UNIVERSITÉ D'ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE
DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT AGRICULTURE
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES POUR L'OBTENTION DU DIPLOME
D'INGENIEUR EN AGRONOMIE
CONTRIBUTION A LA MISE EN PLACE
D'UNE AGRICULTURE RESPECTUEUSE DE L'ENVIRONNEMENT DANS LES
ZONES PERIPHERIQUES DU PARC NATIONAL ANDASIBE MANTADIA : CAS DE LA
FORET DECLASSEE DE SAHANODY.
Présenté par : ANDRIASATARINTSOA
Donald
Sous le tutorat de : Monsieur ANDRIAMANIRAKA Jaona
Harilala Monsieur RANDRIAMANANTENASOA Herijaona Monsieur
RANDRIAMBOHANGINJATOVO René
Promotion ANDRAINA (2000 - 2005)
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
REMERCIEMENT
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à
ceux et celles qui d'une manière ou d'une autre ont bien voulu
consacré du temps, parfois beaucoup en dépit de leurs contraintes
professionnelles, à des entretiens, des visites de terrain, à
chercher et à fournir des documents, contribuant ainsi de manière
déterminant à la réalisation de ce travail.
Je remercie particulièrement :
Monsieur RAKOTONDRAVELO Jean Chrysostome, Docteur en
Agro-économie, Maître de conférence, Chef du
département Agriculture de l'Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques, de faire honneur de sa présence pour présider le
jury de la soutenance du présent travail.
Monsieur ANDRIAMANIRAKA Jaona Harilala, Ingénieur
agronome, enseignant chercheur au département agriculture de
l'école Supérieure des Sciences Agronomiques, notre tuteur, pour
ses apports personnels et pour siéger parmi les membres du jury.
Monsieur RAKOTO Benjamin, enseignant chercheur au
département agriculture de l'école Supérieure des Sciences
Agronomiques, qui malgré ses nombreuses occupations, a accepté
notre invitation de siéger parmi les membres du jury.
Monsieur RANDRIAMBOHANGINJATOVO René, Directeur du Parc
National Andasibe Mantadia, notre encadreur technique sur terrain, pour les
précieux conseils et pour sa disponibilité de siéger parmi
les membres du jury.
Monsieur RANDRIAMANANTENASOA Herijaona, Directeur des
Opérations à l'ANGAP, notre encadreur technique au siège
de l'ANGAP, pour l'attention qu'il a accordé au déroulement de ce
travail.
Monsieur RAVELOMANANTSOA Zeze, Chargé d'appui à
la conservation à l'ANGAP, pour l'intérêt qu'il a
manifesté à ce travail et pour les aides qu'il a fourni. Et par
la même occasion tous les personnels de l'ANGAP, en particulier Monsieur
Bruno de l'ANGAP/ PNAM.
Monsieur RAKOTOARISON Noely Valisoa, Ingénieur de bases
de données du Programme National Foncier, Ingénieur
géographe et Spécialiste en Architecture des SIG, pour les
touches personnelles qu'il a apporter à ce travail et pour toutes les
connaissances qu'il nous a apportées sur le SIG.
Tous les enseignants et tous les responsables administratifs
de l'Université d'Antananarivo, particulièrement ceux de l'Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques et surtout ceux du
département Agriculture.
Et tous les membres de ma famille pour leurs soutiens aussi
bien moralement que financièrement, en particulier: Mama, Lanto,
Manohisoa, Mirado, Dadabe et Bebe Jaona, Tonton zo, Anjara, Dadan'i Kambana,
etc.
Que chacun trouve ici le cordial merci qui lui
revient.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX I
LISTE DES CARTES I
LISTE DES FIGURES I
LISTE DES SCHEMAS I
LISTE DES CLICHES I
LISTE DES ANNEXES I
LISTE DES ABREVIATIONS II
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU DOMAINE D'ETUDE
3
1. PRESENTATION DESCRIPTIVE DE LA ZONE D'ETUDE 3
1.1. Milieu physique 3
1.1.1. Localisation 3
1.1.2. Relief 4
1.1.3. Géologie 5
1.1.4. Pédologie 6
1.1.5. Hydrographie 6
1.1.6. Climat 8
1.1.7. Végétation 9
1.2. Milieu humain 10
1.2.1. Le nouveau village de Mahatsara 10
1.2.2. Les autres villages 11
1.2.3. La population 12
1.3. Milieu économique 13
1.3.1. L'agriculture 14
1.3.2. La tenure foncière 15
1.3.3. Les infrastructures hydro agricoles existantes 16
1.3.4. Les autres activités économiques 16
2. PRESENTATION DE L'ETUDE 18
2.1. Problématique 18
2.2. Objectif 19
2.3. Hypothèses 19
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE 20
1. DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DES POTENTIALITES ET DES RISQUES
21
1.1. Les potentialités du milieu 21
1.2. Les risques du milieu 21
2. GESTION ET TRAITEMENT DES DONNEES COLLECTEES 22
2.1. Les logiciels de SIG utilisés 22
2.2. Collecte, préparation et entrée des
données 22
2.2.1. Données disponibles pour l'élaboration du
fond de carte : 22
2.2.2. Traitement des données 22
2.2.3. Elaboration de la carte des risques d'érosion
23
2.2.4. Elaboration de la carte de zonage. 28
2.3. Visualisation et habillage 29
3. DISCUSSION SUR LA METHODOLOGIE 29
3.1. Points forts 29
3.2. Points faibles 31
TROISIEME PARTIE : RESULTATS 33
1. BILAN DU DIAGNOSTIC SUR LES POTENTIALITES ET RISQUES DU MILIEU
33
1.1. Les potentialités 33
1.1.1. Les potentialités écologiques 33
1.1.2. Les potentialités socioculturelles 34
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.1.3. Les potentialités économiques 34
1.2. Les risques 36
1.2.1. Risques anthropiques 36
1.2.2. Risques écologiques 39
2. ZONAGE DE LA ZONE D'ETUDE 44
QUATRIEME PARTIE: RECOMMANDATIONS 48
1. PROPOSITION D'ACTIONS D'AMENAGEMENT 48
1.1. Intensification des activités agricoles
48
1.1.1. Fondements 48
1.1.2. Les activités recommandées 48
1.2. Conservation des ressources naturelles 55
1.2.1. Fondements 55
1.2.2. Les activités recommandées 56
2. LES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT AUX ACTIONS D'AMENAGEMENT 57
2.1. La sécurisation foncière 57
2.2. Développement des infrastructures de base
58
2.3. Décentralisation de la gestion forestière
59
2.4. Facilitation par l'Etat de l'accès au
crédit 59
2.5. Promotion de l'éducation environnementale
59
CONCLUSION 62
BIBLIOGRAPHIE 63
ANNEXES 66
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : INFLUENCE DU COUVERT VEGETAL SUR LE RUISSELLEMENT ET
LES PERTES EN TERRE 25
TABLEAU 2 : INFLUENCE DE LA COUVERTURE VEGETALE VIS A VIS DE
L'EROSION 26
TABLEAU 3 : LES VALEURS DES CLASSES DE PENTE 27
TABLEAU 4 : CLASSIFICATION DES RISQUES D'EROSION SELON LA SOMME
DES COEFFICIENTS 28
TABLEAU 5 : MATRICE DE DECISION SUR LE ZONAGE DES ACTIONS
D'AMENAGEMENT 29
TABLEAU 6 : EXIGENCES CLIMATIQUES DES PRINCIPALES CULTURES DE LA
ZONE MOYEN EST 34
TABLEAU 7 : RECAPITULATIF DES ATOUTS ET DES ORIENTATIONS
CORRESPONDANTES: 35
TABLEAU 8 : RECAPITULATIF DES RISQUES ET LES ORIENTATIONS
POSSIBLES 43
TABLEAU 9 : CARACTERISTIQUES DES ZONES ET ORIENTATIONS
CORRESPONDANTES. 46
TABLEAU 10 : EVOLUTION DU NOMBRE DE LA POPULATION ET DES BESOINS
EN RIZ 51
LISTE DES CARTES
CARTE 1 : CARTE DE LOCALISATION DE LA FORET DECLASSEE DE SAHANODY
3
CARTE 2 : CARTE DE PENTE 4
CARTE 3 : CARTE GEOLOGIQUE 5
CARTE 4 : CARTE HYDROGRAPHIQUE 7
CARTE 5 : CARTE DE COUVERTURE VEGETALE 10
CARTE 6 : CARTE DE RISQUE D'EROSION 40
CARTE 7 : CARTE DE L'INFLUENCE DE LA COUVERTURE VEGETALE
VIS-A-VIS DE L'EROSION 42
CARTE 8 : CARTE DE ZONAGE 45
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1 : PROBLEMATIQUE 18
FIGURE 2: METHODOLOGIE 20
FIGURE 3 : LES ETAPES DE L'ELABORATION DE LA
CARTE DE RISQUE D'EROSION 24
FIGURE 4 : LES ETAPES D'ELABORATION DE LA CARTE
D'ACTION DE LA COUVERTURE VEGETALE 25
FIGURE 5 : LES ETAPES D'ELABORATION DE LA CARTE
DE PENTE. 26
LISTE DES SCHEMAS
SCHEMA 1 : COURBE OMBROTHERMIQUE DE GAUSSEN 8
LISTE DES CLICHES
CLICHES 1: LE VILLAGE DE MAHATSARA 11
CLICHES 2 : SITE RAMSAR, MARAIS DE TOROTOROFOTSY 50
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1: DEFINITION DES CONCEPTS 66
ANNEXE 2: LES DONNEES CLIMATIQUES DE LA STATION D'ANALAMAZAOTRA-
ANNEE 1998 68
ANNEXE 3 : LISTE DES ESPECES VEGETALES DOMINANTES DANS LES FORETS
PRIMAIRES DE SAHANODY 68
ANNEXE 4 : LISTE DES ESPECES VEGETALES DOMINANTES DANS LES
FORMATIONS SECONDAIRES 69
ANNEXE 5 : LISTE DES ESPECES VEGETALES DOMINANTES DANS LES
SAVOMODY 69
ANNEXE 6 : LES FOKONTANY QUI PARTAGENT LA FORET DECLASSEE DE
SAHANODY 70
ANNEXE 7 : EVOLUTION DU NOMBRE DE TOURISTE DANS LE PNAM 70
ANNEXE 9 : CALENDRIER CULTURAL DANS LA REGION D'ALAOTRA MANGORO
(MAEP) 71
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
LISTE DES ABREVIATIONS
ANGAP : Association Nationale pour La Gestion des Aires
Protégées
AP : Aire Protégée
C/R : Commune Rurale
CIRAD : Centre International de Recherche Agronomique
pour le
Développement
COGES : Comité de Gestion
CVD : Comité Villageois de
Développement
DEAP : Droits d'Entrée dans les Aires
Protégées
DRS : Défense et Restauration du Sol
DSRP : Document de Stratégie de Réduction
de la Pauvreté
ESSA : Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques
FAO : Food and Agricultural Organisation
FER : Fonds d'Entretien Routier
FOFIFA : Foibe Fikarohana momba NY Fambolena sy NY
Fiompiana
FTM : Foibe Taosarin-tanin'i Madagasikara
GELOSE : Gestion Locale
Sécurisée
INSTAT : Institut National des Statistiques
ONG : Organisation Non Gouvernementale
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de
l'élevage et de la pêche
MAP : Madagascar Action Plan
MNT : Modèle Numérique de
Terrain
ONE : Office Nationale de l'Environnement
PE III : Programme Environnemental III
PLACAZ : Plate forme de concertation du corridor
Ankeniheny Zahamena
PNAM : Parc National Andasibe Mantadia
PNF : Programme National Foncier
RNCFM : Réseau National des Chemins de Fer de
Madagascar
SAF/FJKM : Sampana Fampandrosoana/FJKM
SCV : Semis Direct sur Couverture
Végétale
SIG : Système d'Information
Géographique
TCE : Tananarive-Côte Est
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
INTRODUCTION
La pauvreté est un phénomène de
société dont l'origine se trouve dans le mécanisme
d'accès aux ressources. Les paysans en sont les plus vulnérables
quand on sait que sur les 70% des pauvres à Madagascar, 85% se trouvent
en milieu rural (INSTAT, 2004). Elle affecte généralement les
ménages dont les chefs sont des petits exploitants agricoles, le
principal actif contribuant le plus directement à la satisfaction des
besoins de ses membres étant la terre.
Le DSRP (2003) recense la problématique foncière
parmi les facteurs déterminants de la pauvreté. L'accès
à la terre, devient de plus en plus difficile, sa répartition est
inéquitable, et moins les ménages en disposent, plus est
accentuée la pauvreté. Aussi, le MAP, la nouvelle politique et
stratégie de développement de Madagascar pour les années
2007 à 2012, affirme la nécessité de la
sécurisation foncière et de ses effets positifs sur la
sécurisation des investissements pour permettre la réalisation de
l'un de ses premiers objectifs qui est de " passer d'une économie de
subsistance à une économie de marché ".
Ce phénomène de paupérisation croissante
va de pair avec la dégradation des ressources naturelles. La population
est amenée à adopter des stratégies de survie à
court terme. Or ce logique de survie compromet la pérennité des
ressources dont la population tire sa subsistance, et n'aidera son auteur
à s'échapper de sa situation.
D'après les informations publiées dans le
document de stratégie de partenariat germanomalgache, il est fait
état que le déboisement est pour l'essentiel causé par
l'exploitation des zones boisées à des fins agricoles. Les
données officielles font état d'un défrichement de surface
forestière estimée à 21 426 ha/an et de surface mise
à feu de l'ordre de 820 000 ha/an. (INSTAT 2004).
Pourtant, cette dégradation des ressources naturelles
aggrave à son tour la pauvreté, d'où la formation d'un
cercle vicieux à travers ces deux processus. A ce titre, la
dégradation des ressources constitue l'un des aspects du
sous-développement et ne peut en être dissocié.
La région d'Andasibe n'échappe pas à
cette situation problématique. Le manque de terre cultivable a
entraîné des occupations illégales et des exploitations
abusives de ses ressources naturelles. En effet, la majorité des
terrains ont déjà des statuts particuliers : terrains
titrés, carreaux miniers, parcs nationaux, réserves
forestières de la RNCFM, ou forêt classée. Et l'agriculture
telle qu'elle a été pratiquée dans la région
n'était plus soutenable par le milieu.
C'est ainsi que l'ANGAP, en tant que gestionnaire du PNAM,
avec le soutien des institutions compétentes de la région, a
demandé le déclassement d'une partie de la forêt
classée de Sahanody, pour la mettre à la disposition des gens qui
occupaient le PNAM avant sa création en 1989.
Après la publication de l'arrêté de
déclassement en 1999, la préoccupation de l'ANGAP consiste
actuellement à trouver des modes de gestion rationnelles de ces
ressources, visant une optique de développement durable et soucieuse des
problèmes posés par la dégradation forestière et de
la satisfaction des besoins de la population.
C'est de contribuer à l'élaboration d'un outil
d'aide à la décision quant à l'utilisation de cet
espace que nous nous proposons de traiter dans ce mémoire
intitulé « Contribution
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
à la mise en place d'une agriculture respectueuse
de l'environnement dans les zones périphériques du PNAM : cas de
la forêt déclassée de sahanody ».
L'ouvrage comprendra quatre parties :
> une première partie qui nous situera dans la zone
d'étude,
> une seconde partie qui tracera les méthodologies
mises en oeuvre, > une troisième partie qui exposera les
résultats obtenus,
> et une quatrième partie qui sera consacrée aux
recommandations.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU DOMAINE
D'ETUDE
1. Présentation descriptive de la zone
d'étude 1.1. Milieu physique
1.1.1. Localisation
La forêt déclassée de Sahanody se trouve
dans la Commune Rurale d'Andasibe, région d'Alaotra Mangoro, province
autonome de Toamasina. Elle se situe entre les coordonnées
géographiques 18°48' et 18°74' de Latitude Sud et 48°15'
et 48°25 de la Longitude Est. Elle est délimitée ;
· Au Nord et au Sud, par la propriété
minière de IZOUARD
· À L'Est, par le Parc National de Mantadia.
· Et à l'Ouest, par les marais du site RAMSAR de
Torotorofotsy et le chemin de fer de l'axe TCE.
Elle fait partie des zones périphériques du PNAM et
couvre une superficie de 4565 ha selon l'estimation de la surface avec le
logiciel Arcview.
Carte 1 : Carte de localisation
de la forêt déclassée de sahanody
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.1.2. Relief
Le relief est marqué par l'existence d'une ligne de
crête qui part d'Analamay au Nord, se continue au Sud à
Antamponimahatsara et se termine à Vohitralongo. Cette ligne de
crête culmine au Nord à 1027m et au Sud à 1076m et
constitue la ligne de partage des eaux entre la partie orientale et la partie
occidentale. Le relief est surtout formé par des collines à
sommets subégaux autour de 1000m d'altitude. Ces sommets sont souvent
plats mais étroits.
Dans la partie orientale, les vallons mesurent environ 500m de
large. Ces vallons sont très digités et des rivières s'y
coulent de temps en temps.
Quant à la partie exposée à l'ouest, elle
est occupée par une zone basse avec une altitude moyenne qui tourne
autour de 925m. Les vallées sont assez larges d'environs 1500m notamment
à Sahaparasy. La zone est plutôt marécageuse, liée
à l'existence des marais du site RAMSAR de Torotorofotsy qui constitue
la limite ouest de Sahanody. (PGD ANGAP/PNAM, 2001)
Carte 2 : Carte de pente
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.1.3. Géologie
Un substrat géologique de socle ancien datant du
Précambrien et le système de graphite du groupe de Manampotsy
forment l'ossature de la région. Ce socle est soumis à plusieurs
reprises à une tectonique de failles cassantes de direction
essentiellement Nord-Sud.
Les migmatites et les gneiss à sillimanite, à
biotite, à graphite et khondalites constituent le substrat
géologique.
Les migmatites et les gneiss sont des roches facilement
altérables surtout sous un climat humide. En effet, ces roches sont de
texture sableuses riches en quartz à sablolimoneuses assez riches en
quartz, ce qui est à l'origine de la fertilité du sol de la zone.
Toutefois, la forte vulnérabilité de ces sols à
l'érosion hydrique menace considérablement la durabilité
de sa productivité (PGD/ANGAP PNAM, 2001).
Carte 3 : Carte
géologique
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.1.4. Pédologie
Selon le PGD/ANGAP PNAM, (2001), La zone qui nous
intéresse présente en générale des sols
évolués du type ferrallitique. Cependant, la nature de la roche
mère, la position dans la toposéquence, la couverture
végétale ainsi que les phénomènes d'érosion
ont conduit à la formation de différents types de sols.
Les sols des Tanety1 s'agissent dans l'ensemble de
sols jaunes à rouges. La différenciation réside dans celle
de la couverture végétale : les sols sont plus ou moins rouges
suivant qu'ils sont sous couvert de forêt ou sous une formation
dégradée.
Sous forêt naturelle, le sol a un profil doté
d'un horizon humifère plus ou moins épais. Il a une texture
sableuse qui favorise l'infiltration. De plus, la chute des feuilles produit
à la surface du sol une épaisse couche d'humus qui favorise en
tout temps cette infiltration.
Sur savoka, les propriétés physiques et chimiques
cités précédemment sont plus ou moins conservées.
Mais la répétition des cultures sur brûlis
accélère leur dégradation.
Sous savoka homogène, on a une bonne composition chimique
des sols. Il est riche en bases échangeables et il n'y a pas de
toxicité aluminique.
Sous savoka mixte de mi-versant, on a une texture
marquée par la prédominance des matières organiques, le
taux de saturation en aluminium est important. Le taux d'infiltration diminue
par rapport aux sols sous savoka à dingadingana.
Lorsque la végétation continue à se
dégrader, elle atteint le stade ultime des savanes. Sous savanes, le sol
est alors caractérisé par une faible épaisseur de
l'horizon A. Cet horizon repose directement sur un horizon très compact
et pauvre. En surface, les nutriments (Ca, Mg, K) sont nettement
déficitaires. La capacité d'infiltration est très faible
à cause de la perte de la porosité.
Enfin dans les bas fonds, il s'agit des sols alluviaux sableux
ou sablo - argileux. Ce sont des sols minéraux bruts, pauvres en
matières organiques et à une texture particulaire. Ceux qui sont
situés à proximité des rivières sont des sols
alluvionnaires moyennement organiques et à texture particulaire. Ces
derniers sont composés d'un mélange d'alluvions fluviatiles et de
colluvions limoneuses résultant de l'altération des bassins
versants et de l'apport d'alluvions des crues fréquentes des
rivières étant donné le chevelu hydrographique dense et la
forte pluviosité engendrée par le type de climat
1.1.5. Hydrographie
Sahanody est drainée par un réseau
hydrographique dense et hiérarchisée. De nombreux affluents
venant des vallons débouchent sur des rivières moyennes et
finalement sur des grandes rivières.
Il n'y a pas de vallée morte mais l'eau coule soit en
surface, soit de façon souterraine (Volove), sous forme d'eau
hypodermique. Ces cours d'eau constituent un atout pour la zone. en effet, ils
facilitent les aménagements des bas-fonds en rizières ou en
terrasses pour les autres cultures.
1 Tanety: Littéralement «terres
sèches». Versant de colline à pente parfois fortes. Il est
parfois traduit par «champs de culture».
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Cependant, les inondations provoquées par les pluies
cycloniques et diluviennes peuvent être une contrainte pour le
développement de la zone car elles constituent des dangers qui menacent
la population et les cultures.
Le réseau hydrographique de la région est
généralement quasi-permanent, dû à l'absence de mois
physiologiquement secs et à la présence de pluies très
fréquentes tout au long de l'année.
Carte 4 : Carte Hydrographique
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.1.6. Climat
Faisant partie de la zone au vent d'alizé, Sahanody
jouit d'un climat de type tropical d'altitude à caractère humide
et sub-humide. L'alizé se rencontre pendant la saison froide à
l'origine des pluies fines et persistantes durant cette saison.
La température :
La moyenne annuelle est de 17°C à 18°C.
Toutefois, la saison fraîche existe avec une température moyenne
de 11°C en moyenne pour les mois les plus frais : juillet et août.
La température atteint jusqu'à 27°C en moyenne pour les mois
les plus chauds : décembre, janvier, février.
La Précipitation :
La précipitation est abondante avec une moyenne
annuelle de 1760 mm, répartie sur 202 jours. L'été est la
saison la plus pluvieuse où pendant le mois de Janvier on enregistre 326
mm de pluie tandis que 57 mm seulement pendant le mois de Mai.
Néanmoins, il n'y a pas de mois totalement sec.
On peut distinguer 4 saisons dans la région, à
savoir :
> la saison de forte précipitation de mi- novembre
à mars.
> la saison des précipitations occultes aux mois
d'avril et mai où on observe le phénomène de rosées
et de brouillards.
> la saison des crachins de juin à août.
> la saison moins humide en Septembre en mi- novembre car la
saison sèche n'existe pas dans cette région.
On observe aussi une hygrométrie élevée
pratiquement en toutes saisons. L'humidité atmosphérique moyenne
est de 97% à 7 heures, 73% à 12 heures et 88% à 19
heures. (PGD/ANGAP PNAM, 2001)
Schéma 1 : Courbe
ombrothermique de Gaussen
COURBE OMBROTHERMIQUE DE GAUSSEN
|
500 450 400 350 300 250 200 150 100 50
0
|
|
250 200
|
|
Pluviometrie
|
150 100 50
0
|
Temperature
|
précipitations (mm) températures (°C)
jul aou sep oct nov Dec jan fev mar avr mai
jun mois
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Il pleut presque pendant toute l'année et on constate
par la courbe ombro-thermique de GAUSSEN que la pluviométrie est
toujours supérieure au double de la température (P>2T) sauf en
octobre, novembre et en mai. La saison pratiquement sèche n'existe pas
dans cette station car durant la saison où il devrait être sec, le
phénomène de rosées et de brouillards domine. La
réserve en eau du sol est donc excédentaire.
Ce type de climat chaud et humide est favorable au
développement de formations végétales denses et riches en
diversité.
1.1.7. Végétation
La carte d'occupation du sol fait état de trois types de
végétation :
1) Des forêts denses humides sempervirentes,
caractéristiques de la partie orientale de Madagascar : Ces vestiges des
formations primaires recouvrent 790 hectares, soient 17.31 % de la superficie
totale de la zone. Elles se trouvent essentiellement dans la partie Nord de la
zone et seule une petite partie se trouve au Sud. (Voir annexe 5 pour la liste
des espèces d'arbre dominantes dans les forêts primaires de
Sahanody)
2) Des formations secondaires qui sont des forêts
naturelles ayant connu des écrémages et quelques exploitations.
Elles se trouvent dans la partie Sud (Ambohitrambo et Vohitralongo) et le long
de la crête principale qui sépare la zone Est et la zone Ouest de
Sahanody et recouvrent une surface d'environ 2270 ha. Malgré ces
écrémages, elles gardent encore une allure naturelle. Les arbres
de grandes tailles y sont rares et on note l'existence d'espaces vides
où les essences pionnières prennent place. (Voir annexe 6 pour la
liste des espèces dominantes dans les formations secondaires).
3) Et des formations herbeuses ou semi-arborées
donnant allure à une savane sur une surface de 102 ha. Ce sont les
«savoka», résultat de la destruction des forêts pour des
activités agricoles. On peut la diviser en trois types en fonction de
leur âge, de la taille des plantes ligneuses et des espèces qu'on
y rencontre. Il y a le «savomody », le ramarasana et le tavy.
> Le plus ancien savoka s'appelle «savomody»
c'est à dire ancien tavy à aspect arbustif. Après quelques
années de mise en jachère (5 à 10 ans), les terres se
laissent envahir par des espèces pionnières dont les
espèces dominantes sont : Haroungana madagascariensis
(Harongana) et Psiadia altissima (Dingadingana). Ces formations
tendent petit à petit à reconstituer les formations naturelles si
on ne les touche pas. Actuellement, ces formations dites savomody diminuent de
plus en plus à Sahanody pour cause de problèmes fonciers.(Voir
annexe 7 pour la liste des espèces dominantes dans les savomody)
> le «ramarasana» : terrain de culture sur
brûlis laissé en jachère pendant 1 à 2 ans environ.
C'est la formation dominante du paysage de la région. Le temps de
jachère diminue de plus en plus car l'acquisition de nouveaux terrains
de cultures est limitée, vu l'exiguïté des zones
aménageables.
> le «tavy» proprement dit ou terrain de culture
actif pendant la campagne considérée.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Carte 5 : Carte de couverture
végétale
1.2. Milieu humain
1.2.1. Le nouveau village de Mahatsara
En 2001, un village appelé Mahatsara, chapeauté
par le Fokontany2 de Falierana et la Commune Rurale d'Andasibe, a
été créé par l'ANGAP, au sein de la forêt
déclassée de Sahanody. Il sert de lieu d'affectation aux 52
ménages comprenant quelques 480 personnes qui ont été
délogés de l'intérieur du PNAM.
2 Fokontany:C'est un découpage
administratif de Madagascar. Il correspond à un canton.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Le village a été inauguré officiellement
le 4 juin 2005. C'est un village pilote qui servira de modèle aux
villages avoisinantes de part la planification, aussi bien sur le plan social,
économique qu'environnemental, que l'ANGAP envisage d'y mettre en
oeuvre.
En effet, à partir du fonds 50%DEAP3 ,
l'ANGAP a financé la construction des maisons d'habitation,
l'aménagement des rizières situées près du village
et la mise en place d'un barrage pouvant alimenter en eau un terrain de 35 ha
prévu pour 60 familles. Chaque ménage a été ainsi
doté d'une maison en bois construite sur une parcelle de 300
m2.
Aussi, toujours dans le cadre de la mesure d'accompagnement
à ce déplacement conventionnel, L'ANGAP envisage d'y installer
toutes les infrastructures nécessaires au développement, entre
autre la création d'infrastructure sanitaire et scolaire.
Le village a été installé près de
la route privée de l'établissement Izouard qui relie la
concession minière de Tsaravoniana et la ville d'Andasibe pour faciliter
le transport éventuel des produits destinés à la vente.
Clichés 1: Le village de
Mahatsara
Les anciens villages à l'intérieur du parc Le
nouveau village à l'extérieur
du parc
Source : ANGAP 2005
1.2.2. Les autres villages
La forêt déclassée de Sahanody a
été destinée à accueillir les villageois qui ont
été déplacés de l'intérieur du PNAM.
Cependant, d'autres gens se trouvaient déjà à
l'intérieur de cette forêt depuis longtemps.
Selon l'histoire, l'occupation de Sahanody remonte vers 1818.
Cette occupation a commencé près de la rivière Sahatany et
s'est étendue dans toutes les parties de la région. Ensuite, une
immigration intense s'est produite depuis 1940, date à laquelle le colon
IZOUARD commença à s'installer et à exploiter les
gisements de graphite de la
3 DEAP(Droits d'Entrée dans les Aires
Protégées): Revenus issues de l'écotourisme dans les aires
protégés. Le conseil d'administration de l'ANGAP a pris la
décision d'utiliser 50% de ces DEAP pour l'appui au développement
de la population dans les zones périphériques des aires
protégées.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
région. Les occupations se sont accrues malgré le
classement de la forêt par l'arrêté ministériel
N° 1133 MFR/ FOR du 12 avril 1965.
Les ethnies « Bezanozano » et les « Betsimisaraka
» sont les plus nombreuses. Elles occupent respectivement la partie Ouest
et la partie Est.
En 1969, les occupants de la forêt ont
décidé le partage de l'espace avec l'approbation des Tangalamena
et les autorités locales. En effet, deux parties peuvent être
distinguées suivant les différentes activités de la
population.
La partie Est appartient au fokontany de Falierana et le
fokontany d'Andasifahatelo dont la population vivent principalement aux
dépens des usines d'exploitation de graphite. Il y a aussi des occupants
originaires du fokontany d'Andasibe. La partie occidentale est
intégrée au fokontany de Menalamba, là où
l'activité de bûcheronnage s'est développée.
1.2.3. La population
Trois Fokontany partagent la forêt
déclassée de Sahanody. Leurs habitants respectifs constituent
donc un facteur important qui influence sur l'évolution du milieu que ce
soit du point de vue environnemental, économique que social.
La population dans la zone d'étude est
constituée en majorité par les Betsimisaraka (50%), puis par les
Merina (20%) et les Bezanozano (20%). (Enquête ANGAP/PNAM 2002)
D'après le dernier recensement de la Mairie d'Andasibe
et les données disponibles auprès de l'ANGAP/ PNAM, on a
recensé 1457 habitants dans la forêt déclassée de
Sahanody, ce qui représente le 20,4% de la population totale dans la
Commune Rurale d'Andasibe (7136 habitants en 2002).
Voici quelques caractéristiques de la population de la
région :
Le mouvement naturel
Taux de natalité
|
:
|
4,5 %.
|
Taux de mortalité général
|
:
|
1,2%.
|
Taux de mortalité infantile
|
:
|
4,35%.
|
Taux d'accroissement naturel
|
:
|
3%
|
Densité de la population
|
:
|
29 habitants/Km2
|
Taux d'alphabétisation
|
:
|
58%
|
Pourcentage de la population active
|
:
|
48%
|
Pourcentage de la population moins de 15 ans
|
:
|
48.2%
|
Le mouvement migratoire
Le mouvement migratoire qui existe dans la région est
une migration saisonnière entraînée par les
activités de tavy. Les gens se déplacent de leurs zones
d'habitation pour chercher de nouveaux terrains de culture. Ils sont
obligés d'y rester jusqu'à la période de moisson pour
veiller les cultures contre les oiseaux nuisibles et contre les voleurs. Cette
situation les amène à avoir deux résidences dont l'une est
permanente et l'autre est temporaire.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
L'immigration existe aussi dans cette région.
D'après le recensement effectué par l'ANGAP/PNAM en 1993, il
atteint un taux de 1,3% pour la zone périphérique toute
entière. Les immigrés viennent surtout de la province
d'Antananarivo. Les raisons de l'immigration sont d'ordre économique :
recherche d'emploi dans les usines de graphite et exploitation
forestière.
1.3. Milieu économique
La Commune Rurale d'Andasibe est née essentiellement de 3
activités principales :
> L'exploitation du bois
> L'exploitation du graphite
> Les services de restauration des passagers de TCE
Mais depuis le déclin des chemins de fer, il y a eu une
diminution notable des activités qui s'y rapportent notamment
l'exploitation du bois pour la confection des traverses des voies
ferrées et la restauration des passagers.
De plus, avec le réveil de la conscience
environnemental et la création du Parc National N°3 Mantadia en
1989, la protection de la biodiversité a limité le
défrichement et l'exploitation de la forêt primaire de la
région, contraignant ainsi certain exploitants à fermer leur
unité.
Des trois principales activités de la région,
seules les exploitations de graphite subsistent. Ce qui a provoqué une
plus grande dépendance de la population à l'agriculture.
En dehors de ces activités, le tourisme et ses
dérivés donnent du travail à une petite frange de la
population (guide, hôtellerie et restauration pour les jeunes).
Tout cela s'est traduit par un manque à gagner de la
population et a eu pour conséquence immédiate la recherche de
revenus supplémentaires à travers une exploitation accrue, de
caractère anarchique et illégale des ressources naturelles.
Ainsi, la majorité des chefs de ménage exercent deux ou plusieurs
activités afin de subvenir à leurs besoins quotidiens.
L'analyse de ces activités principales conduit à
les classifier en six groupes d'activités les plus pratiquées
dans la zone :
1) Les activités libérales exercées par les
commerçants, les fonctionnaires et les retraités
2) Le salariat associé avec les activités
agricoles combinant la culture du riz, maïs, manioc, patate, taros sur
tavy avec un petit élevage à côté
3) Les activités agricoles associées avec le
bûcheronnage
4) Les activités agricoles uniquement mais
caractérisées par la polyculture sur tavy et la plantation de
cultures de rentes (bananes, gingembre et caféier)
5) Le bûcheronnage seulement
6) Les activités des journaliers, qui cherchent
quotidiennement de quoi se nourrir par de petits métiers (portage,
travaux de champs ou de maisons etc.).
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.3.1. L'agriculture
Actuellement, l'agriculture constitue l'une des principales
activités économiques de la population de Sahanody. Elle tient
une place importante dans la vie quotidienne malgré la faiblesse du
rendement. Elle se fait d'une manière extensive et ne connaît
aucune amélioration technique. La prédominance des cultures
vivrières notamment le riz est très remarquée. Le riz est
destiné pour l'alimentation de base tandis que les produits des cultures
pluviales et de rente sont surtout vendus pour les subsides.
Seules les ménages dont les chefs de famille sont
employés par l'établissement Izouard font de l'agriculture comme
activité secondaire.
Les différentes cultures existantes sont :
1.3.1.1. Le riz
La riziculture pluviale est la plus pratiquée et c'est
la principale préoccupation des gens. Elle recouvre en moyenne 1,7
hectares par ménage et se fait encore d'une manière
traditionnelle et extensive. La production est destinée essentiellement
pour l'autoconsommation.
La pratique la plus courante est le tavy4. Les
résultats obtenus sont médiocres du point de vue rendement car on
n'a que 300 à 800 kilogrammes de paddy par hectare, soit une moyenne de
550 kilogrammes de paddy par hectare pour la région. La production
récoltée ne satisfait les besoins que 3 à 6 mois pour un
ménage formé de 6 personnes et il y a toujours un manque à
combler sur l'alimentation.
Face à la médiocrité du rendement sur les
«tavy», la riziculture irriguée qu'on appelle
«horaka» commence à prendre place dans la région, aussi
bien dans la partie Ouest que dans la partie Est. Les habitants de la partie
Est, notamment ceux qui ont des parcelles au bord de la rivière Sahatany
dispose actuellement d'un barrage qui leur aide à maîtriser l'eau
en faveur de la riziculture irriguée. Il est à noter qu'en
été, 2 heures de pluies suffisent pour inonder les vallons de la
partie Est.
1.3.1.2. Les cultures vivrières
Les cultures pluviales (manioc, taro, patates, haricot,
maïs) constituent des denrées alimentaires complémentaires
et des subsides, surtout pendant la période de soudure. La plupart du
temps, elles se font sur les tanimboly, terrains autres que les tavy, pour
permettre à ces derniers de se reposer. Rares sont les paysans qui les
mettent en association ou en rotation avec le riz de tavy. Les travaux de
culture commencent généralement après la récolte du
riz et durent jusqu'à la prochaine préparation de terrain de
tavy.
1.3.1.3. La culture de rente
La principale culture de rente dans la région est la
banane. Cette culture est surtout pratiquée dans la partie Est. Elle
est facile à pratiquer car il suffit de planter les
4 Tavy: Destruction de forêt par abbatage suivie de
brûlis en vue de la culture du sol
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
bananiers et attendre la récolte. Presque 97% de la
population la pratique ; en moyenne, un ménage dispose de 45 pieds de
bananiers. Elle se fait souvent sur les vallons ou le long des rivières.
C'est une source de revenus monétaires surtout pendant la période
de soudure et pourtant, les paysans ont eu du mal à écouler les
produits faute d'infrastructure et de moyen de transport. En effet, cette
activité a aussi subi les contrecoups du déclin des chemins de
fer puisque ces produits ne peuvent même plus accéder aux
marchés de Tananarive. De plus, la route privée d'Izouard n'est
accessible par des moyens de transport autres que ceux des exploitants de
graphite, des touristes et des professionnels de l'environnement (ANGAP, Eau et
forêt, Chercheurs, etc.), soit disant pour décourager
d'éventuels braconniers ou exploitants forestiers illicites.
1.3.2. La tenure foncière
La tenure foncière est caractérisée par
un droit traditionnel et ancestral. La terre est avant tout, un objet
sacré, facteur de cohésion social (lien entre les membres d'un
groupe), et facteur essentiel de production dans ses formes
d'économie.
L'accès aux terres est fonction des liens de
parenté avec les premiers occupants. L'appartenance à un terroir
donne à l'individu et à sa descendance le droit prioritaire
d'accès à la terre. Théoriquement, les femmes
n'héritent pas et les jeunes gens non mariés travaillent sur les
terres de leurs parents.
Le moyen d'appropriation de nouvelle terre est la pratique du
Tavy. La perpétuation de droits coutumiers transforme cette pratique en
un outil pour l'appropriation et la sécurisation de nouvelles terres.
D'ailleurs, la population reconnaît le droit du
cultivateur comme étant propriétaire du terrain qu'il a
défriché. En effet, la terre appartient à celui qui
l'aménage. Or, ce droit est de nature précaire pour la simple
raison que les cultures plantées sont saisonnières ou annuelles.
L'exploitation ou la mise en valeur du terrain dure seulement le temps de deux
ou de trois campagnes culturales.
Avec la pratique du tavy, les paysans pratique ce qu'on
appelle « Nomadisme culturale ». Ils se déplacent chaque
année pour rechercher de nouveau terrain de culture, le terrain de
culture pour le tavy ne pouvant produire que quelques années. Le tavy
s'insère dans un système de rotation nécessaire pour
éviter un trop rapide épuisement du sol. Une même parcelle
provenant d'une forêt primaire est généralement
plantée deux ou trois années de suite. Après quoi, le
champ reste en jachère. L'équilibre de ce système suppose
que l'espace soit suffisamment vaste pour que les paysans n'en cultivent qu'une
faible partie chaque année, laissant le reste en jachère. Or, la
majorité des terrains ont déjà leur propriétaire.
Ainsi, la population est amenée à diminuer le temps de
jachère, et c'est ce qui entraîne la baisse des rendements.
On constate que c'est cette pratique inadaptée,
combinée avec l'augmentation de la population qui est la principale
cause des problèmes fonciers dans la région. Des conflits
existent déjà entre la population et les grands
propriétaires terriens : Les établissement Izouard et
Arsène Louys, et l'ANGAP/PNAM.
La sécurisation foncière est donc un facteur
crucial pour sédentariser les populations et leur permettre d'investir
dans une gestion durable de leurs ressources naturelles et de renforcer leurs
capacités de production.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.3.3. Les infrastructures hydro agricoles
existantes
Un barrage de retenue en dur a été construit
pour les populations déplacées par l'ANGAP à Mahatsara,
sur le lit de la rivière Sahatany. Ce barrage permet d'alimenter en eau
un terrain de 35 Ha destinée pour la culture de riz irriguée.
1.3.4. Les autres activités économiques
1.3.4.1. L'exploitation minière
L'extraction de graphite constitue le principal type
d'exploitation minière dans la région. Deux
sociétés minières y sont présents : la
société Arsène LOUYS d'Andasifahatelo et la
société IZOUARD de Falierana. Ces 2 sociétés
occupent environ 2000 hectares de terrain. L'exploitation ne se passe pas
à l'intérieur de la zone à aménager mais elle porte
beaucoup d'influence vis à vis de la population. Elle constitue une
activité d'appoint pour cette population. Compte tenu des
difficultés que présentent les problèmes d'accès
à la terre, la population semble avoir trouvé un moyen de
subsistance stable dans ces sociétés. En effet, ces usines
emploient presque 50% des chefs de familles dans les deux Fokontany où
elles se trouvent. Et dans ces ménages, seules les femmes et les enfants
s'occupent des travaux de champs. Or, étant déjà retenus
par les activités ménagères, ces derniers n'arrivent pas
à faire grande chose.
1.3.4.2. L'exploitation forestière
La forêt a depuis longtemps constitué un centre
d'intérêt indispensable à l'existence de la population de
Sahanody (source de revenu, source de nourriture, matériaux de
construction pour leur habitation, etc.).
L'activité de bûcheronnage est de grande
envergure dans la partie Ouest. C'est une activité d'appoint pour
subvenir aux besoins quotidiens. Elle constitue, en plus de la pratique du
tavy, l'une des causes principales de la dégradation des forêts
dans la zone Ouest de Sahanody. Cette activité se développe
très rapidement et d'une façon illicite dans les forêts
avoisinantes et menace même les forêts primaires restantes de
Sahanody car le reboisement et la régénération n'arrivent
pas à compenser la consommation.
La population utilise les produits forestiers pour satisfaire
leur besoin ou pour gagner de l'argent. En ce qui concerne les utilisations des
produits des forêts, elle consiste aux :
· Prélèvements des bois d'oeuvre, des
traverses et des madriers.
· Prélèvements de bois pour la construction
de maison, de ponts.
· Prélèvement pour des outils de travail
· Prélèvement pour le développement de
l'artisanat.
· Prélèvements de bois de chauffe.
· Prélèvement de plantes
médicinales
1.3.4.3. L'élevage
La pratique de l'élevage est très faible et elle
se fait d'une manière extensive. L'aviculture est la seule qu'on
observe avec 2 à 6 têtes de volailles par ménage
en moyenne. La pratique extensive entraîne l'insécurité
des volailles car les prédateurs
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
comme le «fosa>> y sont très abondants. De ce
fait, les habitants de Sahanody ne sont pas motivés à pratiquer
ce genre d'activité.
L'élevage bovin a existé mais depuis la
création du Parc, les propriétaires ont transféré
leurs boeufs à Tsaravoniana pour avoir un bon pâturage. Avant les
gens ont eu l'habitude de faire pâturer leurs boeufs dans la forêt
du Parc.
L'élevage porcin ne fait que commencer dans la partie Est
tandis que c'est encore tabou dans la partie Ouest.
L'interdépendance entre l'agriculture et l'élevage
est quasiment inexistante. Les paysans n'utilisent pas de boeufs ni pour les
travaux des champs, ni pour la fertilisation.
1.3.4.4. L'artisanat
C'est une activité entièrement féminine.
Elle constitue une ressource financière complémentaire pour
chaque foyer. Le principal type d'artisanat est la vannerie. Elle consiste en
la fabrication de soubiques, de nattes, et de chapeaux. Les matières
premières sont prélevées dans la forêt de Sahanody :
les Vakoana ou Pandanus. Les produits sont vendus au marché
d'Andasibe et à Moramanga.
1.3.4.5. Le commerce
Sahanody ne possède aucun marché local,
cependant, elle possède quelques petites épiceries qui essaient
de ravitailler les habitants en produits de première
nécessité. L'échange commercial y est encore minime. Les
gens vont à Andasibe pour vendre leurs produits et c'est là que
se passe l'échange commercial.
1.3.4.6. Le tourisme
La commune rurale d'Andasibe représente une destination
touristique majeur à Madagascar. D'après les statistiques
disponibles à l'ANGAP/PNAM; une augmentation régulière de
nombre de visiteurs du PNAM de 25 % la moyenne a été
enregistrée entre les années 93, 94, 95 et 96. D'autre part,
entre 97 et 98, on a pu constater une nette amélioration de nombre de
visiteurs de l'ordre de 41%. Et à partir de 1998 jusqu'à 2001 le
nombre de visiteurs a connu une variation de 1% en moyenne.
A part l'écotourisme qui se développe dans le
PNAM, on trouve aussi une réserve privée dans la région
notamment à Falierana. Elle est rattachée au «Vakona forest
lodge>>, un hôtel restaurant de 3 étoiles. Son existence
constitue une source de création d'emploi pour les jeunes de la
région tant en hôtellerie qu'en restauration. Sa capacité
d'accueil est de 48 personnes dans 17 bungalows. Ce qui demande un personnel
important.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
2. Présentation de l'étude 2.1.
Problématique
Du fait d'une mauvaise gestion de l'espace, deux
problèmes majeurs présentant entre eux des relations
d'interdépendance assez complexe se sont créés :
Production vivrière insuffisante et dégradation des
ressources naturelles.
Des techniques de production rudimentaires, tel le tavy,
combinées avec une croissance accrue de la population ont fait qu'il y a
toujours un manque à combler sur l'alimentation de la population.
Le rendement en paddy des Tavy, la pratique la plus courante
dans la région, n'est que de 300 à 800 Kg/ha. (C/R Andasibe,
2005). Avec une superficie moyenne de 1,7 ha/ménage constitué en
moyenne de 6 personnes, la production est de 500 à 1300 Kg/an. Ce qui ne
satisfait les besoins que pendant 3 à 6 mois si la consommation optimale
est de 125 Kg/personne/an (FAO, 1963).
Or, les paysans sont réticents à
l'investissement pour améliorer leur rendement à cause de
l'insécurité foncière et des statuts tels que le
métayage ou l'indivision qui présentent des risques
d'investissement trop importants ou qui ne procurent que des
bénéfices trop faibles pour l'exploitant.
Parallèlement à cette insuffisance de la
production vivrière s'effectue la dégradation des ressources
naturelles. La population est amenée à adopter des
stratégies de survie à court terme. En pratiquant le tavy, elle
pense obtenir un bon compromis entre risque climatique, disponibilité en
main d'oeuvre et en intrant et sécurité alimentaire. Cependant,
cette pratique ne permet guère de ménager la nature pour
survivre. Elle menace fortement la disparition de la forêt avec les
différentes conséquences que cela provoque : dégradation
des sols, érosion, etc.
Cette situation explique aussi l'habitude des chefs de
ménages à exercer des activités secondaires, en
particulier la collecte et le prélèvement de produits et
sous-produits des forêts environnantes et dans les Aires
Protégées pour trouver de quoi combler le déficit
alimentaire.
Figure 1 : Problématique
Dégradation de l'environnement
Mauvaise gestion de l'espace
Pauvreté
Production vivrière insuffisante
L'état de la situation pourrait être
résumé sous forme d'un diagramme (cercle vicieux) :
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
2.2. Objectif
L'objectif de cette étude est donc de trouver des
moyens pour concilier la satisfaction des besoins économiques et sociaux
de la population d'une part, et la préservation d'un équilibre
global entre prélèvement et reconstitution de la ressource
d'autre part.
Pour ce faire, un plan d'aménagement qui tient compte
à la fois de ces deux exigences à priori contradictoire sera
élaboré. Il visera principalement à résoudre les
problèmes immédiats de la population (sécurité
alimentaire, amélioration des revenus, valorisation du travail) à
travers une meilleure gestion de leur espace, en utilisant des techniques
agricoles adaptées au contexte du milieu, tout en sauvegardant
l'environnement et le capital foncier.
2.3. Hypothèses
1) Une meilleure utilisation de l'espace peut assurer un
développement durable dans la forêt déclassée de
Sahanody.
2) L'utilisation de technique culturale appropriée
peut augmenter la production et la population de la forêt
déclassée de Sahanody peut même ravitailler les zones
avoisinantes.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE
|
La résolution des problèmes, l'atteinte de
l'objectif défini, et la réponse aux hypothèses de base
supposées nécessitent l'établissement d'un bilan entre les
ressources existantes et les besoins. De ce fait, l'étude projette de
:
> Estimer la capacité de production agricole de la zone
d'étude > Etudier la répartition des ressources naturelles
> Proposer des actions concrètes visualisées sur
des cartes opérationnelles
Pour ce faire, la méthodologie adoptée sera
basée sur la connaissance des indicateurs représentant les atouts
et les risques pouvant influencer le projet d'aménagement. Ces
indicateurs seront ensuite analysés et traités avec le SIG:
Etape 1 : DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DES POTENTIALITES ET
DES RISQUES
Les risques
Risques anthropiques Risques écologiques
Les Potentialités Potentialités
écologiques Potentialités socioculturelles Potentialités
socio-économiques
Etape 2 : TRAITEMENT DES DONNEES
Approche participative
Identification des actions à entreprendre
Système
d'information géographique
Zonage des zones agro-écologiques
Etape 3 : PROPOSITION DE RESULTAT
> Différenciation spatiale des différentes
interventions proposées > Suggestion technique sur les actions
à mettre en oeuvre
> Visualisation cartographique
> Description des axes stratégiques et des chartes de
responsabilité des diverses parties prenantes pour la mise en oeuvre du
plan d'aménagement
Figure 2: Méthodologie
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1. Diagnostic participatif des potentialités et
des risques
La première étape consiste à recueillir
les informations nécessaires au diagnostic du milieu de façon
à connaître les potentialités et les risques du milieu
physique, sociales et économiques, les processus de dégradation
de l'environnement (où, quand et comment se manifestent-ils) mais aussi
les stratégies paysannes en matière de fonctionnement des
exploitations et des techniques de gestion de l'espace.
Cette étape a été effectuée
après des études bibliographiques préalables, des
enquêtes au niveau des acteurs concernés, et des collectes de
données auprès des différentes institutions
compétentes.
En général, la région jouit d'une
situation particulière en raison de ses ressources naturelles et de
l'attention particulière accordée par les opérateurs
économiques. Mais paradoxalement, les conditions de vie sont encore
relativement basses. La région vit sous des contraintes majeures qui
l'empêchent de se développer convenablement et d'atteindre sa
juste valeur.
Ces contraintes présentent des relations de causes
à effets entre eux, mais ils contribuent tous à la
dégradation du potentiel de production du sol et à l'augmentation
de la pauvreté.
1.1. Les potentialités du milieu
Nous avons subdivisé les potentialités du milieu en
:
> Potentialités écologiques
: appréciées sur l'abondance et la qualité des
ressources naturelles (végétation), le type de climat,
l'hydrographie et la morphologie du relief.
> Potentialités socioculturelles :
existence d'organisation sociale qui facilite la mise en oeuvre d'action de
développement basée sur l'approche participative.
> Potentialités socio-économiques
: existence des opérateurs économiques et des ONG.
1.2. Les risques du milieu
Pour les risques d'occupation actuelle des sols, elles
pourraient être regroupées en risques anthropiques et en risques
écologiques. Elles présentent entre elles des relations
étroites et présentent une menace énorme sur
l'écosystème en général et sur l'écologie
des sols en particulier.
> Risques anthropiques :
Appréciés sur le rapport entre l'accroissement
démographique et la disponibilité des ressources, et sur le
niveau de développement social et économique de la population.
> Risques écologiques : Ce sont
principalement la disparition de la forêt à travers les cultures
itinérantes sur brûlis et son exploitation abusive et anarchique,
avec les conséquences qu'elle peut provoquer : (érosion
ensablement, dérangement hydrique,...), diminution de la
fertilité du sol, appauvrissement de la biodiversité, changement
du climat.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
2. Gestion et traitement des données
collectées
Les risques et les potentialités endogènes
existantes sont par la suite analysés. L'analyse se porte
essentiellement sur la compréhension des interactions existantes entre
ces nombreux et différents indicateurs.
2.1. Les logiciels de SIG utilisés
Deux logiciels de SIG ont été utilisé pour
réaliser le travail : Ce sont Arcview et ArcView 3D Analyst.
ArcView permet de :
> Importer des données
> Visualiser
> Enrichir des données
> Analyser des données géographiques
> Imprimer des cartes
> Interroger
3D Analyst permet la visualisation dynamique et interactive de
données géographiques en 3 dimensions. Son utilisation est
nécessaire pour l'élaboration de la carte de pente à
partir des courbes de niveau.
2.2. Collecte, préparation et entrée des
données
Nous avons rassemblé les informations
nécessaires et disponibles concernant chaque indicateur mais la plupart
n'existaient que sous format papier et non sur support informatique. Ainsi, il
a fallu les numériser.
2.2.1. Données disponibles pour
l'élaboration du fond de carte :
- Carte d'occupation des sols au 1/500 000 (FTM année
1992)
- Carte orographique au 1/200 000, équidistance des
courbes de niveau 50 m (FTM) - Carte géologique Périnet-Lakato au
1/200 000 (FTM)
- Carte de la délimitation du PNAM au 1/100 000 (ANGAP)
- Carte de la situation de la forêt classée de
Sahanody au 1/320 000 (ANGAP) - Carte de la délimitation de la
propriété Izouard au 1/100 000 (ANGAP)
- Et des données socio-économiques (ANGAP, Commune
rurale Andasibe, INSTAT,
etc.)
2.2.2. Traitement des données
Numérisation :
La numérisation consiste à enregistrer les
coordonnées relatives des éléments d'une carte. C'est
l'ensemble des processus qui permettent de faire passer les informations
cartographiques d'un support papier à un format numérique (ou
informatique). Le procédé mis en oeuvre est appelé
digitalisation.
Elle se fait soit à l'aide d'un curseur
électromagnétique déplacé à la surface d'une
table (table à digitaliser) sur laquelle la carte à saisir est
posée, soit devant l'écran de l'ordinateur et utiliser la souris
et le clavier. A défaut de matériel adéquat, la
dernière possibilité est retenue pour la saisie de
données. Ceci se fait en trois étapes :
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
> Le scannage des cartes à saisir : On
transfère l'image du support papier dans l'ordinateur,
> La digitalisation : l'image ainsi
obtenue est par la suite ouverte par le logiciel ARCVIEW. Cette image va servir
de fond sur laquelle on trace les contours des limites des unités
cartographiques.
> Le calage : Après le traçage,
on affecte à chaque polygone un compte numérique ou
coordonnée de terrain qui lui correspond.
Discrétisation :
Après la numérisation des diverses couches
cartographiques, nous avons procédé à la
discrétisation de la zone d'étude en plusieurs petites cellules
appelées maillage. Cette opération est nécessaire pour
pouvoir croiser les informations issues des diverses thématiques sur la
carte de délimitation de la zone d'étude. C'est dans ce maillage
que nous allons faire toutes les analyses.
La démarche consiste donc à :
- Créer un maillage qui va inclure la forêt
déclassée de Sahanody,
- Intersecter le maillage avec la carte de délimitation de
la zone d'étude pour obtenir un modèle de départ,
- Intersecter le modèle avec toutes les couches
cartographiques nécessaires à
l'analyse pour avoir un modèle renseigné sur les
thématiques concernées, - Et enfin, procéder aux analyses
spatiales.
2.2.3. Elaboration de la carte des risques
d'érosion
La connaissance et la prise en compte des risques
éventuels d'érosion sont décisives dans
l'élaboration d'un plan d'aménagement. Elle constitue la
contrainte majeure à la valorisation des ressources naturelles vu ses
impacts au niveau du potentiel de production agricole, voire au niveau de la
survie des sols.
Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le processus de
l'érosion hydrique, mais les principaux responsables sont : la pente,
l'intensité de la pluie, la couverture végétale et la
caractéristique physique du sol. L'équation universelle
d'érosion de WISCHMEIER (1978) met en évidence l'importance de
ces quatre facteurs :
A=RxKxLSxCxP
- A: perte en terre pendant un temps donné (T/ha)
- R : indice de pluie caractérisant l'agressivité
de la pluie pendant une période donnée
- K : coefficient d'érodibilité des sols
traduisant leur résistance à l'érosion. Il est fonction
des matières organiques et de la texture des sols, de la
perméabilité et de la structure du profil
- LS : indice de pente qui dépend à la fois de la
longueur et de l'inclinaison de la pente.
- C : indice de couverture végétale confondue avec
son niveau de production et les techniques culturales qui y sont
associées.
- P : indice de traitement anti-érosif
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Dans notre cas vu que :
- d'une part, la pluviométrie (R) et
l'érodibilité des sols (K) sont presque homogènes dans
toute la zone, et ainsi leur prise en compte n'affecte en rien
l'élaboration de la carte illustrant le risque d'érosion,
- et d'autre part, les mesures anti-érosives (P) dans la
zone à aménager sont presque inexistantes ;
On s'est contenté d'utiliser LS et C pour
différencier spatialement les risques d'érosion dans la zone
d'étude.
Cependant, dans toutes les mesures proposées, on
supposera que l'agressivité de la pluie est très forte et que le
sol est très sensible à l'érosion. D'ailleurs, c'est ce
que nous avons déjà mis en évidence dans l'étude
des caractéristiques du milieu.
La figure suivante visualise la démarche suivie pour
l'élaboration de la carte de risque d'érosion.
Figure 3 : Les étapes de
l'élaboration de la carte de risque d'érosion
2.2.3.1. Etablissement de la carte d'action des
couvertures végétales vis à vis de l'érosion
D'après ROOSE (1973), Parmi les facteurs conditionnels
de l'érosion, le couvert végétal est certainement le
facteur le plus important. La perte en terre peut passer de 1 à plus de
1 000 tonnes lorsque toutes choses étant égales par ailleurs, le
couvert végétal d'une parcelle diminue de 100 % à 0 %.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Quelle que soit la pente, les techniques culturales, la
fragilité du sol et l'agressivité climatique, un couvert
végétal complet (peu importe son architecture et sa composition
botanique pourvu qu'il atteigne 80 %) assure une excellente conservation de
l'eau et du sol. Son influence prime celle de tous les autres facteurs.
Ses fonctions principales dans la protection du sol contre
l'action destructive des pluies sont les suivantes :
> Interception des gouttes de pluies et affaiblissement de
leur impact sur le sol, > réduction de la vitesse de ruissellement
par les débris végétaux,
> infiltration par action de feutrage des
éléments racinaires (plus d'infiltration=moins d'eau de
ruissellement).
La démarche
La démarche pour l'élaboration de la carte d'action
des couvertures végétales vis à vis de l'érosion
est montrée par la figure suivante :
Figure 4 : Les étapes
d'élaboration de la carte d'action de la couverture
végétale vis à vis de l'érosion.
SORTIE
ENTREE
|
|
|
Carte d'action de la couverture végétale vis
à vis de l'érosion
|
Carte de couverture végétale
|
|
|
|
Reclassement et codification
|
|
|
|
Bibliographie
Elle comprend deux étapes :
1ère étape : Elle
consiste à un travail bibliographique pour la détermination des
critères sous lesquels le reclassement sera effectué. Le tableau
suivant donne les résultats des investigations faites par GOUJON. P et
al dans la région d'Andasibe concernant l'influence du couvert
végétal sur le ruissellement et les pertes en terre :
Tableau 1 : Influence du couvert
végétal sur le ruissellement et les pertes en terre
Type de végétation
|
Pente (%)
|
Ruissellement
|
Perte en terre
|
|
|
(%)
|
|
-forêt naturelle
|
53
|
4,5
|
Négligeable
|
-Eucalyptus
|
44
|
4,2
|
Négligeable
|
-Brousse secondaire
|
36
|
16,1
|
Négligeable
|
-Cultures sèches
|
42
|
31,4
|
6 tonnes/ha/an
|
Source : GOUJON. P et al., 1968
Ce tableau montre qu'un terrain recouvert d'une
végétation permanente comme la forêt ne présente
aucune trace d'érosion. Il peut y avoir ruissellement mais les pertes en
terre
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
sont négligeables. D'une part, car la terre est
maintenue en place par le système racinaire. D'autre part, car
l'énergie des gouttes de pluies est amortie par la
végétation. De même, la masse organique morte
(litière) couvrant le sol joue aussi un rôle de protection contre
cette énergie.
La forêt naturelle ou artificielle offre la protection la
plus efficace contre l'érosion mais la prairie peut jouer le même
rôle si elle présente un couvert suffisamment dense. Toutefois, la
prairie peut être coupée et utilisée pour diverses
utilisations (par exemple : fabrication des chaumes), son efficacité est
ainsi réduite (RANAIVOARISON (R) ,1999). De toutes ces
considérations, le classement suivant est retenu.
Tableau 2 : Influence de la
couverture végétale vis à vis de l'érosion
Capacité de protection Occupation de sol
code
protectrice Forêts naturelles et Forêts 1
de reboisement
moyennement protectrice Savane arborée, savane 2
arbustive
faiblement protectrice Cultures sèches 3
2ème étape : Classement
dans Arcview. Il consiste à ajouter de nouveaux codes de type
numérique dans le maillage.
2.2.3.2. Etablissement de la carte de pente
La pente intervient essentiellement sur
l'érosivité des eaux de ruissellement. Zingg, en 1940, a
montré que l'érosion et ainsi les pertes en terre croissent de
façon exponentielle avec la pente.
La démarche
La démarche pour l'élaboration de la carte de pente
se fait en deux étapes comme la montre la figure suivante :
Figure 5 : Les étapes
d'élaboration de la carte de pente.
ENTREE SORTIE
|
|
|
Carte de pente
|
Carte orographique
|
|
|
|
Reclassement et codification
|
|
Bibliographie
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Explication
La carte de pente de la région d'étude n'existe
pas encore. Pourtant, elle est utile pour l'élaboration de la carte de
risque d'érosion. Ainsi, il a fallu l'élaborer à partir
des courbes de niveau des cartes orographiques. A cet effet, nous avons
utilisé le logiciel 3D ANALYST et utiliser l'opération MNT
(Modèle Numérique d'Altitude).
1ère étape : Travail
bibliographique pour pouvoir classer les différents degrés
d'inclinaisons des pentes selon leurs interventions dans les processus
d'érosion.
ROOSE (1980) a montré qu'il existe des seuils de pentes
en dessous desquels les processus d'érosion sont faibles et au-dessus
desquels l'érosion s'accélère brusquement. Ce seuil
dépend de la couverture du sol. En général, sur sol nu,
l'érosion reste faible sur des pentes inférieures à 7%,
sur sol moyennement couvert, elle est aussi négligeable aux environs de
20%. Comme il n'y a pratiquement de sols nus dans notre zone, nous avons retenu
les trois classes de pente présentée dans le tableau
ci-après. Ces classes correspondent à celles fréquemment
utilisées par RAMSER et SACCARDY quand ils calculent le
dénivelé H des pentes pour la mise en pratique des techniques
agroforestières en Afrique :
Tableau 3 : Les
valeurs des classes de pente
Classe
|
inclinaison
|
formule
|
Code
|
Pente faible
|
p<12%
|
H3/P=260+/-10
|
1
|
Pente moyenne
|
12%<p<25%
|
H2/P=64
|
2
|
Pente forte
|
p>25%
|
H=0,305(2+P/4)
|
3
|
p : pente (%)
H : dénivelé entre deux structures érosives
P : pente (m/m)
2ème étape : codification
des différentes classes de pente pour avoir des comptes
numériques calculables.
2.2.3.3. Etablissement de la carte de synthèse
sur l'érosion
Le but est de sortir une délimitation des classes de
risques d'érosion avec le croisement des cartes des deux facteurs (pente
et couverture végétale).
Démarche
On sait, grâce à ROOSE (1973) que parmi les
facteurs conditionnels de l'érosion, la nature et l'abondance des
couvertures du sol influent probablement le plus sur l'intensité de
l'érosion. Or du fait des relations d'interdépendance complexes
qui existent entre ces différents facteurs, ne permettant pas ainsi de
mesurer l'influence propre de chacun sur l'intensité de
l'érosion, il est difficile d'affecter de poids différents pour
chaque facteur. De plus, les informations dans ce domaine font
défaut.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Dans ce cas, l'élaboration de la carte de
synthèse d'érosion se fera par les opérations de
superposition non hiérarchisée et de reclassement
L'opération de superposition non hiérarchisée consiste
alors à une simple addition des coefficients.
Les facteurs qui interviennent dans notre étude sont :
la pente et la végétation. Chaque facteur est
caractérisé par des critères répartis en trois
classes (faible, moyen, fort) auxquelles correspondent respectivement des
comptes numériques ou coefficients : 1, 2, 3.
Tableau 4 : Classification des
risques d'érosion selon la somme des coefficients
Classe Critères
Risque d'érosion faible 2< coefficients<3
Risque d'érosion moyen 4
Risque d'érosion fort 5< coefficients<6
2.2.4. Elaboration de la carte de zonage.
Le but de cette étape est d'élaborer une carte
opérationnelle qui différencie spatialement les
différentes mesures appropriées pour atteindre l'objectif d'une
occupation durable du sol. Le zonage consiste en la détermination des
modes de gestions ou des types d'occupation adéquats des sols en se
basant sur des critères techniques valables.
2.2.4.1. Les éléments de bases de la
différentiation spatiale :
Les éléments de base dans le choix des zones
sont entre autres les résultats des diagnostics effectués,
l'interprétation des cartes, et l'analyse spatiale des risques et
pressions exercées ou menaçant les différentes parties de
la zone.
Ainsi, étant donné que la zone d'étude
présente des sols en général fertiles, un climat favorable
à l'agriculture et que la principale contrainte pour la mobilisation des
ressources est l'érosion, la différenciation spatiale se portera
essentiellement sur les critères suivants :
> La toposéquence
> L'état actuel de l'occupation du sol.
2.2.4.2. La détermination des actions
d'aménagement
La définition des actions à mettre en oeuvre dans
chaque sous zone tiendra compte ensuite des principes suivantes :
> Les zones de production sont les zones qui sont susceptibles
de produire de la nourriture sans risque d'endommager l'environnement.
> Les zones de protection sont les zones qui ont
conservé le maximum de potentialités en matière
d'environnement et les zones qui présentent des risques accrus face
à l'érosion.
Ainsi, les arbres encore présents sur ces zones ne
seront pas éliminés mais seront associés à
l'agriculture et assureront à la fois les besoins en nourriture et les
besoins en
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
bois et en énergie de la population. Le but est
d'améliorer les conditions d'exploitation de ces zones.
Dans les zones où les conditions de l'agriculture
deviennent moins favorables, l'intégration de l'arbre dans le
système de production est préconisée ; ces zones
pourraient aussi être destinées comme pâturage pour
l'élevage.
En fait, il est important aux populations concernées de
pratiquer l'agroforesterie même en vue d'améliorer leur rendement
agricole et de se procurer des bois de chauffe à travers les
espèces agroforestières utilisées pour qu'elles ne
dépendent plus des bois en dehors de la zone.
Tableau 5 : Matrice de
décision sur le zonage des actions d'aménagement
Occupation
du sol
Pente
|
Forêt primaire
|
Forêt secondaire
|
Savane
|
Mosaïque de culture
|
Formation marécageuse
|
Faible
|
Protection ZONE 1
|
Agroforesterie ZONE4
|
Agriculture ZONE 7
|
Agriculture ZONE 8
|
Moyenne
|
Reboisement ZONE 3
|
Agroforesterie ZONE 6
|
Forte
|
Reboisement ZONE 2
|
Reboisement ZONE 5
|
2.3. Visualisation et habillage
Il consiste à faire et à organiser dans les cartes
les informations nécessaires telles que le titre, la légende,
l'échelle, les noms des réalisateurs et l'année de
réalisation.
3. Discussion sur la méthodologie
L'objectif de ce sous chapitre est de livrer les points forts et
les points faibles constatés au cours de la réalisation de
l'étude
3.1. Points forts
É Reproductibilité
La méthodologie pourrait être reproduite pour une
étude à une échelle plus réduite (au niveau
fokontany ou hameaux) ou à échelle plus grande (au niveau
régional, provincial ou national). De plus, il est possible et
aisé de recommencer l'étude en changeant les différents
seuils attribués aux thèmes utilisés.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
· Facile à communiquer
Outil d'analyse spatial, une carte est aussi un excellent
support de communication. Les données spatialisées sont
rapidement assimilables puisqu'elles appartiennent à un
référentiel connu par les acteurs du développement: une
carte est bien plus parlante qu'un épais dossier ou un tableau de
chiffres !
Les cartes éditées peuvent donc faciliter la mise
en application des recommandations proposées.
· Combinaison de l'approche « top down
» et de l'approche « bottom up »
L'objectif ou la raison d'être des différentes
analyses et études effectués tout au long de ce travail est
d'élaborer un plan d'aménagement utilisable pour prendre des
décisions quant à la gestion durable des ressources naturelles.
Il faut souligner qu'un projet d'aménagement, pour réussir,
nécessite le concours de divers acteurs. La participation de tout le
monde est un élément déterminant l'orientation des actions
à entreprendre et une condition sine qua none pour assurer la
réussite du projet.
L'approche participative : Puisque c'est la
population locale qui est le premier bénéficiaire, ses
propositions ont été prises en considération dans
l'élaboration du plan d'aménagement. Des recommandations
reflétant les besoins et potentiels locaux sont donc sorties des
diagnostics participatifs menés au niveau village et Commune. Ces
propositions seront ensuite étudiées par les autorités
locales, l'Etat ou les techniciens pour prendre des décisions sur la
définition de la politique de développement ou les
priorités de la région. Cette démarche qui part de la base
aux niveaux supérieurs caractérise l'approche « bottom up
».
Analyse de l'état des lieux : Par ailleurs,
l'Etat, les autorités locales, et les techniciens, d'après leurs
études et connaissances du milieu, ont leurs visions et objectifs pour
le développement de la région. Ces recommandations seront
intégrer dans le plan d'aménagement pour être mises en
oeuvre par les responsables compétentes de la région, ou la
population locale même. C'est l'approche planificateur « top-down
».
Cette méthodologie permet donc de rallier ces deux types
d'approches en matérialisant le flux d'information des différents
niveaux.
· Capacité de gérer et analyser
une multitude d'information
L'un des intérêts de l'utilisation du SIG est de
pouvoir croiser et analyser différentes informations dans un
référentiel géographique commun. Le SIG illustre bien les
relations qui existent entre les différentes actions sectorielles
(gestion foncière, agriculture, santé, artisanat, commerce,
tourisme...). Il aide ainsi à la définition d'une politique
globale de développement territorial, nécessaire à un
développement durable. L'accumulation des données dans un SIG va
permettre aux communes et à tous les acteurs impliqués dans le
développement d'accéder à une mine d'informations et de
données fiables, souvent déjà analysées et
prêtes à l'emploi. Elle va aussi faciliter les échanges et
les évolutions.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
É Faciliter les tâches des services
techniques
La situation actuelle marquée par l'interventionnisme
de l'Etat, le caractère répressif et centralisateur de la
réglementation sur l'ensemble des sols, des espaces et des ressources,
et l'incapacité de l'administration à surveiller, gérer,
régler les conflits, partout et en tout moment a
généré des situations de laisser-aller, de conflit, ou
d'accès libre, et une dégradation rapide des terrains agricoles
et des ressources naturelles. La population rurale s'est
déconnectée progressivement de la prise de décision et de
l'action locale.
En principe, dans le contexte de décentralisation
effective, les Collectivités Territoriales Décentralisés
doivent se doter d'instruments nécessaires à la mise en oeuvre
des politiques d'aménagement et de développement. L'approche
participative doit être privilégiée et les nouveaux outils
fournis par le SIG peuvent y contribuer. En tant qu'outils d'aide à la
décision, il augmenterait la capacité de prise de
décision. Il renforcerait ainsi la capacité régionale en
matière de planification.
Cette décentralisation, à terme, devrait
permettre d'institutionnaliser une gestion locale des ressources, en
particulier naturelles. C'est probablement la solution durable de cette
gestion. Elle suppose cependant des mécanismes de diagnostic et
d'animation qui sont communs à l'approche gestion des terroirs.
É Mise à jour facile des
données
Les espaces ruraux malgaches sont encore en constante
évolution : démographique, foncière (défrichement
de nouvelles parcelles, notamment de tanety, cultures sur tavy), ressources
naturelles (augmentation de la déforestation, ou des reboisements),
agricole (nouvelles techniques culturales et nouveaux types de culture,
augmentation des rendements, pour une diminution des risques), etc. Dans ce
contexte, les études auxquelles on a dépensé tant d'argent
et les résultats qui en découlent risquent de devenir rapidement
obsolète, au bout de quelques années.
La souplesse du SIG permet une mise à jour facile de ces
informations et d'éviter les doubles coûts.
> Dans l'espace : 2 services font la même
dépense sur le même projet.
> Dans le temps : recommencer la même opération
de collecte et d'analyse des informations.
3.2. Points faibles
É Manque de données et défaut
d'actualisation des données
L'insuffisance ou bien le manque de données et
d'informations socio-économiques synthétisées et
actualisées a été un problème fondamental.
La carte d'occupation de sol, issue de la BD500, qui
constitue une carte de base est élaborée par FTM à partir
des photos aériennes datées de 1992. Ce qui fait qu'elle ne
reflète plus la totalité des réalités sur terrain.
Pour ne citer que les limites des forêts, avec l'ampleur du
défrichement qui s'opère dans cette zone, ces limites
présentent probablement une importante diminution.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
On aurait dû utiliser une carte de sol montrant les
unités pédologiques pour avoir plus de précision sur le
degré de fertilité des sols. Cependant, faute de données,
nous n'avons pas pu approfondir ce domaine et s'est résigné
à l'utilisation des cartes géologiques qui peut offrir des
informations mais très globales.
Les données démographiques disponibles sont
issues d'un recensement effectué en 2002. De plus, elles ne permettent
pas d'identifier les personnes habitant réellement ou exerçant
des activités à l'intérieur de la forêt
déclassée de Sahanody. Ainsi, on n'a pas pu apprécier leur
répartition dans l'espace et tenir compte de l'organisation sociale
déjà mise en place dans le plan d'aménagement.
· Non uniformité des
données
Les cartes utilisées sont de sources
différentes. Elles ne sont pas standardisées. A titre d'exemple,
elles sont à des échelles différentes et à des
projections différentes. Ce qui pourrait provoquer des décalages
donc des imprécisions au niveau des résultats.
· Cadre d'étude
étroite
Notre étude concerne le niveau Terroir. Ce qui traduit
qu'elle doit avoir une vision détaillée de la situation des
ressources naturelles et de leur exploitation.
Cependant, les cartes sources disponibles sont de petites
échelles. Ainsi, les résultats obtenus s'avèrent encore
incertaines pour avoir les détails indispensables à la prise de
décision sur les ressources naturelles locales.
· Cadre temporel étroit
En raison du court délai imparti pour
l'exécution de nos tâches, nous n'avons pas pu entreprendre des
études plus approfondies sur les aspects socio-économiques. Par
exemple, la répartition de la population à l'intérieur de
la zone d'étude aurait été nécessaire pour
être intégré dans l'étude des risques
d'érosion ou pour identifier les impacts de l'aménagement sur la
population dans leur milieu respectif. Car effectivement, puisqu'il y a des
différences de disponibilité des ressources d'un endroit à
l'autre, l'aménagement va avoir des impacts différents dans
chaque endroit et des gens seront plus avantageux que d'autres.
Aussi, nous n'avons pas pu faire une vérification sur
terrain de certaines données, notamment cartographiques pour pouvoir les
mettre à jour ou les rectifier.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
|
|
1. Bilan du diagnostic sur les potentialités et
risques du milieu
L'étude descriptive de la zone d'étude nous a
permis de dégager ses caractéristiques physiques, sociales et
économiques. Ces caractéristiques nous ont permis ensuite
d'analyser les potentialités et les risques qui peuvent influer le
projet d'aménagement. Voici donc les résultats de ces analyses
:
1.1. Les potentialités
1.1.1. Les potentialités écologiques
1.1.1.1. Ressources naturelles abondantes
Les ressources naturelles, notamment forestières sont
très importantes. On trouve des forêts primaires vierges et des
forêts secondaires ayant l'allure de forêt naturelle dans la
forêt déclassée de Sahanody. Les conditions climatiques et
pédologiques sont favorables à leur croissance. Les forêts
sont à composantes multiples, les bois d'énergie et de
construction prédominent.
L'existence de ces forêts, à part le rôle
qu'elles jouent dans le maintien de la biodiversité, la
régularisation du microclimat, la protection des sols, etc., pourrait
constituer une source de revenus pour la population locale par le
développement de l'écotourisme, et par conséquent le
développement des emplois tels le guidage touristique, l'artisanat, la
restauration.
L'existence de lambeaux forestiers permet aussi à la
population d'assurer ses besoins en bois et en énergie dans la mesure
où cette exploitation est rationnelle et respecte les lois et
règles en vigueur. La présence des deux Aires
Protégées gérées par l'ANGAP constitue aussi une
source très importante de recettes pour le développement
économique et social au niveau local.
1.1.1.2. Climat favorable pour l'agriculture
En général, le climat de cette région
est un atout non négligeable pour l'économie. Le type de climat
favorise le développement de divers types de végétation.
Il offre de larges possibilités quant aux spéculations à
mettre en place et au calendrier cultural. En effet, avec une
température variant entre 11°c et 27°c, et une
pluviométrie moyenne annuelle de 1760mm, la région peut
accueillir toutes les cultures présentes dans la zone agro
écologique du Moyen Est de Madagascar. Cependant, des études
doivent être effectuées pour que les paysans puissent mener
plusieurs activités culturales continues pendant toute l'année en
pratiquant des nouvelles techniques culturales améliorées et
adaptées à toutes les conditions.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Tableau 6 : Exigences climatiques
des principales cultures de la zone Moyen Est
Cultures Besoin en eau (mm/an)
Température
Riz 1000 à 1200 20°C
Maïs 600 19°C
Manioc 1200 à 1500 25°C
Bananier 1450 à 2150 16°C à
25°C
Canne à sucre 1500 16°C à
25°C
Caféier arabica 1500 à 1800 18°c
à 24°c
Plantes à épices 1800 à 3000 23
à 27°c
Source : MAEP, 1999
1.1.1.3. Existence de plaine aménageable
Malgré la topographie très escarpée du
relief sur quelques parties de la région, on note la présence
d'une grande plaine aménageable pour une mise en valeur par des
activités agricoles dans la partie Ouest (Torotorofotsy). Toute culture
pourrait y être pratiquée notamment la riziculture irriguée
et la culture maraîchère. Les terres ne sont pas encore mises en
valeur mais les habitants commencent les travaux sur cette plaine. Ils ont du
mal à aménager à cause de sa grandeur.
1.1.2. Les potentialités socioculturelles
Considérée sous l'angle de main d'oeuvre
(facteur de production), la population de Sahanody constitue un
élément important en matière de développement
économique. La population active est très importante parce
qu'elle représente 48% de la population et le pourcentage de la
population jeune de moins de 15 ans est de 48,2 %. Cette jeunesse constitue un
sérieux défi de développement.
La population respecte la structure hiérarchique au
niveau des institutions traditionnelles et administratives, ce qui constitue un
élément avantageux dans la mise en place d'une organisation
sociale solide et dans la gestion collective de l'espace (contrôle des
parcours du bétail, de la coupe des ligneux) nécessaire à
la réussite des actions d'aménagement.
La diversité ethnique de la population, par effet de
brassage, peut constituer un facteur contribuant à l'innovation de
certaines pratiques traditionnelles jugées bloquant le
développement de la Zone.
1.1.3. Les potentialités économiques
Plusieurs organisations travaillent dans la région.
Les principales sont l'ANGAP et le SAF/FJKM. Ces organisations appuient les
villageois à la fois techniquement et financièrement. Dans son
action de conservation, l'ANGAP consacre actuellement 50% des droits
d'entrée aux Aires protégées pour l'appui au
développement des populations
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
habitant les zones périphériques des Aires
Protégées. Effectivement, l'action de conservation ne peut
être développée sans la collaboration et la
responsabilisation de ces populations.
Les opérateurs privés de développement
sont de même présentent, avec l'existence de deux grandes
sociétés d'exploitation de graphite à Falierana et â
Andasifahatelo, qui font vivre des centaines de familles, et d'une industrie
hôtelière de trois étoiles « Vakona Forest Lodge
». La présence de ces opérateurs privés de
développement et l'existence de groupement opérationnel de
paysans tel le COGES (Comité de Gestion), le CVD (Comité
Villageois de Développement) et le PLACAZ (Plate forme de concertation
du Corridor Zahamena Ankeniheny) promettent un essor économique pour la
population de la région.
Sa position géographique et les infrastructures
structurelles existantes sont aussi des atouts à exploiter, ne serait ce
que par sa proximité de la commune rurale d'Andasibe et du sou
préfecture de Moramanga. Le passage de la Route Nationale n°2
à quelques kilomètres de la zone pourrait lui permettre une large
ouverture aux échanges avec les autres sur les plans commerciaux,
techniques et culturels. Le développement de ces échanges
pourrait fournir d'autres éléments importants pour le
développement économique.
Tableau 7 : Récapitulatif
des atouts et des orientations correspondantes:
Atouts Orientations
· Existence des forêts >Protection et mise en
valeur des ressources
primaires naturelles par le développement de
l'écotourisme
· Climat chaud et pluvieux >Développement de
plusieurs types de culture et de différents itinéraires
techniques.
É Hydrographie dense >Développement des
cultures irriguées
· Existence de terrain >Mise en valeur par des
techniques
aménageable améliorées
· Population jeune >Possibilité
d'épanouissement culturel et économique (distraction,
sport...)
· Population agriculteur >Intensification des
activités agricoles.
· Région accessible >Elargissement des
échanges économiques avec les autres régions
· Existence des Aires >Création d'emploi par le
tourisme (guidage,
Protégées artisanat, hôtellerie...)
· Insertion des opérateurs >Renforcer la
collaboration entre les paysans
privés de développement et ces
opérateurs
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.2. Les risques
Malgré les nombreux atouts, il existe aussi de nombreuses
contraintes tant dans les domaines social et économique, que dans le
domaine environnemental.
1.2.1. Risques anthropiques
Le développement des populations et de leurs
activités se traduisent souvent par une évolution des modes de
valorisation de l'espace. La croissance démographique s'accompagne
très souvent de mutations importantes de l'utilisation de l'espace
foncier: changements profonds dans les activités agricoles,
dégradation accélérée des ressources naturelles,
qui marquent fortement le territoire.
D'une part, en tant que consommateur, la croissance
démographique conduit à l'augmentation des besoins et se traduit
par une pression accrue sur les ressources naturelles, ce qui à son
tour, conduit à leur surexploitation et à leur
dégradation. D'autre part, en tant qu'acteur, l'homme utilise des
techniques qui sont souvent inadéquates ne permettant pas de renouveler
les ressources.
1.2.1.1. L'accroissement démographique
Par rapport aux taux moyens du pays sur l'accroissement
démographique 2.9%, et la mortalité infantile 8.8% (INSTAT 2004),
la population de la zone d'étude présente un taux d'accroissement
démographique moyen, si on ne tient pas compte du mouvement migratoire,
et connaît un faible taux de mortalité infantile. Les soins et
l'assistance apportés par le personnel médical de
l'établissement Izouard contribue énormément au maintien
de ce faible taux de mortalité infantile.
Cependant, compte tenu du mode d'exploitation du milieu
(système de défriche sur brûlis), le nombre actuel de la
population n'est plus supporté par le milieu. En effet, les
densités de population permises, de l'ordre de quelques dizaines
d'habitants au Km2 sont déjà largement
dépassées. (Mémento de l'agronome)
En outre, l'accroissement démographique n'est pas
proportionnel à l'augmentation de la production vivrière. Le
rapport entre les besoins et la production est en déséquilibre.
La population est amenée à faire pression sur les ressources
naturelles pour survivre. Ce qui provoque la surexploitation et la
dégradation de ces ressources. Ce déséquilibre entre la
population et les ressources est aussi aggravé par d'autres processus
sociaux qui créent ce que l'on peut appeler une spirale de la
dégradation :
> Il y a une différenciation sociale importante
dans la région : Les nouveaux venus sont plus défavorisés
que les anciens. Ces fractions sociales déjà
défavorisées sont marginalisées. Leur accès
à la ressource foncière se dégrade, ce qui se traduit par
leur rejet vers les terres marginales (souvent aussi les plus fragiles).
> Les paysans n'arrivent plus à respecter les normes
requises par le système de culture sur brûlis. Ce système
nécessite la rotation des terrains de culture. Il utilise la forêt
comme moyen de reproduction de la fertilité et demande, dans le
système forestier typique, un temps de jachère d'environ 15 ans
pour assurer cette reproduction. Or, la disponibilité foncière ne
permet pas, surtout pour les nouveaux venus, de faire ainsi. Et la
fertilité des sols diminue très rapidement
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
par la forte exploitation des terrains et la diminution, voire
la suppression du temps de jachère.
> De plus, la faiblesse des ressources financières
disponibles, le non accès au crédit par absence de garantie
réalisable ne permet pas d'investir ni dans l'amélioration du
rendement, ni dans la protection du ressource sol : fertilisation,
aménagement anti-érosif, etc.
Par ailleurs, l'accroissement démographique implique
également l'augmentation des besoins en bois qui constitue presque 100%
de l'offre brute d'énergie de la population. Pourtant la croissance de
ces forêts ne suit pas le taux d'accroissement démographique.
Ainsi, il existe un déséquilibre entre la production et les
besoins en bois entraînant la diminution de la couverture
forestière.
Enfin, le pourcentage de la population moins de 15 ans et des
vieillards qui représentent respectivement 48,2% et 3,8%, donne un taux
de dépendance de 148%. Ce qui signifie que 1 adulte a à son
charge 14,8 personnes. Cet état de fait permet de prévoir un
certain nombre de phénomènes à savoir :
> Une accentuation de la pression foncière
> Une accentuation de la pression sur les ressources
naturelles
> Une aggravation des problèmes sociaux,
économiques et de sécurité > Des difficultés
d'épargne, donc d'investissement de toute sorte
1.2.1.2. La pratique du tavy
La pratique du Tavy constitue aussi elle même un
problème très important. Elle rompt en effet un équilibre
biologique d'une manière qui semble alarmante: la suppression brutale
d'une végétation aussi dense, suivie du feu, met à nu un
sol généralement pauvre et fragile au moment où les pluies
atteignent leur plus forte intensité, d'où les risques
d'érosion et la mise en route des processus de dégradation
physique et chimique du sol. Cependant, cette pratique persiste. Cela est
expliqué par :
des raisons d'ordre social, culturel et
économique :
> le relief qui ne favorise pas le développement des
autres systèmes culturaux sans techniques améliorées,
> l'ignorance des nouvelles techniques appropriées,
> la préférence de produire peu mais
sûrement et dans un délai très court que de produire plus
et à plus longue échéance,
> le non accès à des intrants externes ou
à un système de crédit pour les
investissements nécessaires à une intensification
des techniques culturales, > l'insuffisance ou l'ignorance d'autres
activités alternatives,
> l'économie d'argent car les dépenses
monétaires sont couvertes par la main d'oeuvre familiale,
> il permet l'accès aux terres surtout pour ceux qui
ont de liens parentaux avec les anciens occupants,
> la tradition ancestrale qui considère le tavy comme
une marque d'identité territoriale.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
et des raisons d'ordre technique :
L'artificialisation du milieu est importante puisqu'elle doit
permettre dans une zone forestière la constitution d'un espace favorable
à la croissance et au développement des espèces
cultivées :
> accès à la lumière
> accès aux éléments fertilisants
> suppression de la compétition avec les adventices
Ces conditions sont créées par la défriche
brûlis.
En conclusion, les paysans ont choisi une stratégie
qui répond à leur besoin et qui s'adapte aux contraintes
techniques. Même si cela n'entre pas dans une logique économique,
ça reste la meilleure alternative pour la population locale.
1.2.1.3. Faible niveau intellectuel
Un des indicateurs montrant le niveau de développement
d'un pays est le taux d'alphabétisation. C'est un facteur qui joue un
rôle important dans l'avancement ou le recul du développement
économique. Pour la population de la région, ce taux est
très bas (58% selon C/R Andasibe). Ce qui explique le non respect des
lois et règlements en vigueur, les exploitations illicites et abusives
des ressources naturelles, et la non amélioration des techniques de
production utilisées.
1.2.1.4. Faible intégration des femmes dans le
développement
Socialement, les femmes dans la région de Sahanody
sont mal considérées au niveau de la tradition existante qui
donne toutes les responsabilités et prise de décision aux hommes.
Leur vieillissement est plus rapide faute de planification familiale. Or, Le
rôle des femmes dans le développement est fondamental.
Ceci est particulièrement vrai pour la gestion des
ressources naturelles. En effet :
> d'abord, parce que les femmes constituent plus de la
moitié de la population active
> les femmes sont plus proches que les hommes par rapport aux
besoins de base (alimentation, vêtements, habitat),
> les femmes, travaillant en moyenne deux fois plus de
temps dans l'année que les hommes et représentent donc souvent le
facteur limitant pour une augmentation de production ou un meilleur service
à la famille: une femme passant plusieurs heures par jour à aller
chercher de l'eau, du bois de feu ou du fourrage, n'a plus la
disponibilité du travail des champs, ce qui décroît
d'autant la nourriture disponible pour la famille,
> enfin, les femmes, par leur sensibilité à la
responsabilité vis à vis des générations futures,
peuvent mener des luttes écologiques importantes.
1.2.1.5. Insuffisance des infrastructures
L'insuffisance d'infrastructure routière ne motive pas
les paysans à augmenter leurs productions. Déjà, ils ne
peuvent pas écouler tout ce qu'ils ont produit (cas de la banane). Seule
une faible quantité est écoulée faute de moyen de
transport. Les produits non vendus et non consommés pourrissent sur
place.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Il existe bien une route carrossable dans la limite Est de la
zone, mais seules les véhicules des sociétés
d'exploitation de graphite IZOUARD et ARSENE Louis, les clients de
l'hôtel Vakona Forest Lodge et les visiteurs de l'ANGAP peuvent y
circuler. Les simples usagers sont obligés de marcher 2 heures à
pied jusqu'au marché d'Andasibe.
L'accessibilité de la population locale à cette
route privée pourrait cependant constituer une potentialité
énorme pour leur développement.
1.2.2. Risques écologiques
1.2.2.1. Une forte dégradation des ressources
forestières
La zone périphérique du PNAM, y compris la
forêt déclassée de Sahanody, a une superficie totale de
43.115 hectares.
· En 1957, 54,5% de cette superficie étaient
recouvertes de forêts ombrophiles.
· En 1991, la couverture a diminué jusqu'à
40,5%
· En 1994, il ne reste que 40% de la totalité de la
forêt. (ANGAP/PNAM)
Sous l'effet conjugué de facteurs
socio-économiques, des modes de mise en valeur agricole rudimentaires et
des méthodes d'exploitations forestières anarchiques et abusives,
ces ressources ne cessent de décroître et le
phénomène tend aujourd'hui à s'accélérer. La
destruction des forêts progresse dans un sens dramatique !
> La pression due au facteur démographique a
entraîné une décalage entre, d'une part les besoins
économiques et sociaux, et d'autre part les ressources
forestières susceptibles d'y faire face.
> Les pratiques agricoles extensives comme la culture
itinérante sur brûlis n'est plus adaptées à
l'état du milieu. La superficie des forêts naturelles étant
faible, leur reconstitution n'est plus garantie.
> Les méthodes d'exploitation forestière
n'intègrent pas la notion du long terme. Elles se font de manière
abusive et anarchique. L'écrémage des espèces les plus
demandées, l'absence d'opérations sylvicoles destinées
à récompenser les prélèvements sont d'autant de
facteurs qui contribuent à la dégradation des ressources
forestières.
Faute de moyens, il a été difficile pour les
autorités concernées de contrôler cette action de
déforestation. En effet, aux termes d'un mémoire
présenté au Comité sénatorial permanent des
affaires étrangères par le professeur Bonnie Campbell de la
Faculté de Science politique et de droit Université du
Québec à Montréal (septembre 2005), il est indiqué
qu'à Madagascar, malgré l'adoption d'une loi pour assurer la
protection de l'environnement, le gouvernement de ce pays n'est pas en mesure
de veiller à son application. Selon la Banque Mondiale : «
Après plusieurs années de réductions budgétaires,
les institutions gouvernementales ne disposent pas des ressources humaines et
financières nécessaires à l'application de la loi, en
particulier dans un contexte de décentralisation ». Dans ces
conditions, même si Madagascar a adopté une loi dans le domaine de
la protection de l'environnement, par exemple, l'application de la loi est loin
d'être assurée.
Or, la dégradation des ressources forestières
compromet le développement le l'agriculture. A part son impact sur le
changement climatique, l'effet le plus visible est la diminution de la
fertilité du sol. Du fait de l'importance du lessivage par effet
d'érosion, les sols se désaturent rapidement et présentent
des problèmes de fertilité.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.2.2.2. Les risques d'érosion
1.2.2.2.1. Les risques actuels Carte 6
: Carte de risque d'érosion
La carte d'érosion montre que :
3195 ha, soit 70% de la surface totale de la forêt
déclassée de Sahanody, ne présente qu'un faible risque
à l'érosion. Cela est dû à la présence d'une
couverture abondante du sol qui dans la majorité, est constitué
de forêt primaire et secondaire, et situé sur des pentes faibles
à moyenne.
Or, une fois que ces couvertures disparaissent, le risque
d'érosion va augmenter, surtout pour les sols situés sur les
pentes moyennes qui vont passer du stade de risque d'érosion
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
faible à risque d'érosion élevé. La
nature de la roche mère étant très sensibles à
l'érosion et l'agressivité de la pluie très forte.
Aussi, la faiblesse du risque d'érosion ne veut
forcément dire que ces zones sont tous aptes à l'agriculture et
que leur exploitation est sans risque pour le milieu. Il faut d'abord se
référer sur la morphologie du relief, c'est-à-dire le
facteur pente, les autres facteurs étant en général
favorables à l'agriculture : fertilité du sol, climat, etc.
Sinon, leur utilisation pour l'agriculture doit s'accompagner de mesures de
DRS.
Les surfaces à risque d'érosion moyen
constituent près de 961 ha, soit 25% de l'ensemble de la zone
d'étude. Ces surfaces, situées sur des pentes moyennes,
supportent des couvertures permanentes. Ces couvertures protègent le sol
contre l'agressivité des pluies et le permet de se stabiliser
malgré l'inclinaison de la pente.
Enfin, les surfaces exposées à un risque
d'érosion élevé sont d'environ 229ha (5%). Elles se
situent en générale sur les pentes très fortes.
Cependant, quelques parties situées sur des pentes
moyennes présentent aussi des risques d'érosion
élevés du fait de l'absence des couvertures du sol, ou du fait de
la faiblesse de la couverture par l'agriculture.
Les sols y sont plus exposés à l'action
dévastatrice de la pluie. La mise ou remise en valeur avec l'agriculture
de ces zones à risques élevés d'érosion, mais
située sur des pentes moyennes doit être
précédée d'une importante fumure de fond pour restituer
les pertes de fertilité pendant toutes les périodes où le
sol a été lessivé.
Ce qui représente un énorme investissement,
alors que l'inclinaison de la pente ne permettra d'obtenir des rendements assez
élevés pour récupérer les coûts de
production. Or, vu l'augmentation de la population et la diminution des
terrains disponibles, ces terres seront, tôt ou tard, utilisées.
Comme précédemment, la mise en place de mesures de DRS sera
décisif.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Carte 7 : Carte de l'influence de la
couverture végétale vis-à-vis de l'érosion
1.2.2.2.2. Projection
Pour le moment, la zone d'étude présente un
faible risque par rapport à l'érosion. Cependant, parce que la
nature du sol, la pluviométrie élevée, l'accroissement de
la population et l'accroissement de leurs besoins favorisent tous
l'érosion, le maintien de cet état actuel dépendra
essentiellement de l'évolution de la couverture du sol et du mode
d'exploitation du sol.
Une fois les arbres disparus, toutes les zones situées
sur les pentes moyenne et fortes auront leurs sols détruits, même
s'ils seront occupés par l'agriculture.
En effet, les conséquences qui s'ensuivent seront
nombreuses, tant du point de vue agronomique que du point de vue
écologique.
- Du point de vue agronomique, la disparition de la
forêt et l'érosion qui s'ensuit va provoquer la perte des
substances nutritives stockées dans la couverture forestière
(humus) et les substances minérales dans le sol. Ce qui va à son
tour appauvrir le sol et diminuer les rendements agricoles. (Brand et Pfund,
2000).
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Sous culture, l'érosion hydrique occasionne annuellement
la perte de : > 98.3 Kg/ha d'azote
> 28,5 Kg/ha de phosphore
> 20 Kg/ha de potassium (ROOSE 1991)
Si on suppose que toutes ces zones situées sur des
pentes moyennes et fortes qui représentent près de 1190 ha seront
soumises à ces pertes de fertilité, on aurait une perte de 116
tonnes/an d'azote, 34 tonnes/an de phosphore, et 24 tonnes/an de potassium. Ce
qui présente à peu près un apport de 100 tonnes/an
d'engrais chimique NPK 11 22 16 soit environ 120 millions Ariary. Ainsi, ces
sols seront forcément détruits, les rendements obtenus
diminueront chaque année, parce que le remplacement de ces
éléments perdus est loin d'être à la portée
de la population.
- Du point de vue écologique, la perte en terre due
à l'érosion peut atteindre environ 32 tonnes/ha/an suivant les
conditions du milieu (ROOSE 1991). Les conséquences de cette perte en
terre sont nombreuses, autant pour les zones situées en amont que pour
les zones situées en aval. Pour ces dernières, les plus
importants sont l'ensablement des plaines et des bas-fond et le
dérangement du régime hydrique.
Ce qui montre que ce ne seront pas seulement les terres sur
les pentes qui seront détruites, mais l'ensemble du territoire en
général. Une étude de l'ONE/PAGE sur la commune
d'Ambohitrarivo à Ambatondrazaka note que sur Tanety, les zones
très érodées produisent seulement 1 à 2 tonnes de
riz par hectare contre 2 à 4 tonnes pour les zones non touchées.
Les terrains en aval ensablés enregistrent aussi une perte de
productivité de 5%
En bref, toutes ces contraintes qu'elles soient d'ordre
social, économique ou environnemental engendrent la pauvreté des
gens par la diminution respective des revenus financiers.
Tableau 8 : Récapitulatif
des risques et les orientations possibles
Risques Orientations
· Système de culture extensif >Intensification
des techniques améliorées.
· Difficultés d'adaptation à des nouvelles
méthodes
· Inconscience vis à vis de l'importance de la
biodiversité
· Exploitation inconsidérée des ressources
naturelles
· Manque d'infrastructures sociales, culturelles et
économiques
|
>Adoption progressive de nouvelles méthodes.
>Education environnementale surtout pour les jeunes
>Protection des ressources suivant les lois en vigueur.
>Créations d'infrastructures.
|
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
· Faible intégration de la femme >Promouvoir
les rôles que les femmes
dans le développement jouent et peuvent jouer dans le
développement
É Accroissement de la population >Renforcer
l'utilisation du planning
familial
Les résultats du bilan diagnostic du milieu montrent
que la région a des potentialités exploitables et des contraintes
qui sont en général surmontables pour le développement de
la population. Il suffit de les impulser à partir de quelques
aménagements et des techniques d'exploitation adéquates.
2. Zonage de la zone d'étude
Les prochaines lignes présentent le résultat
final des différents traitements et analyses cartographiques
effectués tout au long de l'étude. Ce résultat est
présenté dans la carte de zonage qui subdivise la zone
d'étude en 8 sous zones. La carte de zonage permet une vue d'ensemble de
la situation et des chantiers à entreprendre pour les
recommandations.
Rappelons que les critères utilisés pour
différencier spatialement la zone d'étude ont été
:
> La toposéquence
> L'état actuel de l'occupation du sol.
Chaque sous zone présente ainsi des
caractéristiques particulières. Certaines sous zones ont quand
même certains points communs qui permettent de les classifier suivant
qu'elles sont aptes ou non à l'agriculture. Les actions à mettre
en oeuvre dans chaque sous zone ont suivi les principes suivantes :
> Les zones de production sont les zones qui sont susceptibles
de produire de la nourriture sans risque d'endommager l'environnement.
> Les zones de protection sont les zones qui ont
conservé le maximum de potentialités en matière
d'environnement et les zones qui présentent des risques accrus face
à l'érosion.
Ainsi, les zones aptes à l'agriculture sont les ZONE 1,
ZONE 3, ZONE 4, ZONE 6, ZONE 7, ZONE 8.
Cependant, compte tenu des principes dictant la
détermination des actions à mettre en place, compte tenu de la
différence d'aptitude de ces sous zones à l'agriculture et compte
tenu de la différence de l'importance des risques et menaces pour chaque
sous zones, les actions recommandées vont être
différentes.
Ainsi, certains de ces sous zones, même s'ils sont aptes
à l'agriculture, seront destinés à être
protégés.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Carte 8 : Carte de zonage
Contribution à la mise en place d'une agriculture
respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Le tableau suivant montre la description de chaque zone : la
superficie, la couverture du sol, les caractéristiques physico-chimiques
du sol, ainsi que les actions recommandées pour leur
aménagement.
Tableau 9 :
Caractéristiques des zones et orientations correspondantes.
Codes Caractéristiques Orientations
Surfaces
ZONE 1
|
n Pente faible à forte
n Existence de Forêt primaire intact
n Biodiversité importante
|
|
776 Ha 152 Ha
568 Ha
1552 Ha
OBJECTIF : PROTECTION ET GESTION DURABLE
DES RESSOURCES
n Faire gérer les forêts primaires restantes par la
population.
n Faire gérer celles de la partie Sud par la
communauté de base (GELOSE).
n Développer l'écotourisme
ZONE Pente forte
2 supérieure à 25%
n Inaptes à l'agriculture
n Occupé par des forêts secondaires et des espaces
vides
n Sensibilité moyenne à l'érosion mais
forte si la forêt disparaît
ZONE Pente moyenne
3 Existence de forêt
secondaire
n Apte à l'agriculture
OBJECTIF : PROTECTION DU SOL CONTRE L'EROSION
n Améliorer le taux de couverture du sol par le
reboisement des parties vides
n Développer l'écotourisme
n Développer l'apiculture
OBJECTIF : PROTECTION DU SOL CONTRE L'EROSION
ET PRODUCTION DE BIENS INDISPENSABLES
n Favoriser l'association agricultureélevage-foresterie
(Agroforesterie)
n Assurer les besoins en bois et les besoins alimentaires de la
population
n Sécuriser le foncier
ZONE
4
|
n Pente faible
n Sol fertile
n Apte à l'agriculture
n Existence de forêt secondaire
|
|
OBJECTIF : MAINTIEN DE LA FERTILITE DU SOL, AUGMENTATION
DU RENDEMENT AGRICOLE ET PROTECTION DE LA FORÊT
n Pratiquer l'agroforesterie
n Développer les cultures vivrières pluviales
n Développer l'apiculture
n Assurer les besoins en bois de la
Contribution à la mise en place d'une agriculture
respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
population
ZONE Pente forte
5 Sol dénudé, pauvre
n Sensibilité forte à l'érosion
26 Ha
194 Ha
1050 Ha
247 Ha
OBJECTIF : RESTAURATION DE LA FERTILITE DU SOL
ET PROTECTION DU MILIEU
n Restaurer la fertilité du sol
n Recouvrir le sol rapidement le sol par des arbres
d'espèce autochtones à croissance rapide
ZONE Pente moyenne
6 Sol pauvre
OBJECTIF : RESTAURATION DE LA FERTILITE DU SOL
ET AUGMENTATION DU RENDEMENT AGRICOLE
n Pratiquer l'agroforesterie
n Pratiquer le Système de culture sous couverture
végétale (semis-direct)
n Intégrer l'élevage pour la production de fumier
et pour le recyclage des biomasses.
n Développer les cultures pérennes utiles (cafier,
arbres fruitiers, etc)
n Assurer les besoins en bois de la population
n Mettre en place des mesures de défense et
restauration du sol
ZONE Pente nul à faible
7 Sol pauvre
OBJECTIF : RESTAURATION DE LA FERTILITE DU SOL
ET AUGMENTATION DU RENDEMENT
n Pratiquer le SRI sur les bas-fonds
n Développer les cultures maraîchères
n Fertiliser le sol des tanety
n Développer les cultures vivrières pluviales
ZONE
8
|
n Formation marécageuse aménageable
n Sol fertile
n Absence d'infrastructure
|
OBJECTIF : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION
n Augmenter les superficies agricultivables
n Assurer le rendement du riz par des techniques
améliorées (SRI, SRA)
n Développer les cultures maraîchères
n Développer les infrastructures (génie rural,
transport, etc)
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
QUATRIEME PARTIE: RECOMMANDATIONS
Cette partie présentera les recommandations quant aux
actions d'aménagement à entreprendre dans les 8 sous zones. Ces
actions d'aménagement peuvent être subdivisés en deux
grandes catégories :
1) Intensification des activités agricoles
2) Conservation des ressources naturelles
Nous proposerons aussi les mesures d'accompagnement
nécessaires pour la réussite de l'aménagement.
1. Proposition d'actions d'aménagement 1.1.
Intensification des activités agricoles 1.1.1.
Fondements
L'amélioration du rendement agricole et ainsi de la
disponibilité alimentaire et financière figurent parmi les
priorités des paysans. L'insuffisance alimentaire constitue leur
problème majeur. En effet, la production n'arrive pas à
répondre aux besoins annuels de la population. Avec une superficie
moyenne de 1.7ha par ménage constitué de 6 individus, et avec un
rendement entre 300 et 800 Kg de paddy/ha/an, la population ne mange que 64 Kg
de riz/individu/an alors que le niveau minimal, pour avoir une valeur
énergétique suffisante, est de 125 kg de riz/individu/an. (FAO,
1963)
Plusieurs raisons expliquent ces conditions actuelles, entre
autres :
> la mauvaise gestion des ressources par l'utilisation de
techniques de production rudimentaires qui dégradent
l'écosystème,
> l'accroissement de la population,
> l'insécurité foncière,
> le non accès à des sources de financement
extérieur.
Or, avec le taux d'accroissement actuel de la population,
celle-ci va doubler dans les vingt à trente ans à venir! Ainsi,
la région devra augmenter rapidement sa production pour rattraper la
progression géométrique de la population et pour
s'intégrer dans l'économie de marché.
1.1.2. Les activités recommandées
1.1.2.1. Amélioration des techniques de
production
Vu que les exigences pour une pratique normale des cultures
itinérantes sur brûlis ne sont plus satisfaits (abondance des
forêts et de terrain disponible, faible densité de la population),
la population doit s'orienter vers la pratique de techniques culturales plus
sédentaires et donc améliorées. Cette adaptation pour les
techniques améliorées est nécessaire à la fois pour
avoir une meilleure production et pour assurer une gestion durable des
ressources.
Les techniques agricoles utilisées doivent
ménager les capacités de production du sol
et considérer la notion de profit sous l'angle d'un profit à
long terme. La notion de
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
rentabilité moyenne, calculée sur plusieurs
années doit remplacer celle du profit immédiat.
L'usage de fertilisant, l'usage de semence de qualité
ou améliorée, l'usage de matériel agricole adéquat
et l'adoption de technique adaptée sont entre autres les conditions qui
concourent à la rentabilité de la production agricole.
Certes, il est difficile à la fois de faire
naître un changement profond de comportement, de modifier les habitudes
paysannes, et rassembler les moyens de démontrer sur le terrain que les
techniques proposées peuvent améliorer la productivité des
terres, augmenter les revenus des paysans, et réduire les risques de
dégradation des paysages, mais nous pensons que c'est l'une des voies
pour sortir la population de son état actuel.
Les résultats des recherches du projet BEMA et du
FOFIFA dans la région de Beforona (1994) ont montré qu'une
impulsion prometteuse pour un changement des pratiques culturales peut partir
des facteurs suivants :
> Des unités de production concentrées qui
comprennent des cultures de rente, de riz irrigué et intègrent
l'élevage.
> D'une amélioration de la commercialisation
> D'un appui aux règlements socio-organisationnels
(convention collectives, accés aux terres, etc.).
En appuyant ces trois facteurs en même temps, un abandon
progressif du tavy semble réalisable. Il faut seulement de la
persévérance car il faut du temps pour convaincre, du temps pour
mettre au point les techniques, et du temps pour former les paysans aux
nouvelles techniques, et d'autant plus que ces efforts ne sont pas dans
l'horizon à court terme pour un pays pauvre comme Madagascar.
1.1.2.2. Les actions recommandées sur les
plaines et les bas-fonds
1.1.2.2.1. Adoption du Système de riziculture
intensif ou SRI sur les bas-fonds
La zone comprend aussi des bas-fonds sur lesquels la population
pratique déjà la riziculture irriguée, quoique les
techniques utilisées soient encore archaïques.
Nous proposons une mise en valeur de ces bas fonds par la
pratique du SRI. En général, ils répondent aux
critères exigés pour la mise en place du SRI tels :
> Pente douce pour assurer l'écoulement de l'eau. Le
SRI est une technique culturale qui nécessite la maîtrise d'eau
(irrigation et drainage)
> Vallées étroites : Ce critère est
aussi lié au problème de la maîtrise d'eau. En effet,
même si les infrastructures hydrauliques manques, l'irrigation et le
drainage des vallées étroites sont moins faciles.
> Température de l'eau moyenne qui favorise la
croissance du riz
1.1.2.2.2. Développement des cultures
maraîchères
Les cultures maraîchères peuvent se
développer partout où l'approvisionnement en eau ne pose pas de
problème. Cependant, ces cultures sont presque inexistantes à
Sahanody. La proposition est de sensibiliser, inciter et former les paysans sur
la pratique de ce type de culture. Son initiation vise à la fois
à l'augmentation des revenus des paysans et à
l'amélioration de l'alimentation de la population. En effet, la
consommation des plantes maraîchères représente un facteur
de bon équilibre alimentaire grâce à leurs valeurs
nutritionnelles.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.1.2.2.3. Extension des surfaces agricultivables par
l'aménagement du marais de Torotorofotsy
Du fait de sa richesse en biodiversité, le marais de
Torotorofotsy fait actuellement l'objet d'un programme de conservation et fait
partie intégrante du plan d'aménagement RAMSAR. La conservation
de ce marais est une affaire d'intérêt National et Régional
et le plan d'aménagement est maintenant en phase de
développement.
D'un autre côté, les populations locales
préfèrent convertir ce marais en rizière. En effet, ces
populations manquent actuellement de terrain pour vivre car les zones vraiment
cultivables dans la forêt délassée de Sahanody, voire dans
l'ensemble de la zone périphérique du PNAM, ne sont pas
suffisantes pour assurer leurs besoins.
D'ailleurs, elles ont déjà commencé à
l'aménager, mais faute de moyen et de connaissance suffisante, elle
n'arrive à en aménager qu'une faible partie.
Ainsi, pour opérer avec une vision à long terme,
le plan d'aménagement du marais de Torotorofotsy doit tenir compte de
ces contraintes. De plus, un plan d'aménagement qui ne tienne pas
suffisamment compte des réalités régionales et locales, ne
reflète pas la volonté de la communauté, et ne
responsabilise pas les autorités et les communautés
concernées n'est qu'une illusion. Il est difficile, voire impossible de
pouvoir protéger ce marais ou les forêts des parcs nationaux
environnantes si les besoins de la population locale ne sont pas encore
satisfaits.
La carte d'occupation du sol montre qu'une partie de cette
plaine se trouve à proximité immédiate de la zone
d'étude. Cette partie s'étend sur une superficie d'environ 247
ha. Nous préconisons son aménagement pour la pratique de divers
types de cultures irriguées, plus productifs que les cultures sur
tanety.
Une fois aménagée, on peut pratiquer sur cette
plaine la riziculture avec repiquage en ligne, ou si les réseaux
d'irrigation et de drainage le permettent, on peut y pratiquer le
Système de Riziculture Intensif ou SRI.
Clichés 2 : Site RAMSAR, Marais de
Torotorofotsy
Source : Projet Ambatovy, Dynatec Madagascar SA
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.1.2.2.4. Effets et impact attendus
Seulement avec la mise en valeur d'une partie du marais de
Torotorofotsy, les besoins en riz de la population seront déjà
satisfaits. Avec une superficie cultivée en riz de 247 ha et un
rendement moyen de 2 tonnes à l'hectare (moyenne dans la région
de Moramanga selon MAEP/DPEE 1999), la production sera de 494 Tonnes de paddy.
Ce qui va permettre la satisfaction des besoins de la population jusqu'à
ce que le nombre de celle-ci double de son niveau actuel. (Durabilité
économique). Et en attendant, la zone pourra même approvisionner
les régions environnantes
Les besoins futurs en riz sont estimés par les
éléments suivants :
· Le taux d'accroissement démographique
· Le niveau minimum de consommation de riz
Si on suppose que :
· Le taux d'accroissement démographique reste 3%
par an. Il évolue en fonction de l'évolution des taux de
natalité et de mortalité. De ce fait, une nette
amélioration des infrastructures sanitaires pourrait entraîner son
augmentation dans les années à venir. Toutefois, celle-ci
pourrait aussi contribuer à sa stabilisation si on suppose que
l'utilisation du planning familial est renforcée.
· Le niveau minimum de consommation en riz blanc est de
125Kg/hab/an (FAO 1963). Au dessous de ce niveau, les besoins calorifiques d'un
individu sont insatisfaits. Toutefois, ces besoins en calorie peuvent
être compensés par d'autres aliments, mais comme le riz est
l'alimentation de base, on suppose que c'est le riz qui est prioritaire. Les
excédents calorifiques obtenus des autres produits peuvent être
destinés pour la vente.
Le tableau suivant montre l'évolution probable du nombre
de la population et des besoins en riz.
Tableau 10 : Evolution du nombre
de la population et des besoins en riz
Année
|
Nombre de la population
|
Besoins en riz blanc (T)
|
Besoins en paddy (T)
|
2005
|
1592
|
199
|
284
|
2010
|
1845
|
231
|
330
|
2020
|
2480
|
310
|
442
|
2030
|
3333
|
416
|
592
|
Remarque :
- L'estimation du nombre de la population indiquée dans
le tableau ci-dessus est une extrapolation du nombre de la population de
Sahanody pendant l'année 2002 (1457 individus) calculée avec le
taux d'accroissement 3%/an.
- Les besoins en paddy ont été estimés en
supposant que le rendement à l'usinage des paddy est de 70%.
Cette situation peut aussi entraîner la diminution de la
mise en valeur des terres pentues. Les gens étant
préoccupés par le travail des rizières. Les sols de
l'amont seront protégés de l'érosion et ceux de l'aval
seront épargnés de l'ensablement. Ce qui est surtout
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
bénéfique pour le développement de la
forêt et la conservation du reste du marais de Torotorofotsy.
Les cultures maraîchères sont très
porteuses pour la région du fait de la proximité d'un
marché potentiel de légume : La ville de Tamatave. L'introduction
de ces pratiques améliorera la vie de la population car elles
constituent une source d'argent non négligeable. La plupart de ces
cultures procurent une marge bénéficiaire plus grande que celle
des cultures vivrières. (Enquête du Projet PMCA dans la
région d'Ambatondrazaka, 2005)
Soulignons cependant que ces potentialités
économiques dépendent étroitement des durabilités
écologiques, et surtout du contenu du plan d'aménagement du
marais de Torotorofotsy. Ces perspectives restent fragiles dans la mesure
où la protection des ressources naturelles (forêt, eau, sol) n'est
pas assurée.
1.1.2.3. Les actions recommandées sur les Tanety
1.1.2.3.1. Restauration de la fertilité des sols
Certaines zones pentues ont été exposées
à l'action de l'érosion car, soit, elles ont été
abandonnées par la population après quelques années de
culture parce que jugées épuisées (ZONE 5), soit elles
font actuellement l'objet d'une exploitation inadaptée (ZONE 6 et ZONE
7). Les sols y sont le plus souvent déjà pauvres et mal
structurés, il faut prévoir la restauration rapide de leur
fertilité. De ce fait, avant de mettre en place une valorisation plus
adéquate du sol sur ces zones et pour valoriser au plus tôt le
travail investi, il faut d'abord restaurer la fertilité de ces sols.
Pour ce faire, on propose l'application des règles suivantes :
> corriger le pH par un amendement calcaire,
> revitaliser le sol par un apport de fumier ou compost (3
à 10 t/ha/2 ans);
> corriger les carences principales du sol ou tout au moins,
nourrir les cultures. > contrôler le ruissellement et l'érosion
par la mise en place de lutte anti-érosive;
> stabiliser la macroporosité par l'enfouissement de
matière organique (ou de
chaux) et par une culture à forte production racinaire;
1.1.2.3.2. Pratique de l'agroforesterie
Un système d'utilisation de la terre intégrant
l'ensemble des trois composantes ; culture, élevage et sylviculture,
peut être adopté sur les tanety. Ces trois composantes ont des
interactions entre elles et permettent de distinguer quatre systèmes
:
> l'agrosylvopastoralisme > le sylvopastoralisme
> l'agrosylviculture
> l'agropastoralisme
Les trois premiers systèmes font référence
à l'agroforesterie, la technique que nous proposons d'installer sur les
zones ZONE 4 et ZONE 6 de notre zonage.
LUNDGEN, en 1987, a défini l'agroforesterie comme «
un ensemble de techniques et systèmes d'utilisation des terres dans
lesquelles des ligneux pérennes sont cultivées sur des
parcelles également exploitées pour des productions agricoles ou
animales, qu'il
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
s'agisse d'une association spatiale ou temporelle. Il doit
exister des interactions significatives, d'ordre écologique et
économique entre les ligneux et les non ligneux ».
L'agroforesterie est sollicitée pour la mise en valeur
agricole des terres en pentes ou des terres supportant une masse
forestière à protéger mais qu'on veut cultiver.
Cette technique est très intéressante car elle
permet :
> la protection, la régénération, et la
fertilisation du sol, > la production de bois,
> la production d'aliment,
> la production de fourrages,
> ou la production de fruits.
De plus, les interactions positives entre les arbres, les
cultures et l'élevage peuvent y améliorer les résultats
:
> Le bétail profite autant des résidus de
culture que du parcours, en particulier dans les zones forestières.
> Par ailleurs, les arbres profiteraient bien d'une
association avec les cultures: ils se développent mieux sur les sols
profonds cultivés et sarclés que sur les sols
épuisés trop dégradés pour rentabiliser une
culture.
> Les cultures ont besoin du fumier et en particulier de
l'azote, du phosphore et autres nutriments prélevés sur un large
territoire et rejetés par les animaux en stabulation (ou en parc de
nuit).
> Les arbres peuvent favoriser les cultures, apporter de la
litière, recycler les nutriments perdus en profondeur, réduire la
vitesse du vent et les risques d'érosion éolienne.
Mais pour pouvoir appliquer cette technique et en tirer le
maximum de profit, il faut maîtriser la divagation du bétail et
mettre au point un système d'élevage plus intensif (stabulation
à mi-temps avec parcours réduit au chemin de l'abreuvoir,
à l'entretien des pistes et des forêts, au piquet sur les
cultures). L'apport de litière sous les animaux, l'appoint en fourrage
(résidus de culture) et en compléments minéraux exige
certes, plus de travail, mais rentabilise mieux l'élevage (moins de
perte, meilleure santé, viande de meilleure qualité), valorise la
biomasse dispersée et améliore la production de fumier.
1.1.2.3.3. Pratique du semis direct sur couverture
végétale ou SCV.
Cette technique mise au point par le CIRAD constitue aussi une
alternative pour la mise en valeur des tanety. Elle peut être
utilisée sur des terres de pente faible à moyenne, donc sur les
ZONE 6 et ZONE 7. La technique consiste à couvrir en permanence le sol
par une couverture végétale. Le semis doit se faire à
travers cette couverture, sans travail préalable (à l'exception
de sillons étroits ou de petits trous effectués lors du
semis).
La couverture végétale peut prendre plusieurs
formes, morte ou vive :
- La couverture vive est constituée de plantes
vivantes. Une espèce est plantée afin de couvrir
entièrement le sol. Quand des espèces le permettent, on installe
une plante qui peut être utilisée (aliment, fourrage, engrais
vert, etc.). Les plantes de couvertures doivent être rabattues avant
semis, mécaniquement ou chimiquement.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
- Lorsqu'on parle de couverture morte, il s'agit d'un mulch
constitué soit de résidus de culture, soit de biomasse
importée5. Aucune action spécifique n'est
nécessaire entre le paillage et le semis.
Les avantages qu'on peut tirer du SCV sont les suivants (SEGUY,
1998): > Au niveau du sol :
- Suppression du ruissellement.
- Réduction de l'évaporation de l'eau du sol.
- Captation d'eau la nuit par condensation.
- Minéralisation des couvertures assurant une fonction
alimentaire soutenue tout au long du cycle de la culture.
- Amélioration importante et entretenue des conditions de
porosité (effet racinaire + faune).
- Sol protégé contre l'érosion.
- Activité micro biologique du sol accrue.
- La fertilité s'améliore progressivement à
moindre coût.
- Une mise en place des cultures dés les premières
pluies permet une meilleure valorisation du potentiel pédoclimatique.
> Au niveau des cultures :
- Les rendements sont meilleurs de part une meilleure nutrition
hydrique et minérale. - Les adventices sont contrôlés.
- La réduction du nombre de travaux agricoles permet une
installation précoce et donc un meilleur calage du cycle de la plante
avec les conditions climatiques
- Les itinéraires techniques sont simplifiés et le
calendrier plus flexible.
> Au niveau économique :
- Augmentation ou stabilisation de la production. - Diminution
des coûts.
- Diminution des temps de travaux.
- Augmentation de la productivité du travail.
> Au niveau de la protection de l'environnement :
- Suppression de l'érosion et protection de l'aval.
- Diminution de la pollution des nappes et cours d'eau. -
Séquestration du carbone.
- Réduction de la déforestation.
1.1.2.3.4. Mise en place des mesures de DRS
A cause des contraintes économiques qu'ils
entraînent, les aménagements seront seulement mis en oeuvre
lorsque les moyens biologiques s'avèrent insuffisants pour le
contrôle des phénomènes de dégradation. Ils peuvent
être installés sur les zones ZONE 4, ZONE 6 et ZONE 7.
5 L'expression "biomasse importée" s'oppose
à "biomasse produite dans la parcelle". Il s'agit en fait de biomasse
ramassée sur des terres en prairies, friche, jachères ou parcours
et disposée sur une autre parcelle.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Ces procédés ont pour objectif :
> de diminuer le ruissellement et par cela l'érosion en
facilitant l'infiltration,
> de diminuer la longueur des pentes et atténuer la
vitesse du ruissellement dont dépend la force destructrice,
> d'assurer l'élimination des eaux
excédentaires vers des exutoires spécialisés.
Ces moyens de lutte, nécessitent, en
général, une grande quantité de travail. Par contre, ils
n'augmentent pas les rendements d'une façon significative pour justifier
l'investissement en travaux qu'ils demandent. En plus les travaux de la lutte
contre l'érosion risquent de coïncider dans la plupart du temps aux
travaux de préparation du sols, les plus urgents pour les paysans (cas
d'installation des plantes pérennes en régions sèches
où il faut attendre les premières pluies, or ces périodes
sont surtout attendues pour les semailles).
Ainsi, des études préalables sont
nécessaires avant leur mise en place pour étudier
l'efficacité, la faisabilité, le coût comparatif des
différentes méthodes de lutte antiérosive, et pour
modéliser les aménagements adéquats et les plus
économiques pour chaque exploitation.
En effet, l'action de l'érosion peut être
différent suivant les systèmes de production et la forme et
l'orientation des parcelles. (ARABI M., 1991).
1.1.2.3.5. Effets et impacts attendus
L'agroforesterie (par exemple 200 arbres/ha associées
avec une culture quelconque et des haies vives), permet, à part les
productions obtenus des cultures associées, de contrôler
l'érosion, de produire du fourrage ou paillage (4 à 10 t/ha/an)
et de récupérer les nutriments en profondeur (N 20 à 100;
P 10 à 20; K 2 à 40, Ca + Mg 20 à 40, etc...) pour des
temps de travaux raisonnables (10 à 30 jours par an). Cette biomasse
peut être valorisée par l'élevage car le fumier est l'une
des clés pour fertiliser les sols ferrallitiques. (Rutunga, 1991)
1.2. Conservation des ressources naturelles 1.2.1.
Fondements
Certaines zones ont eu la chance de pouvoir conserver leurs
états naturels tant sur le plan biologique que sur le plan physique.
Leur conservation est nécessaire car l'enjeu est à la fois
écologique et économique.
Enjeu écologique car la protection de ces ressources
contribuent à équilibrer l'écosystème de la
région. Et enjeu économique car leur valorisation engendre des
valeurs ajoutées grâce au développement de
l'écotourisme, l'extraction de substance chimique à usage
médical ou autre, et car elles constituent un pool
génétique de variétés et d'espèces sauvages
que les chercheurs puisent pour améliorer les espèces
cultivées.
De plus, étant donné l'endémicité
de la faune et flore de Madagascar, il est nécessaire de protéger
ces zones contre la déforestation car les forêts qui s'y trouvent
font partie des 15% restantes des forêts présentant des
écosystèmes encore intacts sur les 8 millions d'hectares de
forêt à Madagascar. (Conservation International, 2005)
Par ailleurs, certaines zones se trouvent dans des conditions
extrêmement difficiles pour être exploitées
convenablement et sans risque pour le milieu. En général, ces
zones se
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
situent sur des pentes très fortes ou font face à
l'action dévastatrice de l'érosion à cause de
l'inadaptation de leur mode actuel d'utilisation.
En tout, ces zones constituent environ 34% de la superficie
totale de la forêt déclassée de Sahanody, soit 1552 ha.
1.2.2. Les activités recommandées
1.2.2.1. Valorisation et protection des forêts
primaires
La gestion des forêts primaires restantes de Sahanody
sera attribuée aux collectivités locales par les processus de
transfert de gestions régies par la loi N° 96.025 du 10 septembre 1996
relative à la GELOSE (GEstion LOcale SEcurisée). L'objectif est
de protéger et de maintenir à long terme la diversité
biologique et les autres valeurs naturelles de ces forêts. Ainsi, cette
gestion doit s'accorder avec la gestion d'une aire protégée de la
catégorie : << réserve de ressources naturelles ».
L'utilisation des ressources de ces forêts suivra un
Plan d'Aménagement et de Gestion Simplifié (PAGS) et sera
gérée par un << dina6 » établit et
déposé à la commune par la communauté de base.
Normalement, toutes activités touristiques sont autorisées dans
une réserve de ressources naturelles et la communauté pourra s'y
approvisionner en plantes médicinales et en ressources non ligneuses.
Les besoins en bois de chauffe, en charbons de bois, et en bois d'oeuvre devant
être recherchées dans les forêts secondaires et les zones de
reboisement.
L'on se rappelle que lors de la conférence
internationale de Durban sur les parcs nationaux en 2003, l'Etat malgache, par
la voix de son président, s'est solennellement engagé vis
à vis de l'ensemble du monde, à tripler la superficie des
surfaces protégées à Madagascar (de 1 800 000 Ha à
6 000 000 Ha à la fin du PE III). La valorisation de ces forêts
primaires de Sahanody en tant que réserve de ressources naturelles
pourra contribuer à la réalisation de cet engagement.
1.2.2.2. Reboisement des zones à risque
d'érosion
Le reboisement ici a deux objectifs distincts selon les zones
à reboiser :
a) Sur les zones ZONE 2 et ZONE 5, le reboisement a pour but
de protéger le sol contre l'érosion. En effet, ces zones
présentent des fortes pentes mais n'ont aucune protection contre
l'érosion. Comme on sait que les facteurs les plus importants sur
lesquels on peut intervenir pour limiter l'érosion du sol et le
ruissellement sont avant tout le développement du couvert
végétal et l'inclinaison de la pente, nous pensons que le
reboisement est le type d'intervention approprié à ces zones.
b) Sur la ZONE 3, le reboisement est initié pour
compléter les besoins en bois de la population. Nous pensons qu'avec les
arbres associées sur le système agroforesterie, la population
aura de quoi pour satisfaire ses besoins en bois.
Dans tout les cas, il est recommandé de cultiver des
arbres d'espèces autochtones, compatibles avec l'écologie du
milieu, et à croissance et reproduction rapide pour couvrir
rapidement le sol et permettre une rotation rapide de l'exploitation. Le
problème
6 Contrat social entre les membres de la communauté.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
que pose le reboisement étant la contrainte temps
imposée par le long terme du cycle biologique de l'arbre. On n'atteint
l'équilibre consommation/production qu'après une dizaine
d'année et il se pourrait qu'une partie des forêts soit disparue
avant que le reboisement commence à donner de la production.
1.2.2.3. Effets ou impacts attendus
Comme la gestion et la valorisation des forêts primaires
vont relever de la communauté de base, leur impact sur le
développement économique de la population sera plus
conséquent. En effet, jusqu'à maintenant, l'exploitation
forestière dans la région est opérée soit au niveau
de l'économie domestique, soit au niveau du secteur informel et ne
profite qu'à une minorité de la population.
Les revenus issus de cette valorisation peuvent être
utilisés pour le développement de la communauté locale,
soit par l'amélioration ou la création de bien commun
(infrastructures, adduction d'eau potable, etc.), soit par
l'amélioration des rendements agricoles (Formation sur des techniques de
production améliorées, acquisition de matériel de
production, etc).
Les zones à risque d'érosion vont diminuer car
les sols seront protégés par les couvertures
végétales. Ceci explique que d'autres impacts comme la diminution
des pertes en terre, la réduction de l'ensablement sont également
attendus.
Enfin, avec les reboisements qu'elle effectue, la population
peut assurer ses besoins en bois et n'aura plus besoin d'aller chercher dans
les forêts destinées à être protégées.
Et avec le principe 3P du protocole de kyoto (Principe Pollueur- Payeur), la
nation pourra augmenter ses fonds de la séquestration de Carbone.
Remarque : Nous n'avons pas pu apprécier la
durabilité écologique de ces impacts en raison de l'insuffisance
des bases. C'est le cas, par exemple, de la périodicité de
prélèvement du bois de service en forêt naturelle (les
accroissements sont mal ou pas connus, la demande peut se modifier avec le
temps).
2. Les mesures d'accompagnement aux actions
d'aménagement
Toutes les mesures recommandées plus haut n'auront que
des impacts partiels sans une importante volonté politique de mettre en
oeuvre les conditions cadres favorables à la mise en oeuvre de toutes
ces mesures. Ces conditions cadres doivent concerner notamment: (1) la
sécurisation foncière, (2) le développement des
infrastructures de base, (3) une politique forestière appropriée
et effectivement mise en vigueur visant à déléguer et
à appuyer la mise en oeuvre de gestion de proximité des
ressources par les communautés de base, (4) la facilitation de
l'accès de la population au crédit et (5) la promotion de
l'éducation environnementale à la population.
2.1. La sécurisation foncière
La sécurité foncière est reconnue depuis
longtemps comme condition cadre pour un développement durable et une
gestion rationnelle des ressources naturelles. Condition cadre qui, dans notre
cas, doit être réalisée à l'avance ou du moins en
parallèle avec la mise en oeuvre du plan d'aménagement. Cette
dernière ne pouvant être commencée sans que les
problèmes fonciers qui existent actuellement soient
réglés.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
En effet, l'objet de la sécurisation est de garantir le
prélèvement ou l'exploitation d'une ressource, l'accès ou
la gestion d'un espace à une personne ou à un groupe social.
Cette garantie de maîtrise spatio-temporelle ne peut être
assurée que par le droit qui responsabilise vis à vis des
ressources, stabilise les rapports sociaux et éventuellement conforte et
motive les investissements. Et l'intérêt de coupler les
interventions dans l'aménagement d'un espace avec des opérations
de sécurisation foncière se justifient comme suit :
> Réponse à un besoin de la population
rurale.
> Création des conditions cadre favorables pour une
intensification de l'agriculture et une gestion durable du terroir.
> Mesure d'atténuation des litiges fonciers.
> Restriction des possibilités d'acquisition des
terrains pour les non-résidents. > Accès facilité aux
titres fonciers définitifs.
> Procédure de sécurisation foncière
simple, transparente et public et peu coûteuse.
L'Etat, à travers le Programme National Foncier (PNF),
a déjà pris l'initiative de faciliter les démarches pour
la procédure aboutissant à l'immatriculation individuelle des
terres, par la décentralisation de la gestion foncière et la mise
en place des GFC ou « guichet foncier communal ».
Or, ceux-ci tardent à couvrir le pays tout entier et les
effets néfastes que cela provoque s'empirent de jour en jour.
Nous pensons que des zones à situation
problématiques comme la région d'Andasibe devront être
priorisées dans la mise en place de ces GFC.
2.2. Développement des infrastructures de
base
La mise en oeuvre des actions de développement
agricole, pour être effective et durable, doit tenir compte des besoins
en développement des infrastructures tant de génie rural que de
transport. Cela est justifié dans notre cas sur l'enclavement de la
partie Ouest de Sahanody qui, si on peut le dire, en quelque sorte le
pôle de développement en matière d'agriculture de la
région, grâce à la présence du marais de
Torotorofotsy. Le potentiel y est énorme mais ne profitera pas à
la population tant que la région reste enclavée. L'accès
au village et notamment par la route, détermine les stratégies
globales du village pour la commercialisation (orientation des productions).
C'est le rôle des autorités locales de
négocier avec les institutions compétentes en la matière
(MAEP, FER, FID, etc.) pour désenclaver ces zones et leur permettre de
se développer. D'ailleurs, ces mesures d'accompagnement s'inscrivent
déjà dans la politique nationale de développement agricole
et la zone répond bien aux critères demandés pour leur
mise en oeuvre (MAEP) :
> Absence d'autres moyens d'accès alternatif (routes et
mode de transport). > Dans une région, considérée comme
pôle de développement.
> Raccordement à un réseau circulable.
> Importance de la population dans la zone d'influence de la
piste. > Lien avec les objectifs du secteur développement rural.
> Lien avec les autres axes principaux du ministère
(agriculture, élevage, ...) > Respect de l'environnement.
> Cohérence entre le coût de l'investissement et
les bénéfices attendus.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Et pour une intégration effective des femmes dans les
actions de développement, il faut alléger leurs tâches
ménagères par la mise en place des infrastructures tels que
l'adduction d'eau potable et l'électrification.
2.3. Décentralisation de la gestion
forestière
Leur proximité et leur connaissance profonde du milieu
font que la population, les communautés autochtones et les autres
collectivités locales ont un rôle vital à jouer dans la
gestion de l'environnement et le développement. La gestion durable des
ressources forestières ne peut être envisagée sans une
prise de responsabilité de leur part.
L'Etat devra reconnaître leur identité, leur
culture et leurs intérêts, leur accorder tout l'appui
nécessaire et leur permettre de participer efficacement à la
réalisation d'un développement durable. La réussite du
développement et de l'aménagement par simple juxtaposition
d'opérations de gestion des terroirs est illusoire. Il faut dans tous
les cas une cohérence d'ensemble et une coopération avec les
communautés locales.
Bref, la décentralisation administrative est en
pratique une condition nécessaire de la gestion durable des ressources
naturelles. Mais pour qu'elle se repose sur une vision à long terme,
l'Etat doit la doter des moyens réglementaires, humains, techniques et
financiers assurant sa pérennité.
2.4. Facilitation par l'Etat de l'accès au
crédit
Les institutions financières démontrent souvent
moins d'intérêt face au secteur agricole. En effet, ces
institutions financières se heurtent à de nombreux contraintes
liées aux contextes actuels du monde rural (insécurisation
foncière, économie de subsistance, absence d'organisation de la
commercialisation, etc.) et aux contraintes même de l'activité
agricole (caractère aléatoire de la rentabilité, la forte
volatilité des prix, aléas climatiques).
Or, pour s'intensifier, se moderniser, et financer les
innovations techniques et organisationnelles, les paysans ont besoin d'argent
et donc d'octroyé du crédit. L'intervention de l'état
s'avère ainsi indispensable Des mécanismes étatiques pour
le partage des risques tel les fonds de garantie, les assurances
récoltes, des programmes de contrôle des prix par le rachat des
stocks, etc. doivent être initiés.
2.5. Promotion de l'éducation
environnementale
Pour participer convenablement à la protection de
l'environnement, la population devrait être informée de
l'importance et des rôles que joue l'environnement dans le
développement, et il est impératif qu'elle soit convaincue de
l'importance de cette protection.
Pour ce faire, il faut mettre en oeuvre des programmes
d'éducation, de formation et de vulgarisation à tous les niveaux
de l'aménagement et de la protection des ressources en soulignant
l'interdépendance entre la protection de l'environnement et le
développement de la production vivrière, et diffuser aussi
largement que possible des renseignements et des connaissances concernant les
conséquences de la dégradation de l'environnement et les
méthodes permettant de l'enrayer. Il s'agit donc d'inculquer la culture
de l'environnement à la population.
Contribution à la mise en place d'une agriculture
respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Le tableau suivant montre une classification des recommandations
et des mesures d'accompagnements proposés selon leur possibilité
de réalisation dans le temps :
Tableau 11 : Classification des
recommandations et des mesures d'accompagnement selon leur possibilité
de réalisation dans le temps
Possibilité de réalisation
|
Court Terme (1 à 2 ans)
|
Moyen Terme (3 à 5
ans)
|
Long Terme (>5 ans)
|
(Amélioration des techniques de production
> Adoption du Système de riziculture intensif ou SRI
|
|
X
|
|
> Pratique de l'agroforesterie
|
|
X
|
|
> Pratique du semis direct sur couverture
végétale ou
|
|
X
|
|
SCV
|
|
|
|
> Développement des cultures
maraîchères
|
|
X
|
|
> Mise en place des mesures de DRS
|
|
X
|
|
ORestauration de la fertilité des sols
|
|
X
|
|
()Extension des surfaces agricultivables par l'aménagement
du marais de Torotorofotsy
|
|
X
|
|
OReboisement des zones à risque d'érosion
|
X
|
|
|
()Valorisation et protection des forêts primaires
(transfert de gestion)
|
X
|
|
|
()Promotion de l'éducation environnementale
|
X
|
|
|
()Facilitation par l'Etat de l'accès au crédit
|
X
|
|
|
()Application effective de la politique forestière
|
X
|
|
|
ODéveloppement des infrastructures de base :
|
|
|
|
> Route
|
|
X
|
X
|
> Génie rural
|
X
|
X
|
|
> Adduction d'eau potable
|
|
X
|
|
> Electrification
|
|
X
|
|
> Ecole
|
X
|
X
|
|
> Hôpital
|
|
X
|
|
0Sécurisation foncière
|
|
X
|
X
|
Certaines actions sont déjà en cours de
réalisation, ou font l'objet d'un projet de développement. Nous
estimons que ces actions sont réalisables dans le court ou moyen terme.
C'est le cas par exemple de la construction d'école et la construction
d'hôpital qui figurent parmis les priorités de l'ANGAP dans son
projet de faire du Village de Mahatsara un village pilote en matière de
développement.
Il y a aussi des actions apparemment faciles à mettre
en oeuvre, mais dont la réalisation dépend étroitement de
l'évolution de certains facteurs ou de la réalisation des autres
actions. C'est le cas par exemple de l'adoption de nouvelles techniques
culturales dont la réalisation dépend essentiellement du
changement d'esprit et d'habitude de la population. L'évolution de ce
changement étant difficile à prévoir et l'adoption du
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
changement, elle-même, incertaine. Nous estimons ainsi que
la réalisation de ces actions ne peut se faire que dans les moyens ou
longs termes.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
CONCLUSION
L'étude a montré que la région de
Sahanody possède des atouts importants à exploiter. La
capacité de production est largement supérieure à la
production réelle. Cependant, faute d'une mauvaise gestion de l'espace
et d'un manque de techniques culturales appropriées, la population reste
pauvre et les ressources sont menacées d'épuisement.
Cette pauvreté de la population s'illustre
principalement par l'insuffisance alimentaire. Il y a un décalage
important entre les besoins de la population et la production. La production ne
satisfait que la moitié des besoins. Des efforts importants sont alors
à produire pour augmenter les rendements.
Après une analyse des atouts et contraintes du milieu,
nous avons pu élaborer un plan d'aménagement qui aidera les
concernés à résoudre ces problèmes.
Le plan d'aménagement comprend un zonage de la
région selon les différents types d'actions nécessaires
à mettre en oeuvre. Deux orientations y ont été
recommandées :
1) L'intensification des activités agricoles
2) La protection et la gestion rationnelle des ressources
naturelles
L'intensification des activités agricoles se rapporte
à la fois sur l'intensification des techniques culturales et
l'aménagement des surfaces cultivables. Celle-ci permettra à la
population d'augmenter sa production, de satisfaire ses besoins alimentaires,
et même d'avoir des excédents à vendre sur le
marché.
Et pour l'effectivité de cette intensification
agricole, la population doit ménager les ressources naturelles. En
effet, la protection et la gestion rationnelle de ces ressources aura pour
impact le maintien d'un environnement propice à l'agriculture : climat,
sol, eau. Elle permettra aussi le développement des activités se
rapportant à la foresterie tels que l'écotourisme, l'industrie du
bois,
etc. et l'émergence des acteurs
économiques s'y afférents.
La réalisation de toutes ces recommandations
nécessite des travaux de longue haleine. Elle nécessite le
concours de nombreux entités : L'Etat, les opérateurs
privés et notamment la population locale qui est la première
bénéficiaire.
Par ailleurs, il est nécessaire que les conditions cadres
ci-après accompagnent ces travaux d'aménagement :
> la sécurisation foncière,
> le développement des infrastructures de base,
> la mise en oeuvre effective de la Politique
Forestière qui vise à déléguer et à appuyer
la mise en oeuvre de gestion de proximité des ressources par les
communautés de base,
> la facilitation de l'accès de la population au
crédit,
> et la promotion de l'éducation environnementale.
Ce travail n'est qu'à titre de contribution et, pour
diverses causes liées notamment au manque de données ou au
contrainte temporel, certain points utiles, n'ont pu être approfondies ou
n'ont pu être intégrés dans l'étude. Ainsi, les
intéressés qui auront à poursuivre cette étude
devront se focaliser sur ces lacunes et les améliorer pour qu'un plan
d'aménagement vraiment réalisable soit développé et
mis en oeuvre pour le développement durable de la population de la
forêt déclassée de Sahanody.
Contribution à la mise en place d'une agriculture
respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forest
déclassée de sahanody.
BIBLIOGRAPHIE
AGRIPROMO N°59, 1987 : Agriculture et environnement:
à la recherche de l'equilibre perdu. 20 P
ANDRIANIRINA (A.D), 1998 : Etudes dynamiques des terroirs et
perspectives de lancement des cultures de rentes (Geranium) associees à
des cultures vivrières (Haricot). Memoire de fin d'etude ESSA
Agriculture.
ANDRIARIMANANA (R.Z), 1997 : Effets de l'approche integree sur
la conservation de l'ecosystème naturel : cas d'Andasibe Mantadia.
Memoire de fin d'etude. ESSA Agriculture.
ANGAP, ONE, PNUD, 1997 : Monographie nationale sur la
biodiversite. 324 P
ARABI M. 1991 : Influence de quatre systèmes de
production sur le ruissellement et l'erosion en milieu montagnard
mediterraneen. Thèse doctorat geographie, Grenoble. 276 p.
CIRAD, GRET, MAE, 2002 : Le Memento de l'agronome, cederom
principal et la bibliothèque virtuelle.
CTA, 1991 : Intensification agricole et environnement en milieu
tropicale : journee d'etude Bruxelles 5-6 juin 1990. 203 P
CTFT, 1989 : Memento du forestier. 1266 P
DOMMERGUESY, 1952 : Influence du defrichement de forest suivi
d'incendie sur l'activite biologique du sol. MISM serie D, Tome IV, fascicule
2, Paris, 458 pages.
Direction des Domaines et des Services Fonciers, 2005 : Lettre
de Politique Foncière. 6 P
ESSA Forest, 1997-Akon'ny Ala n°22 : Amenagement des
terroirs et gestion communautaire. 73 P
FAO, 1979 : Conservation des sols : amenagement des bassins
versants. Rome. 356 P
FOFIFA/Projet BEMA : Reconcilier la culture sur brûlis
avec la conservation. 12 P
FTM/CEFA, 2005: Arcview et Map info. Support de formation en
SIG utilisateurs
GENY (P), WAECHTER (P), YAJCHINOVKY (A), 1992: Environnement et
developpement rural: Guide de la gestion des ressources naturelles, Editions
Frison Roche, ACCT MCD, 418 P
JAMES (R), 1990 : Les experimentations agroforestières
sur le terrain. Agroforesterie Aujourd'hui. Vol II n°1 et n°2.
KAMARA (C.S), RAO (M.R), 1990 : La recherche sur les
jachères ameliorees. Agroforesterie Aujourd'hui. Vol II n°4
KARKHOF (P), 1991 : Agroforesterie en Afrique. Paris (FR)
Harmattan. 224 P
LAVIGNE (P): Foncier rurale, ressources renouvelables et
developpement en Afrique
LE CLECH (B): References : environnement et agriculture
LEMALADE (J.L), 1996 : Dynamiques et strategies des acteurs
pour l'utilisation du terroir et de ses ressources : Le fonctionnement des
systèmes agraires du Firaisampokontany de Didy, Fivondronana
d'Ambatondrazaka. Memoire de fin d'etude ESSA Forest.
LENOBLE (A), 1940 : Etudes sur la geologie de Madagascar.80
P
Contribution à la mise en place d'une agriculture
respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forest
déclassée de sahanody.
LEONARD (O), DIZIER (J.L), 1984-Teledetection : Techniques et
applications cartographiques. Direction des Ressources Naturelles et
Teledetection. Paris. 275 P
MAEP/UPDR, 2003 : Monographie de la region d'Ambatondrazaka,
115 P
MARCELINO (A), 1990 : La recherche agroforestière en
milieu paysan. Agroforesterie Aujourd'hui. Vol II n°3
MORARDET (S), 1994 : Pratiques et strategies foncières
des agriculteurs : un outil d'analyse pour l'amenagement des zones fragiles.
292 P
PEGORIE (J), 1990 : La recherche agroforestière en
milieu reel. Agroforesterie Aujourd'hui. Vol II n°4
PEYRON (J), 2000 : Amenagement forestier : hier, aujourd'hui,
demain. 360 P
Presidence de la Republique de Madagascar, 2005 : Madagascar
naturellement : Une vision pour Madagascar et ses regions.20 P
Projet PMCA, 2005 : Fiche technique et compte d'exploitation de
quelques speculations culturales presentes dans la region d'Ambatondrazaka
RABEZANDRINA (R), 2000 : Manuel de pedologie malagasy, cours
à l'essa Universite d'antananarivo, Madagascar
RAKOTOARIMANANA (H), 1999: Propositions de plan d'amenagement
dans la forest classee de Sahanody, Faculte des lettres et sciences humaines.
Departement de Geographie.
RAKOTOARIMANANA (M), 2003 : Contribution du zonage forestier au
developpement communal de Morarano gare dans la region de Moramanga. Memoire de
fin d'etude ESSA Forest.
RAKOTONARIVO (S), 2000 : La culture sur brûlis sur le
versant Est de Madagascar : proposition d'amelioration de la rotation culturale
et de la jachère. Memoire DEA. ESSA Forest. 119 feuilles.
RANAIVOARISON (R), 1999 : Conception et elaboration des outils
de gestion durable des Ressources Naturelles dans le departement d'Ambatolampy
par l'utilisation du Système d'Information Geographique, DEA ESSA
Forest, 92 P.
RANDRIAMANANTENASOA (H)/ANGAP, 2001 : Plan de gestion du Parc
National d'Andasibe Mantadia. 207 P.
RASAMISON (F), 1993 : Contribution de la population dans la
protection des aires protegees d'Andasibe. Memoire de fin d'etude ESSA
Forest.
RATOVOSON (C), 1986 : Pour ou contre le tavy: Le cas de la
côte orientale malgache, CITE.
RAZAFINDRAKOTO (M.A), 2000 : Cours de geologie. ESSA,
Universite d'Antananarivo, Madagascar
RAZAFINDRAKOTO M, 2002 : Cours de Defenses et Restauration des
Sols. ESSA, Universite d'Antananarivo, Madagascar.
Republique Democratique de Madagascar, 2003 : Document de
Strategie de Reduction de la Pauvrete, 131 P
ROOSE (E). 1973 : Dix-sept annees de mesure experimentale de
l'erosion et du ruissellement sur un sol ferrallitique sableux de basse
Côte d'Ivoire. ORSTOM Abidjan, 125P
ROOSE (E), 1980 : Dynamique actuelle des sols ferrallitiques et
ferrugineux tropicaux d'Afrique occidentale. Etude experimentale des transferts
hydrologiques et biologiques de matières sous vegetations naturelles ou
cultivees. In: Travaux et Documents de l'ORSTOM, Paris, n° 130,
569P
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
· ROOSE (E), NDAYIZIGIYE (F), SEKAYANGE (L) et NSENGIMANA
(J), 1992 : La GCES: une nouvelle stratégie pour l'intensification de la
production et la restauration de l'environnement rural au Rwanda. Bulletin
Réseau Erosion n° 12: Pages 140 à 160
· RIQUIER (J), 1953 : Etude d'un sol de tavy et d'un sol de
forêt primaire à Périnet. Mémoire de l'institut
scientifique de Madagascar, série D, tome 5. Pages 79 à 83
· RUMLEY (P.A), 1984 : Aménagement du terroir et
utilisation du sol. 176 P
· SEGUY (L)., BOUZINAC (S), 1996: L'agriculture
brésilienne des fronts pionners, Agriculture et développement
n°12
· TASSIN (J), 1995 : La protection des bassins versants
à Madagascar. CIRAD Antananarivo. 22 P
· WISCHEMEIER (W.H), SMITH (D.D), 1978: Predicting rain
fall erosion losses.
A guide to conservation planning. ESDA handbook n°537, 58
P.
· ZEBROWSKI (C), 1967 : Moramanga : note explicative de la
carte pédologique au 1/50 000. ORSTOM Antananarivo.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
ANNEXES
Annexe 1: Définition des concepts
Aménagement du territoire (AT)
Aménagement: agencement, arrangement, disposition,
distribution, organisation; organisation globale de l'espace, destinée
à satisfaire les besoins des populations intéressées en
mettant en place les équipements nécessaires et en valorisant les
ressources naturelles (aménagement du territoire, aménagement
régional, rural, urbain). (Le petit Robert)
L'AT est l'ensemble des actions visant à orienter le
développement spatial des activités sociales et
économiques ainsi que l'environnement naturel, construit et social sur
un territoire déterminé. Le terme générique
d'aménagement englobe tous les plans d'aménagement des
collectivités publiques à tous les niveaux de l'État, dans
les domaines sectoriels (transports, environnement, économie,
société, etc.).
Elle doit coordonner les différentes fonctions du sol.
L'AT doit s'inscrire dans les perspectives du développement durable (DD,
durabilité, principe de prévention voire de précaution).
Elle doit coordonner les affectations, arbitrer les conflits d'utilisation,
etc. (ASPAN)
Développement durable
La définition du développement durable selon le
rapport Bruntland (1987) est « un développement qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs ».
Le concept de durabilité a plusieurs dimensions et l'on
peut distinguer les aspects environnementaux, économiques, sociaux et
institutionnels des systèmes durables :
· La durabilité environnementale concerne la
productivité des ressources naturelles vitales, conservée ou si
possible améliorée pour les générations futures.
· La durabilité économique concerne le
maintien ou l'amélioration d'un niveau de vie, lié à des
niveaux de revenus. Le maintien d'un certain niveau de dépense requiert
un maintien à terme du revenu supportant cette dépense. La
durabilité économique est obtenue lorsqu'un niveau minimum de
bien-être économique peut être maintenu à terme.
· La durabilité sociale porte sur l'exclusion
sociale (minimisée) et l'équité sociale
(maximisée). Une initiative est socialement durable si elle repose sur
un ensemble donné de relations et d'institutions sociales pouvant
être entretenues ou adaptées à terme.
· La durabilité institutionnelle est atteinte
lorsque les structures et les processus en vigueur ont la capacité de
continuer à jouer leur rôle à long terme. Elle est obtenue
lorsque les institutions, les structures et les processus ont la
capacité de continuer à exercer leurs fonctions sur le long
terme.
Conway (1987) définit la durabilité comme la
capacité d'un agro-écosystème à maintenir sa
productivité lorsqu'il est soumis à des évènements
perturbateurs majeurs, de toute nature. Il introduit ainsi la notion de
résilience.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
· Externalités
Il y a externalité économique lorsque l'action
d'un agent a un effet direct sur l'action d'un autre agent, sans que cet effet
fasse l'objet d'une transaction sur un marché. L'externalité peut
être négative ou positive selon que l'utilité est amoindrie
ou accrue pour l'agent.
(De Vidaillet B., D Estaintot V. & Abecassis Ph. La
décision. Une approche pluridisciplinaire des processus de choix.
Collection « méthodes et recherches ». Editions de Boeck &
Larcier. Belgique, Bruxelles, 2005. Première édition, 398 p)
· Intensification
Transformation du fonctionnement du système de production
qui à un facteur de production donné, terre, capital, travail,
intrants, fait correspondre :
> soit un accroissement d'un ou plusieurs facteurs de
production
> soit un accroissement de la production
(De : Bonneviale JR, Marschall E. Approche globale de
l'exploitation agricole. INRAP, Dijon, 1989. 329 p.)
· Méthodes participatives
Ce sont les méthodes qui sont utilisées pour
encourager la participation des gens aux processus d'identification et
d'analyse des opportunités et problèmes liés aux moyens
d'existence, à l'établissement des priorités et la
planification, à la mise en oeuvre des solutions et au suivi et
l'évaluation des changements et des impacts. Dans tous les cas, les
méthodes peuvent être utilisées pour enquêter sur un
vaste éventail de facteurs:
> · Le revenu et distribution des richesses dans une
communauté ou un quartier ;
> · Le contexte historique, social et environnemental
des moyens d'existence ;
> · Les tendances, forces de changement, influence
des politiques ;
> · Les avantages et inconvénients des
diverses stratégies de moyens d'existence, les raisons derrière
le choix des gens, les actions qu'ils espèrent de la part des
autorités locales... (DFID, 2001).
· Plan d'aménagement et plan de
gestion
Le plan d'aménagement est un document décrivant
les conditions cadres et fixant des options stratégiques, à
validité relativement longue. Et le plan de gestion comme un document
proposant les modalités de gestion d'une ressource à court/moyen
terme. (Jean-Pierre Sorg, 1999 : Aspects de la foresterie à Madagascar
(recherche, formation et gestion): capitalisation des acquis et poursuite des
activités, 68P.
· Risque et incertitude
Traditionnellement le risque se distingue de l'incertitude
par la possibilité qu'il offre d'associer une distribution de
probabilités aux états de la nature, contrairement à
l'incertitude. En d'autres termes, le risque est mesurable, l'incertitude
non.
(De Vidaillet B., D Estaintot V. & Abecassis Ph. La
décision. Une approche pluridisciplinaire des processus de choix..
Collection « méthodes et recherches ». Editions de Boeck &
Larcier. Belgique, Bruxelles, 2005. Première édition, 398 p)
· Systèmes agraires
Un système agraire est une association des productions
et des techniques mises en oeuvre par une société rurale pour
exploiter son espace, gérer ses ressources et satisfaire ses besoins
(PH. Jouve, 1992).. On peut le considérer comme une construction
historique et sociale en fonction d'impératifs techniques liés
à la production. Le niveau
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
est ici celui de la région. L'extension territoriale d'un
système agraire peut aller du village à la région, au
bassin versant.
Le système agraire est plus complètement
défini par Mazoyer et Roudart (1997) comme un « outil intellectuel
qui permet d'appréhender la complexité des situations agricoles
à l'échelle régionale des sociétés rurales
et de rendre compte des transformations historiques et de la
différenciation géographique de l'agriculture >>
Les exploitations agricoles (systèmes de production ou
d'exploitation) sont souvent regroupées en village. Le village est
considéré comme un agro-système villageois, une
entité territoriale et humaine ayant sa propre identité et sa
propre cohérence (Jouve, 1992).
Système d'Information (SI)
Le système d'information s'entend comme « un
processus qui collecte des données structurées
conformément aux besoins d'une organisation, qui stocke, traite et
distribue les informations nécessaires au fonctionnement de cette
organisation, notamment aux activités de management et de
contrôle, et qui joue de ce fait un rôle de support aux processus
de décision >> (Andreu et Valor, 1992).
Système d'information géographique
(SIG)
Système informatique permettant, à partir de
diverses sources, de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et
de combiner, d'élaborer et de présenter des informations
localisées géographiquement, contribuant notamment à la
gestion de l'espace. (Société française de
photogrammétrie et télédétection, 1989)
Annexe 2: Les données climatiques de la station
d'Analamazaotra- année 1998.
MOIS jul aou sep oct nov Dec jan Fev mar avr mai
jun
précipitations
(mm) 51,9 71 88,7 7,8 13,4 341,4 296,7 391 450 75,5 22,5
86,4
températures (°C) 16,2 15,5 17,5 20 20,4 24 21,7
24 20,7 20,5 19,4 17,2
Source : Service de la météorologie
Ampandrianomby
Annexe 3 : Liste des
espèces végétales dominantes dans les forêts
primaires de Sahanody
Noms vernaculaires Noms scientifiques
Tavolo Cryptocarya acuminata
Varongy mavo Ocotea similis
Varongy mainty Ocotea leavis
Kijy Garcinia verrucosa
Hafotra Dombeya lucida
Arina Bridelia tulasnaena
Toalanana Rothmannia andranota
Hazondomohina Lautembergia coriacea
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Voara Ficus sorocoides
Antafanala Terminalia tetrandra
Tavaratra Potameia sp
Vintanona Callophyllum sp
Nonoka Ficus pyrifolia
Ambora Tambourissa tricophylla
Voapaka Uapaca thouarsii
Rotra Eugenia grossepunctata
Oditrovy Thecacoris sp
Merana Brachylaena merana
Vakoana Pandanus vandanii
Nanto Labramia sp
Vantsilana Schefflera vantsilana
Kijy bonaka Symphonia fasciculata
Source : Inventaire floristique ANGAP/PNAM
Annexe 4 : Liste des espèces
végétales dominantes dans les formations secondaires
Noms vernaculaires Noms scientifiques
Harongana Fanjavala Tavolo Hazondomohina Pitsikahitra Fotona
Vongo Varongy
Rotra
Arina
Lalona Dipaty Marefolena Ravinala Vakoana
Haroungana madascariensis Blotia madagascariensis Cryptocarya
sp
Lautembergia coriacea Canthium sp
Leptolaena sp
Mammea bongo
Ocotea cymosa
Eugenia emirnensis Bridelia tulasnaena Weinmannia rutembergii
Pachytrope dimepate
Melanophylla madagascariensis Ravenala madagascariensis
Pandanus vandanii
Source : Inventaire floristique ANGAP/PNAM
Annexe 5 : Liste des espèces
végétales dominantes dans les savomody
Noms vernaculaires Noms scientifiques
Harongana Haroungana madascariensis
Dingadingana Psiadia altissima
Hafotra Dombeya lucida
Harongampanihy Psorospermum androsa
Hazombary Homalium sp
Bakobako Solanum auriculatum
Radoka Maesa lanceolata
Dipaty Pachytrope dimepate
Lalona Weinmannia rutembergii
Andrarezina Trema orientalis
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Source : Inventaire floristique ANGAP/PNAM
Annexe 6 : Les Fokontany qui partagent la forêt
déclassée de Sahanody
FOKONTANY Groupe villages Villages
rattachés
FALIERANA Falierana Cité ouvrière
Mahatsara Ambohimarina
Ambodigavoala Mahatsara
ANDASIFAHATELO Andasifahatelo Cité ouvrière
Ambodirina
MENALAMBA Menalamba Sahaparasy
Sahorana
Ambohitrapanga Maromahatsinjo Morarano
Source: ANGAP
Annexe 7 : Evolution du nombre de touriste dans le
PNAM
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Annexe 8 : calendrier cultural dans la région
d'Alaotra Mangoro (MAEP)
RESUME
Les gens qui se trouvent dans les zones
périphériques des aires protégées font face le plus
souvent à une situation problématique dans laquelle se
confrontent les actions de développement socio-économique,
notamment l'agriculture, et les actions de protection des ressources
naturelles. Auxquelles il n'y a pas lieu d'en choisir une car les deux ne
peuvent aller séparément.
Cette étude a été ainsi initiée
pour trouver les moyens de réconcilier ces deux exigences à
priori contradictoires et ainsi de mettre en place une agriculture respectueuse
de l'environnement. Elle part du cas de la forêt déclassée
de Sahanody, mais pourra être reproduite dans d'autres zones.
La démarche adoptée combine l'approche
participative et l'approche spatiale. Toutes les deux permettent
d'appréhender les potentialités et contraintes du milieu, et de
trouver les points à améliorer, les voies à éviter
et enfin les opportunités à explorer. Des recommandations sont
alors proposées.
Par l'utilisation du SIG, on a pu différencier
spatialement et subdiviser en sous zones la zone d'étude suivant la
vocation réelle du sol et du milieu en générale. Dans les
zones où se trouvent combinés les conditions d'une meilleure
production agricole, l'agriculture sera développée. Et dans les
zones à risques, la protection des ressources sera priorisée.
En outre, cette étude met en évidence
l'interdépendance entre le développement de l'agriculture et la
protection de l'environnement. Elle montre que l'un des moyens pour arriver
à un développement durable est d'établir des
systèmes de production stables à travers une meilleure
utilisation de l'espace et l'utilisation de techniques agricoles
appropriées, respectueuses de l'environnement.
Mots dles : Forêt
déclassée de Sahanody, Agriculture et Environnement,
Développement durable, Aménagement, Système d'information
géographique.
|