1.1.2.3. Les actions recommandées sur les Tanety
1.1.2.3.1. Restauration de la fertilité des sols
Certaines zones pentues ont été exposées
à l'action de l'érosion car, soit, elles ont été
abandonnées par la population après quelques années de
culture parce que jugées épuisées (ZONE 5), soit elles
font actuellement l'objet d'une exploitation inadaptée (ZONE 6 et ZONE
7). Les sols y sont le plus souvent déjà pauvres et mal
structurés, il faut prévoir la restauration rapide de leur
fertilité. De ce fait, avant de mettre en place une valorisation plus
adéquate du sol sur ces zones et pour valoriser au plus tôt le
travail investi, il faut d'abord restaurer la fertilité de ces sols.
Pour ce faire, on propose l'application des règles suivantes :
> corriger le pH par un amendement calcaire,
> revitaliser le sol par un apport de fumier ou compost (3
à 10 t/ha/2 ans);
> corriger les carences principales du sol ou tout au moins,
nourrir les cultures. > contrôler le ruissellement et l'érosion
par la mise en place de lutte anti-érosive;
> stabiliser la macroporosité par l'enfouissement de
matière organique (ou de
chaux) et par une culture à forte production racinaire;
1.1.2.3.2. Pratique de l'agroforesterie
Un système d'utilisation de la terre intégrant
l'ensemble des trois composantes ; culture, élevage et sylviculture,
peut être adopté sur les tanety. Ces trois composantes ont des
interactions entre elles et permettent de distinguer quatre systèmes
:
> l'agrosylvopastoralisme > le sylvopastoralisme
> l'agrosylviculture
> l'agropastoralisme
Les trois premiers systèmes font référence
à l'agroforesterie, la technique que nous proposons d'installer sur les
zones ZONE 4 et ZONE 6 de notre zonage.
LUNDGEN, en 1987, a défini l'agroforesterie comme «
un ensemble de techniques et systèmes d'utilisation des terres dans
lesquelles des ligneux pérennes sont cultivées sur des
parcelles également exploitées pour des productions agricoles ou
animales, qu'il
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
s'agisse d'une association spatiale ou temporelle. Il doit
exister des interactions significatives, d'ordre écologique et
économique entre les ligneux et les non ligneux ».
L'agroforesterie est sollicitée pour la mise en valeur
agricole des terres en pentes ou des terres supportant une masse
forestière à protéger mais qu'on veut cultiver.
Cette technique est très intéressante car elle
permet :
> la protection, la régénération, et la
fertilisation du sol, > la production de bois,
> la production d'aliment,
> la production de fourrages,
> ou la production de fruits.
De plus, les interactions positives entre les arbres, les
cultures et l'élevage peuvent y améliorer les résultats
:
> Le bétail profite autant des résidus de
culture que du parcours, en particulier dans les zones forestières.
> Par ailleurs, les arbres profiteraient bien d'une
association avec les cultures: ils se développent mieux sur les sols
profonds cultivés et sarclés que sur les sols
épuisés trop dégradés pour rentabiliser une
culture.
> Les cultures ont besoin du fumier et en particulier de
l'azote, du phosphore et autres nutriments prélevés sur un large
territoire et rejetés par les animaux en stabulation (ou en parc de
nuit).
> Les arbres peuvent favoriser les cultures, apporter de la
litière, recycler les nutriments perdus en profondeur, réduire la
vitesse du vent et les risques d'érosion éolienne.
Mais pour pouvoir appliquer cette technique et en tirer le
maximum de profit, il faut maîtriser la divagation du bétail et
mettre au point un système d'élevage plus intensif (stabulation
à mi-temps avec parcours réduit au chemin de l'abreuvoir,
à l'entretien des pistes et des forêts, au piquet sur les
cultures). L'apport de litière sous les animaux, l'appoint en fourrage
(résidus de culture) et en compléments minéraux exige
certes, plus de travail, mais rentabilise mieux l'élevage (moins de
perte, meilleure santé, viande de meilleure qualité), valorise la
biomasse dispersée et améliore la production de fumier.
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