...
De 1983 à 1992 : comme dans
la plupart des villages de l'ouest du pays, le boom démographique, le
développement de la culture du coton et la généralisation
de la pratique de la culture attelée contribuent à une nouvelle
perception de l'espace, désormais considéré comme fini.
Il importe donc à chacun d'acquérir une part, la
plus conséquente possible de terres, pour satisfaire les besoins actuels
en rapport avec les moyens de production. De plus, il s'agit à plus long
terme de sécuriser le patrimoine foncier familial pour permettre
l'accès à des terres suffisamment vastes aux enfants et aux
descendants. C'est dans ce contexte que de nouvelles terres sont mises en
culture, à la périphérie de la zone agricole
traditionnelle où sont principalement installées des migrants
sans doute en raisons des risques encourus : crues dévastatrices mais
surtout ravageurs et bêtes sauvages, divagation de bétail...
D'autres zones plus lointaines sont mises en culture : vers le
point d'eau de Bouékan, particulièrement attractif pour
les agro-éleveurs, vers la forêt de la Kapo, le long des pistes
menant à Sébédougou, Pê, Intiédougou ou
Nahirindio... A noter que ces zones boisées sont au départ
considérées comme des terres marginales pour l'agriculture par
les autochtones, qui considèrent qu'elles recèlent trop de
dangers. Mais après les premières défriches
effectuées par des migrants, les autochtones investirent la zone afin
d'accroître leur patrimoine foncier à cause des multiples
avantages sont désormais liés à la
'propriété' coutumière foncière.
En tout état de cause, la situation évolue
très rapidement : si jusqu'au début des années 1980 de
vastes superficies sont mises à disposition des nouveaux arrivants, il
n'en est plus le même une dizaine d'années plus tard ! Ainsi le
foncier devient un facteur important conditionnant les possibilités
d'évolution des systèmes de production.
De 1992 à 2002 : le projet
test du zonage a été une réelle opportunité de
contrôle de la ressource foncière mais également de son
état de socle agricole. En effet le respect du zonage et l'application
en temps réel des techniques de gestion de la fertilité des sols
sous supervision du projet PDRI et de l'INERA devaient assurer une utilisation
durable de la ressource. L'espace étant devenu fixe, seuls les efforts
de gestion de la fertilité étaient les seuls issus pour des
rendements satisfaisants. Les familles comptant les plus d'actifs au moment du
zonage étaient les privilégiés mais tout actif, autochtone
comme migrant, a un accès équitable
à la ressource à la seule différence que le
migrant doit s'acquitter des frais annuels auprès de son tuteur.
Vers KOUMBIA
Vers SEBEDOUGOU
ZONE DE MSE EN DEFENS
ZONE AGRICOLE
Vers PÊ
ZON
PASTORALE
Vers INTIEDOUGOU
Figure 5 : carte d'occupation du terroir en 1994
De 2002 à 2009 : c'est une
nouvelle relance de la course aux hectares car beaucoup n'ayant pas suivi
rigoureusement les techniques de gestion de la fertilité lors du zonage
pour des raisons diverses (difficultés d'accès au matériel
et aux mesures d'accompagnement,...) rencontrent des problèmes de bonne
terre. Aussi les chefs coutumiers et de lignage font valoir leurs droits au
détriment de la collectivité. De plus, l'occupation d'une portion
de la partie nord autrefois non exploitée par consensus réveille
le conflit entre les trois villages. On apprend que plus de 200 ha ont
été distribué clandestinement par le chef de brousse pour
selon lui limiter l'avancée des producteurs des autres villages. Enfin
en 2008, il y'a instauration d'une rente foncière de 5000 f CFA par an
et par champ qui, selon les responsables administratifs du village, est
sensé remplacer les obligations foncières et renforcer la
trésorerie du CVD. Mais force est de constater que ces liens existent
toujours avec quelques évolutions.
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