4) Le délai
d'obtention des résultats
Le délai d'obtention des résultats de
test de dépistage est de trois jours dans la majorité des centres
de dépistage (71,43%).
Les personnes exerçant dans le petit commerce
sont 27,72% à refuser le test pour le long délai d'attente pour
l'obtention des résultats du test.
Des études ont montré
que lorsque les individus peuvent obtenir le résultat de leur test en
quelques heures grâce aux techniques simples/rapides, ils ont plus
tendance à utiliser les services de dépistage que s'ils doivent
attendre des jours. En effet, selon le résultat d'une étude
réalisée au Malawi par MSOWOYA et al. en 2000, sur la
fréquentation des centres de CDV, celle-ci était faible mais a
quadruplé quand les tests simples/rapides ont été
introduits. (13)
Nous pensons que l'utilisation de ces types de test
permettrait d'annoncer le résultat du test dans les meilleurs
délais car comme l'a dit Philippe Msellati, « dans le
cadre d'un centre de dépistage anonyme, où les personnes ont une
démarche volontaire pour réaliser leur sérologie, il est
essentiel de donner le résultat dans les meilleurs
délais ».(12)
Cela va permettre aux clients de continuer leurs
activités économiques.
Notre hypothèse selon laquelle « il
existe des facteurs liés aux services de CDV qui sont à la base
de la faible utilisation de ces services par les personnes exerçant
dans le petit commerce» est ainsi vérifiée.
IV) FACTEURS LIES A LA COMMUNAUTE.
L'existence de la stigmatisation/discrimination
associées au VIH.
Notre étude a abouti à un résultat selon
lequel au cours de l'année 2003, la population d'étude a
rencontré des personnes qui ont été rejetées
à cause de leur sérologie VIH positive. En effet, ce sont 41% des
personnes exerçant dans le petit commerce et 83,33% des responsables des
centres de dépistage qui ont eu à les rencontrer. La
majorité des personnes à l'origine du rejet appartiennent
à la famille qui pourtant doit être le premier soutien de la
personne infectée.
Les raisons de la persistance de ce phénomène
sont nombreuses. En sus de l'absence de traitement curatif de l'infection
à VIH, elles sont nombreuses les enquêtées à
considérer que la personne séropositive est l'épouse
infidèle, le mari client des prostituées, l'enfant qui
n'écoute pas les conseils des parents. Bref celui ou celle qui est la
honte de la famille.
Par crainte d'avoir à subir le rejet, les personnes
exerçant dans le petit commerce refusent de connaître leur statut
VIH. Ainsi, elles sont 92,72 % à refuser le test même offert
gratuitement par peur d'être séropositif et mourir.
Le même résultat a été obtenu par
BAGGALEY et al. en 1998 en Zambie dans une étude où sur 465
jeunes interrogés sur leur intérêt à faire le test,
la majorité d'entre eux ne tenaient pas à se décider pour
le test par crainte d'être séropositifs. (13)
Nous pensons que des campagnes de sensibilisation touchant
toutes les couches socioprofessionnelles de la communauté en vue de
leur permettre de comprendre le VIH /SIDA (voies de transmission,
évolution, moyens de prévention etc.) sont indispensables pour
vaincre ce phénomène.
En sus de cela, il est capital d'élargir l'accès
à des soins et à des traitements efficaces, si l'on veut briser
le cercle vicieux de la stigmatisation et de la discrimination.
Notre hypothèse selon
laquelle « L'existence de la stigmatisation/discrimination
associées au VIH dans la communauté est à la base de la
faible utilisation de ces services par les personnes exerçant dans le
petit commerce» est ainsi vérifiée.
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