Conclusion de la première partie
Parvenus au terme de la première partie de notre
étude dans laquelle nous avons présenté les effets sur la
structure du commerce extérieur du Tchad qui est dominé par
l'évolution du secteur agro-pastoral (1970-2003) et le pétrole
depuis l'année 2003. La balance commerciale est vulnérable aux
effets de la structure économique du pays dont la confirmation de
l'hypothèse (H1). La diversification économique est la solution
à la fois aux problèmes de l'importation et aux défis
à long terme que présente l'épuisement progressif des
ressources actuelles de pétrole.
Nous nous proposons dans la deuxième partie de
présenter les impacts et les perspectives de la coopération
commerciale Sino-tchadienne sur le développement économique.
IMACTS ET PERSPECTIVES DE LA COOPERATION
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DU TCHAD
42
La précédente partie nous a permis de passer en
revue le mode d'insertion traditionnelle du Tchad dans le commerce
internationale et ses limites.
Afin de lever les équivoques sur les différentes
hypothèses formulées, les développements qui vont suivre
seront principalement axés sur la présentation de l'ensemble de
coopération commerciale Sino-tchadienne. Enfin, s'en suivra la
présentation des impacts de la coopération Sino-tchadienne sur le
développement économiques.
En clair, la présente et dernière partie est
constituée de deux grands ensembles. Le premier sera axé sur les
opportunités offertes par la coopération commerciale
Sino-tchadienne (chapitre III). Le second sera consacré à
l'impact de la coopération chinoise sur le développement
économique du Tchad et ses perspectives (chapitre IV).
CHAPITRE III :
OPPORTUNITES OFFERTES PAR LA COOPERATION COMMERCIALE
ENTRE LA CHINE ET LE TCHAD
44
Pour soutenir la croissance quasi- exponentielle de son
économie qui est boulimique en matières premières, la
Chine a besoin de l'Afrique. C'est dans la même logique que le Tchad est
devenu un pays stratégique pour la Chine.
Dans ce chapitre, il est nécessaire et même
profitable de présenter les gains potentiels pour le Tchad dans sa
coopération avec la Chine d'une part et d'autre part les
expériences de la coopération chinoise vécues par les
autres pays africains.
SECTION I : GAINS POTENTIELS POUR LE TCHAD DANS
LA COOPERATION AVEC LA CHINE
Afin de mieux cerner les gains potentiels que tire le Tchad
dans sa coopération avec la Chine, il est important pour nous de faire
ressortir les fondements de cette coopération (A) et les
différents gains potentiels auquel elle peut bénéficier
(B).
A- FONDEMENTS DE LA COOPERATION SINO-TCHADIENNE
Il est question ici de présenter d'abord les principes
fondamentaux de la coopération sinotchadienne et ensuite les
différents axes de la coopération Sino-tchadienne.
1- Principes fondamentaux de la coopération
Sino-tchadienne
Depuis 1953, la Chine fonde ses relations extérieures
sur cinq principes qualifiés de « principes de la coexistence
pacifique »10 qui sont le respect de la souveraineté et
de l'intégrité territoriale, la non agression mutuelle, la non
ingérence mutuelle dans les affaires intérieures,
l'égalité et la réciprocité des avantages et la
coexistence pacifique. Parmi ces principes, il ressort que trois (3) sont les
plus fréquemment évoqués dans les relations sino-
10 Il faut signaler que ces principes ont
été exprimés pour la première fois par Chou En-lai,
alors Premier Ministre de la RPC, lorsqu'il recevait une
délégation indienne. Il les a réitérés deux
ans plus tard à la conférence de Bandoeng
tchadiennes : il s'agit notamment des principes de la non
ingérence ; le respect mutuel de la souveraineté ainsi que le
principe de l'égalité et des avantages réciproques.
1.1 Les principes de la non ingérence
Ce qui caractérise la coopération
sino-tchadienne et la distingue des autres axes de coopération, est la
non intervention dans les affaires intérieures des Etats. La Chine n'a
jamais tenté d'imposer sa vision politique, sociale ou
idéologique, contrairement aux pays occidentaux qui posent de multiples
conditions dont entre autres, la bonne gouvernance et la démocratie
depuis la disparition du bloc de l'Est. Pour Jiang Zemin, ex-Président
de la RPC « aucun pays n'a le droit d'imposer aux autres son
système social et son idéologie et encore moins, de les accuser
à tord et à travers pour ce qui est de leurs affaires
intérieures »11.
1.2 Le respect de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale
Dans ses relations avec le Tchad, la Chine respecte la
particularité de chaque pays, les aidants à aller vers le
développement sans pour autant leur indiquer ou leur imposer une voie
à suivre. Elle laisse ainsi à ses partenaires la liberté
de définir leurs priorités en fonction de leurs besoins et de
leurs réalités sociales12. Elle s'est toujours
opposée, dans les arènes multilatérales, à toute
forme d'ingérence dans les affaires intérieures des pays
pauvres.
Pour la Chine, la souveraineté est sacrée et
elle n'hésite pas à placer son respect comme l'un des paradigmes
dominants de son rapport avec le Tchad. Les principes de la souveraineté
et de la non ingérence sont le prolongement d'un autre principe, celui
de l'égalité et des avantages réciproques.
1.3 Le principe de l'égalité et des
avantages réciproques
Le respect de ce principe d'égalité par la Chine
dans ses rapports avec le Tchad, tranche avec l'orthodoxie habituelle des
relations internationales. Pour la Chine « le nouvel
11 Allocution prononcée à la
cérémonie d'ouverture du forum sur la coopération
sino-africaine à Beijing, le 10 Octobre 2000.
12 La non ingérence et l'absence de
conditionnalité de l'aide chinoise sont souvent décriées
par la communauté internationale et surtout par les pays occidentaux,
comme une prime ou un encouragement de la mal gouvernance en Afrique.
Cependant, il est permis de se demander si la `'démocratisation à
pas forcé" et l'imposition d'un modèle
stéréotypé de gouvernance occidentale à l'Afrique,
n'est pas pour quelque chose dans la déstructuration des
sociétés africaines. Les conditionnalités de l'aide
publique au développement (APD) occidentale ne sont-elles pas un moyen
pour l'Europe d'avoir à sa merci les dirigeants des pays africains ?
46
ordre politique et économique international doit
garantir aux divers pays le droit de participer, sur un pied
d'égalité, aux affaires internationales
»13.
Le respect par la Chine du principe d'égalité
dans sa coopération avec le Tchad donne à celui-ci le sentiment
que la Chine est beaucoup plus sincère. En effet, la Chine s'inscrit
dans une approche `'gagnant gagnant" ou `'win-win" qui permet d'escompter des
avantages mutuels et réciproques.
Le livre blanc sur la politique africaine de la Chine
publié par le Gouvernement chinois au mois de Janvier 2006 le
précise. Cette approche favorise le développement rapide de la
coopération sino-africaine. Ainsi, « La Chine oeuvre à
établir et à développer un nouveau type de partenariat
stratégique avec l'Afrique, marqué par l'égalité et
la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un
esprit gagnant-gagnant sur le plan économique ».
2- Les grands axes de la coopération
Sino-tchadienne
Dans le souci du renforcement de l'amitié
traditionnelle et de la solidarité entre les deux pays en
développement, la République populaire de Chine, avec ses
ambitions clairement affichées de devenir collaborateur du
développement du Tchad, n'hésite pas un seul instant à
établir des accords spécifiques.
Ainsi, animés du désir de promouvoir une
coopération multiforme sino-tchadienne, de développer et
d'intensifier les relations amicales entre eux, le Gouvernement de la
République du Tchad et le gouvernement de la République populaire
de Chine ont signé des accords d'une importance capitale qui vont servir
de cadre juridique dans la relance de leurs relations diplomatiques
stratégiques.
Le 06 août 2006 à Beijing, est convenu de
reprendre à compter de cette date du rétablissement de leur
relation diplomatique, tous les accords signés avant la suspension des
relations diplomatiques et de relancer leur partenariat dans tous les domaines
notamment :
- l'éducation et la formation des ressources humaines ;
13 Allocution du Président Jiang Zemin, Op.Cit
- les échanges culturels ; - la santé ;
- l'industrie et le commerce ; - l'agriculture ;
- les ressources naturelles et énergétiques ;
- les affaires militaires ;
- les autres secteurs de développement économique
et social.
Les dispositions de l'article 2 dudit Protocole d'Accord
apportent une précision en ce sens que « pour donner corps
à leur coopération les deux parties (le Tchad et la Chine)
mettront l'accent sur la réalisation des projets d'infrastructures dans
les secteurs économique et social définis par le présent
Accord » (voir annexe 6). C'est dans cette logique que les deux pays
se sont engagés à développer leur coopération sur
le plan commercial en signant un Protocole d'Accord cadre à Ndjamena le
04 janvier 2007.
Cependant, il n'est pas inutile de supposer que le Tchad n'aura
pas d'opportunité dans cette coopération.
B- DIFFERENTS GAINS POTENTIELS DE LA COOPERATION
SINO- TCHADIENNE
Dans le cadre de la coopération sino-tchadienne, les
deux (2) Etats ont des intérêts partagés. Si la Chine gagne
beaucoup de cette coopération, le Tchad n'en attend pas moins. Cette
coopération lui offre l'avantage d'avoir des ressources additionnelles
pour financer son développement. Elle permet également le
contournement des circuits commerciaux traditionnels.
1- Contournement des circuits commerciaux
traditionnels
L'indépendance du Tchad en 1960 devrait lui permettre de
discuter d'égal à égal avec ses partenaires sur la
scène internationale et beaucoup plus sur le marché
international.
Tel n'est cependant pas le cas. Le Tchad se retrouve dans un
schéma de fidélisation du colonisateur d'hier devenu aujourd'hui
son client privilégié (ceci explique le fait qu'en 2004 la France
est le deuxième pays dans les importations du Tchad avec 55 335,8
millions de FCFA
48
et occupe le premier rang dans les exportations avec 47 342
millions de FCFA pour les produits hors pétrole)14. Certes,
il est souvent reproché à l'Afrique et particulièrement au
Tchad de n'exporter que des matières premières sans réelle
valeur ajoutée mais la vente de ces matières aurait pu être
rentable s'il lui était donné de discuter librement les cours sur
le marché international et de les vendre à qui il voudrait.
Il s'est au contraire instauré des circuits commerciaux
qui lient chacun des pays africains à son ancienne puissance
colonisatrice ; ce qui n'est pas à l'avantage de ces pays. La France par
exemple est le premier partenaire commercial du Tchad. Non pas que le Tchad n'a
pas la volonté d'essayer d'autres partenaires mais il pèse sur
lui une sorte d'épée de Damoclès qui menace la
stabilité des régimes en place.
L'arrivée de la Chine au Tchad offre au pays la
possibilité de choisir ses partenaires et de contourner ainsi ces
circuits commerciaux traditionnels qui ne sont libéraux que de
façade. Ceci est plus ou moins profitable pour le Tchad que de vendre
son coton à un pays comme la France qui dicte elle-même son prix
d'achat (plus de 71% de coton du Tchad est vendu à la France et aussi la
gomme arabique). Avant l'arrivée du dragon asiatique sur le continent
noir, le Tchad n'avait d'autres choix que ceux offerts par les occidentaux qui
ont en réalité un véritable monopole sur le commerce
africain. Ces derniers achètent les matières premières
telles que : le coton, la gomme arabique... au prix qu'ils arrêtent
eux-mêmes. Aujourd'hui, l'entrée de la Chine15 sur le
marché tchadien permet au Tchad de pouvoir comparer les offres
(puisqu'ils continuent à nous dicter les termes du commerce et de la
«Coopération»). Comme cela se dit vulgairement,
"c'est dans la multiplicité que le choix est possible". Cette situation
contribue à la réelle indépendance économique des
pays africains.
Le commerce sino-tchadien a eu pour conséquence majeure
d'entraîner une hausse sensible des prix des matières
premières et offre la chance aux ménages tchadiens de s'offrir
certaines marchandises qu'ils ne pourraient avoir même s'ils accumulaient
les économies de toute une vie de travail.
Pour le Tchad, la Chine constitue une nouvelle destination
pour les matières premières dont la hausse des coûts est
liée à la forte demande de l'économie chinoise.
Aujourd'hui, la Chine figure parmi les premiers partenaires commerciaux du
Tchad.
14 INSEED op, cit
15 Non seulement elle mais aussi l'Inde, le
Brésil, bref, tous les pays émergents.
On peut illustrer ses propos par des contrats signés
entre le Tchad et les sociétés chinoises dans le cadre du
pétrole. Dés le 12 janvier 2007, la Chine s'est
intéressée au pétrole tchadien et rachète par
l'intermédiaire de la China National Petroleum Corporation (CNPC),
l'ensemble des permis d'exploitation pétrolière de la
société canadienne ENCANA. Ce permis couvre une superficie de 220
000 km2 et compte une partie du bassin du lac Tchad, le bassin de
Madiago, le bassin de Bongor, une partie du bassin à la frontière
de la République centrafricaine et aussi tout le bassin du Salamat.
Outre le pétrole, la Chine peut acheter
également d'autres matières premières à savoir le
cuivre, le cobalt, l'uranium, la bauxite, le fer, l'or etc. Ce que la France
avait refusé d'exploiter. Mentionnons aussi les effets induits de
l'appétit de la Chine pour les matières premières
tchadiennes, ce qui tire leurs prix à la hausse. La Chine se pose de
surcroît en prêteur de premier ressort pour leur exploitation,
notamment le cas du Gabon où elle a misé entre 4 et 8 milliards
de dollars pour le gisement de fer de Belinga, en RDC où elle a investi
plus de 5 milliards de dollars dans le domaine minier.
2- Apport de ressources additionnelles pouvant financer
le développement
Depuis son accession à l'indépendance, le Tchad
cherche des pistes pour amorcer son processus de développement mais les
résultats obtenus jusque là sont décevants, du moins pas
très concluants. L'aide publique au développement octroyée
par les pays occidentaux et qui a été présentée
comme devant apporter au pays les ressources financières indispensables
à sa relance économique n'ont accouché que d'une souris.
Elle a été insuffisante ou dans certains cas, tellement
liée et accompagnée de conditionnalités qu'elle n'a
près que pas profité aux pays bénéficiaires. Selon
Antoine Glaser, Directeur du journal la Lettre du continent : «
jusqu'en 2000, sur 100 francs français donnés à un
pays africain, 61 reviennent dans l'hexagone sous forme de commande
»16.
La percée chinoise est aussi perceptible dans le
secteur financier. Par l'entremise de certaines de ses institutions
financières, pour la plupart nées en 1994 dans la foulée
de la réforme du système bancaire, la Chine s'est imposée
dans le financement d'importants besoins tchadiens. C'est ainsi qu'en 2005, la
banque d'export import Exim a financé pour 15 milliards de dollars de
projets, soit plus de trente fois que ses partenaires occidentaux, ont pu
16 Antoine Glaser et Stephen Smith, Comment la
France a perdu l'Afrique, Ed. Hachette Littérature, col. Pluriel,
Paris, 2006, p. 103
50
offrir. D'ici l'an 2011 la même institution s'engage
à investir 20 milliards de dollars dans des infrastructures africaines.
La Banque de développement de Chine, elle aussi née il y a moins
de quinze ans dispose avec 440 milliards de dollars de plus d'actifs que la
banque mondiale et la banque asiatique réunies.
Dans ce contexte, l'aide chinoise est la bienvenue au Tchad
qui du reste, est en rupture de paiement vis-à-vis des institutions
financières internationales. En effet, les investissements de la Chine
au Tchad s'accroissent de façon régulière et les champs de
la coopération sinotchadienne ne cessent de s'élargir. Durant les
six premiers mois de l'année 2007, quelques investissements ont
été lancés.
Producteur du brut depuis 2003, le Tchad produit actuellement
environ 8 millions de tonnes de pétrole chaque année. Faute de
raffinerie, ce pays de l'Afrique centrale dépend de l'importation de
produits pétroliers. Ainsi, la Chine souhaitant exploiter le
pétrole tchadien, construit actuellement une raffinerie ( dont un
créancier commercial qu'elle a financé à un prêt de
232 millions d'euros au taux du LIBOR majoré de 3 %, avec un
différé de 5 ans et une échéance de 10 ans.) qui se
trouve à 40 kilomètres de N'Djamena (Djarmaya). Cette raffinerie
sera la propriété de la CNPC à 60% et de la
Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) à 40%. Elle sera
alimentée par la production des gisements de Sédigui et du
MayoKebbi en phase d'exploration par la CNPC.
Cette raffinerie doit permettre d'intégrer sur le
marché local des produits finis à bas prix, de favoriser la
consommation domestique de butane (souvent importé du Cameroun et du
Nigeria) et d'électricité à des tarifs susceptibles de les
substituer au bois de chauffe dont l'exploitation intense accroît les
problèmes de désertification, et aussi de réduire
substantiellement le prix du kWh d'électricité. Elle est une
avancée pour le développement de ce pays. Elle sera
équipée d'une centrale électrique autonome, qui pourra
satisfaire non seulement sa propre consommation, mais aussi de distribuer
environ 20 mégawatts pour la ville de N'djamena qui est souvent dans le
noir.
Tableau 7 : Estimation moyenne par an de gain potentiel
de la coopération sinotchadienne (cas de la construction de la
raffinerie) en 2006.
|
Importations
|
Production nationale future
|
Tonnes
|
valeur en millions FCFA
|
Tonnes
|
valeur en millions FCFA
|
Essence, Gaz oïl
|
126 266
|
52 777
|
700 000
|
280 000
|
Pétrole lampant
|
1 492
|
554
|
20 000
|
7 400
|
TOTAL
|
127 758
|
53 331
|
720 000
|
287 400
|
Source : INSEED du Tchad
Le tableau ci-dessus nous permet d'explorer les importations
totales de carburant consommé au Tchad, soit 127 758 tonnes/an avec une
valeur de 53 331 000 FCFA/an estimé en moyenne. La capacité de la
production nationale est estimé à 720 000 tonnes/an soit 287 400
000 FCFA. Une partie de cette production sera exportée soit une
estimation de 592 242 tonnes/an et rapportera des revenus
supplémentaires pour le développement du pays.
La cimenterie, récipiendaire d'un investissement de la
China CAMC Engineering Ltd, dispose d'un atout majeur dans la perspective
économique actuelle. En effet, le gouvernement tchadien a retenu, entre
autres, de renforcer le cadre macroéconomique par la diversification de
l'économie et surtout l'intensification des investissements dans les
secteurs porteurs de la croissance. Le développement des infrastructures
de base (routes, habitats, écoles, centres de santé,
aménagements hydro-agricoles...) est donc fortement recherché, ce
qui constitue un atout majeur pour la future cimenterie. Le démarrage
officiel des travaux de construction de cette usine a eu lieu le 17
décembre 2007. Nous pouvons illustrer ses propos par tonnes de ciments
importés en moyennes à 175 999 tonnes/an et la production
nationale qui est estimée à 200 000 tonnes/an pour le futur. Le
Tchad peut déjà escompter plus de 24 000 tonnes/an pour les
exporter etc.
Le Fonds de Développement Chine-Afrique, qui est devenu
opérationnel depuis juin 2007, vise à encourager les entreprises
chinoises performantes et crédibles à investir au Tchad et
à s'engager dans les projets permettant d'élever son niveau
technologique, de créer des emplois et de promouvoir le
développement socio-économique de ce dernier (dont un
créancier officiel à un prêt de 300 millions de dollars EU
lui a été accordé en 2009 à titre d'appui
budgétaire, comportant un élément don de 15 % environ,
avec un différé
52
d'amortissement de 21/2 ans et une échéance de 6
ans)17. Le gouvernement chinois a mis à la disposition de ce
fonds 5 milliards de dollars.
Pour ce qui est de l'aide publique au développement, il
y a lieu de mentionner que le gouvernement de la RPC a fait des dons
considérables au Tchad (dons estimé à 433,39 millions de
dollars). Toutes ces aides constituent des moyens avec lesquelles le Tchad
pourrait se servir pour relancer son économie et amorcer son
développement.
Le risque de surendettement du Tchad reste
modéré, pour autant que les autorités alignent
l'orientation budgétaire sur la baisse de la production de
pétrole. Un tel scénario de référence ne provoque
pas de dépassement des seuils d'endettement. Mais si les politiques
actuelles sont maintenues, la trajectoire de la dette monterait en
flèche, aboutissant à un niveau de dette et de service de la
dette non viable. Si le risque de surendettement reste modéré,
l'augmentation des ratios d'endettement plus rapide que celle des projections
de la précédente est préoccupante.
SECTION II : QUELQUES EXEMPLES UTILES POUR LE TCHAD DE
LA COOPERATION CHINOISE
Il est question dans cette section de montrer les gains de la
coopération chinoise dont quelques pays africains ont eu à
bénéficier. Ces gains seront illustrés par les flux
commerciaux (A) et les IDE (B).
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