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Contribution à  la mise en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement: Cas de la zone périphérique du parc national Andasibe Mantadia

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par Donald ANDRIASATARINTSOA
Ecole Supérieure des Sciences Agronomique d'Antananarivo - ESSA Madagascar - Ingéniorat en Agronomie 2006
  

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UNIVERSITÉ D'ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT AGRICULTURE

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES POUR L'OBTENTION DU
DIPLOME D'INGENIEUR EN AGRONOMIE

CONTRIBUTION A LA MISE EN PLACE D'UNE
AGRICULTURE RESPECTUEUSE DE
L'ENVIRONNEMENT DANS LES ZONES
PERIPHERIQUES DU PARC NATIONAL
ANDASIBE MANTADIA : CAS DE LA FORET
DECLASSEE DE SAHANODY.

Présenté par : ANDRIASATARINTSOA Donald

Sous le tutorat de :
Monsieur ANDRIAMANIRAKA Jaona Harilala
Monsieur RANDRIAMANANTENASOA Herijaona
Monsieur RANDRIAMBOHANGINJATOVO René

Promotion ANDRAINA
(2000 - 2005)

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

REMERCIEMENT

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à ceux et celles qui d'une manière ou d'une autre ont bien voulu consacré du temps, parfois beaucoup en dépit de leurs contraintes professionnelles, à des entretiens, des visites de terrain, à chercher et à fournir des documents, contribuant ainsi de manière déterminant à la réalisation de ce travail.

Je remercie particulièrement :

Monsieur RAKOTONDRAVELO Jean Chrysostome, Docteur en Agro-économie, Maître de conférence, Chef du département Agriculture de l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, de faire honneur de sa présence pour présider le jury de la soutenance du présent travail.

Monsieur ANDRIAMANIRAKA Jaona Harilala, Ingénieur agronome, enseignant chercheur au département agriculture de l'école Supérieure des Sciences Agronomiques, notre tuteur, pour ses apports personnels et pour siéger parmi les membres du jury.

Monsieur RAKOTO Benjamin, enseignant chercheur au département agriculture de l'école Supérieure des Sciences Agronomiques, qui malgré ses nombreuses occupations, a accepté notre invitation de siéger parmi les membres du jury.

Monsieur RANDRIAMBOHANGINJATOVO René, Directeur du Parc National Andasibe Mantadia, notre encadreur technique sur terrain, pour les précieux conseils et pour sa disponibilité de siéger parmi les membres du jury.

Monsieur RANDRIAMANANTENASOA Herijaona, Directeur des Opérations à l'ANGAP, notre encadreur technique au siège de l'ANGAP, pour l'attention qu'il a accordé au déroulement de ce travail.

Monsieur RAVELOMANANTSOA Zeze, Chargé d'appui à la conservation à l'ANGAP, pour l'intérêt qu'il a manifesté à ce travail et pour les aides qu'il a fourni. Et par la même occasion tous les personnels de l'ANGAP, en particulier Monsieur Bruno de l'ANGAP/ PNAM.

Monsieur RAKOTOARISON Noely Valisoa, Ingénieur de bases de données du Programme National Foncier, Ingénieur géographe et Spécialiste en Architecture des SIG, pour les touches personnelles qu'il a apporter à ce travail et pour toutes les connaissances qu'il nous a apportées sur le SIG.

Tous les enseignants et tous les responsables administratifs de l'Université d'Antananarivo, particulièrement ceux de l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et surtout ceux du département Agriculture.

Et tous les membres de ma famille pour leurs soutiens aussi bien moralement que financièrement, en particulier: Mama, Lanto, Manohisoa, Mirado, Dadabe et Bebe Jaona, Tonton zo, Anjara, Dadan'i Kambana, etc.

Que chacun trouve ici le cordial merci qui lui revient.

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX I

LISTE DES CARTES I

LISTE DES FIGURES I

LISTE DES SCHEMAS I

LISTE DES CLICHES I

LISTE DES ANNEXES I

LISTE DES ABREVIATIONS II

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU DOMAINE D'ETUDE 3

1. PRESENTATION DESCRIPTIVE DE LA ZONE D'ETUDE 3

1.1. Milieu physique 3

1.1.1. Localisation 3

1.1.2. Relief 4

1.1.3. Géologie 5

1.1.4. Pédologie 6

1.1.5. Hydrographie 6

1.1.6. Climat 8

1.1.7. Végétation 9

1.2. Milieu humain 10

1.2.1. Le nouveau village de Mahatsara 10

1.2.2. Les autres villages 11

1.2.3. La population 12

1.3. Milieu économique 13

1.3.1. L'agriculture 14

1.3.2. La tenure foncière 15

1.3.3. Les infrastructures hydro agricoles existantes 16

1.3.4. Les autres activités économiques 16

2. PRESENTATION DE L'ETUDE 18

2.1. Problématique 18

2.2. Objectif 19

2.3. Hypothèses 19

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE 20

1. DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DES POTENTIALITES ET DES RISQUES 21

1.1. Les potentialités du milieu 21

1.2. Les risques du milieu 21

2. GESTION ET TRAITEMENT DES DONNEES COLLECTEES 22

2.1. Les logiciels de SIG utilisés 22

2.2. Collecte, préparation et entrée des données 22

2.2.1. Données disponibles pour l'élaboration du fond de carte : 22

2.2.2. Traitement des données 22

2.2.3. Elaboration de la carte des risques d'érosion 23

2.2.4. Elaboration de la carte de zonage. 28

2.3. Visualisation et habillage 29

3. DISCUSSION SUR LA METHODOLOGIE 29

3.1. Points forts 29

3.2. Points faibles 31

TROISIEME PARTIE : RESULTATS 33

1. BILAN DU DIAGNOSTIC SUR LES POTENTIALITES ET RISQUES DU MILIEU 33

1.1. Les potentialités 33

1.1.1. Les potentialités écologiques 33

1.1.2. Les potentialités socioculturelles 34

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

1.1.3. Les potentialités économiques 34

1.2. Les risques 36

1.2.1. Risques anthropiques 36

1.2.2. Risques écologiques 39

2. ZONAGE DE LA ZONE D'ETUDE 44

QUATRIEME PARTIE: RECOMMANDATIONS 48

1. PROPOSITION D'ACTIONS D'AMENAGEMENT 48

1.1. Intensification des activités agricoles 48

1.1.1. Fondements 48

1.1.2. Les activités recommandées 48

1.2. Conservation des ressources naturelles 55

1.2.1. Fondements 55

1.2.2. Les activités recommandées 56

2. LES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT AUX ACTIONS D'AMENAGEMENT 57

2.1. La sécurisation foncière 57

2.2. Développement des infrastructures de base 58

2.3. Décentralisation de la gestion forestière 59

2.4. Facilitation par l'Etat de l'accès au crédit 59

2.5. Promotion de l'éducation environnementale 59

CONCLUSION 62

BIBLIOGRAPHIE 63

ANNEXES 66

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : INFLUENCE DU COUVERT VEGETAL SUR LE RUISSELLEMENT ET LES PERTES EN TERRE 25

TABLEAU 2 : INFLUENCE DE LA COUVERTURE VEGETALE VIS A VIS DE L'EROSION 26

TABLEAU 3 : LES VALEURS DES CLASSES DE PENTE 27

TABLEAU 4 : CLASSIFICATION DES RISQUES D'EROSION SELON LA SOMME DES COEFFICIENTS 28

TABLEAU 5 : MATRICE DE DECISION SUR LE ZONAGE DES ACTIONS D'AMENAGEMENT 29

TABLEAU 6 : EXIGENCES CLIMATIQUES DES PRINCIPALES CULTURES DE LA ZONE MOYEN EST 34

TABLEAU 7 : RECAPITULATIF DES ATOUTS ET DES ORIENTATIONS CORRESPONDANTES: 35

TABLEAU 8 : RECAPITULATIF DES RISQUES ET LES ORIENTATIONS POSSIBLES 43

TABLEAU 9 : CARACTERISTIQUES DES ZONES ET ORIENTATIONS CORRESPONDANTES. 46

TABLEAU 10 : EVOLUTION DU NOMBRE DE LA POPULATION ET DES BESOINS EN RIZ 51

LISTE DES CARTES

CARTE 1 : CARTE DE LOCALISATION DE LA FORET DECLASSEE DE SAHANODY 3

CARTE 2 : CARTE DE PENTE 4

CARTE 3 : CARTE GEOLOGIQUE 5

CARTE 4 : CARTE HYDROGRAPHIQUE 7

CARTE 5 : CARTE DE COUVERTURE VEGETALE 10

CARTE 6 : CARTE DE RISQUE D'EROSION 40

CARTE 7 : CARTE DE L'INFLUENCE DE LA COUVERTURE VEGETALE VIS-A-VIS DE L'EROSION 42

CARTE 8 : CARTE DE ZONAGE 45

LISTE DES FIGURES

FIGURE 1 : PROBLEMATIQUE 18

FIGURE 2: METHODOLOGIE 20

FIGURE 3 : LES ETAPES DE L'ELABORATION DE LA CARTE DE RISQUE D'EROSION 24

FIGURE 4 : LES ETAPES D'ELABORATION DE LA CARTE D'ACTION DE LA COUVERTURE VEGETALE 25

FIGURE 5 : LES ETAPES D'ELABORATION DE LA CARTE DE PENTE. 26

LISTE DES SCHEMAS

SCHEMA 1 : COURBE OMBROTHERMIQUE DE GAUSSEN 8

LISTE DES CLICHES

CLICHES 1: LE VILLAGE DE MAHATSARA 11

CLICHES 2 : SITE RAMSAR, MARAIS DE TOROTOROFOTSY 50

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1: DEFINITION DES CONCEPTS 66

ANNEXE 2: LES DONNEES CLIMATIQUES DE LA STATION D'ANALAMAZAOTRA- ANNEE 1998 68

ANNEXE 3 : LISTE DES ESPECES VEGETALES DOMINANTES DANS LES FORETS PRIMAIRES DE SAHANODY 68

ANNEXE 4 : LISTE DES ESPECES VEGETALES DOMINANTES DANS LES FORMATIONS SECONDAIRES 69

ANNEXE 5 : LISTE DES ESPECES VEGETALES DOMINANTES DANS LES SAVOMODY 69

ANNEXE 6 : LES FOKONTANY QUI PARTAGENT LA FORET DECLASSEE DE SAHANODY 70

ANNEXE 7 : EVOLUTION DU NOMBRE DE TOURISTE DANS LE PNAM 70

ANNEXE 9 : CALENDRIER CULTURAL DANS LA REGION D'ALAOTRA MANGORO (MAEP) 71

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

LISTE DES ABREVIATIONS

ANGAP : Association Nationale pour La Gestion des Aires Protégées

AP : Aire Protégée

C/R : Commune Rurale

CIRAD : Centre International de Recherche Agronomique pour le

Développement

COGES : Comité de Gestion

CVD : Comité Villageois de Développement

DEAP : Droits d'Entrée dans les Aires Protégées

DRS : Défense et Restauration du Sol

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

FAO : Food and Agricultural Organisation

FER : Fonds d'Entretien Routier

FOFIFA : Foibe Fikarohana momba NY Fambolena sy NY Fiompiana

FTM : Foibe Taosarin-tanin'i Madagasikara

GELOSE : Gestion Locale Sécurisée

INSTAT : Institut National des Statistiques

ONG : Organisation Non Gouvernementale

MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'élevage et de la pêche

MAP : Madagascar Action Plan

MNT : Modèle Numérique de Terrain

ONE : Office Nationale de l'Environnement

PE III : Programme Environnemental III

PLACAZ : Plate forme de concertation du corridor Ankeniheny Zahamena

PNAM : Parc National Andasibe Mantadia

PNF : Programme National Foncier

RNCFM : Réseau National des Chemins de Fer de Madagascar

SAF/FJKM : Sampana Fampandrosoana/FJKM

SCV : Semis Direct sur Couverture Végétale

SIG : Système d'Information Géographique

TCE : Tananarive-Côte Est

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

INTRODUCTION

La pauvreté est un phénomène de société dont l'origine se trouve dans le mécanisme d'accès aux ressources. Les paysans en sont les plus vulnérables quand on sait que sur les 70% des pauvres à Madagascar, 85% se trouvent en milieu rural (INSTAT, 2004). Elle affecte généralement les ménages dont les chefs sont des petits exploitants agricoles, le principal actif contribuant le plus directement à la satisfaction des besoins de ses membres étant la terre.

Le DSRP (2003) recense la problématique foncière parmi les facteurs déterminants de la pauvreté. L'accès à la terre, devient de plus en plus difficile, sa répartition est inéquitable, et moins les ménages en disposent, plus est accentuée la pauvreté. Aussi, le MAP, la nouvelle politique et stratégie de développement de Madagascar pour les années 2007 à 2012, affirme la nécessité de la sécurisation foncière et de ses effets positifs sur la sécurisation des investissements pour permettre la réalisation de l'un de ses premiers objectifs qui est de " passer d'une économie de subsistance à une économie de marché ".

Ce phénomène de paupérisation croissante va de pair avec la dégradation des ressources naturelles. La population est amenée à adopter des stratégies de survie à court terme. Or ce logique de survie compromet la pérennité des ressources dont la population tire sa subsistance, et n'aidera son auteur à s'échapper de sa situation.

D'après les informations publiées dans le document de stratégie de partenariat germanomalgache, il est fait état que le déboisement est pour l'essentiel causé par l'exploitation des zones boisées à des fins agricoles. Les données officielles font état d'un défrichement de surface forestière estimée à 21 426 ha/an et de surface mise à feu de l'ordre de 820 000 ha/an. (INSTAT 2004).

Pourtant, cette dégradation des ressources naturelles aggrave à son tour la pauvreté, d'où la formation d'un cercle vicieux à travers ces deux processus. A ce titre, la dégradation des ressources constitue l'un des aspects du sous-développement et ne peut en être dissocié.

La région d'Andasibe n'échappe pas à cette situation problématique. Le manque de terre cultivable a entraîné des occupations illégales et des exploitations abusives de ses ressources naturelles. En effet, la majorité des terrains ont déjà des statuts particuliers : terrains titrés, carreaux miniers, parcs nationaux, réserves forestières de la RNCFM, ou forêt classée. Et l'agriculture telle qu'elle a été pratiquée dans la région n'était plus soutenable par le milieu.

C'est ainsi que l'ANGAP, en tant que gestionnaire du PNAM, avec le soutien des institutions compétentes de la région, a demandé le déclassement d'une partie de la forêt classée de Sahanody, pour la mettre à la disposition des gens qui occupaient le PNAM avant sa création en 1989.

Après la publication de l'arrêté de déclassement en 1999, la préoccupation de l'ANGAP consiste actuellement à trouver des modes de gestion rationnelles de ces ressources, visant une optique de développement durable et soucieuse des problèmes posés par la dégradation forestière et de la satisfaction des besoins de la population.

C'est de contribuer à l'élaboration d'un outil d'aide à la décision quant à l'utilisation de
cet espace que nous nous proposons de traiter dans ce mémoire intitulé « Contribution

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

à la mise en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody ».

L'ouvrage comprendra quatre parties :

> une première partie qui nous situera dans la zone d'étude,

> une seconde partie qui tracera les méthodologies mises en oeuvre, > une troisième partie qui exposera les résultats obtenus,

> et une quatrième partie qui sera consacrée aux recommandations.

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU DOMAINE D'ETUDE

1. Présentation descriptive de la zone d'étude 1.1. Milieu physique

1.1.1. Localisation

La forêt déclassée de Sahanody se trouve dans la Commune Rurale d'Andasibe, région d'Alaotra Mangoro, province autonome de Toamasina. Elle se situe entre les coordonnées géographiques 18°48' et 18°74' de Latitude Sud et 48°15' et 48°25 de la Longitude Est. Elle est délimitée ;

· Au Nord et au Sud, par la propriété minière de IZOUARD

· À L'Est, par le Parc National de Mantadia.

· Et à l'Ouest, par les marais du site RAMSAR de Torotorofotsy et le chemin de fer de l'axe TCE.

Elle fait partie des zones périphériques du PNAM et couvre une superficie de 4565 ha selon l'estimation de la surface avec le logiciel Arcview.

Carte 1 : Carte de localisation de la forêt déclassée de sahanody

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

1.1.2. Relief

Le relief est marqué par l'existence d'une ligne de crête qui part d'Analamay au Nord, se continue au Sud à Antamponimahatsara et se termine à Vohitralongo. Cette ligne de crête culmine au Nord à 1027m et au Sud à 1076m et constitue la ligne de partage des eaux entre la partie orientale et la partie occidentale. Le relief est surtout formé par des collines à sommets subégaux autour de 1000m d'altitude. Ces sommets sont souvent plats mais étroits.

Dans la partie orientale, les vallons mesurent environ 500m de large. Ces vallons sont très digités et des rivières s'y coulent de temps en temps.

Quant à la partie exposée à l'ouest, elle est occupée par une zone basse avec une altitude moyenne qui tourne autour de 925m. Les vallées sont assez larges d'environs 1500m notamment à Sahaparasy. La zone est plutôt marécageuse, liée à l'existence des marais du site RAMSAR de Torotorofotsy qui constitue la limite ouest de Sahanody. (PGD ANGAP/PNAM, 2001)

Carte 2 : Carte de pente

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

1.1.3. Géologie

Un substrat géologique de socle ancien datant du Précambrien et le système de graphite du groupe de Manampotsy forment l'ossature de la région. Ce socle est soumis à plusieurs reprises à une tectonique de failles cassantes de direction essentiellement Nord-Sud.

Les migmatites et les gneiss à sillimanite, à biotite, à graphite et khondalites constituent le substrat géologique.

Les migmatites et les gneiss sont des roches facilement altérables surtout sous un climat humide. En effet, ces roches sont de texture sableuses riches en quartz à sablolimoneuses assez riches en quartz, ce qui est à l'origine de la fertilité du sol de la zone. Toutefois, la forte vulnérabilité de ces sols à l'érosion hydrique menace considérablement la durabilité de sa productivité (PGD/ANGAP PNAM, 2001).

Carte 3 : Carte géologique

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

1.1.4. Pédologie

Selon le PGD/ANGAP PNAM, (2001), La zone qui nous intéresse présente en générale des sols évolués du type ferrallitique. Cependant, la nature de la roche mère, la position dans la toposéquence, la couverture végétale ainsi que les phénomènes d'érosion ont conduit à la formation de différents types de sols.

Les sols des Tanety1 s'agissent dans l'ensemble de sols jaunes à rouges. La différenciation réside dans celle de la couverture végétale : les sols sont plus ou moins rouges suivant qu'ils sont sous couvert de forêt ou sous une formation dégradée.

Sous forêt naturelle, le sol a un profil doté d'un horizon humifère plus ou moins épais. Il a une texture sableuse qui favorise l'infiltration. De plus, la chute des feuilles produit à la surface du sol une épaisse couche d'humus qui favorise en tout temps cette infiltration.

Sur savoka, les propriétés physiques et chimiques cités précédemment sont plus ou moins conservées. Mais la répétition des cultures sur brûlis accélère leur dégradation.

Sous savoka homogène, on a une bonne composition chimique des sols. Il est riche en bases échangeables et il n'y a pas de toxicité aluminique.

Sous savoka mixte de mi-versant, on a une texture marquée par la prédominance des matières organiques, le taux de saturation en aluminium est important. Le taux d'infiltration diminue par rapport aux sols sous savoka à dingadingana.

Lorsque la végétation continue à se dégrader, elle atteint le stade ultime des savanes. Sous savanes, le sol est alors caractérisé par une faible épaisseur de l'horizon A. Cet horizon repose directement sur un horizon très compact et pauvre. En surface, les nutriments (Ca, Mg, K) sont nettement déficitaires. La capacité d'infiltration est très faible à cause de la perte de la porosité.

Enfin dans les bas fonds, il s'agit des sols alluviaux sableux ou sablo - argileux. Ce sont des sols minéraux bruts, pauvres en matières organiques et à une texture particulaire. Ceux qui sont situés à proximité des rivières sont des sols alluvionnaires moyennement organiques et à texture particulaire. Ces derniers sont composés d'un mélange d'alluvions fluviatiles et de colluvions limoneuses résultant de l'altération des bassins versants et de l'apport d'alluvions des crues fréquentes des rivières étant donné le chevelu hydrographique dense et la forte pluviosité engendrée par le type de climat

1.1.5. Hydrographie

Sahanody est drainée par un réseau hydrographique dense et hiérarchisée. De nombreux affluents venant des vallons débouchent sur des rivières moyennes et finalement sur des grandes rivières.

Il n'y a pas de vallée morte mais l'eau coule soit en surface, soit de façon souterraine (Volove), sous forme d'eau hypodermique. Ces cours d'eau constituent un atout pour la zone. en effet, ils facilitent les aménagements des bas-fonds en rizières ou en terrasses pour les autres cultures.

1 Tanety: Littéralement «terres sèches». Versant de colline à pente parfois fortes. Il est parfois traduit par «champs de culture».

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du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

Cependant, les inondations provoquées par les pluies cycloniques et diluviennes peuvent être une contrainte pour le développement de la zone car elles constituent des dangers qui menacent la population et les cultures.

Le réseau hydrographique de la région est généralement quasi-permanent, dû à l'absence de mois physiologiquement secs et à la présence de pluies très fréquentes tout au long de l'année.

Carte 4 : Carte Hydrographique

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du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

1.1.6. Climat

Faisant partie de la zone au vent d'alizé, Sahanody jouit d'un climat de type tropical d'altitude à caractère humide et sub-humide. L'alizé se rencontre pendant la saison froide à l'origine des pluies fines et persistantes durant cette saison.

La température :

La moyenne annuelle est de 17°C à 18°C. Toutefois, la saison fraîche existe avec une température moyenne de 11°C en moyenne pour les mois les plus frais : juillet et août. La température atteint jusqu'à 27°C en moyenne pour les mois les plus chauds : décembre, janvier, février.

La Précipitation :

La précipitation est abondante avec une moyenne annuelle de 1760 mm, répartie sur 202 jours. L'été est la saison la plus pluvieuse où pendant le mois de Janvier on enregistre 326 mm de pluie tandis que 57 mm seulement pendant le mois de Mai. Néanmoins, il n'y a pas de mois totalement sec.

On peut distinguer 4 saisons dans la région, à savoir :

> la saison de forte précipitation de mi- novembre à mars.

> la saison des précipitations occultes aux mois d'avril et mai où on observe le phénomène de rosées et de brouillards.

> la saison des crachins de juin à août.

> la saison moins humide en Septembre en mi- novembre car la saison sèche n'existe pas dans cette région.

On observe aussi une hygrométrie élevée pratiquement en toutes saisons. L'humidité atmosphérique moyenne est de 97% à 7 heures, 73% à 12 heures et 88% à 19 heures. (PGD/ANGAP PNAM, 2001)

Schéma 1 : Courbe ombrothermique de Gaussen

COURBE OMBROTHERMIQUE DE GAUSSEN

 

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

0

 

250
200

 

Pluviometrie

150 100 50

0

Temperature

précipitations (mm) températures (°C)

jul aou sep oct nov Dec jan fev mar avr mai jun
mois

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

Il pleut presque pendant toute l'année et on constate par la courbe ombro-thermique de GAUSSEN que la pluviométrie est toujours supérieure au double de la température (P>2T) sauf en octobre, novembre et en mai. La saison pratiquement sèche n'existe pas dans cette station car durant la saison où il devrait être sec, le phénomène de rosées et de brouillards domine. La réserve en eau du sol est donc excédentaire.

Ce type de climat chaud et humide est favorable au développement de formations végétales denses et riches en diversité.

1.1.7. Végétation

La carte d'occupation du sol fait état de trois types de végétation :

1) Des forêts denses humides sempervirentes, caractéristiques de la partie orientale de Madagascar : Ces vestiges des formations primaires recouvrent 790 hectares, soient 17.31 % de la superficie totale de la zone. Elles se trouvent essentiellement dans la partie Nord de la zone et seule une petite partie se trouve au Sud. (Voir annexe 5 pour la liste des espèces d'arbre dominantes dans les forêts primaires de Sahanody)

2) Des formations secondaires qui sont des forêts naturelles ayant connu des écrémages et quelques exploitations. Elles se trouvent dans la partie Sud (Ambohitrambo et Vohitralongo) et le long de la crête principale qui sépare la zone Est et la zone Ouest de Sahanody et recouvrent une surface d'environ 2270 ha. Malgré ces écrémages, elles gardent encore une allure naturelle. Les arbres de grandes tailles y sont rares et on note l'existence d'espaces vides où les essences pionnières prennent place. (Voir annexe 6 pour la liste des espèces dominantes dans les formations secondaires).

3) Et des formations herbeuses ou semi-arborées donnant allure à une savane sur une surface de 102 ha. Ce sont les «savoka», résultat de la destruction des forêts pour des activités agricoles. On peut la diviser en trois types en fonction de leur âge, de la taille des plantes ligneuses et des espèces qu'on y rencontre. Il y a le «savomody », le ramarasana et le tavy.

> Le plus ancien savoka s'appelle «savomody» c'est à dire ancien tavy à aspect arbustif. Après quelques années de mise en jachère (5 à 10 ans), les terres se laissent envahir par des espèces pionnières dont les espèces dominantes sont : Haroungana madagascariensis (Harongana) et Psiadia altissima (Dingadingana). Ces formations tendent petit à petit à reconstituer les formations naturelles si on ne les touche pas. Actuellement, ces formations dites savomody diminuent de plus en plus à Sahanody pour cause de problèmes fonciers.(Voir annexe 7 pour la liste des espèces dominantes dans les savomody)

> le «ramarasana» : terrain de culture sur brûlis laissé en jachère pendant 1 à 2 ans environ. C'est la formation dominante du paysage de la région. Le temps de jachère diminue de plus en plus car l'acquisition de nouveaux terrains de cultures est limitée, vu l'exiguïté des zones aménageables.

> le «tavy» proprement dit ou terrain de culture actif pendant la campagne considérée.

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

Carte 5 : Carte de couverture végétale

1.2. Milieu humain

1.2.1. Le nouveau village de Mahatsara

En 2001, un village appelé Mahatsara, chapeauté par le Fokontany2 de Falierana et la Commune Rurale d'Andasibe, a été créé par l'ANGAP, au sein de la forêt déclassée de Sahanody. Il sert de lieu d'affectation aux 52 ménages comprenant quelques 480 personnes qui ont été délogés de l'intérieur du PNAM.

2 Fokontany:C'est un découpage administratif de Madagascar. Il correspond à un canton.

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

Le village a été inauguré officiellement le 4 juin 2005. C'est un village pilote qui servira de modèle aux villages avoisinantes de part la planification, aussi bien sur le plan social, économique qu'environnemental, que l'ANGAP envisage d'y mettre en oeuvre.

En effet, à partir du fonds 50%DEAP3 , l'ANGAP a financé la construction des maisons d'habitation, l'aménagement des rizières situées près du village et la mise en place d'un barrage pouvant alimenter en eau un terrain de 35 ha prévu pour 60 familles. Chaque ménage a été ainsi doté d'une maison en bois construite sur une parcelle de 300 m2.

Aussi, toujours dans le cadre de la mesure d'accompagnement à ce déplacement conventionnel, L'ANGAP envisage d'y installer toutes les infrastructures nécessaires au développement, entre autre la création d'infrastructure sanitaire et scolaire.

Le village a été installé près de la route privée de l'établissement Izouard qui relie la concession minière de Tsaravoniana et la ville d'Andasibe pour faciliter le transport éventuel des produits destinés à la vente.

Clichés 1: Le village de Mahatsara

Les anciens villages à l'intérieur du parc Le nouveau village à l'extérieur

du parc

Source : ANGAP 2005

1.2.2. Les autres villages

La forêt déclassée de Sahanody a été destinée à accueillir les villageois qui ont été déplacés de l'intérieur du PNAM. Cependant, d'autres gens se trouvaient déjà à l'intérieur de cette forêt depuis longtemps.

Selon l'histoire, l'occupation de Sahanody remonte vers 1818. Cette occupation a commencé près de la rivière Sahatany et s'est étendue dans toutes les parties de la région. Ensuite, une immigration intense s'est produite depuis 1940, date à laquelle le colon IZOUARD commença à s'installer et à exploiter les gisements de graphite de la

3 DEAP(Droits d'Entrée dans les Aires Protégées): Revenus issues de l'écotourisme dans les aires protégés. Le conseil d'administration de l'ANGAP a pris la décision d'utiliser 50% de ces DEAP pour l'appui au développement de la population dans les zones périphériques des aires protégées.

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du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

région. Les occupations se sont accrues malgré le classement de la forêt par l'arrêté ministériel N° 1133 MFR/ FOR du 12 avril 1965.

Les ethnies « Bezanozano » et les « Betsimisaraka » sont les plus nombreuses. Elles occupent respectivement la partie Ouest et la partie Est.

En 1969, les occupants de la forêt ont décidé le partage de l'espace avec l'approbation des Tangalamena et les autorités locales. En effet, deux parties peuvent être distinguées suivant les différentes activités de la population.

La partie Est appartient au fokontany de Falierana et le fokontany d'Andasifahatelo dont la population vivent principalement aux dépens des usines d'exploitation de graphite. Il y a aussi des occupants originaires du fokontany d'Andasibe. La partie occidentale est intégrée au fokontany de Menalamba, là où l'activité de bûcheronnage s'est développée.

1.2.3. La population

Trois Fokontany partagent la forêt déclassée de Sahanody. Leurs habitants respectifs constituent donc un facteur important qui influence sur l'évolution du milieu que ce soit du point de vue environnemental, économique que social.

La population dans la zone d'étude est constituée en majorité par les Betsimisaraka (50%), puis par les Merina (20%) et les Bezanozano (20%). (Enquête ANGAP/PNAM 2002)

D'après le dernier recensement de la Mairie d'Andasibe et les données disponibles auprès de l'ANGAP/ PNAM, on a recensé 1457 habitants dans la forêt déclassée de Sahanody, ce qui représente le 20,4% de la population totale dans la Commune Rurale d'Andasibe (7136 habitants en 2002).

Voici quelques caractéristiques de la population de la région :

Le mouvement naturel

Taux de natalité

:

4,5 %.

Taux de mortalité général

:

1,2%.

Taux de mortalité infantile

:

4,35%.

Taux d'accroissement naturel

:

3%

Densité de la population

:

29 habitants/Km2

Taux d'alphabétisation

:

58%

Pourcentage de la population active

:

48%

Pourcentage de la population moins de 15 ans

:

48.2%

Le mouvement migratoire

Le mouvement migratoire qui existe dans la région est une migration saisonnière entraînée par les activités de tavy. Les gens se déplacent de leurs zones d'habitation pour chercher de nouveaux terrains de culture. Ils sont obligés d'y rester jusqu'à la période de moisson pour veiller les cultures contre les oiseaux nuisibles et contre les voleurs. Cette situation les amène à avoir deux résidences dont l'une est permanente et l'autre est temporaire.

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L'immigration existe aussi dans cette région. D'après le recensement effectué par l'ANGAP/PNAM en 1993, il atteint un taux de 1,3% pour la zone périphérique toute entière. Les immigrés viennent surtout de la province d'Antananarivo. Les raisons de l'immigration sont d'ordre économique : recherche d'emploi dans les usines de graphite et exploitation forestière.

1.3. Milieu économique

La Commune Rurale d'Andasibe est née essentiellement de 3 activités principales :

> L'exploitation du bois

> L'exploitation du graphite

> Les services de restauration des passagers de TCE

Mais depuis le déclin des chemins de fer, il y a eu une diminution notable des activités qui s'y rapportent notamment l'exploitation du bois pour la confection des traverses des voies ferrées et la restauration des passagers.

De plus, avec le réveil de la conscience environnemental et la création du Parc National N°3 Mantadia en 1989, la protection de la biodiversité a limité le défrichement et l'exploitation de la forêt primaire de la région, contraignant ainsi certain exploitants à fermer leur unité.

Des trois principales activités de la région, seules les exploitations de graphite subsistent. Ce qui a provoqué une plus grande dépendance de la population à l'agriculture.

En dehors de ces activités, le tourisme et ses dérivés donnent du travail à une petite frange de la population (guide, hôtellerie et restauration pour les jeunes).

Tout cela s'est traduit par un manque à gagner de la population et a eu pour conséquence immédiate la recherche de revenus supplémentaires à travers une exploitation accrue, de caractère anarchique et illégale des ressources naturelles. Ainsi, la majorité des chefs de ménage exercent deux ou plusieurs activités afin de subvenir à leurs besoins quotidiens.

L'analyse de ces activités principales conduit à les classifier en six groupes d'activités les plus pratiquées dans la zone :

1) Les activités libérales exercées par les commerçants, les fonctionnaires et les retraités

2) Le salariat associé avec les activités agricoles combinant la culture du riz, maïs, manioc, patate, taros sur tavy avec un petit élevage à côté

3) Les activités agricoles associées avec le bûcheronnage

4) Les activités agricoles uniquement mais caractérisées par la polyculture sur tavy et la plantation de cultures de rentes (bananes, gingembre et caféier)

5) Le bûcheronnage seulement

6) Les activités des journaliers, qui cherchent quotidiennement de quoi se nourrir par de petits métiers (portage, travaux de champs ou de maisons etc.).

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1.3.1. L'agriculture

Actuellement, l'agriculture constitue l'une des principales activités économiques de la population de Sahanody. Elle tient une place importante dans la vie quotidienne malgré la faiblesse du rendement. Elle se fait d'une manière extensive et ne connaît aucune amélioration technique. La prédominance des cultures vivrières notamment le riz est très remarquée. Le riz est destiné pour l'alimentation de base tandis que les produits des cultures pluviales et de rente sont surtout vendus pour les subsides.

Seules les ménages dont les chefs de famille sont employés par l'établissement Izouard font de l'agriculture comme activité secondaire.

Les différentes cultures existantes sont : 1.3.1.1. Le riz

La riziculture pluviale est la plus pratiquée et c'est la principale préoccupation des gens. Elle recouvre en moyenne 1,7 hectares par ménage et se fait encore d'une manière traditionnelle et extensive. La production est destinée essentiellement pour l'autoconsommation.

La pratique la plus courante est le tavy4. Les résultats obtenus sont médiocres du point de vue rendement car on n'a que 300 à 800 kilogrammes de paddy par hectare, soit une moyenne de 550 kilogrammes de paddy par hectare pour la région. La production récoltée ne satisfait les besoins que 3 à 6 mois pour un ménage formé de 6 personnes et il y a toujours un manque à combler sur l'alimentation.

Face à la médiocrité du rendement sur les «tavy», la riziculture irriguée qu'on appelle «horaka» commence à prendre place dans la région, aussi bien dans la partie Ouest que dans la partie Est. Les habitants de la partie Est, notamment ceux qui ont des parcelles au bord de la rivière Sahatany dispose actuellement d'un barrage qui leur aide à maîtriser l'eau en faveur de la riziculture irriguée. Il est à noter qu'en été, 2 heures de pluies suffisent pour inonder les vallons de la partie Est.

1.3.1.2. Les cultures vivrières

Les cultures pluviales (manioc, taro, patates, haricot, maïs) constituent des denrées alimentaires complémentaires et des subsides, surtout pendant la période de soudure. La plupart du temps, elles se font sur les tanimboly, terrains autres que les tavy, pour permettre à ces derniers de se reposer. Rares sont les paysans qui les mettent en association ou en rotation avec le riz de tavy. Les travaux de culture commencent généralement après la récolte du riz et durent jusqu'à la prochaine préparation de terrain de tavy.

1.3.1.3. La culture de rente

La principale culture de rente dans la région est la banane. Cette culture est surtout
pratiquée dans la partie Est. Elle est facile à pratiquer car il suffit de planter les

4 Tavy: Destruction de forêt par abbatage suivie de brûlis en vue de la culture du sol

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bananiers et attendre la récolte. Presque 97% de la population la pratique ; en moyenne, un ménage dispose de 45 pieds de bananiers. Elle se fait souvent sur les vallons ou le long des rivières. C'est une source de revenus monétaires surtout pendant la période de soudure et pourtant, les paysans ont eu du mal à écouler les produits faute d'infrastructure et de moyen de transport. En effet, cette activité a aussi subi les contrecoups du déclin des chemins de fer puisque ces produits ne peuvent même plus accéder aux marchés de Tananarive. De plus, la route privée d'Izouard n'est accessible par des moyens de transport autres que ceux des exploitants de graphite, des touristes et des professionnels de l'environnement (ANGAP, Eau et forêt, Chercheurs, etc.), soit disant pour décourager d'éventuels braconniers ou exploitants forestiers illicites.

1.3.2. La tenure foncière

La tenure foncière est caractérisée par un droit traditionnel et ancestral. La terre est avant tout, un objet sacré, facteur de cohésion social (lien entre les membres d'un groupe), et facteur essentiel de production dans ses formes d'économie.

L'accès aux terres est fonction des liens de parenté avec les premiers occupants. L'appartenance à un terroir donne à l'individu et à sa descendance le droit prioritaire d'accès à la terre. Théoriquement, les femmes n'héritent pas et les jeunes gens non mariés travaillent sur les terres de leurs parents.

Le moyen d'appropriation de nouvelle terre est la pratique du Tavy. La perpétuation de droits coutumiers transforme cette pratique en un outil pour l'appropriation et la sécurisation de nouvelles terres.

D'ailleurs, la population reconnaît le droit du cultivateur comme étant propriétaire du terrain qu'il a défriché. En effet, la terre appartient à celui qui l'aménage. Or, ce droit est de nature précaire pour la simple raison que les cultures plantées sont saisonnières ou annuelles. L'exploitation ou la mise en valeur du terrain dure seulement le temps de deux ou de trois campagnes culturales.

Avec la pratique du tavy, les paysans pratique ce qu'on appelle « Nomadisme culturale ». Ils se déplacent chaque année pour rechercher de nouveau terrain de culture, le terrain de culture pour le tavy ne pouvant produire que quelques années. Le tavy s'insère dans un système de rotation nécessaire pour éviter un trop rapide épuisement du sol. Une même parcelle provenant d'une forêt primaire est généralement plantée deux ou trois années de suite. Après quoi, le champ reste en jachère. L'équilibre de ce système suppose que l'espace soit suffisamment vaste pour que les paysans n'en cultivent qu'une faible partie chaque année, laissant le reste en jachère. Or, la majorité des terrains ont déjà leur propriétaire. Ainsi, la population est amenée à diminuer le temps de jachère, et c'est ce qui entraîne la baisse des rendements.

On constate que c'est cette pratique inadaptée, combinée avec l'augmentation de la population qui est la principale cause des problèmes fonciers dans la région. Des conflits existent déjà entre la population et les grands propriétaires terriens : Les établissement Izouard et Arsène Louys, et l'ANGAP/PNAM.

La sécurisation foncière est donc un facteur crucial pour sédentariser les populations et leur permettre d'investir dans une gestion durable de leurs ressources naturelles et de renforcer leurs capacités de production.

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1.3.3. Les infrastructures hydro agricoles existantes

Un barrage de retenue en dur a été construit pour les populations déplacées par l'ANGAP à Mahatsara, sur le lit de la rivière Sahatany. Ce barrage permet d'alimenter en eau un terrain de 35 Ha destinée pour la culture de riz irriguée.

1.3.4. Les autres activités économiques 1.3.4.1. L'exploitation minière

L'extraction de graphite constitue le principal type d'exploitation minière dans la région. Deux sociétés minières y sont présents : la société Arsène LOUYS d'Andasifahatelo et la société IZOUARD de Falierana. Ces 2 sociétés occupent environ 2000 hectares de terrain. L'exploitation ne se passe pas à l'intérieur de la zone à aménager mais elle porte beaucoup d'influence vis à vis de la population. Elle constitue une activité d'appoint pour cette population. Compte tenu des difficultés que présentent les problèmes d'accès à la terre, la population semble avoir trouvé un moyen de subsistance stable dans ces sociétés. En effet, ces usines emploient presque 50% des chefs de familles dans les deux Fokontany où elles se trouvent. Et dans ces ménages, seules les femmes et les enfants s'occupent des travaux de champs. Or, étant déjà retenus par les activités ménagères, ces derniers n'arrivent pas à faire grande chose.

1.3.4.2. L'exploitation forestière

La forêt a depuis longtemps constitué un centre d'intérêt indispensable à l'existence de la population de Sahanody (source de revenu, source de nourriture, matériaux de construction pour leur habitation, etc.).

L'activité de bûcheronnage est de grande envergure dans la partie Ouest. C'est une activité d'appoint pour subvenir aux besoins quotidiens. Elle constitue, en plus de la pratique du tavy, l'une des causes principales de la dégradation des forêts dans la zone Ouest de Sahanody. Cette activité se développe très rapidement et d'une façon illicite dans les forêts avoisinantes et menace même les forêts primaires restantes de Sahanody car le reboisement et la régénération n'arrivent pas à compenser la consommation.

La population utilise les produits forestiers pour satisfaire leur besoin ou pour gagner de l'argent. En ce qui concerne les utilisations des produits des forêts, elle consiste aux :

· Prélèvements des bois d'oeuvre, des traverses et des madriers.

· Prélèvements de bois pour la construction de maison, de ponts.

· Prélèvement pour des outils de travail

· Prélèvement pour le développement de l'artisanat.

· Prélèvements de bois de chauffe.

· Prélèvement de plantes médicinales

1.3.4.3. L'élevage

La pratique de l'élevage est très faible et elle se fait d'une manière extensive.
L'aviculture est la seule qu'on observe avec 2 à 6 têtes de volailles par ménage en
moyenne. La pratique extensive entraîne l'insécurité des volailles car les prédateurs

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comme le «fosa>> y sont très abondants. De ce fait, les habitants de Sahanody ne sont pas motivés à pratiquer ce genre d'activité.

L'élevage bovin a existé mais depuis la création du Parc, les propriétaires ont transféré leurs boeufs à Tsaravoniana pour avoir un bon pâturage. Avant les gens ont eu l'habitude de faire pâturer leurs boeufs dans la forêt du Parc.

L'élevage porcin ne fait que commencer dans la partie Est tandis que c'est encore tabou dans la partie Ouest.

L'interdépendance entre l'agriculture et l'élevage est quasiment inexistante. Les paysans n'utilisent pas de boeufs ni pour les travaux des champs, ni pour la fertilisation.

1.3.4.4. L'artisanat

C'est une activité entièrement féminine. Elle constitue une ressource financière complémentaire pour chaque foyer. Le principal type d'artisanat est la vannerie. Elle consiste en la fabrication de soubiques, de nattes, et de chapeaux. Les matières premières sont prélevées dans la forêt de Sahanody : les Vakoana ou Pandanus. Les produits sont vendus au marché d'Andasibe et à Moramanga.

1.3.4.5. Le commerce

Sahanody ne possède aucun marché local, cependant, elle possède quelques petites épiceries qui essaient de ravitailler les habitants en produits de première nécessité. L'échange commercial y est encore minime. Les gens vont à Andasibe pour vendre leurs produits et c'est là que se passe l'échange commercial.

1.3.4.6. Le tourisme

La commune rurale d'Andasibe représente une destination touristique majeur à Madagascar. D'après les statistiques disponibles à l'ANGAP/PNAM; une augmentation régulière de nombre de visiteurs du PNAM de 25 % la moyenne a été enregistrée entre les années 93, 94, 95 et 96. D'autre part, entre 97 et 98, on a pu constater une nette amélioration de nombre de visiteurs de l'ordre de 41%. Et à partir de 1998 jusqu'à 2001 le nombre de visiteurs a connu une variation de 1% en moyenne.

A part l'écotourisme qui se développe dans le PNAM, on trouve aussi une réserve privée dans la région notamment à Falierana. Elle est rattachée au «Vakona forest lodge>>, un hôtel restaurant de 3 étoiles. Son existence constitue une source de création d'emploi pour les jeunes de la région tant en hôtellerie qu'en restauration. Sa capacité d'accueil est de 48 personnes dans 17 bungalows. Ce qui demande un personnel important.

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2. Présentation de l'étude 2.1. Problématique

Du fait d'une mauvaise gestion de l'espace, deux problèmes majeurs présentant entre eux des relations d'interdépendance assez complexe se sont créés : Production vivrière insuffisante et dégradation des ressources naturelles.

Des techniques de production rudimentaires, tel le tavy, combinées avec une croissance accrue de la population ont fait qu'il y a toujours un manque à combler sur l'alimentation de la population.

Le rendement en paddy des Tavy, la pratique la plus courante dans la région, n'est que de 300 à 800 Kg/ha. (C/R Andasibe, 2005). Avec une superficie moyenne de 1,7 ha/ménage constitué en moyenne de 6 personnes, la production est de 500 à 1300 Kg/an. Ce qui ne satisfait les besoins que pendant 3 à 6 mois si la consommation optimale est de 125 Kg/personne/an (FAO, 1963).

Or, les paysans sont réticents à l'investissement pour améliorer leur rendement à cause de l'insécurité foncière et des statuts tels que le métayage ou l'indivision qui présentent des risques d'investissement trop importants ou qui ne procurent que des bénéfices trop faibles pour l'exploitant.

Parallèlement à cette insuffisance de la production vivrière s'effectue la dégradation des ressources naturelles. La population est amenée à adopter des stratégies de survie à court terme. En pratiquant le tavy, elle pense obtenir un bon compromis entre risque climatique, disponibilité en main d'oeuvre et en intrant et sécurité alimentaire. Cependant, cette pratique ne permet guère de ménager la nature pour survivre. Elle menace fortement la disparition de la forêt avec les différentes conséquences que cela provoque : dégradation des sols, érosion, etc.

Cette situation explique aussi l'habitude des chefs de ménages à exercer des activités secondaires, en particulier la collecte et le prélèvement de produits et sous-produits des forêts environnantes et dans les Aires Protégées pour trouver de quoi combler le déficit alimentaire.

Figure 1 : Problématique

Dégradation de l'environnement

Mauvaise
gestion de
l'espace

Pauvreté

Production vivrière insuffisante

L'état de la situation pourrait être résumé sous forme d'un diagramme (cercle vicieux) :

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2.2. Objectif

L'objectif de cette étude est donc de trouver des moyens pour concilier la satisfaction des besoins économiques et sociaux de la population d'une part, et la préservation d'un équilibre global entre prélèvement et reconstitution de la ressource d'autre part.

Pour ce faire, un plan d'aménagement qui tient compte à la fois de ces deux exigences à priori contradictoire sera élaboré. Il visera principalement à résoudre les problèmes immédiats de la population (sécurité alimentaire, amélioration des revenus, valorisation du travail) à travers une meilleure gestion de leur espace, en utilisant des techniques agricoles adaptées au contexte du milieu, tout en sauvegardant l'environnement et le capital foncier.

2.3. Hypothèses

1) Une meilleure utilisation de l'espace peut assurer un développement durable dans la forêt déclassée de Sahanody.

2) L'utilisation de technique culturale appropriée peut augmenter la production et la population de la forêt déclassée de Sahanody peut même ravitailler les zones avoisinantes.

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DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE

La résolution des problèmes, l'atteinte de l'objectif défini, et la réponse aux hypothèses de base supposées nécessitent l'établissement d'un bilan entre les ressources existantes et les besoins. De ce fait, l'étude projette de :

> Estimer la capacité de production agricole de la zone d'étude > Etudier la répartition des ressources naturelles

> Proposer des actions concrètes visualisées sur des cartes opérationnelles

Pour ce faire, la méthodologie adoptée sera basée sur la connaissance des indicateurs représentant les atouts et les risques pouvant influencer le projet d'aménagement. Ces indicateurs seront ensuite analysés et traités avec le SIG:

Etape 1 : DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DES POTENTIALITES ET DES
RISQUES

Les risques

Risques anthropiques Risques écologiques

Les Potentialités Potentialités écologiques Potentialités socioculturelles Potentialités socio-économiques

Etape 2 : TRAITEMENT DES DONNEES

Approche participative

Identification des actions à
entreprendre

Système d'information
géographique

Zonage des zones agro-écologiques

Etape 3 : PROPOSITION DE RESULTAT

> Différenciation spatiale des différentes interventions proposées > Suggestion technique sur les actions à mettre en oeuvre

> Visualisation cartographique

> Description des axes stratégiques et des chartes de responsabilité des diverses parties prenantes pour la mise en oeuvre du plan d'aménagement

Figure 2: Méthodologie

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1. Diagnostic participatif des potentialités et des risques

La première étape consiste à recueillir les informations nécessaires au diagnostic du milieu de façon à connaître les potentialités et les risques du milieu physique, sociales et économiques, les processus de dégradation de l'environnement (où, quand et comment se manifestent-ils) mais aussi les stratégies paysannes en matière de fonctionnement des exploitations et des techniques de gestion de l'espace.

Cette étape a été effectuée après des études bibliographiques préalables, des enquêtes au niveau des acteurs concernés, et des collectes de données auprès des différentes institutions compétentes.

En général, la région jouit d'une situation particulière en raison de ses ressources naturelles et de l'attention particulière accordée par les opérateurs économiques. Mais paradoxalement, les conditions de vie sont encore relativement basses. La région vit sous des contraintes majeures qui l'empêchent de se développer convenablement et d'atteindre sa juste valeur.

Ces contraintes présentent des relations de causes à effets entre eux, mais ils contribuent tous à la dégradation du potentiel de production du sol et à l'augmentation de la pauvreté.

1.1. Les potentialités du milieu

Nous avons subdivisé les potentialités du milieu en :

> Potentialités écologiques : appréciées sur l'abondance et la qualité des ressources naturelles (végétation), le type de climat, l'hydrographie et la morphologie du relief.

> Potentialités socioculturelles : existence d'organisation sociale qui facilite la
mise en oeuvre d'action de développement basée sur l'approche participative.

> Potentialités socio-économiques : existence des opérateurs économiques et des ONG.

1.2. Les risques du milieu

Pour les risques d'occupation actuelle des sols, elles pourraient être regroupées en risques anthropiques et en risques écologiques. Elles présentent entre elles des relations étroites et présentent une menace énorme sur l'écosystème en général et sur l'écologie des sols en particulier.

> Risques anthropiques : Appréciés sur le rapport entre l'accroissement démographique et la disponibilité des ressources, et sur le niveau de développement social et économique de la population.

> Risques écologiques : Ce sont principalement la disparition de la forêt à travers les cultures itinérantes sur brûlis et son exploitation abusive et anarchique, avec les conséquences qu'elle peut provoquer : (érosion ensablement, dérangement hydrique,...), diminution de la fertilité du sol, appauvrissement de la biodiversité, changement du climat.

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2. Gestion et traitement des données collectées

Les risques et les potentialités endogènes existantes sont par la suite analysés. L'analyse se porte essentiellement sur la compréhension des interactions existantes entre ces nombreux et différents indicateurs.

2.1. Les logiciels de SIG utilisés

Deux logiciels de SIG ont été utilisé pour réaliser le travail : Ce sont Arcview et ArcView 3D Analyst.

ArcView permet de :

> Importer des données

> Visualiser

> Enrichir des données

> Analyser des données géographiques

> Imprimer des cartes

> Interroger

3D Analyst permet la visualisation dynamique et interactive de données géographiques en 3 dimensions. Son utilisation est nécessaire pour l'élaboration de la carte de pente à partir des courbes de niveau.

2.2. Collecte, préparation et entrée des données

Nous avons rassemblé les informations nécessaires et disponibles concernant chaque indicateur mais la plupart n'existaient que sous format papier et non sur support informatique. Ainsi, il a fallu les numériser.

2.2.1. Données disponibles pour l'élaboration du fond de carte :

- Carte d'occupation des sols au 1/500 000 (FTM année 1992)

- Carte orographique au 1/200 000, équidistance des courbes de niveau 50 m (FTM) - Carte géologique Périnet-Lakato au 1/200 000 (FTM)

- Carte de la délimitation du PNAM au 1/100 000 (ANGAP)

- Carte de la situation de la forêt classée de Sahanody au 1/320 000 (ANGAP) - Carte de la délimitation de la propriété Izouard au 1/100 000 (ANGAP)

- Et des données socio-économiques (ANGAP, Commune rurale Andasibe, INSTAT,

etc.)

2.2.2. Traitement des données Numérisation :

La numérisation consiste à enregistrer les coordonnées relatives des éléments d'une carte. C'est l'ensemble des processus qui permettent de faire passer les informations cartographiques d'un support papier à un format numérique (ou informatique). Le procédé mis en oeuvre est appelé digitalisation.

Elle se fait soit à l'aide d'un curseur électromagnétique déplacé à la surface d'une table (table à digitaliser) sur laquelle la carte à saisir est posée, soit devant l'écran de l'ordinateur et utiliser la souris et le clavier. A défaut de matériel adéquat, la dernière possibilité est retenue pour la saisie de données. Ceci se fait en trois étapes :

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> Le scannage des cartes à saisir : On transfère l'image du support papier dans l'ordinateur,

> La digitalisation : l'image ainsi obtenue est par la suite ouverte par le logiciel ARCVIEW. Cette image va servir de fond sur laquelle on trace les contours des limites des unités cartographiques.

> Le calage : Après le traçage, on affecte à chaque polygone un compte numérique ou coordonnée de terrain qui lui correspond.

Discrétisation :

Après la numérisation des diverses couches cartographiques, nous avons procédé à la discrétisation de la zone d'étude en plusieurs petites cellules appelées maillage. Cette opération est nécessaire pour pouvoir croiser les informations issues des diverses thématiques sur la carte de délimitation de la zone d'étude. C'est dans ce maillage que nous allons faire toutes les analyses.

La démarche consiste donc à :

- Créer un maillage qui va inclure la forêt déclassée de Sahanody,

- Intersecter le maillage avec la carte de délimitation de la zone d'étude pour obtenir un modèle de départ,

- Intersecter le modèle avec toutes les couches cartographiques nécessaires à

l'analyse pour avoir un modèle renseigné sur les thématiques concernées, - Et enfin, procéder aux analyses spatiales.

2.2.3. Elaboration de la carte des risques d'érosion

La connaissance et la prise en compte des risques éventuels d'érosion sont décisives dans l'élaboration d'un plan d'aménagement. Elle constitue la contrainte majeure à la valorisation des ressources naturelles vu ses impacts au niveau du potentiel de production agricole, voire au niveau de la survie des sols.

Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le processus de l'érosion hydrique, mais les principaux responsables sont : la pente, l'intensité de la pluie, la couverture végétale et la caractéristique physique du sol. L'équation universelle d'érosion de WISCHMEIER (1978) met en évidence l'importance de ces quatre facteurs :

A=RxKxLSxCxP

- A: perte en terre pendant un temps donné (T/ha)

- R : indice de pluie caractérisant l'agressivité de la pluie pendant une période donnée

- K : coefficient d'érodibilité des sols traduisant leur résistance à l'érosion. Il est fonction des matières organiques et de la texture des sols, de la perméabilité et de la structure du profil

- LS : indice de pente qui dépend à la fois de la longueur et de l'inclinaison de la pente.

- C : indice de couverture végétale confondue avec son niveau de production et les techniques culturales qui y sont associées.

- P : indice de traitement anti-érosif

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Dans notre cas vu que :

- d'une part, la pluviométrie (R) et l'érodibilité des sols (K) sont presque homogènes dans toute la zone, et ainsi leur prise en compte n'affecte en rien l'élaboration de la carte illustrant le risque d'érosion,

- et d'autre part, les mesures anti-érosives (P) dans la zone à aménager sont presque inexistantes ;

On s'est contenté d'utiliser LS et C pour différencier spatialement les risques d'érosion dans la zone d'étude.

Cependant, dans toutes les mesures proposées, on supposera que l'agressivité de la pluie est très forte et que le sol est très sensible à l'érosion. D'ailleurs, c'est ce que nous avons déjà mis en évidence dans l'étude des caractéristiques du milieu.

La figure suivante visualise la démarche suivie pour l'élaboration de la carte de risque d'érosion.

Figure 3 : Les étapes de l'élaboration de la carte de risque d'érosion

2.2.3.1. Etablissement de la carte d'action des couvertures végétales vis à vis de l'érosion

D'après ROOSE (1973), Parmi les facteurs conditionnels de l'érosion, le couvert végétal est certainement le facteur le plus important. La perte en terre peut passer de 1 à plus de 1 000 tonnes lorsque toutes choses étant égales par ailleurs, le couvert végétal d'une parcelle diminue de 100 % à 0 %.

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Quelle que soit la pente, les techniques culturales, la fragilité du sol et l'agressivité climatique, un couvert végétal complet (peu importe son architecture et sa composition botanique pourvu qu'il atteigne 80 %) assure une excellente conservation de l'eau et du sol. Son influence prime celle de tous les autres facteurs.

Ses fonctions principales dans la protection du sol contre l'action destructive des pluies sont les suivantes :

> Interception des gouttes de pluies et affaiblissement de leur impact sur le sol, > réduction de la vitesse de ruissellement par les débris végétaux,

> infiltration par action de feutrage des éléments racinaires (plus d'infiltration=moins d'eau de ruissellement).

La démarche

La démarche pour l'élaboration de la carte d'action des couvertures végétales vis à vis de l'érosion est montrée par la figure suivante :

Figure 4 : Les étapes d'élaboration de la carte d'action de la couverture végétale vis à vis de l'érosion.

SORTIE

ENTREE

 
 
 

Carte d'action de la couverture
végétale vis à vis de l'érosion

Carte de couverture
végétale

 
 
 

Reclassement et codification

 
 
 

Bibliographie

Elle comprend deux étapes :

1ère étape : Elle consiste à un travail bibliographique pour la détermination des critères sous lesquels le reclassement sera effectué. Le tableau suivant donne les résultats des investigations faites par GOUJON. P et al dans la région d'Andasibe concernant l'influence du couvert végétal sur le ruissellement et les pertes en terre :

Tableau 1 : Influence du couvert végétal sur le ruissellement et les pertes en terre

Type de végétation

Pente (%)

Ruissellement

Perte en terre

 
 

(%)

 

-forêt naturelle

53

4,5

Négligeable

-Eucalyptus

44

4,2

Négligeable

-Brousse secondaire

36

16,1

Négligeable

-Cultures sèches

42

31,4

6 tonnes/ha/an

Source : GOUJON. P et al., 1968

Ce tableau montre qu'un terrain recouvert d'une végétation permanente comme la forêt
ne présente aucune trace d'érosion. Il peut y avoir ruissellement mais les pertes en terre

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sont négligeables. D'une part, car la terre est maintenue en place par le système racinaire. D'autre part, car l'énergie des gouttes de pluies est amortie par la végétation. De même, la masse organique morte (litière) couvrant le sol joue aussi un rôle de protection contre cette énergie.

La forêt naturelle ou artificielle offre la protection la plus efficace contre l'érosion mais la prairie peut jouer le même rôle si elle présente un couvert suffisamment dense. Toutefois, la prairie peut être coupée et utilisée pour diverses utilisations (par exemple : fabrication des chaumes), son efficacité est ainsi réduite (RANAIVOARISON (R) ,1999). De toutes ces considérations, le classement suivant est retenu.

Tableau 2 : Influence de la couverture végétale vis à vis de l'érosion

Capacité de protection Occupation de sol code

protectrice Forêts naturelles et Forêts 1

de reboisement

moyennement protectrice Savane arborée, savane 2

arbustive

faiblement protectrice Cultures sèches 3

2ème étape : Classement dans Arcview. Il consiste à ajouter de nouveaux codes de type numérique dans le maillage.

2.2.3.2. Etablissement de la carte de pente

La pente intervient essentiellement sur l'érosivité des eaux de ruissellement. Zingg, en 1940, a montré que l'érosion et ainsi les pertes en terre croissent de façon exponentielle avec la pente.

La démarche

La démarche pour l'élaboration de la carte de pente se fait en deux étapes comme la montre la figure suivante :

Figure 5 : Les étapes d'élaboration de la carte de pente.

ENTREE SORTIE

 
 
 

Carte de pente

Carte orographique

 
 
 

Reclassement et codification

 

Bibliographie

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Explication

La carte de pente de la région d'étude n'existe pas encore. Pourtant, elle est utile pour l'élaboration de la carte de risque d'érosion. Ainsi, il a fallu l'élaborer à partir des courbes de niveau des cartes orographiques. A cet effet, nous avons utilisé le logiciel 3D ANALYST et utiliser l'opération MNT (Modèle Numérique d'Altitude).

1ère étape : Travail bibliographique pour pouvoir classer les différents degrés d'inclinaisons des pentes selon leurs interventions dans les processus d'érosion.

ROOSE (1980) a montré qu'il existe des seuils de pentes en dessous desquels les processus d'érosion sont faibles et au-dessus desquels l'érosion s'accélère brusquement. Ce seuil dépend de la couverture du sol. En général, sur sol nu, l'érosion reste faible sur des pentes inférieures à 7%, sur sol moyennement couvert, elle est aussi négligeable aux environs de 20%. Comme il n'y a pratiquement de sols nus dans notre zone, nous avons retenu les trois classes de pente présentée dans le tableau ci-après. Ces classes correspondent à celles fréquemment utilisées par RAMSER et SACCARDY quand ils calculent le dénivelé H des pentes pour la mise en pratique des techniques agroforestières en Afrique :

Tableau 3 : Les valeurs des classes de pente

Classe

inclinaison

formule

Code

Pente faible

p<12%

H3/P=260+/-10

1

Pente moyenne

12%<p<25%

H2/P=64

2

Pente forte

p>25%

H=0,305(2+P/4)

3

p : pente (%)

H : dénivelé entre deux structures érosives P : pente (m/m)

2ème étape : codification des différentes classes de pente pour avoir des comptes numériques calculables.

2.2.3.3. Etablissement de la carte de synthèse sur l'érosion

Le but est de sortir une délimitation des classes de risques d'érosion avec le croisement des cartes des deux facteurs (pente et couverture végétale).

Démarche

On sait, grâce à ROOSE (1973) que parmi les facteurs conditionnels de l'érosion, la nature et l'abondance des couvertures du sol influent probablement le plus sur l'intensité de l'érosion. Or du fait des relations d'interdépendance complexes qui existent entre ces différents facteurs, ne permettant pas ainsi de mesurer l'influence propre de chacun sur l'intensité de l'érosion, il est difficile d'affecter de poids différents pour chaque facteur. De plus, les informations dans ce domaine font défaut.

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Dans ce cas, l'élaboration de la carte de synthèse d'érosion se fera par les opérations de superposition non hiérarchisée et de reclassement L'opération de superposition non hiérarchisée consiste alors à une simple addition des coefficients.

Les facteurs qui interviennent dans notre étude sont : la pente et la végétation. Chaque facteur est caractérisé par des critères répartis en trois classes (faible, moyen, fort) auxquelles correspondent respectivement des comptes numériques ou coefficients : 1, 2, 3.

Tableau 4 : Classification des risques d'érosion selon la somme des coefficients

Classe Critères

Risque d'érosion faible 2< coefficients<3

Risque d'érosion moyen 4

Risque d'érosion fort 5< coefficients<6

2.2.4. Elaboration de la carte de zonage.

Le but de cette étape est d'élaborer une carte opérationnelle qui différencie spatialement les différentes mesures appropriées pour atteindre l'objectif d'une occupation durable du sol. Le zonage consiste en la détermination des modes de gestions ou des types d'occupation adéquats des sols en se basant sur des critères techniques valables.

2.2.4.1. Les éléments de bases de la différentiation spatiale :

Les éléments de base dans le choix des zones sont entre autres les résultats des diagnostics effectués, l'interprétation des cartes, et l'analyse spatiale des risques et pressions exercées ou menaçant les différentes parties de la zone.

Ainsi, étant donné que la zone d'étude présente des sols en général fertiles, un climat favorable à l'agriculture et que la principale contrainte pour la mobilisation des ressources est l'érosion, la différenciation spatiale se portera essentiellement sur les critères suivants :

> La toposéquence

> L'état actuel de l'occupation du sol.

2.2.4.2. La détermination des actions d'aménagement

La définition des actions à mettre en oeuvre dans chaque sous zone tiendra compte ensuite des principes suivantes :

> Les zones de production sont les zones qui sont susceptibles de produire de la nourriture sans risque d'endommager l'environnement.

> Les zones de protection sont les zones qui ont conservé le maximum de potentialités en matière d'environnement et les zones qui présentent des risques accrus face à l'érosion.

Ainsi, les arbres encore présents sur ces zones ne seront pas éliminés mais seront
associés à l'agriculture et assureront à la fois les besoins en nourriture et les besoins en

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bois et en énergie de la population. Le but est d'améliorer les conditions d'exploitation de ces zones.

Dans les zones où les conditions de l'agriculture deviennent moins favorables, l'intégration de l'arbre dans le système de production est préconisée ; ces zones pourraient aussi être destinées comme pâturage pour l'élevage.

En fait, il est important aux populations concernées de pratiquer l'agroforesterie même en vue d'améliorer leur rendement agricole et de se procurer des bois de chauffe à travers les espèces agroforestières utilisées pour qu'elles ne dépendent plus des bois en dehors de la zone.

Tableau 5 : Matrice de décision sur le zonage des actions d'aménagement

Occupation

du sol

Pente

Forêt
primaire

Forêt
secondaire

Savane

Mosaïque
de culture

Formation
marécageuse

Faible

Protection
ZONE 1

Agroforesterie
ZONE4

Agriculture
ZONE 7

Agriculture ZONE 8

Moyenne

Reboisement
ZONE 3

Agroforesterie
ZONE 6

Forte

Reboisement
ZONE 2

Reboisement
ZONE 5

2.3. Visualisation et habillage

Il consiste à faire et à organiser dans les cartes les informations nécessaires telles que le titre, la légende, l'échelle, les noms des réalisateurs et l'année de réalisation.

3. Discussion sur la méthodologie

L'objectif de ce sous chapitre est de livrer les points forts et les points faibles constatés au cours de la réalisation de l'étude

3.1. Points forts

É Reproductibilité

La méthodologie pourrait être reproduite pour une étude à une échelle plus réduite (au niveau fokontany ou hameaux) ou à échelle plus grande (au niveau régional, provincial ou national). De plus, il est possible et aisé de recommencer l'étude en changeant les différents seuils attribués aux thèmes utilisés.

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· Facile à communiquer

Outil d'analyse spatial, une carte est aussi un excellent support de communication. Les données spatialisées sont rapidement assimilables puisqu'elles appartiennent à un référentiel connu par les acteurs du développement: une carte est bien plus parlante qu'un épais dossier ou un tableau de chiffres !

Les cartes éditées peuvent donc faciliter la mise en application des recommandations proposées.

· Combinaison de l'approche « top down » et de l'approche « bottom up »

L'objectif ou la raison d'être des différentes analyses et études effectués tout au long de ce travail est d'élaborer un plan d'aménagement utilisable pour prendre des décisions quant à la gestion durable des ressources naturelles. Il faut souligner qu'un projet d'aménagement, pour réussir, nécessite le concours de divers acteurs. La participation de tout le monde est un élément déterminant l'orientation des actions à entreprendre et une condition sine qua none pour assurer la réussite du projet.

L'approche participative : Puisque c'est la population locale qui est le premier bénéficiaire, ses propositions ont été prises en considération dans l'élaboration du plan d'aménagement. Des recommandations reflétant les besoins et potentiels locaux sont donc sorties des diagnostics participatifs menés au niveau village et Commune. Ces propositions seront ensuite étudiées par les autorités locales, l'Etat ou les techniciens pour prendre des décisions sur la définition de la politique de développement ou les priorités de la région. Cette démarche qui part de la base aux niveaux supérieurs caractérise l'approche « bottom up ».

Analyse de l'état des lieux : Par ailleurs, l'Etat, les autorités locales, et les techniciens, d'après leurs études et connaissances du milieu, ont leurs visions et objectifs pour le développement de la région. Ces recommandations seront intégrer dans le plan d'aménagement pour être mises en oeuvre par les responsables compétentes de la région, ou la population locale même. C'est l'approche planificateur « top-down ».

Cette méthodologie permet donc de rallier ces deux types d'approches en matérialisant le flux d'information des différents niveaux.

· Capacité de gérer et analyser une multitude d'information

L'un des intérêts de l'utilisation du SIG est de pouvoir croiser et analyser différentes informations dans un référentiel géographique commun. Le SIG illustre bien les relations qui existent entre les différentes actions sectorielles (gestion foncière, agriculture, santé, artisanat, commerce, tourisme...). Il aide ainsi à la définition d'une politique globale de développement territorial, nécessaire à un développement durable. L'accumulation des données dans un SIG va permettre aux communes et à tous les acteurs impliqués dans le développement d'accéder à une mine d'informations et de données fiables, souvent déjà analysées et prêtes à l'emploi. Elle va aussi faciliter les échanges et les évolutions.

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É Faciliter les tâches des services techniques

La situation actuelle marquée par l'interventionnisme de l'Etat, le caractère répressif et centralisateur de la réglementation sur l'ensemble des sols, des espaces et des ressources, et l'incapacité de l'administration à surveiller, gérer, régler les conflits, partout et en tout moment a généré des situations de laisser-aller, de conflit, ou d'accès libre, et une dégradation rapide des terrains agricoles et des ressources naturelles. La population rurale s'est déconnectée progressivement de la prise de décision et de l'action locale.

En principe, dans le contexte de décentralisation effective, les Collectivités Territoriales Décentralisés doivent se doter d'instruments nécessaires à la mise en oeuvre des politiques d'aménagement et de développement. L'approche participative doit être privilégiée et les nouveaux outils fournis par le SIG peuvent y contribuer. En tant qu'outils d'aide à la décision, il augmenterait la capacité de prise de décision. Il renforcerait ainsi la capacité régionale en matière de planification.

Cette décentralisation, à terme, devrait permettre d'institutionnaliser une gestion locale des ressources, en particulier naturelles. C'est probablement la solution durable de cette gestion. Elle suppose cependant des mécanismes de diagnostic et d'animation qui sont communs à l'approche gestion des terroirs.

É Mise à jour facile des données

Les espaces ruraux malgaches sont encore en constante évolution : démographique, foncière (défrichement de nouvelles parcelles, notamment de tanety, cultures sur tavy), ressources naturelles (augmentation de la déforestation, ou des reboisements), agricole (nouvelles techniques culturales et nouveaux types de culture, augmentation des rendements, pour une diminution des risques), etc. Dans ce contexte, les études auxquelles on a dépensé tant d'argent et les résultats qui en découlent risquent de devenir rapidement obsolète, au bout de quelques années.

La souplesse du SIG permet une mise à jour facile de ces informations et d'éviter les doubles coûts.

> Dans l'espace : 2 services font la même dépense sur le même projet.

> Dans le temps : recommencer la même opération de collecte et d'analyse des informations.

3.2. Points faibles

É Manque de données et défaut d'actualisation des données

L'insuffisance ou bien le manque de données et d'informations socio-économiques synthétisées et actualisées a été un problème fondamental.

La carte d'occupation de sol, issue de la BD500, qui constitue une carte de base est élaborée par FTM à partir des photos aériennes datées de 1992. Ce qui fait qu'elle ne reflète plus la totalité des réalités sur terrain. Pour ne citer que les limites des forêts, avec l'ampleur du défrichement qui s'opère dans cette zone, ces limites présentent probablement une importante diminution.

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On aurait dû utiliser une carte de sol montrant les unités pédologiques pour avoir plus de précision sur le degré de fertilité des sols. Cependant, faute de données, nous n'avons pas pu approfondir ce domaine et s'est résigné à l'utilisation des cartes géologiques qui peut offrir des informations mais très globales.

Les données démographiques disponibles sont issues d'un recensement effectué en 2002. De plus, elles ne permettent pas d'identifier les personnes habitant réellement ou exerçant des activités à l'intérieur de la forêt déclassée de Sahanody. Ainsi, on n'a pas pu apprécier leur répartition dans l'espace et tenir compte de l'organisation sociale déjà mise en place dans le plan d'aménagement.

· Non uniformité des données

Les cartes utilisées sont de sources différentes. Elles ne sont pas standardisées. A titre d'exemple, elles sont à des échelles différentes et à des projections différentes. Ce qui pourrait provoquer des décalages donc des imprécisions au niveau des résultats.

· Cadre d'étude étroite

Notre étude concerne le niveau Terroir. Ce qui traduit qu'elle doit avoir une vision détaillée de la situation des ressources naturelles et de leur exploitation.

Cependant, les cartes sources disponibles sont de petites échelles. Ainsi, les résultats obtenus s'avèrent encore incertaines pour avoir les détails indispensables à la prise de décision sur les ressources naturelles locales.

· Cadre temporel étroit

En raison du court délai imparti pour l'exécution de nos tâches, nous n'avons pas pu entreprendre des études plus approfondies sur les aspects socio-économiques. Par exemple, la répartition de la population à l'intérieur de la zone d'étude aurait été nécessaire pour être intégré dans l'étude des risques d'érosion ou pour identifier les impacts de l'aménagement sur la population dans leur milieu respectif. Car effectivement, puisqu'il y a des différences de disponibilité des ressources d'un endroit à l'autre, l'aménagement va avoir des impacts différents dans chaque endroit et des gens seront plus avantageux que d'autres.

Aussi, nous n'avons pas pu faire une vérification sur terrain de certaines données, notamment cartographiques pour pouvoir les mettre à jour ou les rectifier.

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TROISIEME PARTIE : RESULTATS

 

1. Bilan du diagnostic sur les potentialités et risques du milieu

L'étude descriptive de la zone d'étude nous a permis de dégager ses caractéristiques physiques, sociales et économiques. Ces caractéristiques nous ont permis ensuite d'analyser les potentialités et les risques qui peuvent influer le projet d'aménagement. Voici donc les résultats de ces analyses :

1.1. Les potentialités

1.1.1. Les potentialités écologiques 1.1.1.1. Ressources naturelles abondantes

Les ressources naturelles, notamment forestières sont très importantes. On trouve des forêts primaires vierges et des forêts secondaires ayant l'allure de forêt naturelle dans la forêt déclassée de Sahanody. Les conditions climatiques et pédologiques sont favorables à leur croissance. Les forêts sont à composantes multiples, les bois d'énergie et de construction prédominent.

L'existence de ces forêts, à part le rôle qu'elles jouent dans le maintien de la biodiversité, la régularisation du microclimat, la protection des sols, etc., pourrait constituer une source de revenus pour la population locale par le développement de l'écotourisme, et par conséquent le développement des emplois tels le guidage touristique, l'artisanat, la restauration.

L'existence de lambeaux forestiers permet aussi à la population d'assurer ses besoins en bois et en énergie dans la mesure où cette exploitation est rationnelle et respecte les lois et règles en vigueur. La présence des deux Aires Protégées gérées par l'ANGAP constitue aussi une source très importante de recettes pour le développement économique et social au niveau local.

1.1.1.2. Climat favorable pour l'agriculture

En général, le climat de cette région est un atout non négligeable pour l'économie. Le type de climat favorise le développement de divers types de végétation. Il offre de larges possibilités quant aux spéculations à mettre en place et au calendrier cultural. En effet, avec une température variant entre 11°c et 27°c, et une pluviométrie moyenne annuelle de 1760mm, la région peut accueillir toutes les cultures présentes dans la zone agro écologique du Moyen Est de Madagascar. Cependant, des études doivent être effectuées pour que les paysans puissent mener plusieurs activités culturales continues pendant toute l'année en pratiquant des nouvelles techniques culturales améliorées et adaptées à toutes les conditions.

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Tableau 6 : Exigences climatiques des principales cultures de la zone Moyen Est

Cultures Besoin en eau (mm/an) Température

Riz 1000 à 1200 20°C

Maïs 600 19°C

Manioc 1200 à 1500 25°C

Bananier 1450 à 2150 16°C à 25°C

Canne à sucre 1500 16°C à 25°C

Caféier arabica 1500 à 1800 18°c à 24°c

Plantes à épices 1800 à 3000 23 à 27°c

Source : MAEP, 1999

1.1.1.3. Existence de plaine aménageable

Malgré la topographie très escarpée du relief sur quelques parties de la région, on note la présence d'une grande plaine aménageable pour une mise en valeur par des activités agricoles dans la partie Ouest (Torotorofotsy). Toute culture pourrait y être pratiquée notamment la riziculture irriguée et la culture maraîchère. Les terres ne sont pas encore mises en valeur mais les habitants commencent les travaux sur cette plaine. Ils ont du mal à aménager à cause de sa grandeur.

1.1.2. Les potentialités socioculturelles

Considérée sous l'angle de main d'oeuvre (facteur de production), la population de Sahanody constitue un élément important en matière de développement économique. La population active est très importante parce qu'elle représente 48% de la population et le pourcentage de la population jeune de moins de 15 ans est de 48,2 %. Cette jeunesse constitue un sérieux défi de développement.

La population respecte la structure hiérarchique au niveau des institutions traditionnelles et administratives, ce qui constitue un élément avantageux dans la mise en place d'une organisation sociale solide et dans la gestion collective de l'espace (contrôle des parcours du bétail, de la coupe des ligneux) nécessaire à la réussite des actions d'aménagement.

La diversité ethnique de la population, par effet de brassage, peut constituer un facteur contribuant à l'innovation de certaines pratiques traditionnelles jugées bloquant le développement de la Zone.

1.1.3. Les potentialités économiques

Plusieurs organisations travaillent dans la région. Les principales sont l'ANGAP et le SAF/FJKM. Ces organisations appuient les villageois à la fois techniquement et financièrement. Dans son action de conservation, l'ANGAP consacre actuellement 50% des droits d'entrée aux Aires protégées pour l'appui au développement des populations

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habitant les zones périphériques des Aires Protégées. Effectivement, l'action de conservation ne peut être développée sans la collaboration et la responsabilisation de ces populations.

Les opérateurs privés de développement sont de même présentent, avec l'existence de deux grandes sociétés d'exploitation de graphite à Falierana et â Andasifahatelo, qui font vivre des centaines de familles, et d'une industrie hôtelière de trois étoiles « Vakona Forest Lodge ». La présence de ces opérateurs privés de développement et l'existence de groupement opérationnel de paysans tel le COGES (Comité de Gestion), le CVD (Comité Villageois de Développement) et le PLACAZ (Plate forme de concertation du Corridor Zahamena Ankeniheny) promettent un essor économique pour la population de la région.

Sa position géographique et les infrastructures structurelles existantes sont aussi des atouts à exploiter, ne serait ce que par sa proximité de la commune rurale d'Andasibe et du sou préfecture de Moramanga. Le passage de la Route Nationale n°2 à quelques kilomètres de la zone pourrait lui permettre une large ouverture aux échanges avec les autres sur les plans commerciaux, techniques et culturels. Le développement de ces échanges pourrait fournir d'autres éléments importants pour le développement économique.

Tableau 7 : Récapitulatif des atouts et des orientations correspondantes:

Atouts Orientations

· Existence des forêts >Protection et mise en valeur des ressources

primaires naturelles par le développement de

l'écotourisme

· Climat chaud et pluvieux >Développement de plusieurs types de
culture et de différents itinéraires techniques.

É Hydrographie dense >Développement des cultures irriguées

· Existence de terrain >Mise en valeur par des techniques

aménageable améliorées

· Population jeune >Possibilité d'épanouissement culturel et
économique (distraction, sport...)

· Population agriculteur >Intensification des activités agricoles.

· Région accessible >Elargissement des échanges économiques
avec les autres régions

· Existence des Aires >Création d'emploi par le tourisme (guidage,

Protégées artisanat, hôtellerie...)

· Insertion des opérateurs >Renforcer la collaboration entre les paysans

privés de développement et ces opérateurs

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1.2. Les risques

Malgré les nombreux atouts, il existe aussi de nombreuses contraintes tant dans les domaines social et économique, que dans le domaine environnemental.

1.2.1. Risques anthropiques

Le développement des populations et de leurs activités se traduisent souvent par une évolution des modes de valorisation de l'espace. La croissance démographique s'accompagne très souvent de mutations importantes de l'utilisation de l'espace foncier: changements profonds dans les activités agricoles, dégradation accélérée des ressources naturelles, qui marquent fortement le territoire.

D'une part, en tant que consommateur, la croissance démographique conduit à l'augmentation des besoins et se traduit par une pression accrue sur les ressources naturelles, ce qui à son tour, conduit à leur surexploitation et à leur dégradation. D'autre part, en tant qu'acteur, l'homme utilise des techniques qui sont souvent inadéquates ne permettant pas de renouveler les ressources.

1.2.1.1. L'accroissement démographique

Par rapport aux taux moyens du pays sur l'accroissement démographique 2.9%, et la mortalité infantile 8.8% (INSTAT 2004), la population de la zone d'étude présente un taux d'accroissement démographique moyen, si on ne tient pas compte du mouvement migratoire, et connaît un faible taux de mortalité infantile. Les soins et l'assistance apportés par le personnel médical de l'établissement Izouard contribue énormément au maintien de ce faible taux de mortalité infantile.

Cependant, compte tenu du mode d'exploitation du milieu (système de défriche sur brûlis), le nombre actuel de la population n'est plus supporté par le milieu. En effet, les densités de population permises, de l'ordre de quelques dizaines d'habitants au Km2 sont déjà largement dépassées. (Mémento de l'agronome)

En outre, l'accroissement démographique n'est pas proportionnel à l'augmentation de la production vivrière. Le rapport entre les besoins et la production est en déséquilibre. La population est amenée à faire pression sur les ressources naturelles pour survivre. Ce qui provoque la surexploitation et la dégradation de ces ressources. Ce déséquilibre entre la population et les ressources est aussi aggravé par d'autres processus sociaux qui créent ce que l'on peut appeler une spirale de la dégradation :

> Il y a une différenciation sociale importante dans la région : Les nouveaux venus sont plus défavorisés que les anciens. Ces fractions sociales déjà défavorisées sont marginalisées. Leur accès à la ressource foncière se dégrade, ce qui se traduit par leur rejet vers les terres marginales (souvent aussi les plus fragiles).

> Les paysans n'arrivent plus à respecter les normes requises par le système de culture sur brûlis. Ce système nécessite la rotation des terrains de culture. Il utilise la forêt comme moyen de reproduction de la fertilité et demande, dans le système forestier typique, un temps de jachère d'environ 15 ans pour assurer cette reproduction. Or, la disponibilité foncière ne permet pas, surtout pour les nouveaux venus, de faire ainsi. Et la fertilité des sols diminue très rapidement

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par la forte exploitation des terrains et la diminution, voire la suppression du temps de jachère.

> De plus, la faiblesse des ressources financières disponibles, le non accès au crédit par absence de garantie réalisable ne permet pas d'investir ni dans l'amélioration du rendement, ni dans la protection du ressource sol : fertilisation, aménagement anti-érosif, etc.

Par ailleurs, l'accroissement démographique implique également l'augmentation des besoins en bois qui constitue presque 100% de l'offre brute d'énergie de la population. Pourtant la croissance de ces forêts ne suit pas le taux d'accroissement démographique. Ainsi, il existe un déséquilibre entre la production et les besoins en bois entraînant la diminution de la couverture forestière.

Enfin, le pourcentage de la population moins de 15 ans et des vieillards qui représentent respectivement 48,2% et 3,8%, donne un taux de dépendance de 148%. Ce qui signifie que 1 adulte a à son charge 14,8 personnes. Cet état de fait permet de prévoir un certain nombre de phénomènes à savoir :

> Une accentuation de la pression foncière

> Une accentuation de la pression sur les ressources naturelles

> Une aggravation des problèmes sociaux, économiques et de sécurité > Des difficultés d'épargne, donc d'investissement de toute sorte

1.2.1.2. La pratique du tavy

La pratique du Tavy constitue aussi elle même un problème très important. Elle rompt en effet un équilibre biologique d'une manière qui semble alarmante: la suppression brutale d'une végétation aussi dense, suivie du feu, met à nu un sol généralement pauvre et fragile au moment où les pluies atteignent leur plus forte intensité, d'où les risques d'érosion et la mise en route des processus de dégradation physique et chimique du sol. Cependant, cette pratique persiste. Cela est expliqué par :

des raisons d'ordre social, culturel et économique :

> le relief qui ne favorise pas le développement des autres systèmes culturaux sans techniques améliorées,

> l'ignorance des nouvelles techniques appropriées,

> la préférence de produire peu mais sûrement et dans un délai très court que de produire plus et à plus longue échéance,

> le non accès à des intrants externes ou à un système de crédit pour les

investissements nécessaires à une intensification des techniques culturales, > l'insuffisance ou l'ignorance d'autres activités alternatives,

> l'économie d'argent car les dépenses monétaires sont couvertes par la main d'oeuvre familiale,

> il permet l'accès aux terres surtout pour ceux qui ont de liens parentaux avec les anciens occupants,

> la tradition ancestrale qui considère le tavy comme une marque d'identité territoriale.

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et des raisons d'ordre technique :

L'artificialisation du milieu est importante puisqu'elle doit permettre dans une zone forestière la constitution d'un espace favorable à la croissance et au développement des espèces cultivées :

> accès à la lumière

> accès aux éléments fertilisants

> suppression de la compétition avec les adventices

Ces conditions sont créées par la défriche brûlis.

En conclusion, les paysans ont choisi une stratégie qui répond à leur besoin et qui s'adapte aux contraintes techniques. Même si cela n'entre pas dans une logique économique, ça reste la meilleure alternative pour la population locale.

1.2.1.3. Faible niveau intellectuel

Un des indicateurs montrant le niveau de développement d'un pays est le taux d'alphabétisation. C'est un facteur qui joue un rôle important dans l'avancement ou le recul du développement économique. Pour la population de la région, ce taux est très bas (58% selon C/R Andasibe). Ce qui explique le non respect des lois et règlements en vigueur, les exploitations illicites et abusives des ressources naturelles, et la non amélioration des techniques de production utilisées.

1.2.1.4. Faible intégration des femmes dans le développement

Socialement, les femmes dans la région de Sahanody sont mal considérées au niveau de la tradition existante qui donne toutes les responsabilités et prise de décision aux hommes. Leur vieillissement est plus rapide faute de planification familiale. Or, Le rôle des femmes dans le développement est fondamental.

Ceci est particulièrement vrai pour la gestion des ressources naturelles. En effet :

> d'abord, parce que les femmes constituent plus de la moitié de la population active

> les femmes sont plus proches que les hommes par rapport aux besoins de base (alimentation, vêtements, habitat),

> les femmes, travaillant en moyenne deux fois plus de temps dans l'année que les hommes et représentent donc souvent le facteur limitant pour une augmentation de production ou un meilleur service à la famille: une femme passant plusieurs heures par jour à aller chercher de l'eau, du bois de feu ou du fourrage, n'a plus la disponibilité du travail des champs, ce qui décroît d'autant la nourriture disponible pour la famille,

> enfin, les femmes, par leur sensibilité à la responsabilité vis à vis des générations futures, peuvent mener des luttes écologiques importantes.

1.2.1.5. Insuffisance des infrastructures

L'insuffisance d'infrastructure routière ne motive pas les paysans à augmenter leurs productions. Déjà, ils ne peuvent pas écouler tout ce qu'ils ont produit (cas de la banane). Seule une faible quantité est écoulée faute de moyen de transport. Les produits non vendus et non consommés pourrissent sur place.

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Il existe bien une route carrossable dans la limite Est de la zone, mais seules les véhicules des sociétés d'exploitation de graphite IZOUARD et ARSENE Louis, les clients de l'hôtel Vakona Forest Lodge et les visiteurs de l'ANGAP peuvent y circuler. Les simples usagers sont obligés de marcher 2 heures à pied jusqu'au marché d'Andasibe.

L'accessibilité de la population locale à cette route privée pourrait cependant constituer une potentialité énorme pour leur développement.

1.2.2. Risques écologiques

1.2.2.1. Une forte dégradation des ressources forestières

La zone périphérique du PNAM, y compris la forêt déclassée de Sahanody, a une superficie totale de 43.115 hectares.

· En 1957, 54,5% de cette superficie étaient recouvertes de forêts ombrophiles.

· En 1991, la couverture a diminué jusqu'à 40,5%

· En 1994, il ne reste que 40% de la totalité de la forêt. (ANGAP/PNAM)

Sous l'effet conjugué de facteurs socio-économiques, des modes de mise en valeur agricole rudimentaires et des méthodes d'exploitations forestières anarchiques et abusives, ces ressources ne cessent de décroître et le phénomène tend aujourd'hui à s'accélérer. La destruction des forêts progresse dans un sens dramatique !

> La pression due au facteur démographique a entraîné une décalage entre, d'une part les besoins économiques et sociaux, et d'autre part les ressources forestières susceptibles d'y faire face.

> Les pratiques agricoles extensives comme la culture itinérante sur brûlis n'est plus adaptées à l'état du milieu. La superficie des forêts naturelles étant faible, leur reconstitution n'est plus garantie.

> Les méthodes d'exploitation forestière n'intègrent pas la notion du long terme. Elles se font de manière abusive et anarchique. L'écrémage des espèces les plus demandées, l'absence d'opérations sylvicoles destinées à récompenser les prélèvements sont d'autant de facteurs qui contribuent à la dégradation des ressources forestières.

Faute de moyens, il a été difficile pour les autorités concernées de contrôler cette action de déforestation. En effet, aux termes d'un mémoire présenté au Comité sénatorial permanent des affaires étrangères par le professeur Bonnie Campbell de la Faculté de Science politique et de droit Université du Québec à Montréal (septembre 2005), il est indiqué qu'à Madagascar, malgré l'adoption d'une loi pour assurer la protection de l'environnement, le gouvernement de ce pays n'est pas en mesure de veiller à son application. Selon la Banque Mondiale : « Après plusieurs années de réductions budgétaires, les institutions gouvernementales ne disposent pas des ressources humaines et financières nécessaires à l'application de la loi, en particulier dans un contexte de décentralisation ». Dans ces conditions, même si Madagascar a adopté une loi dans le domaine de la protection de l'environnement, par exemple, l'application de la loi est loin d'être assurée.

Or, la dégradation des ressources forestières compromet le développement le l'agriculture. A part son impact sur le changement climatique, l'effet le plus visible est la diminution de la fertilité du sol. Du fait de l'importance du lessivage par effet d'érosion, les sols se désaturent rapidement et présentent des problèmes de fertilité.

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1.2.2.2. Les risques d'érosion 1.2.2.2.1. Les risques actuels Carte 6 : Carte de risque d'érosion

La carte d'érosion montre que :

3195 ha, soit 70% de la surface totale de la forêt déclassée de Sahanody, ne présente qu'un faible risque à l'érosion. Cela est dû à la présence d'une couverture abondante du sol qui dans la majorité, est constitué de forêt primaire et secondaire, et situé sur des pentes faibles à moyenne.

Or, une fois que ces couvertures disparaissent, le risque d'érosion va augmenter, surtout
pour les sols situés sur les pentes moyennes qui vont passer du stade de risque d'érosion

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faible à risque d'érosion élevé. La nature de la roche mère étant très sensibles à l'érosion et l'agressivité de la pluie très forte.

Aussi, la faiblesse du risque d'érosion ne veut forcément dire que ces zones sont tous aptes à l'agriculture et que leur exploitation est sans risque pour le milieu. Il faut d'abord se référer sur la morphologie du relief, c'est-à-dire le facteur pente, les autres facteurs étant en général favorables à l'agriculture : fertilité du sol, climat, etc. Sinon, leur utilisation pour l'agriculture doit s'accompagner de mesures de DRS.

Les surfaces à risque d'érosion moyen constituent près de 961 ha, soit 25% de l'ensemble de la zone d'étude. Ces surfaces, situées sur des pentes moyennes, supportent des couvertures permanentes. Ces couvertures protègent le sol contre l'agressivité des pluies et le permet de se stabiliser malgré l'inclinaison de la pente.

Enfin, les surfaces exposées à un risque d'érosion élevé sont d'environ 229ha (5%). Elles se situent en générale sur les pentes très fortes.

Cependant, quelques parties situées sur des pentes moyennes présentent aussi des risques d'érosion élevés du fait de l'absence des couvertures du sol, ou du fait de la faiblesse de la couverture par l'agriculture.

Les sols y sont plus exposés à l'action dévastatrice de la pluie. La mise ou remise en valeur avec l'agriculture de ces zones à risques élevés d'érosion, mais située sur des pentes moyennes doit être précédée d'une importante fumure de fond pour restituer les pertes de fertilité pendant toutes les périodes où le sol a été lessivé.

Ce qui représente un énorme investissement, alors que l'inclinaison de la pente ne permettra d'obtenir des rendements assez élevés pour récupérer les coûts de production. Or, vu l'augmentation de la population et la diminution des terrains disponibles, ces terres seront, tôt ou tard, utilisées. Comme précédemment, la mise en place de mesures de DRS sera décisif.

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Carte 7 : Carte de l'influence de la couverture végétale vis-à-vis de l'érosion

1.2.2.2.2. Projection

Pour le moment, la zone d'étude présente un faible risque par rapport à l'érosion. Cependant, parce que la nature du sol, la pluviométrie élevée, l'accroissement de la population et l'accroissement de leurs besoins favorisent tous l'érosion, le maintien de cet état actuel dépendra essentiellement de l'évolution de la couverture du sol et du mode d'exploitation du sol.

Une fois les arbres disparus, toutes les zones situées sur les pentes moyenne et fortes auront leurs sols détruits, même s'ils seront occupés par l'agriculture.

En effet, les conséquences qui s'ensuivent seront nombreuses, tant du point de vue agronomique que du point de vue écologique.

- Du point de vue agronomique, la disparition de la forêt et l'érosion qui s'ensuit va provoquer la perte des substances nutritives stockées dans la couverture forestière (humus) et les substances minérales dans le sol. Ce qui va à son tour appauvrir le sol et diminuer les rendements agricoles. (Brand et Pfund, 2000).

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Sous culture, l'érosion hydrique occasionne annuellement la perte de : > 98.3 Kg/ha d'azote

> 28,5 Kg/ha de phosphore

> 20 Kg/ha de potassium (ROOSE 1991)

Si on suppose que toutes ces zones situées sur des pentes moyennes et fortes qui représentent près de 1190 ha seront soumises à ces pertes de fertilité, on aurait une perte de 116 tonnes/an d'azote, 34 tonnes/an de phosphore, et 24 tonnes/an de potassium. Ce qui présente à peu près un apport de 100 tonnes/an d'engrais chimique NPK 11 22 16 soit environ 120 millions Ariary. Ainsi, ces sols seront forcément détruits, les rendements obtenus diminueront chaque année, parce que le remplacement de ces éléments perdus est loin d'être à la portée de la population.

- Du point de vue écologique, la perte en terre due à l'érosion peut atteindre environ 32 tonnes/ha/an suivant les conditions du milieu (ROOSE 1991). Les conséquences de cette perte en terre sont nombreuses, autant pour les zones situées en amont que pour les zones situées en aval. Pour ces dernières, les plus importants sont l'ensablement des plaines et des bas-fond et le dérangement du régime hydrique.

Ce qui montre que ce ne seront pas seulement les terres sur les pentes qui seront détruites, mais l'ensemble du territoire en général. Une étude de l'ONE/PAGE sur la commune d'Ambohitrarivo à Ambatondrazaka note que sur Tanety, les zones très érodées produisent seulement 1 à 2 tonnes de riz par hectare contre 2 à 4 tonnes pour les zones non touchées. Les terrains en aval ensablés enregistrent aussi une perte de productivité de 5%

En bref, toutes ces contraintes qu'elles soient d'ordre social, économique ou environnemental engendrent la pauvreté des gens par la diminution respective des revenus financiers.

Tableau 8 : Récapitulatif des risques et les orientations possibles

Risques Orientations

· Système de culture extensif >Intensification des techniques
améliorées.

· Difficultés d'adaptation à des nouvelles méthodes

· Inconscience vis à vis de l'importance de la biodiversité

· Exploitation inconsidérée des ressources naturelles

· Manque d'infrastructures sociales, culturelles et économiques

>Adoption progressive de nouvelles méthodes.

>Education environnementale surtout pour les jeunes

>Protection des ressources suivant les lois en vigueur.

>Créations d'infrastructures.

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· Faible intégration de la femme >Promouvoir les rôles que les femmes

dans le développement jouent et peuvent jouer dans le

développement

É Accroissement de la population >Renforcer l'utilisation du planning

familial

Les résultats du bilan diagnostic du milieu montrent que la région a des potentialités exploitables et des contraintes qui sont en général surmontables pour le développement de la population. Il suffit de les impulser à partir de quelques aménagements et des techniques d'exploitation adéquates.

2. Zonage de la zone d'étude

Les prochaines lignes présentent le résultat final des différents traitements et analyses cartographiques effectués tout au long de l'étude. Ce résultat est présenté dans la carte de zonage qui subdivise la zone d'étude en 8 sous zones. La carte de zonage permet une vue d'ensemble de la situation et des chantiers à entreprendre pour les recommandations.

Rappelons que les critères utilisés pour différencier spatialement la zone d'étude ont été :

> La toposéquence

> L'état actuel de l'occupation du sol.

Chaque sous zone présente ainsi des caractéristiques particulières. Certaines sous zones ont quand même certains points communs qui permettent de les classifier suivant qu'elles sont aptes ou non à l'agriculture. Les actions à mettre en oeuvre dans chaque sous zone ont suivi les principes suivantes :

> Les zones de production sont les zones qui sont susceptibles de produire de la nourriture sans risque d'endommager l'environnement.

> Les zones de protection sont les zones qui ont conservé le maximum de potentialités en matière d'environnement et les zones qui présentent des risques accrus face à l'érosion.

Ainsi, les zones aptes à l'agriculture sont les ZONE 1, ZONE 3, ZONE 4, ZONE 6, ZONE 7, ZONE 8.

Cependant, compte tenu des principes dictant la détermination des actions à mettre en place, compte tenu de la différence d'aptitude de ces sous zones à l'agriculture et compte tenu de la différence de l'importance des risques et menaces pour chaque sous zones, les actions recommandées vont être différentes.

Ainsi, certains de ces sous zones, même s'ils sont aptes à l'agriculture, seront destinés à être protégés.

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Carte 8 : Carte de zonage

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Le tableau suivant montre la description de chaque zone : la superficie, la couverture du sol, les caractéristiques physico-chimiques du sol, ainsi que les actions recommandées pour leur aménagement.

Tableau 9 : Caractéristiques des zones et orientations correspondantes.

Codes Caractéristiques Orientations Surfaces

ZONE
1

n Pente faible à forte

n Existence de Forêt primaire intact

n Biodiversité
importante

 

776 Ha
152 Ha

568 Ha

1552 Ha

OBJECTIF : PROTECTION ET
GESTION DURABLE DES
RESSOURCES

n Faire gérer les forêts primaires restantes par la population.

n Faire gérer celles de la partie Sud par
la communauté de base (GELOSE).

n Développer l'écotourisme

ZONE Pente forte

2 supérieure à 25%

n Inaptes à l'agriculture

n Occupé par des forêts secondaires et des espaces vides

n Sensibilité moyenne à l'érosion mais forte si la forêt disparaît

ZONE Pente moyenne

3 Existence de forêt

secondaire

n Apte à l'agriculture

OBJECTIF : PROTECTION DU SOL
CONTRE L'EROSION

n Améliorer le taux de couverture du sol
par le reboisement des parties vides

n Développer l'écotourisme

n Développer l'apiculture

OBJECTIF : PROTECTION DU SOL
CONTRE L'EROSION ET
PRODUCTION DE BIENS
INDISPENSABLES

n Favoriser l'association agricultureélevage-foresterie (Agroforesterie)

n Assurer les besoins en bois et les besoins alimentaires de la population

n Sécuriser le foncier

ZONE

4

n Pente faible

n Sol fertile

n Apte à l'agriculture

n Existence de forêt secondaire

 

OBJECTIF : MAINTIEN DE LA
FERTILITE DU SOL,
AUGMENTATION DU RENDEMENT
AGRICOLE ET PROTECTION DE LA
FORÊT

n Pratiquer l'agroforesterie

n Développer les cultures vivrières pluviales

n Développer l'apiculture

n Assurer les besoins en bois de la

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population

ZONE Pente forte

5 Sol dénudé, pauvre

n Sensibilité forte à l'érosion

26 Ha

194 Ha

1050 Ha

247 Ha

OBJECTIF : RESTAURATION DE LA
FERTILITE DU SOL ET
PROTECTION DU MILIEU

n Restaurer la fertilité du sol

n Recouvrir le sol rapidement le sol par des arbres d'espèce autochtones à croissance rapide

ZONE Pente moyenne

6 Sol pauvre

OBJECTIF : RESTAURATION DE LA
FERTILITE DU SOL ET
AUGMENTATION DU RENDEMENT
AGRICOLE

n Pratiquer l'agroforesterie

n Pratiquer le Système de culture sous
couverture végétale (semis-direct)

n Intégrer l'élevage pour la production de fumier et pour le recyclage des biomasses.

n Développer les cultures pérennes utiles (cafier, arbres fruitiers, etc)

n Assurer les besoins en bois de la population

n Mettre en place des mesures de
défense et restauration du sol

ZONE Pente nul à faible

7 Sol pauvre

OBJECTIF : RESTAURATION DE LA
FERTILITE DU SOL ET
AUGMENTATION DU RENDEMENT

n Pratiquer le SRI sur les bas-fonds

n Développer les cultures maraîchères

n Fertiliser le sol des tanety

n Développer les cultures vivrières pluviales

ZONE

8

n Formation marécageuse aménageable

n Sol fertile

n Absence d'infrastructure

OBJECTIF : AUGMENTATION DE
LA PRODUCTION

n Augmenter les superficies agricultivables

n Assurer le rendement du riz par des
techniques améliorées (SRI, SRA)

n Développer les cultures maraîchères

n Développer les infrastructures (génie rural, transport, etc)

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QUATRIEME PARTIE: RECOMMANDATIONS

Cette partie présentera les recommandations quant aux actions d'aménagement à entreprendre dans les 8 sous zones. Ces actions d'aménagement peuvent être subdivisés en deux grandes catégories :

1) Intensification des activités agricoles

2) Conservation des ressources naturelles

Nous proposerons aussi les mesures d'accompagnement nécessaires pour la réussite de l'aménagement.

1. Proposition d'actions d'aménagement 1.1. Intensification des activités agricoles 1.1.1. Fondements

L'amélioration du rendement agricole et ainsi de la disponibilité alimentaire et financière figurent parmi les priorités des paysans. L'insuffisance alimentaire constitue leur problème majeur. En effet, la production n'arrive pas à répondre aux besoins annuels de la population. Avec une superficie moyenne de 1.7ha par ménage constitué de 6 individus, et avec un rendement entre 300 et 800 Kg de paddy/ha/an, la population ne mange que 64 Kg de riz/individu/an alors que le niveau minimal, pour avoir une valeur énergétique suffisante, est de 125 kg de riz/individu/an. (FAO, 1963)

Plusieurs raisons expliquent ces conditions actuelles, entre autres :

> la mauvaise gestion des ressources par l'utilisation de techniques de production rudimentaires qui dégradent l'écosystème,

> l'accroissement de la population,

> l'insécurité foncière,

> le non accès à des sources de financement extérieur.

Or, avec le taux d'accroissement actuel de la population, celle-ci va doubler dans les vingt à trente ans à venir! Ainsi, la région devra augmenter rapidement sa production pour rattraper la progression géométrique de la population et pour s'intégrer dans l'économie de marché.

1.1.2. Les activités recommandées

1.1.2.1. Amélioration des techniques de production

Vu que les exigences pour une pratique normale des cultures itinérantes sur brûlis ne sont plus satisfaits (abondance des forêts et de terrain disponible, faible densité de la population), la population doit s'orienter vers la pratique de techniques culturales plus sédentaires et donc améliorées. Cette adaptation pour les techniques améliorées est nécessaire à la fois pour avoir une meilleure production et pour assurer une gestion durable des ressources.

Les techniques agricoles utilisées doivent ménager les capacités de production du sol et
considérer la notion de profit sous l'angle d'un profit à long terme. La notion de

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rentabilité moyenne, calculée sur plusieurs années doit remplacer celle du profit immédiat.

L'usage de fertilisant, l'usage de semence de qualité ou améliorée, l'usage de matériel agricole adéquat et l'adoption de technique adaptée sont entre autres les conditions qui concourent à la rentabilité de la production agricole.

Certes, il est difficile à la fois de faire naître un changement profond de comportement, de modifier les habitudes paysannes, et rassembler les moyens de démontrer sur le terrain que les techniques proposées peuvent améliorer la productivité des terres, augmenter les revenus des paysans, et réduire les risques de dégradation des paysages, mais nous pensons que c'est l'une des voies pour sortir la population de son état actuel.

Les résultats des recherches du projet BEMA et du FOFIFA dans la région de Beforona (1994) ont montré qu'une impulsion prometteuse pour un changement des pratiques culturales peut partir des facteurs suivants :

> Des unités de production concentrées qui comprennent des cultures de rente, de riz irrigué et intègrent l'élevage.

> D'une amélioration de la commercialisation

> D'un appui aux règlements socio-organisationnels (convention collectives, accés aux terres, etc.).

En appuyant ces trois facteurs en même temps, un abandon progressif du tavy semble réalisable. Il faut seulement de la persévérance car il faut du temps pour convaincre, du temps pour mettre au point les techniques, et du temps pour former les paysans aux nouvelles techniques, et d'autant plus que ces efforts ne sont pas dans l'horizon à court terme pour un pays pauvre comme Madagascar.

1.1.2.2. Les actions recommandées sur les plaines et les bas-fonds

1.1.2.2.1. Adoption du Système de riziculture intensif ou SRI sur les bas-fonds

La zone comprend aussi des bas-fonds sur lesquels la population pratique déjà la riziculture irriguée, quoique les techniques utilisées soient encore archaïques.

Nous proposons une mise en valeur de ces bas fonds par la pratique du SRI. En général, ils répondent aux critères exigés pour la mise en place du SRI tels :

> Pente douce pour assurer l'écoulement de l'eau. Le SRI est une technique culturale qui nécessite la maîtrise d'eau (irrigation et drainage)

> Vallées étroites : Ce critère est aussi lié au problème de la maîtrise d'eau. En effet, même si les infrastructures hydrauliques manques, l'irrigation et le drainage des vallées étroites sont moins faciles.

> Température de l'eau moyenne qui favorise la croissance du riz

1.1.2.2.2. Développement des cultures maraîchères

Les cultures maraîchères peuvent se développer partout où l'approvisionnement en eau ne pose pas de problème. Cependant, ces cultures sont presque inexistantes à Sahanody. La proposition est de sensibiliser, inciter et former les paysans sur la pratique de ce type de culture. Son initiation vise à la fois à l'augmentation des revenus des paysans et à l'amélioration de l'alimentation de la population. En effet, la consommation des plantes maraîchères représente un facteur de bon équilibre alimentaire grâce à leurs valeurs nutritionnelles.

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1.1.2.2.3. Extension des surfaces agricultivables par l'aménagement du marais de Torotorofotsy

Du fait de sa richesse en biodiversité, le marais de Torotorofotsy fait actuellement l'objet d'un programme de conservation et fait partie intégrante du plan d'aménagement RAMSAR. La conservation de ce marais est une affaire d'intérêt National et Régional et le plan d'aménagement est maintenant en phase de développement.

D'un autre côté, les populations locales préfèrent convertir ce marais en rizière. En effet, ces populations manquent actuellement de terrain pour vivre car les zones vraiment cultivables dans la forêt délassée de Sahanody, voire dans l'ensemble de la zone périphérique du PNAM, ne sont pas suffisantes pour assurer leurs besoins.

D'ailleurs, elles ont déjà commencé à l'aménager, mais faute de moyen et de connaissance suffisante, elle n'arrive à en aménager qu'une faible partie.

Ainsi, pour opérer avec une vision à long terme, le plan d'aménagement du marais de Torotorofotsy doit tenir compte de ces contraintes. De plus, un plan d'aménagement qui ne tienne pas suffisamment compte des réalités régionales et locales, ne reflète pas la volonté de la communauté, et ne responsabilise pas les autorités et les communautés concernées n'est qu'une illusion. Il est difficile, voire impossible de pouvoir protéger ce marais ou les forêts des parcs nationaux environnantes si les besoins de la population locale ne sont pas encore satisfaits.

La carte d'occupation du sol montre qu'une partie de cette plaine se trouve à proximité immédiate de la zone d'étude. Cette partie s'étend sur une superficie d'environ 247 ha. Nous préconisons son aménagement pour la pratique de divers types de cultures irriguées, plus productifs que les cultures sur tanety.

Une fois aménagée, on peut pratiquer sur cette plaine la riziculture avec repiquage en ligne, ou si les réseaux d'irrigation et de drainage le permettent, on peut y pratiquer le Système de Riziculture Intensif ou SRI.

Clichés 2 : Site RAMSAR, Marais de Torotorofotsy

Source : Projet Ambatovy, Dynatec Madagascar SA

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1.1.2.2.4. Effets et impact attendus

Seulement avec la mise en valeur d'une partie du marais de Torotorofotsy, les besoins en riz de la population seront déjà satisfaits. Avec une superficie cultivée en riz de 247 ha et un rendement moyen de 2 tonnes à l'hectare (moyenne dans la région de Moramanga selon MAEP/DPEE 1999), la production sera de 494 Tonnes de paddy. Ce qui va permettre la satisfaction des besoins de la population jusqu'à ce que le nombre de celle-ci double de son niveau actuel. (Durabilité économique). Et en attendant, la zone pourra même approvisionner les régions environnantes

Les besoins futurs en riz sont estimés par les éléments suivants :

· Le taux d'accroissement démographique

· Le niveau minimum de consommation de riz

Si on suppose que :

· Le taux d'accroissement démographique reste 3% par an. Il évolue en fonction de l'évolution des taux de natalité et de mortalité. De ce fait, une nette amélioration des infrastructures sanitaires pourrait entraîner son augmentation dans les années à venir. Toutefois, celle-ci pourrait aussi contribuer à sa stabilisation si on suppose que l'utilisation du planning familial est renforcée.

· Le niveau minimum de consommation en riz blanc est de 125Kg/hab/an (FAO 1963). Au dessous de ce niveau, les besoins calorifiques d'un individu sont insatisfaits. Toutefois, ces besoins en calorie peuvent être compensés par d'autres aliments, mais comme le riz est l'alimentation de base, on suppose que c'est le riz qui est prioritaire. Les excédents calorifiques obtenus des autres produits peuvent être destinés pour la vente.

Le tableau suivant montre l'évolution probable du nombre de la population et des besoins en riz.

Tableau 10 : Evolution du nombre de la population et des besoins en riz

Année

Nombre de la
population

Besoins en riz blanc
(T)

Besoins en paddy
(T)

2005

1592

199

284

2010

1845

231

330

2020

2480

310

442

2030

3333

416

592

Remarque :

- L'estimation du nombre de la population indiquée dans le tableau ci-dessus est une extrapolation du nombre de la population de Sahanody pendant l'année 2002 (1457 individus) calculée avec le taux d'accroissement 3%/an.

- Les besoins en paddy ont été estimés en supposant que le rendement à l'usinage des paddy est de 70%.

Cette situation peut aussi entraîner la diminution de la mise en valeur des terres pentues.
Les gens étant préoccupés par le travail des rizières. Les sols de l'amont seront protégés
de l'érosion et ceux de l'aval seront épargnés de l'ensablement. Ce qui est surtout

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bénéfique pour le développement de la forêt et la conservation du reste du marais de Torotorofotsy.

Les cultures maraîchères sont très porteuses pour la région du fait de la proximité d'un marché potentiel de légume : La ville de Tamatave. L'introduction de ces pratiques améliorera la vie de la population car elles constituent une source d'argent non négligeable. La plupart de ces cultures procurent une marge bénéficiaire plus grande que celle des cultures vivrières. (Enquête du Projet PMCA dans la région d'Ambatondrazaka, 2005)

Soulignons cependant que ces potentialités économiques dépendent étroitement des durabilités écologiques, et surtout du contenu du plan d'aménagement du marais de Torotorofotsy. Ces perspectives restent fragiles dans la mesure où la protection des ressources naturelles (forêt, eau, sol) n'est pas assurée.

1.1.2.3. Les actions recommandées sur les Tanety 1.1.2.3.1. Restauration de la fertilité des sols

Certaines zones pentues ont été exposées à l'action de l'érosion car, soit, elles ont été abandonnées par la population après quelques années de culture parce que jugées épuisées (ZONE 5), soit elles font actuellement l'objet d'une exploitation inadaptée (ZONE 6 et ZONE 7). Les sols y sont le plus souvent déjà pauvres et mal structurés, il faut prévoir la restauration rapide de leur fertilité. De ce fait, avant de mettre en place une valorisation plus adéquate du sol sur ces zones et pour valoriser au plus tôt le travail investi, il faut d'abord restaurer la fertilité de ces sols. Pour ce faire, on propose l'application des règles suivantes :

> corriger le pH par un amendement calcaire,

> revitaliser le sol par un apport de fumier ou compost (3 à 10 t/ha/2 ans);

> corriger les carences principales du sol ou tout au moins, nourrir les cultures. > contrôler le ruissellement et l'érosion par la mise en place de lutte anti-érosive;

> stabiliser la macroporosité par l'enfouissement de matière organique (ou de

chaux) et par une culture à forte production racinaire;

1.1.2.3.2. Pratique de l'agroforesterie

Un système d'utilisation de la terre intégrant l'ensemble des trois composantes ; culture, élevage et sylviculture, peut être adopté sur les tanety. Ces trois composantes ont des interactions entre elles et permettent de distinguer quatre systèmes :

> l'agrosylvopastoralisme > le sylvopastoralisme

> l'agrosylviculture

> l'agropastoralisme

Les trois premiers systèmes font référence à l'agroforesterie, la technique que nous proposons d'installer sur les zones ZONE 4 et ZONE 6 de notre zonage.

LUNDGEN, en 1987, a défini l'agroforesterie comme « un ensemble de techniques et
systèmes d'utilisation des terres dans lesquelles des ligneux pérennes sont cultivées sur
des parcelles également exploitées pour des productions agricoles ou animales, qu'il

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s'agisse d'une association spatiale ou temporelle. Il doit exister des interactions significatives, d'ordre écologique et économique entre les ligneux et les non ligneux ».

L'agroforesterie est sollicitée pour la mise en valeur agricole des terres en pentes ou des terres supportant une masse forestière à protéger mais qu'on veut cultiver.

Cette technique est très intéressante car elle permet :

> la protection, la régénération, et la fertilisation du sol, > la production de bois,

> la production d'aliment,

> la production de fourrages,

> ou la production de fruits.

De plus, les interactions positives entre les arbres, les cultures et l'élevage peuvent y améliorer les résultats :

> Le bétail profite autant des résidus de culture que du parcours, en particulier dans les zones forestières.

> Par ailleurs, les arbres profiteraient bien d'une association avec les cultures: ils se développent mieux sur les sols profonds cultivés et sarclés que sur les sols épuisés trop dégradés pour rentabiliser une culture.

> Les cultures ont besoin du fumier et en particulier de l'azote, du phosphore et autres nutriments prélevés sur un large territoire et rejetés par les animaux en stabulation (ou en parc de nuit).

> Les arbres peuvent favoriser les cultures, apporter de la litière, recycler les nutriments perdus en profondeur, réduire la vitesse du vent et les risques d'érosion éolienne.

Mais pour pouvoir appliquer cette technique et en tirer le maximum de profit, il faut maîtriser la divagation du bétail et mettre au point un système d'élevage plus intensif (stabulation à mi-temps avec parcours réduit au chemin de l'abreuvoir, à l'entretien des pistes et des forêts, au piquet sur les cultures). L'apport de litière sous les animaux, l'appoint en fourrage (résidus de culture) et en compléments minéraux exige certes, plus de travail, mais rentabilise mieux l'élevage (moins de perte, meilleure santé, viande de meilleure qualité), valorise la biomasse dispersée et améliore la production de fumier.

1.1.2.3.3. Pratique du semis direct sur couverture végétale ou SCV.

Cette technique mise au point par le CIRAD constitue aussi une alternative pour la mise en valeur des tanety. Elle peut être utilisée sur des terres de pente faible à moyenne, donc sur les ZONE 6 et ZONE 7. La technique consiste à couvrir en permanence le sol par une couverture végétale. Le semis doit se faire à travers cette couverture, sans travail préalable (à l'exception de sillons étroits ou de petits trous effectués lors du semis).

La couverture végétale peut prendre plusieurs formes, morte ou vive :

- La couverture vive est constituée de plantes vivantes. Une espèce est plantée afin de couvrir entièrement le sol. Quand des espèces le permettent, on installe une plante qui peut être utilisée (aliment, fourrage, engrais vert, etc.). Les plantes de couvertures doivent être rabattues avant semis, mécaniquement ou chimiquement.

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- Lorsqu'on parle de couverture morte, il s'agit d'un mulch constitué soit de résidus de culture, soit de biomasse importée5. Aucune action spécifique n'est nécessaire entre le paillage et le semis.

Les avantages qu'on peut tirer du SCV sont les suivants (SEGUY, 1998): > Au niveau du sol :

- Suppression du ruissellement.

- Réduction de l'évaporation de l'eau du sol.

- Captation d'eau la nuit par condensation.

- Minéralisation des couvertures assurant une fonction alimentaire soutenue tout au long du cycle de la culture.

- Amélioration importante et entretenue des conditions de porosité (effet racinaire + faune).

- Sol protégé contre l'érosion.

- Activité micro biologique du sol accrue.

- La fertilité s'améliore progressivement à moindre coût.

- Une mise en place des cultures dés les premières pluies permet une meilleure valorisation du potentiel pédoclimatique.

> Au niveau des cultures :

- Les rendements sont meilleurs de part une meilleure nutrition hydrique et minérale. - Les adventices sont contrôlés.

- La réduction du nombre de travaux agricoles permet une installation précoce et donc un meilleur calage du cycle de la plante avec les conditions climatiques

- Les itinéraires techniques sont simplifiés et le calendrier plus flexible.

> Au niveau économique :

- Augmentation ou stabilisation de la production. - Diminution des coûts.

- Diminution des temps de travaux.

- Augmentation de la productivité du travail.

> Au niveau de la protection de l'environnement :

- Suppression de l'érosion et protection de l'aval.

- Diminution de la pollution des nappes et cours d'eau. - Séquestration du carbone.

- Réduction de la déforestation.

1.1.2.3.4. Mise en place des mesures de DRS

A cause des contraintes économiques qu'ils entraînent, les aménagements seront seulement mis en oeuvre lorsque les moyens biologiques s'avèrent insuffisants pour le contrôle des phénomènes de dégradation. Ils peuvent être installés sur les zones ZONE 4, ZONE 6 et ZONE 7.

5 L'expression "biomasse importée" s'oppose à "biomasse produite dans la parcelle". Il s'agit en fait de biomasse ramassée sur des terres en prairies, friche, jachères ou parcours et disposée sur une autre parcelle.

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Ces procédés ont pour objectif :

> de diminuer le ruissellement et par cela l'érosion en facilitant l'infiltration,

> de diminuer la longueur des pentes et atténuer la vitesse du ruissellement dont dépend la force destructrice,

> d'assurer l'élimination des eaux excédentaires vers des exutoires spécialisés.

Ces moyens de lutte, nécessitent, en général, une grande quantité de travail. Par contre, ils n'augmentent pas les rendements d'une façon significative pour justifier l'investissement en travaux qu'ils demandent. En plus les travaux de la lutte contre l'érosion risquent de coïncider dans la plupart du temps aux travaux de préparation du sols, les plus urgents pour les paysans (cas d'installation des plantes pérennes en régions sèches où il faut attendre les premières pluies, or ces périodes sont surtout attendues pour les semailles).

Ainsi, des études préalables sont nécessaires avant leur mise en place pour étudier l'efficacité, la faisabilité, le coût comparatif des différentes méthodes de lutte antiérosive, et pour modéliser les aménagements adéquats et les plus économiques pour chaque exploitation.

En effet, l'action de l'érosion peut être différent suivant les systèmes de production et la forme et l'orientation des parcelles. (ARABI M., 1991).

1.1.2.3.5. Effets et impacts attendus

L'agroforesterie (par exemple 200 arbres/ha associées avec une culture quelconque et des haies vives), permet, à part les productions obtenus des cultures associées, de contrôler l'érosion, de produire du fourrage ou paillage (4 à 10 t/ha/an) et de récupérer les nutriments en profondeur (N 20 à 100; P 10 à 20; K 2 à 40, Ca + Mg 20 à 40, etc...) pour des temps de travaux raisonnables (10 à 30 jours par an). Cette biomasse peut être valorisée par l'élevage car le fumier est l'une des clés pour fertiliser les sols ferrallitiques. (Rutunga, 1991)

1.2. Conservation des ressources naturelles 1.2.1. Fondements

Certaines zones ont eu la chance de pouvoir conserver leurs états naturels tant sur le plan biologique que sur le plan physique. Leur conservation est nécessaire car l'enjeu est à la fois écologique et économique.

Enjeu écologique car la protection de ces ressources contribuent à équilibrer l'écosystème de la région. Et enjeu économique car leur valorisation engendre des valeurs ajoutées grâce au développement de l'écotourisme, l'extraction de substance chimique à usage médical ou autre, et car elles constituent un pool génétique de variétés et d'espèces sauvages que les chercheurs puisent pour améliorer les espèces cultivées.

De plus, étant donné l'endémicité de la faune et flore de Madagascar, il est nécessaire de protéger ces zones contre la déforestation car les forêts qui s'y trouvent font partie des 15% restantes des forêts présentant des écosystèmes encore intacts sur les 8 millions d'hectares de forêt à Madagascar. (Conservation International, 2005)

Par ailleurs, certaines zones se trouvent dans des conditions extrêmement difficiles pour
être exploitées convenablement et sans risque pour le milieu. En général, ces zones se

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situent sur des pentes très fortes ou font face à l'action dévastatrice de l'érosion à cause de l'inadaptation de leur mode actuel d'utilisation.

En tout, ces zones constituent environ 34% de la superficie totale de la forêt déclassée de Sahanody, soit 1552 ha.

1.2.2. Les activités recommandées

1.2.2.1. Valorisation et protection des forêts primaires

La gestion des forêts primaires restantes de Sahanody sera attribuée aux collectivités locales par les processus de transfert de gestions régies par la loi N° 96.025 du 10 septembre 1996 relative à la GELOSE (GEstion LOcale SEcurisée). L'objectif est de protéger et de maintenir à long terme la diversité biologique et les autres valeurs naturelles de ces forêts. Ainsi, cette gestion doit s'accorder avec la gestion d'une aire protégée de la catégorie : << réserve de ressources naturelles ».

L'utilisation des ressources de ces forêts suivra un Plan d'Aménagement et de Gestion Simplifié (PAGS) et sera gérée par un << dina6 » établit et déposé à la commune par la communauté de base. Normalement, toutes activités touristiques sont autorisées dans une réserve de ressources naturelles et la communauté pourra s'y approvisionner en plantes médicinales et en ressources non ligneuses. Les besoins en bois de chauffe, en charbons de bois, et en bois d'oeuvre devant être recherchées dans les forêts secondaires et les zones de reboisement.

L'on se rappelle que lors de la conférence internationale de Durban sur les parcs nationaux en 2003, l'Etat malgache, par la voix de son président, s'est solennellement engagé vis à vis de l'ensemble du monde, à tripler la superficie des surfaces protégées à Madagascar (de 1 800 000 Ha à 6 000 000 Ha à la fin du PE III). La valorisation de ces forêts primaires de Sahanody en tant que réserve de ressources naturelles pourra contribuer à la réalisation de cet engagement.

1.2.2.2. Reboisement des zones à risque d'érosion

Le reboisement ici a deux objectifs distincts selon les zones à reboiser :

a) Sur les zones ZONE 2 et ZONE 5, le reboisement a pour but de protéger le sol contre l'érosion. En effet, ces zones présentent des fortes pentes mais n'ont aucune protection contre l'érosion. Comme on sait que les facteurs les plus importants sur lesquels on peut intervenir pour limiter l'érosion du sol et le ruissellement sont avant tout le développement du couvert végétal et l'inclinaison de la pente, nous pensons que le reboisement est le type d'intervention approprié à ces zones.

b) Sur la ZONE 3, le reboisement est initié pour compléter les besoins en bois de la population. Nous pensons qu'avec les arbres associées sur le système agroforesterie, la population aura de quoi pour satisfaire ses besoins en bois.

Dans tout les cas, il est recommandé de cultiver des arbres d'espèces autochtones,
compatibles avec l'écologie du milieu, et à croissance et reproduction rapide pour
couvrir rapidement le sol et permettre une rotation rapide de l'exploitation. Le problème

6 Contrat social entre les membres de la communauté.

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que pose le reboisement étant la contrainte temps imposée par le long terme du cycle biologique de l'arbre. On n'atteint l'équilibre consommation/production qu'après une dizaine d'année et il se pourrait qu'une partie des forêts soit disparue avant que le reboisement commence à donner de la production.

1.2.2.3. Effets ou impacts attendus

Comme la gestion et la valorisation des forêts primaires vont relever de la communauté de base, leur impact sur le développement économique de la population sera plus conséquent. En effet, jusqu'à maintenant, l'exploitation forestière dans la région est opérée soit au niveau de l'économie domestique, soit au niveau du secteur informel et ne profite qu'à une minorité de la population.

Les revenus issus de cette valorisation peuvent être utilisés pour le développement de la communauté locale, soit par l'amélioration ou la création de bien commun (infrastructures, adduction d'eau potable, etc.), soit par l'amélioration des rendements agricoles (Formation sur des techniques de production améliorées, acquisition de matériel de production, etc).

Les zones à risque d'érosion vont diminuer car les sols seront protégés par les couvertures végétales. Ceci explique que d'autres impacts comme la diminution des pertes en terre, la réduction de l'ensablement sont également attendus.

Enfin, avec les reboisements qu'elle effectue, la population peut assurer ses besoins en bois et n'aura plus besoin d'aller chercher dans les forêts destinées à être protégées. Et avec le principe 3P du protocole de kyoto (Principe Pollueur- Payeur), la nation pourra augmenter ses fonds de la séquestration de Carbone.

Remarque : Nous n'avons pas pu apprécier la durabilité écologique de ces impacts en raison de l'insuffisance des bases. C'est le cas, par exemple, de la périodicité de prélèvement du bois de service en forêt naturelle (les accroissements sont mal ou pas connus, la demande peut se modifier avec le temps).

2. Les mesures d'accompagnement aux actions d'aménagement

Toutes les mesures recommandées plus haut n'auront que des impacts partiels sans une importante volonté politique de mettre en oeuvre les conditions cadres favorables à la mise en oeuvre de toutes ces mesures. Ces conditions cadres doivent concerner notamment: (1) la sécurisation foncière, (2) le développement des infrastructures de base, (3) une politique forestière appropriée et effectivement mise en vigueur visant à déléguer et à appuyer la mise en oeuvre de gestion de proximité des ressources par les communautés de base, (4) la facilitation de l'accès de la population au crédit et (5) la promotion de l'éducation environnementale à la population.

2.1. La sécurisation foncière

La sécurité foncière est reconnue depuis longtemps comme condition cadre pour un développement durable et une gestion rationnelle des ressources naturelles. Condition cadre qui, dans notre cas, doit être réalisée à l'avance ou du moins en parallèle avec la mise en oeuvre du plan d'aménagement. Cette dernière ne pouvant être commencée sans que les problèmes fonciers qui existent actuellement soient réglés.

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En effet, l'objet de la sécurisation est de garantir le prélèvement ou l'exploitation d'une ressource, l'accès ou la gestion d'un espace à une personne ou à un groupe social. Cette garantie de maîtrise spatio-temporelle ne peut être assurée que par le droit qui responsabilise vis à vis des ressources, stabilise les rapports sociaux et éventuellement conforte et motive les investissements. Et l'intérêt de coupler les interventions dans l'aménagement d'un espace avec des opérations de sécurisation foncière se justifient comme suit :

> Réponse à un besoin de la population rurale.

> Création des conditions cadre favorables pour une intensification de l'agriculture et une gestion durable du terroir.

> Mesure d'atténuation des litiges fonciers.

> Restriction des possibilités d'acquisition des terrains pour les non-résidents. > Accès facilité aux titres fonciers définitifs.

> Procédure de sécurisation foncière simple, transparente et public et peu coûteuse.

L'Etat, à travers le Programme National Foncier (PNF), a déjà pris l'initiative de faciliter les démarches pour la procédure aboutissant à l'immatriculation individuelle des terres, par la décentralisation de la gestion foncière et la mise en place des GFC ou « guichet foncier communal ».

Or, ceux-ci tardent à couvrir le pays tout entier et les effets néfastes que cela provoque s'empirent de jour en jour.

Nous pensons que des zones à situation problématiques comme la région d'Andasibe devront être priorisées dans la mise en place de ces GFC.

2.2. Développement des infrastructures de base

La mise en oeuvre des actions de développement agricole, pour être effective et durable, doit tenir compte des besoins en développement des infrastructures tant de génie rural que de transport. Cela est justifié dans notre cas sur l'enclavement de la partie Ouest de Sahanody qui, si on peut le dire, en quelque sorte le pôle de développement en matière d'agriculture de la région, grâce à la présence du marais de Torotorofotsy. Le potentiel y est énorme mais ne profitera pas à la population tant que la région reste enclavée. L'accès au village et notamment par la route, détermine les stratégies globales du village pour la commercialisation (orientation des productions).

C'est le rôle des autorités locales de négocier avec les institutions compétentes en la matière (MAEP, FER, FID, etc.) pour désenclaver ces zones et leur permettre de se développer. D'ailleurs, ces mesures d'accompagnement s'inscrivent déjà dans la politique nationale de développement agricole et la zone répond bien aux critères demandés pour leur mise en oeuvre (MAEP) :

> Absence d'autres moyens d'accès alternatif (routes et mode de transport). > Dans une région, considérée comme pôle de développement.

> Raccordement à un réseau circulable.

> Importance de la population dans la zone d'influence de la piste. > Lien avec les objectifs du secteur développement rural.

> Lien avec les autres axes principaux du ministère (agriculture, élevage, ...) > Respect de l'environnement.

> Cohérence entre le coût de l'investissement et les bénéfices attendus.

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Et pour une intégration effective des femmes dans les actions de développement, il faut alléger leurs tâches ménagères par la mise en place des infrastructures tels que l'adduction d'eau potable et l'électrification.

2.3. Décentralisation de la gestion forestière

Leur proximité et leur connaissance profonde du milieu font que la population, les communautés autochtones et les autres collectivités locales ont un rôle vital à jouer dans la gestion de l'environnement et le développement. La gestion durable des ressources forestières ne peut être envisagée sans une prise de responsabilité de leur part.

L'Etat devra reconnaître leur identité, leur culture et leurs intérêts, leur accorder tout l'appui nécessaire et leur permettre de participer efficacement à la réalisation d'un développement durable. La réussite du développement et de l'aménagement par simple juxtaposition d'opérations de gestion des terroirs est illusoire. Il faut dans tous les cas une cohérence d'ensemble et une coopération avec les communautés locales.

Bref, la décentralisation administrative est en pratique une condition nécessaire de la gestion durable des ressources naturelles. Mais pour qu'elle se repose sur une vision à long terme, l'Etat doit la doter des moyens réglementaires, humains, techniques et financiers assurant sa pérennité.

2.4. Facilitation par l'Etat de l'accès au crédit

Les institutions financières démontrent souvent moins d'intérêt face au secteur agricole. En effet, ces institutions financières se heurtent à de nombreux contraintes liées aux contextes actuels du monde rural (insécurisation foncière, économie de subsistance, absence d'organisation de la commercialisation, etc.) et aux contraintes même de l'activité agricole (caractère aléatoire de la rentabilité, la forte volatilité des prix, aléas climatiques).

Or, pour s'intensifier, se moderniser, et financer les innovations techniques et organisationnelles, les paysans ont besoin d'argent et donc d'octroyé du crédit. L'intervention de l'état s'avère ainsi indispensable Des mécanismes étatiques pour le partage des risques tel les fonds de garantie, les assurances récoltes, des programmes de contrôle des prix par le rachat des stocks, etc. doivent être initiés.

2.5. Promotion de l'éducation environnementale

Pour participer convenablement à la protection de l'environnement, la population devrait être informée de l'importance et des rôles que joue l'environnement dans le développement, et il est impératif qu'elle soit convaincue de l'importance de cette protection.

Pour ce faire, il faut mettre en oeuvre des programmes d'éducation, de formation et de vulgarisation à tous les niveaux de l'aménagement et de la protection des ressources en soulignant l'interdépendance entre la protection de l'environnement et le développement de la production vivrière, et diffuser aussi largement que possible des renseignements et des connaissances concernant les conséquences de la dégradation de l'environnement et les méthodes permettant de l'enrayer. Il s'agit donc d'inculquer la culture de l'environnement à la population.

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Le tableau suivant montre une classification des recommandations et des mesures d'accompagnements proposés selon leur possibilité de réalisation dans le temps :

Tableau 11 : Classification des recommandations et des mesures d'accompagnement selon leur possibilité de réalisation dans le temps

Possibilité de réalisation

Court Terme (1 à 2 ans)

Moyen
Terme
(3 à 5

ans)

Long
Terme
(>5 ans)

(Amélioration des techniques de production

> Adoption du Système de riziculture intensif ou SRI

 

X

 

> Pratique de l'agroforesterie

 

X

 

> Pratique du semis direct sur couverture végétale ou

 

X

 

SCV

 
 
 

> Développement des cultures maraîchères

 

X

 

> Mise en place des mesures de DRS

 

X

 

ORestauration de la fertilité des sols

 

X

 

()Extension des surfaces agricultivables par l'aménagement du marais de Torotorofotsy

 

X

 

OReboisement des zones à risque d'érosion

X

 
 

()Valorisation et protection des forêts primaires

(transfert de gestion)

X

 
 

()Promotion de l'éducation environnementale

X

 
 

()Facilitation par l'Etat de l'accès au crédit

X

 
 

()Application effective de la politique forestière

X

 
 

ODéveloppement des infrastructures de base :

 
 
 

> Route

 

X

X

> Génie rural

X

X

 

> Adduction d'eau potable

 

X

 

> Electrification

 

X

 

> Ecole

X

X

 

> Hôpital

 

X

 

0Sécurisation foncière

 

X

X

Certaines actions sont déjà en cours de réalisation, ou font l'objet d'un projet de développement. Nous estimons que ces actions sont réalisables dans le court ou moyen terme. C'est le cas par exemple de la construction d'école et la construction d'hôpital qui figurent parmis les priorités de l'ANGAP dans son projet de faire du Village de Mahatsara un village pilote en matière de développement.

Il y a aussi des actions apparemment faciles à mettre en oeuvre, mais dont la réalisation dépend étroitement de l'évolution de certains facteurs ou de la réalisation des autres actions. C'est le cas par exemple de l'adoption de nouvelles techniques culturales dont la réalisation dépend essentiellement du changement d'esprit et d'habitude de la population. L'évolution de ce changement étant difficile à prévoir et l'adoption du

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changement, elle-même, incertaine. Nous estimons ainsi que la réalisation de ces actions ne peut se faire que dans les moyens ou longs termes.

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CONCLUSION

L'étude a montré que la région de Sahanody possède des atouts importants à exploiter. La capacité de production est largement supérieure à la production réelle. Cependant, faute d'une mauvaise gestion de l'espace et d'un manque de techniques culturales appropriées, la population reste pauvre et les ressources sont menacées d'épuisement.

Cette pauvreté de la population s'illustre principalement par l'insuffisance alimentaire. Il y a un décalage important entre les besoins de la population et la production. La production ne satisfait que la moitié des besoins. Des efforts importants sont alors à produire pour augmenter les rendements.

Après une analyse des atouts et contraintes du milieu, nous avons pu élaborer un plan d'aménagement qui aidera les concernés à résoudre ces problèmes.

Le plan d'aménagement comprend un zonage de la région selon les différents types d'actions nécessaires à mettre en oeuvre. Deux orientations y ont été recommandées :

1) L'intensification des activités agricoles

2) La protection et la gestion rationnelle des ressources naturelles

L'intensification des activités agricoles se rapporte à la fois sur l'intensification des techniques culturales et l'aménagement des surfaces cultivables. Celle-ci permettra à la population d'augmenter sa production, de satisfaire ses besoins alimentaires, et même d'avoir des excédents à vendre sur le marché.

Et pour l'effectivité de cette intensification agricole, la population doit ménager les ressources naturelles. En effet, la protection et la gestion rationnelle de ces ressources aura pour impact le maintien d'un environnement propice à l'agriculture : climat, sol, eau. Elle permettra aussi le développement des activités se rapportant à la foresterie tels que l'écotourisme, l'industrie du bois, etc. et l'émergence des acteurs économiques s'y afférents.

La réalisation de toutes ces recommandations nécessite des travaux de longue haleine. Elle nécessite le concours de nombreux entités : L'Etat, les opérateurs privés et notamment la population locale qui est la première bénéficiaire.

Par ailleurs, il est nécessaire que les conditions cadres ci-après accompagnent ces travaux d'aménagement :

> la sécurisation foncière,

> le développement des infrastructures de base,

> la mise en oeuvre effective de la Politique Forestière qui vise à déléguer et à appuyer la mise en oeuvre de gestion de proximité des ressources par les communautés de base,

> la facilitation de l'accès de la population au crédit,

> et la promotion de l'éducation environnementale.

Ce travail n'est qu'à titre de contribution et, pour diverses causes liées notamment au manque de données ou au contrainte temporel, certain points utiles, n'ont pu être approfondies ou n'ont pu être intégrés dans l'étude. Ainsi, les intéressés qui auront à poursuivre cette étude devront se focaliser sur ces lacunes et les améliorer pour qu'un plan d'aménagement vraiment réalisable soit développé et mis en oeuvre pour le développement durable de la population de la forêt déclassée de Sahanody.

Contribution à la mise en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
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RAKOTOARIMANANA (H), 1999: Propositions de plan d'amenagement dans la forest classee de Sahanody, Faculte des lettres et sciences humaines. Departement de Geographie.

RAKOTOARIMANANA (M), 2003 : Contribution du zonage forestier au developpement communal de Morarano gare dans la region de Moramanga. Memoire de fin d'etude ESSA Forest.

RAKOTONARIVO (S), 2000 : La culture sur brûlis sur le versant Est de Madagascar : proposition d'amelioration de la rotation culturale et de la jachère. Memoire DEA. ESSA Forest. 119 feuilles.

RANAIVOARISON (R), 1999 : Conception et elaboration des outils de gestion durable des Ressources Naturelles dans le departement d'Ambatolampy par l'utilisation du Système d'Information Geographique, DEA ESSA Forest, 92 P.

RANDRIAMANANTENASOA (H)/ANGAP, 2001 : Plan de gestion du Parc National d'Andasibe Mantadia. 207 P.

RASAMISON (F), 1993 : Contribution de la population dans la protection des aires protegees d'Andasibe. Memoire de fin d'etude ESSA Forest.

RATOVOSON (C), 1986 : Pour ou contre le tavy: Le cas de la côte orientale malgache, CITE.

RAZAFINDRAKOTO (M.A), 2000 : Cours de geologie. ESSA, Universite d'Antananarivo, Madagascar

RAZAFINDRAKOTO M, 2002 : Cours de Defenses et Restauration des Sols. ESSA, Universite d'Antananarivo, Madagascar.

Republique Democratique de Madagascar, 2003 : Document de Strategie de Reduction de la Pauvrete, 131 P

ROOSE (E). 1973 : Dix-sept annees de mesure experimentale de l'erosion et du ruissellement sur un sol ferrallitique sableux de basse Côte d'Ivoire. ORSTOM Abidjan, 125P

ROOSE (E), 1980 : Dynamique actuelle des sols ferrallitiques et ferrugineux tropicaux d'Afrique occidentale. Etude experimentale des transferts hydrologiques et biologiques de matières sous vegetations naturelles ou cultivees. In: Travaux et Documents de l'ORSTOM, Paris, n° 130, 569P

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

· ROOSE (E), NDAYIZIGIYE (F), SEKAYANGE (L) et NSENGIMANA (J), 1992 : La GCES: une nouvelle stratégie pour l'intensification de la production et la restauration de l'environnement rural au Rwanda. Bulletin Réseau Erosion n° 12: Pages 140 à 160

· RIQUIER (J), 1953 : Etude d'un sol de tavy et d'un sol de forêt primaire à Périnet.
Mémoire de l'institut scientifique de Madagascar, série D, tome 5. Pages 79 à 83

· RUMLEY (P.A), 1984 : Aménagement du terroir et utilisation du sol. 176 P

· SEGUY (L)., BOUZINAC (S), 1996: L'agriculture brésilienne des fronts pionners, Agriculture et développement n°12

· TASSIN (J), 1995 : La protection des bassins versants à Madagascar. CIRAD Antananarivo. 22 P

· WISCHEMEIER (W.H), SMITH (D.D), 1978: Predicting rain fall erosion losses.

A guide to conservation planning. ESDA handbook n°537, 58 P.

· ZEBROWSKI (C), 1967 : Moramanga : note explicative de la carte pédologique au 1/50 000. ORSTOM Antananarivo.

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du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

ANNEXES

Annexe 1: Définition des concepts

Aménagement du territoire (AT)

Aménagement: agencement, arrangement, disposition, distribution, organisation; organisation globale de l'espace, destinée à satisfaire les besoins des populations intéressées en mettant en place les équipements nécessaires et en valorisant les ressources naturelles (aménagement du territoire, aménagement régional, rural, urbain). (Le petit Robert)

L'AT est l'ensemble des actions visant à orienter le développement spatial des activités sociales et économiques ainsi que l'environnement naturel, construit et social sur un territoire déterminé. Le terme générique d'aménagement englobe tous les plans d'aménagement des collectivités publiques à tous les niveaux de l'État, dans les domaines sectoriels (transports, environnement, économie, société, etc.).

Elle doit coordonner les différentes fonctions du sol. L'AT doit s'inscrire dans les perspectives du développement durable (DD, durabilité, principe de prévention voire de précaution). Elle doit coordonner les affectations, arbitrer les conflits d'utilisation, etc. (ASPAN)

Développement durable

La définition du développement durable selon le rapport Bruntland (1987) est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Le concept de durabilité a plusieurs dimensions et l'on peut distinguer les aspects environnementaux, économiques, sociaux et institutionnels des systèmes durables :

· La durabilité environnementale concerne la productivité des ressources naturelles vitales, conservée ou si possible améliorée pour les générations futures.

· La durabilité économique concerne le maintien ou l'amélioration d'un niveau de vie, lié à des niveaux de revenus. Le maintien d'un certain niveau de dépense requiert un maintien à terme du revenu supportant cette dépense. La durabilité économique est obtenue lorsqu'un niveau minimum de bien-être économique peut être maintenu à terme.

· La durabilité sociale porte sur l'exclusion sociale (minimisée) et l'équité sociale (maximisée). Une initiative est socialement durable si elle repose sur un ensemble donné de relations et d'institutions sociales pouvant être entretenues ou adaptées à terme.

· La durabilité institutionnelle est atteinte lorsque les structures et les processus en vigueur ont la capacité de continuer à jouer leur rôle à long terme. Elle est obtenue lorsque les institutions, les structures et les processus ont la capacité de continuer à exercer leurs fonctions sur le long terme.

Conway (1987) définit la durabilité comme la capacité d'un agro-écosystème à maintenir sa productivité lorsqu'il est soumis à des évènements perturbateurs majeurs, de toute nature. Il introduit ainsi la notion de résilience.

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du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

· Externalités

Il y a externalité économique lorsque l'action d'un agent a un effet direct sur l'action d'un autre agent, sans que cet effet fasse l'objet d'une transaction sur un marché. L'externalité peut être négative ou positive selon que l'utilité est amoindrie ou accrue pour l'agent.

(De Vidaillet B., D Estaintot V. & Abecassis Ph. La décision. Une approche pluridisciplinaire des processus de choix. Collection « méthodes et recherches ». Editions de Boeck & Larcier. Belgique, Bruxelles, 2005. Première édition, 398 p)

· Intensification

Transformation du fonctionnement du système de production qui à un facteur de production donné, terre, capital, travail, intrants, fait correspondre :

> soit un accroissement d'un ou plusieurs facteurs de production

> soit un accroissement de la production

(De : Bonneviale JR, Marschall E. Approche globale de l'exploitation agricole. INRAP, Dijon, 1989. 329 p.)

· Méthodes participatives

Ce sont les méthodes qui sont utilisées pour encourager la participation des gens aux processus d'identification et d'analyse des opportunités et problèmes liés aux moyens d'existence, à l'établissement des priorités et la planification, à la mise en oeuvre des solutions et au suivi et l'évaluation des changements et des impacts. Dans tous les cas, les méthodes peuvent être utilisées pour enquêter sur un vaste éventail de facteurs:

>
· Le revenu et distribution des richesses dans une communauté ou un quartier ;

>
· Le contexte historique, social et environnemental des moyens d'existence ;

>
· Les tendances, forces de changement, influence des politiques ;

>
· Les avantages et inconvénients des diverses stratégies de moyens d'existence, les raisons derrière le choix des gens, les actions qu'ils espèrent de la part des autorités locales... (DFID, 2001).

· Plan d'aménagement et plan de gestion

Le plan d'aménagement est un document décrivant les conditions cadres et fixant des options stratégiques, à validité relativement longue. Et le plan de gestion comme un document proposant les modalités de gestion d'une ressource à court/moyen terme. (Jean-Pierre Sorg, 1999 : Aspects de la foresterie à Madagascar (recherche, formation et gestion): capitalisation des acquis et poursuite des activités, 68P.

· Risque et incertitude

Traditionnellement le risque se distingue de l'incertitude par la possibilité qu'il offre d'associer une distribution de probabilités aux états de la nature, contrairement à l'incertitude. En d'autres termes, le risque est mesurable, l'incertitude non.

(De Vidaillet B., D Estaintot V. & Abecassis Ph. La décision. Une approche pluridisciplinaire des processus de choix.. Collection « méthodes et recherches ». Editions de Boeck & Larcier. Belgique, Bruxelles, 2005. Première édition, 398 p)

· Systèmes agraires

Un système agraire est une association des productions et des techniques mises en oeuvre par une société rurale pour exploiter son espace, gérer ses ressources et satisfaire ses besoins (PH. Jouve, 1992).. On peut le considérer comme une construction historique et sociale en fonction d'impératifs techniques liés à la production. Le niveau

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est ici celui de la région. L'extension territoriale d'un système agraire peut aller du village à la région, au bassin versant.

Le système agraire est plus complètement défini par Mazoyer et Roudart (1997) comme un « outil intellectuel qui permet d'appréhender la complexité des situations agricoles à l'échelle régionale des sociétés rurales et de rendre compte des transformations historiques et de la différenciation géographique de l'agriculture >>

Les exploitations agricoles (systèmes de production ou d'exploitation) sont souvent regroupées en village. Le village est considéré comme un agro-système villageois, une entité territoriale et humaine ayant sa propre identité et sa propre cohérence (Jouve, 1992).

Système d'Information (SI)

Le système d'information s'entend comme « un processus qui collecte des données structurées conformément aux besoins d'une organisation, qui stocke, traite et distribue les informations nécessaires au fonctionnement de cette organisation, notamment aux activités de management et de contrôle, et qui joue de ce fait un rôle de support aux processus de décision >> (Andreu et Valor, 1992).

Système d'information géographique (SIG)

Système informatique permettant, à partir de diverses sources, de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner, d'élaborer et de présenter des informations localisées géographiquement, contribuant notamment à la gestion de l'espace. (Société française de photogrammétrie et télédétection, 1989)

Annexe 2: Les données climatiques de la station d'Analamazaotra- année 1998.

MOIS jul aou sep oct nov Dec jan Fev mar avr mai jun

précipitations

(mm) 51,9 71 88,7 7,8 13,4 341,4 296,7 391 450 75,5 22,5 86,4

températures (°C) 16,2 15,5 17,5 20 20,4 24 21,7 24 20,7 20,5 19,4 17,2

Source : Service de la météorologie Ampandrianomby

Annexe 3 : Liste des espèces végétales dominantes dans les forêts primaires de Sahanody

Noms vernaculaires Noms scientifiques

Tavolo Cryptocarya acuminata

Varongy mavo Ocotea similis

Varongy mainty Ocotea leavis

Kijy Garcinia verrucosa

Hafotra Dombeya lucida

Arina Bridelia tulasnaena

Toalanana Rothmannia andranota

Hazondomohina Lautembergia coriacea

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du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

Voara Ficus sorocoides

Antafanala Terminalia tetrandra

Tavaratra Potameia sp

Vintanona Callophyllum sp

Nonoka Ficus pyrifolia

Ambora Tambourissa tricophylla

Voapaka Uapaca thouarsii

Rotra Eugenia grossepunctata

Oditrovy Thecacoris sp

Merana Brachylaena merana

Vakoana Pandanus vandanii

Nanto Labramia sp

Vantsilana Schefflera vantsilana

Kijy bonaka Symphonia fasciculata

Source : Inventaire floristique ANGAP/PNAM

Annexe 4 : Liste des espèces végétales dominantes dans les formations secondaires

Noms vernaculaires Noms scientifiques

Harongana Fanjavala Tavolo Hazondomohina Pitsikahitra Fotona

Vongo Varongy

Rotra

Arina

Lalona Dipaty Marefolena Ravinala Vakoana

Haroungana madascariensis Blotia madagascariensis Cryptocarya sp

Lautembergia coriacea Canthium sp

Leptolaena sp

Mammea bongo

Ocotea cymosa

Eugenia emirnensis Bridelia tulasnaena Weinmannia rutembergii Pachytrope dimepate

Melanophylla madagascariensis Ravenala madagascariensis Pandanus vandanii

Source : Inventaire floristique ANGAP/PNAM

Annexe 5 : Liste des espèces végétales dominantes dans les savomody

Noms vernaculaires Noms scientifiques

Harongana Haroungana madascariensis

Dingadingana Psiadia altissima

Hafotra Dombeya lucida

Harongampanihy Psorospermum androsa

Hazombary Homalium sp

Bakobako Solanum auriculatum

Radoka Maesa lanceolata

Dipaty Pachytrope dimepate

Lalona Weinmannia rutembergii

Andrarezina Trema orientalis

Contribution à la müe en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques
du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

Source : Inventaire floristique ANGAP/PNAM

Annexe 6 : Les Fokontany qui partagent la forêt déclassée de Sahanody

FOKONTANY Groupe villages Villages rattachés

FALIERANA Falierana Cité ouvrière

Mahatsara Ambohimarina

Ambodigavoala Mahatsara

ANDASIFAHATELO Andasifahatelo Cité ouvrière

Ambodirina

MENALAMBA Menalamba Sahaparasy

Sahorana

Ambohitrapanga Maromahatsinjo Morarano

Source: ANGAP

Annexe 7 : Evolution du nombre de touriste dans le PNAM

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du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody.

Annexe 8 : calendrier cultural dans la région d'Alaotra Mangoro (MAEP)

RESUME

Les gens qui se trouvent dans les zones périphériques des aires protégées font face le plus souvent à une situation problématique dans laquelle se confrontent les actions de développement socio-économique, notamment l'agriculture, et les actions de protection des ressources naturelles. Auxquelles il n'y a pas lieu d'en choisir une car les deux ne peuvent aller séparément.

Cette étude a été ainsi initiée pour trouver les moyens de réconcilier ces deux exigences à priori contradictoires et ainsi de mettre en place une agriculture respectueuse de l'environnement. Elle part du cas de la forêt déclassée de Sahanody, mais pourra être reproduite dans d'autres zones.

La démarche adoptée combine l'approche participative et l'approche spatiale. Toutes les deux permettent d'appréhender les potentialités et contraintes du milieu, et de trouver les points à améliorer, les voies à éviter et enfin les opportunités à explorer. Des recommandations sont alors proposées.

Par l'utilisation du SIG, on a pu différencier spatialement et subdiviser en sous zones la zone d'étude suivant la vocation réelle du sol et du milieu en générale. Dans les zones où se trouvent combinés les conditions d'une meilleure production agricole, l'agriculture sera développée. Et dans les zones à risques, la protection des ressources sera priorisée.

En outre, cette étude met en évidence l'interdépendance entre le développement de l'agriculture et la protection de l'environnement. Elle montre que l'un des moyens pour arriver à un développement durable est d'établir des systèmes de production stables à travers une meilleure utilisation de l'espace et l'utilisation de techniques agricoles appropriées, respectueuses de l'environnement.

Mots dles : Forêt déclassée de Sahanody, Agriculture et Environnement, Développement durable, Aménagement, Système d'information géographique.






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