Paragraphe 2 : Les métadonnées
Il s'agit des informations données sur le contenu : nom de
l'auteur, titre de l'ouvrage, nom de l'éditeur...La question des
métadonnées est essentielle, car elles permettent au consommateur
de se repérer facilement, si elles sont correctement renseignées.
En outre, plus les contenus numériques seront nombreux et plus
l'existence d'un ou plusieurs sites permettant de rechercher le titre
correspondant aux besoins des lecteurs sera indispensable. Avec un libre
accès aux métadonnées, il sera possible de
développer des outils permettant d'orienter le lecteur dans cette jungle
que constitue le web. Comme le souligne Françoise Benhamou :
«Aujourd'hui les métadonnées prennent une dimension
communautaire (dans un réseau social, l'usager pourrait par exemple
rendre visible et partager sa bibliothèque numérique) et
dynamique (mises à jour automatiques).»
Sous-section 3 : Les enjeux économiques
Paragraphe 1. Risque d'accroissement de la
concentration
La mise en place d'une chaîne permettant de produire
à la fois du livre numérique et du livre papier a un coût.
Celui-ci s'accroît encore s'il s'agit de livres enrichis. Si les
éditeurs ne parviennent pas à financer ces dépenses, il
faut s'attendre dans les années à venir à un renforcement
du phénomène de concentration. Les pures players qui actuellement
expérimentent seront rachetés par les plus gros, ainsi que les
éditeurs de petite taille, voire de taille moyenne, qui ne pourront pas
acquitter le ticket d'entrée en raison des coûts
d'investissement.
Le livre est une industrie de prototypes à fort
degré de risque. Les dépenses de création, de production
et de réalisation sont engagées, alors même que
l'éditeur n'est pas à même d'évaluer le
succès de l'oeuvre sur le marché48. Les petits et
moyens éditeurs peuvent assumer des coûts qui sont relativement
modestes quand il s'agit de livre papier, mais qui deviennent très
importants pour les livres applications. Les économistes ne sont pas
parvenus pour le moment à expliquer la dynamique du succès, en
dépit des tentatives d'intégrer des théories
mathématiques, comme celle du chaos par exemple. Pour faire face
à ce risque, il faut donc multiplier la production, pour élever
les chances statistiques de publier un blockbuster qui financera les
échecs et permettra de dégager une marge acceptable. S'il est
possible pour une petite maison de publier sur ses deniers propres un ou deux
livres enrichis ; elle sera contrainte de se rapprocher d'une structure plus
importante pour éditer un catalogue plus ambitieux. Les pures players ne
s'y sont pas trompés, puisqu'ils se voient contraints de lever des fonds
pour financer leur production éditoriale.
48 Révolution numérique et industries
culturelles, Philippe Chantepie et Alain Le Diberder, La Découverte,
Collection repères, septembre 2010
|