Producteurs de café et de cacao face au système de libéralisation de la filière( Télécharger le fichier original )par Koffi Zomabi SAMATI Université de Lomé - Ingénieur Agronome (Agroéconomie) 2002 |
INTRODUCTIONL'agriculture est la charpente dorsale de l'économie, donc le socle pour le développement des pays africains qui, dans leur majorité, comportent plus de 75% de la population rurale. Depuis plus de deux décennies, les actions entreprises par le gouvernement togolais en faveur de l'agriculture confirment la priorité accordée à ce secteur dans le développement économique et social du pays. En effet, de 1985 à 1988, le secteur rural a bénéficié d'environ un tiers du programme d'investissement public (PIAKE, 1991). L'agriculture africaine est caractérisée par la coexistence d'une agriculture de subsistance et d'une agriculture commerciale axée sur les exportations des produits non alimentaires. Les cultures d'exportation bénéficient des facilités d'approvisionnement en intrants et autres innovations, des circuits de commercialisation stables et fiables et des garanties de prix d'achat aux producteurs. Ces cultures contribuent pour une part importante à l'économie nationale surtout dans les pays en voie de développement. Au Togo, les cultures d'exportation (café, cacao, coton) apportent 38% des recettes d'exportation et la part de l'agriculture dans la formation du Produit intérieur brut (PIB) est de 34% en 1996 (Comité PIB, 1998). Les recettes d'exportation sont largement remises en cause par la détérioration des termes de l'échange et la fluctuation des cours mondiaux. Les produits agricoles destinés à l'exportation ont commencé à connaître une baisse constante déterminée par les politiques d'ajustements structurels et une chute libre des prix de ces produits due à l'intervention et à la concurrence de nouveaux producteurs. C'est ainsi que l'Asie s'est révélée un concurrent coriace pour les producteurs africains de fèves de cacao, de café et de thé. De ce fait, la contribution de ces produits au PIB, bien qu'importante, est en baisse et à cause de la chute de la production. Cette situation a engendré des conséquences désastreuses aussi bien pour l'Etat que pour les producteurs qui connaissent une diminution de leurs revenus. En vue de relancer la production nationale, les structures de commercialisation ont subi de profondes modifications. Sous les auspices des institutions internationales, la commercialisation des produits agricoles sera libéralisée, avec la disparition des offices de commercialisation. L'OPAT a été dissout en 1996 et le marché libre d'échange a été institué au Togo. Ceci a donné naissance à l'émergence des sociétés privées (BANAMBA, SONEPRO, STCP, etc.) et des associations de producteurs (AKEN et FUNOPAK) chargés d'assurer la collecte et l'exportation des produits agricoles. Dans ce nouveau système de commercialisation, il revient aux producteurs organisés de négocier en direct avec les acheteurs nationaux ou étrangers les cours de ces produits d'exportation en se basant sur un prix de référence. Avec cette nouvelle organisation du marché, des mesures visant l'implication de petits planteurs ont été instaurées par le biais d'un comité de « régulation », le CCFCC. Les producteurs devront bénéficier des retombées positives de la libéralisation et améliorer leurs revenus. Le présent document qui est la synthèse des travaux réalisés présente d'abord le contexte général de l'étude, la revue bibliographique, ensuite le cadre géographique, institutionnel et méthodologique et enfin la présentation et l'analyse des résultats qui aboutiront à la conclusion de l'étude. PREMIER CHAPITRE CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE I CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 1.1 PROBLEMATIQUE L'introduction du café et du cacao au Togo remonte à la période allemande, mais ces cultures ne se sont développées qu'à partir de 1940. Durant cette période, les opérations de collecte et d'exportation de café et de cacao étaient assurées par les sociétés étrangères. Elles s'occupaient de la vulgarisation des cultures d'exportation, notamment le café et le cacao et approvisionnaient les paysans en semences sélectionnées. Après les indépendances, dans les pays en voie de développement, les pouvoirs publics interviennent sur le marché des produits agricoles, principalement par les offices de commercialisation et des caisses de stabilisation. Ces organismes permettent aux autorités étatiques d'exercer une emprise sur la commercialisation des produits agricoles. Ainsi, le Togo a créé depuis 1964 l'Office des Produits Agricoles du Togo (OPAT). Il est chargé d'assurer l'écoulement des principaux produits agricoles d'exportation soumis à son contrôle (Journal officiel). L'office avait pour mission de : · Collecter les produits agricoles et gérer les procédures d'exportation physique de ces produits en collaboration avec plusieurs services ; · Mettre les petits producteurs à l'abri des variations des cours mondiaux en leurs assurant une stabilité des prix agricoles ; · Assurer la réalisation et l'entretien des infrastructures socio-économiques (écoles, dispensaires, pistes rurales) ; · Promouvoir la recherche agronomique et la création des industries de transformation des produits agricoles ; · Consentir des prêts de production et de commercialisation à des taux faibles aux coopératives agréées. L'office, en accord avec plusieurs structures d'encadrement, intervient sur le terrain pour vulgariser auprès des producteurs, les moyens modernes de culture en vue d'accroître la production. L'OPAT assure le monopole du marché de café, de cacao et d'autres produits d'exportation. Il fixe un prix obligatoire à payer à chaque opérateur de la filière. Ce système de barème nuit à la compétitivité1(*) de la filière et ne tient pas compte des cours mondiaux. La non-compétitivité de la filière café-cacao n'est pas seulement due à la dégradation des cours mondiaux, mais aussi aux systèmes de commercialisation et à l'absence de protection du secteur agricole. Durant la campagne 1983-84, le prix au producteur de café était très faible par rapport aux cours internationaux (290fcfa/kg pour 1092fcfa/kg soit 26,58%). Bien que stables2(*) durant les campagnes, les prix aux producteurs sont restés à un niveau très bas et ne permettent pas aux producteurs d'améliorer leurs revenus. (140f le kg de café en 92-93). Il n'y a eu aucune amélioration significative des revenus tirés de la commercialisation des produits de rente au niveau paysan durant le monopole de l'OPAT. Aussi sur le terrain, le niveau de vie des producteurs devenait-il de plus en plus misérable et inquiétant. C'est ainsi que durant la campagne 1989-90, les producteurs de café avaient travaillé à perte (AMADOU, 1997). La création en 1975 du STABEX devra offrir une compensation financière à brève échéance afin de supporter les pertes des recettes d'exportation. Cet instrument s'est révélé inefficace pour faciliter l'introduction des changements nécessaires. Malgré ces compensations financières, les producteurs bénéficient toujours de faibles prix de vente. Par exemple, le montant du transfert au titre de stabilisation des recettes d'exportation de cacao 83 est de 3,27 milliards de Fcfa. Ce qui représente 333f/kg. Durant la compagne 1982-83, le prix au producteur n'était que de 225f le kg. C'est ainsi qu'avec les accords de Cotonou, cet instrument a été supprimé et remplacé par des enveloppes financières indicatives destinées à atténuer les effets néfastes de l'instabilité des recettes d'exportation (rapport financier de l'UE, 2001). Eu égard à la situation socio-économique, politique et aux crises encore persistantes, les institutions de Bretton Wood (BM, FMI) luttent depuis les années 80 pour la disparition des organismes étatiques de commercialisation et la libéralisation de la filière des produits d'exportation. Il s'agit d'éliminer le contrôle de l'Etat sur le marché des produits d'exportation, promouvoir les activités du secteur privé et encourager les marchés compétitifs. Les réformes de la filière préconisées par ces institutions visent la libre circulation des informations commerciales entre les différents acteurs, la suppression des prix et barèmes administrés ; ainsi, le prix des produits de rente sera défini par les mécanismes du marché. S'il y a beaucoup d'offre de cacao que la demande, les prix baissent ; et s'il y a moins de café que la demande, les prix montent. Cette nouvelle situation devra permettre aux producteurs d'être en rapport avec les prix pratiqués sur les marchés nationaux et internationaux. Ainsi, en 1996, l'OPAT a cédé la place aux sociétés privées et associations de producteurs qui assurent l'essentiel de la commercialisation des cultures de rente. Il y a eu donc un transfert pur et simple de la commercialisation du café et du cacao aux entreprises privées. Dans ce système de marché libre, l'offre et la demande des produits agricoles s'ajustent à un certain prix et déterminent la quantité échangée. Les prix sont fixés en tenant compte des cours mondiaux et pourront permettre, grâce à leur niveau élevé, d'améliorer les revenus des producteurs. La libéralisation de la filière café-cacao est censée favoriser la compétition sur le marché, la suppression des intermédiaires et le phénomène de concurrence. Face aux enjeux de la globalisation et de la mondialisation des échanges commerciaux, la compétitivité dans la filière des produits d'exportation apparaît comme une solution efficace pour assurer la survie des producteurs surtout dans les pays en voie de développement. Devant cette nouvelle situation de marché libre, les sociétés et les organisations de producteurs interviennent sur le terrain pour assurer les opérations de commercialisation. Cinq ans après la libéralisation de la filière café-cacao, on peut se demander : · Quels sont les résultats concrets obtenus ? · Comment les producteurs organisés en coopératives et groupements commercialisent-ils leurs produits d'exportation ? · Y a-t-il amélioration du pouvoir d'achat des producteurs ? · Quel est l'impact socio-économique du marché libre au Togo ? C'est en vue de répondre à ces différentes questions que notre étude portant sur « producteurs de café et de cacao face au système de la libéralisation de la filière au Togo », s'est avérée nécessaire. Cette étude réalisée au niveau de la FUNOPAK (Fédération des unions des organisations professionnelles agricoles de kloto) se limitera à quelques producteurs de Kloto. 1.2 OBJECTIFS 1.2.1 Objectif général L'objectif principal de cette étude est d'analyser l'impact de la libéralisation de la filière café-cacao au Togo. Il s'agit d'identifier le comportement actuel des producteurs face aux enjeux du marché libre. 1.2.2 Objectifs secondaires Les objectifs spécifiques visent à : Identifier le mode de détermination actuel du prix au producteur ; Analyser le mode d'action des organisations de producteurs agricoles ; Identifier les mécanismes actuels de commercialisation de café et de cacao ; Déterminer le pouvoir d'achat des producteurs dans ce nouveau système du marché libre. 1.3 HYPOTHESES 1.3.1 Hypothèses principales La libéralisation de l'économie préconisée par les institutions de Bretton Wood depuis des décennies, est censée assurer l'amélioration des revenus des producteurs. Elle est appelée à corriger la gestion des offices de commercialisation des produits agricoles institués dans la majorité des Etats de l'Afrique subsaharienne. Les résultats peu satisfaisants obtenus seraient liés à un ensemble d'inadéquations notamment : · le système de crédit agricole, · les mécanismes actuels de commercialisation des produits agricoles, · le mode d'organisation des producteurs. 1.3.2 Hypothèses secondaires Les petits producteurs n'ont pas assez de chance pour accéder au marché libre. A défaut d'une organisation efficace, ces producteurs ne pourront pas profiter pleinement du marché libre. La disponibilité des intrants agricoles dans la zone café-cacao permet une augmentation significative de la production. DEUXIEME CHAPITRE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE II REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 2.1 CONDITIONS DE PRODUCTION DE CAFE ET DE CACAO La culture de café et de cacao fait appel à un ensemble de conditions agroclimatiques, nécessaires pour le bon développement de ces cultures. 2.1.1 Cacaoyer Le cacaoyer est originaire des forêts tropicales humides de l'Amérique centrale et du sud. Il était cultivé par les Mayas, bien avant l'arrivée des Européens. Il appartient à la famille des Sterculiacées. La seule espèce cultivée commercialement est Theobroma cacao L. C'est un arbre de petite taille, pouvant atteindre une hauteur de 5 à 7 m en moyenne. Il atteint son plein développement vers l'âge de 10 ans et à partir de 30 ans la production commence à diminuer. Le minimum annuel des précipitations requis pour une bonne croissance de la plante se situe autour de 1250 mm, une moyenne supérieure à 1500 mm étant préférable. La répartition des pluies est importante car le cacaoyer supporte mal des périodes sèches de plus de 3 mois. L'hygrométrie doit être constamment élevée (optimum de 85%). Le maintien d'une plantation adulte en bon état de production nécessite en dehors des soins culturaux, des traitements phytosanitaires pour lutter contre les dégâts de nombreuses maladies et parasites qui y sévissent. 2.1.1 Le caféier Les caféiers ont une origine africaine. On en connaît actuellement plus d'une centaine d'espèces, mais deux d'entre elles seulement sont cultivées et approvisionnent les marchés : Coffea arabica L. et Coffea canephora Pierre. Le caféier robusta appartient à l'espèce Coffea canephora Pierre ; plus largement cultivée en Afrique. Le caféier appartient à la famille des Rubiacées. C'est un arbuste à feuillage persistant de 8 à 12 m de hauteur à l'état sylvestre. Il porte des rameaux opposés et flexueux sur lesquels se développent les feuilles, les fleurs et les fruits. L'importance de la fructification est liée à divers facteurs : hérédité, âge, conditions climatiques, soins culturaux. La période de pleine productivité du caféier est plus ou moins longue. Les premiers signes de fatigue se manifestent normalement après 15 à 20 années de fructification. Le caféier prospère bien dans les régions où les précipitations atteignent 1500 à 1800 mm par an. La lutte contre les maladies et insectes parasites des caféiers consiste à traiter les plantations avec des produits phytosanitaires. 2.1. IMPORTANCE DU CAFE ET DU CACAO DANS L'ECONOMIE TOGOLAISE La culture du café et du cacao constitue une ancienne tradition togolaise où on les trouve depuis plus d'un demi-siècle. Les productions destinées à l'exportation sont devenues faibles, contrairement à la situation qui prévalait avant l'indépendance. La culture du café et du cacao est à la charge de 40 000 planteurs environ, localisés essentiellement dans la Région des Plateaux (Kpalimé et Atakpamé). Durant la période 1960-1979, la production moyenne du café s'est stabilisée autour de 11000 tonnes, soit un rendement de 600 kg/ha Entre 1963 et 1964 la quantité de café commercialisée était de 18500 tonnes, et ceci pour descendre à 7000 tonnes au début des années 70. La production de café est en augmentation tendancielle depuis le début des années 80 en raison de l'entrée en production progressive de nouvelles plantations. On est ainsi passé d'une production moyenne annuelle de 8800 tonnes en 1980 à 13000 tonnes en 1990, pour atteindre 16000 tonnes en 1997. Depuis les années 60, la production de cacao commercialisée s'est stabilisée autour de 15000 tonnes. En 1973 la production était d'environ 30000 tonnes. Jusqu'en 1980 la tendance était toujours à l'évolution. Mais après cette période, la production de cacao a commencé à diminuer pour se stabiliser à 8000 tonnes par an entre 1988 et 1990. Pour les campagnes 92-93, 93-94, 94-95, la production moyenne commercialisée est descendue jusqu'à 5000 tonnes par an pour remonter en 1997 à 14000 tonnes (BAKAYOKO, 1998). Le café et le cacao occupent une place importante dans l'économie togolaise. En 1989 et 1995 ces cultures ont rapporté respectivement 14 et 13 milliards de Fcfa (tableau 1). Tableau 1 : Valeurs des exportations de café et de cacao (millions Fcfa)
Source : APROMA, 1995 Le Togo occupe une place non négligeable par rapport aux autres pays du continent. En 1994, il est classé 14ème pays producteur de café (TAGBATA, 1998). La contribution du café et du cacao au PIB est en baisse depuis un certain temps mais reste toujours importante. La part de ces produits au PIB est passée de 2,4% en 1996 à 1,3 % en 1997, année où la valeur des exportations de café et de cacao était de 11,6 milliards. Durant cette année l'ensemble des produits d'exportation avait rapporté 46,13 milliards dont 16,69 % pour le café marchand et 8,45% pour le cacao fève. En 1998 ces produits contribuaient pour 1,5% au PIB soit 12,5 milliards de Fcfa (Tableau 2), en 2000 les estimations3(*) donnent 1,7 % et 16,5 milliards (Comité PIB, FMI 2001). Sur le plan social, le développement du café et du cacao contribue à la résolution des problèmes d'emploi par le nombre important d'acteurs qui interviennent directement ou indirectement dans cette filière. La filière café-cacao permet également le développement des zones de production qui bénéficient des pistes et diverses infrastructures socio-économiques. Tableau 2 : Contribution économique de la filière café-cacao en 1998
Source : BM, FMI, Comité du PIB, 2000 2.3. COMMERCIALISATION DE CAFE ET DE CACAO PAR L'OPAT Créé depuis 1964 par la loi 64/9/du 22 juin 1964, l'Office des Produits Agricoles du Togo est chargé d'assurer l'écoulement des principaux produits agricoles (café, cacao, coton et oléagineux) soumis à son contrôle. Il devra assurer un maximum de stabilité de prix aux producteurs, soutenir les cours en cas de mauvaises conjonctures internationales, contrôler les achats des produits aux agriculteurs. Les prix pratiqués au Togo sont relativement faibles par rapport à ceux obtenus par les autres producteurs de la sous-région (fig 1). Ceci montre que le secteur agricole togolais n'est pas assez protégé. Toutefois, dans cette comparaison, nous restons prudents dans la mesure où les opérateurs des différents pays ont des fonctions différentes. Ainsi, il faut garder en mémoire qu'au Togo, le planteur de café vend du café marchand c'est-à-dire décortiqué, tandis qu'au Cameroun et en Côte d'ivoire, le café est décortiqué par les intermédiaires. En revanche pour le cacao, les producteurs des trois pays vendent des fèves fermentées et bien séchées (APROMA, 1995). Au niveau interne, l'OPAT dispose d'acheteurs agréés qui assurent les opérations de collecte de produits. Il s'agit de : · Acheteurs agréés traditionnels (ce sont des sociétés commerciales ou des personnes physiques) ; · Union de groupements agricoles villageois (UGAV), les coopératives de base (UNICOOP-KLOTO, UNICOOPA). Tous ces acheteurs sont financés par l'OPAT. Pour APROMA (1995), le système de financement des acheteurs agréés doit être le même que pour les opérateurs privés et pour les UGAV, « il apparaît actuellement trop favorable aux acheteurs agréés, bénéficiant des avances de la part de l'OPAT et trop pénalisant pour les UGAV qui ne peuvent pas se poser en opérateurs significatifs de la filière ». Sous le monopole de l'OPAT, les produits collectés par les intermédiaires sont revendus à l'office contre une commission variant entre 25 et 50 Fcfa/kg de café marchand et de cacao fèves. L'OPAT est chargé d'assurer la commercialisation externe. Il conclut des contrats avec des pays européens comme : la France, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Russie.
Fig1: Evolution du prix de cacao garanti aux planteurs de Côte d'ivoire, de Cameroun et du Togo Source : Résultats de l'étude
Les pays africains fournisseurs de produits agricoles interviennent dans le circuit de commercialisation par trois instruments : l'office de commercialisation, la caisse de stabilisation et le marché libre. L'office de commercialisation pratique des prix fixés à la production. Il intervient à tous les niveaux de la commercialisation, depuis l'achat aux producteurs jusqu'à la vente à l'extérieur. Les acheteurs agréés sont chargés d'acheter aux planteurs les produits à un prix fixé par l'office : cas de l'OPAT (1964-1996). La caisse de stabilisation n'intervient pas directement dans la commercialisation des produits agricoles. Elle agit par l'intermédiaire des agents qui achètent et exportent pour le compte de la caisse. La caisse fixe le prix à la production et la rémunération des agents intervient à chaque stade de la chaîne de commercialisation. Elle a recours à un système de prix de référence à l'exportation pour stabiliser le prix payé aux producteurs : cas de la Côte d'Ivoire. Sur le marché libre, on observe l'intervention des exploitants de grande taille. Les prix pratiqués sont fortement liés aux cours mondiaux. Ainsi les agriculteurs sont confrontés à une instabilité permanente de prix. Dans les pays où la commercialisation des produits d'exportation est libéralisée, l'intervention de l'Etat est très limitée : il s'agit de contrôler la qualité des produits afin que la réputation du pays ne soit ternie (AMADOU, 1997). En dehors de ces généralités, la revue bibliographique a permis d'identifier les regards portés sur la filière des produits d'exportation. Les organisations de développement agricole se trouvent dans une situation extrêmement complexe, car il leur faut promouvoir des innovations destinées à augmenter la productivité des cultures (BERGERET, 1993). Le crédit agricole est un facteur de production qui joue un rôle important dans la rentabilité des exploitations agricoles. Le producteur a besoin des moyens financiers pour faire face à des dépenses liées à son entreprise agricole. La plupart des plans de crédits institutionnels n'ont enregistré que de faibles taux de recouvrement des prêts octroyés. En effet en 1990, DOUVON dans son étude sur l'impact socio-économique du crédit productif, souligne que ces crédits n'ont pas atteint un grand nombre de producteurs, en raison des difficultés que ceux-ci éprouvent dans les formalités et les conditions à remplir. Il ressort de cette étude que les problèmes rencontrés par les exploitants dans le système du crédit sont, entre autres : · l'inadaptation du crédit aux besoins des paysans ; · le manque d'information sur le crédit ; · les pièces exigées et les formalités pour l'accès au crédit ; · la faiblesse des montants octroyés ; · le manque de structure de base. De même, MONTCHO (1978) pense que le crédit accordé à l'agriculture est insuffisant. Car, « il est difficile de concevoir et de réaliser des systèmes permettant d'octroyer à la masse de petits exploitants des prêts de faibles montants à court et à moyen terme qui seraient nécessaires pour financer l'agriculture et surtout de récupérer ces crédits en totalité ». Il note par la suite les causes du retard des remboursements des prêts : · l'exploitant qui sollicite un prêt et qui détourne les fonds pour les utiliser à d'autres fins (dépenses de mariage, achat de moyen de locomotion, etc.) ne réalise pas un investissement productif ; · la seconde cause provient des résultats défavorables (cas de mauvaises récoltes, calamités naturelles, baisse de prix, fausses prévisions) ; · la dernière cause est la mauvaise volonté de l'emprunteur. Lorsque les structures de recouvrement ne sont pas efficaces, certains exploitants décident de la vente de leurs produits et n'accordent aucune importance au remboursement des prêts publics. Selon cette étude, les producteurs pensent parfois que ces prêts sont des dons du gouvernement à des fins politiques surtout lorsqu'il n'y a pas de mesures énergiques prises contre les défaillants. Au Togo, le paysan cherche d'abord à satisfaire ses besoins socio-économiques les plus contraignants, ce qui diminue sa capacité de rembourser les prêts. KENKOU et al (1986) dans leur rapport de mission soulignent que le retard observé au niveau du remboursement des crédits tiendrait davantage à l'échelle des priorités privilégiées par les paysans en fonction des préoccupations existentielles. AMADOU (1997) pense qu'aucune augmentation de la production ne serait possible s'il n'y a pas de mesures incitatives. C'est pourquoi selon lui, il est indispensable d'encourager les paysans à la production en leur offrant des prix bien rémunérateurs. Il continue en disant que les prix réellement perçus par le producteur sont souvent inférieurs aux prix officiels. Cela s'explique surtout par les pratiques des acheteurs qui font pression pour acheter moins cher. Dans son étude sur la viabilité des projets agricoles, AYESSAKI (1987) estime que le prix indicatif est fixé avec un retard, alors que devant les difficultés financières, les producteurs sont obligés de vendre leurs produits aux prix de la campagne précédente (les décrets sont signés souvent en décembre alors que la récolte commence déjà en octobre). Dans son rapport d'étude, BERGER (1985) met l'accent sur la réglementation de la profession d'acheteurs agréés en vue d'assurer un meilleur recouvrement des créances. Il indique que le succès d'un système de crédit dépend de la rentabilité de l'exploitation qui à son tour est fonction du prix payé au producteur. Il déplore tout de même que le prix peu rémunérateur de café et de cacao payé aux producteurs ne les incite pas à améliorer leur production. Selon TAGBATA (1998), les politiques de prix jouent un rôle prépondérant dans la détermination des niveaux de production des différentes cultures. De plus, une étude de la FAO en 1991 affirme que les niveaux des prix plus raisonnables pour les denrées alimentaires et les cultures de rente, fixés dans le cadre d'une véritable politique de pouvoir public, favorisent un accroissement de la production et poussent à investir dans l'agriculture. Très souvent les producteurs cherchent à se protéger des risques liés à leur environnement en diversifiant leurs cultures, leurs zones de production en pratiquant des cultures intercalaires, en utilisant des techniques de production nouvelles, et ne répondent que faiblement aux incitations de prix. Pour APROMA(1995), la restructuration de la filière café-cacao semble inévitable face au coût de fonctionnement de l'OPAT très élevé (ce qui se traduit par le bas prix appliqué aux producteurs, insuffisance du soutien apporté au développement de la filière). Selon lui, l'Etat est appelé à jouer un nouveau rôle et en particulier « assurer le maintien de l'équilibre entre les divers types d'opérateurs, la réglementation, le contrôle et la redéfinition des grandes orientations de la politique agricole du pays ». Il poursuit en disant : « les entreprises privées et les organisations de producteurs sont les seuls opérateurs économiques à l'exclusion de l'Etat qui retrouve sa mission d'arbitre et de gardien des intérêts généraux de la filière ». Le système de commercialisation des produits d'exportation au Togo n'est pas favorable à la compétition au sein de la filière. Ainsi, le retour de cette compétitivité pour les pays africains producteurs de produits de rente nécessite une redéfinition des politiques commerciales, économiques et sectorielles (DAVIRON et al, 1993). De plus ces auteurs font remarquer que la nouvelle répartition du prix international au sein de la filière doit permettre aux producteurs de bénéficier des retombées positives des cours mondiaux. Selon BENOIT-CATTIN et al, (1994) le désengagement de l'Etat va de pair avec la responsabilisation plus grande des producteurs organisés. Le secteur privé et associatif enfin, doit être amené à jouer un rôle accru en matière de service et appui au monde rural, alors que l'Etat dans la plupart des pays concernés est entrain de redéfinir son rôle et son champ d'activité. Il y aura donc un transfert aux organisations interprofessionnelles la maîtrise de la filière. La fluidité des opérations commerciales permettra de rétablir un équilibre entre les opérateurs, garantir un minimum de transparence dans la formation de prix et une libre circulation des informations commerciales. Les producteurs doivent être impliqués plus dans les prises de décisions les concernant. Au plan opérationnel, ils doivent bénéficier d'un appui à l'émergence et au renforcement des organisations existantes capables d'une part d'exprimer les intérêts de leurs adhérents et de les défendre et d'autre part, prendre en charge les tâches liées à la réalisation des actions programmées. Dans ce nouveau contexte, l'Etat doit mener des actions concrètes : · Accompagner les organisations de producteurs dans leurs efforts de regroupement ; · Concevoir des dispositifs de gestion de crédit aux planteurs (infrastructures, investissements, etc.) ; · Concevoir des dispositifs de gestion de prix de référence. Le planteur doit pouvoir s'appuyer sur un prix de référence intéressant et doit disposer d'un crédit pour ses intrants. De plus pour COUTURE (1979), il apparaît très difficile pour un jeune agriculteur d'épargner suffisamment de l'argent pour acheter les éléments d'actifs agricoles nécessaires à la réalisation de ses objectifs. Les systèmes de crédit agricole doivent être conçus de façon à ce que le paysan trouve les financements adéquats pour la réalisation des dépenses courantes et des investissements agricoles au moment opportun (avance de trésorerie, crédit de campagne, prêts pour les équipements). La constitution de groupes de caution solidaire doit permettre d'octroyer les prêts sans que les paysans pauvres n'aient nécessairement besoin de mettre leurs biens en gage (DUFUMIER, 1986). En guise de conclusion, la libéralisation de la filière des produits d'exportation apparaît comme une approche efficace pour rendre plus compétitive la filière. Elle devra permettre aux producteurs d'améliorer leurs revenus tout en bénéficiant de meilleurs prix. L'Etat doit continuer à jouer le rôle d'arbitre entre les différents acteurs impliqués dans la filière, contrôler la qualité des produits et définir les politiques de la filière. La plupart des auteurs cités ont fait des études qui s'apparentent à bien des égards à la nôtre. Cette étude veut étudier le fonctionnement du nouveau système de commercialisation et vérifier les résultats attendus de la libéralisation de la filière café-cacao au Togo. TROISIEME CHAPITRE CADRE GEOGRAPHIQUE INSTITUTIONNEL ET METHODOLOGIQUE III CADRE GEOGRAPHIQUE, INSTITUTIONNEL ET METHODOLOGIQUE 3.1 CADRE GEOGRAPHIQUE 3.1.1 Milieu physique L'étude a été réalisée dans la Région des Plateaux, zone de production de café et de cacao. 3.1.1.1 Situation géographique L'aire d'extension de la culture de café et de cacao couvre l'ouest de la région des plateaux, plus précisément la préfecture de Wawa et l'ouest des préfectures d'Amou, de Dayes, et de Kloto. Limité au nord par le canton d'Adelé, au sud par la préfecture d'Agou, à l'ouest par le Ghana et à l'est par les monts Aïto, la zone caféière et cacaoyère couvre une superficie de 6150 km². 3.1.1.2 Relief La zone café-cacao possède une topographie très hétérogène et comprend plusieurs types de reliefs. La plaine de Kloto sud, d'altitude inférieure à 300m où sont cultivés le café et le cacao. On y retrouve également la présence du pic d'Agou qui culmine à 986m. Les plateaux d'altitude moyenne : 400-500m (plateaux AKEBOU et nord AKPOSSO) ; c'est la zone de production de café, de cacao, de fruitiers et de vivriers. Les plateaux d'altitudes élevées (600-800m) ; il s'agit du sud AKPOSSO, des plateaux de Dayes, et le nord kloto. C'est la zone à prédominance café. On y cultive aussi la pomme de terre, des cultures maraîchères, des fruitiers et des vivriers. La plaine de Litimé qui reçoit de grandes exploitations cacaoyères (150 ha). D'une manière générale, le relief est très accidenté avec des flancs de montagnes à pente abrupte présentant des affleurements rocheux et des falaises. 3.1.1.3 Hydrographie Le réseau hydrographique de la zone café-cacao est essentiellement caractérisé par deux catégories de rivières : · Rivières coulant vers le Ghana (Wawa, Menu, Danyi) ; · Rivières coulant vers le sud-est du Togo (Amoutchou, Amou, Zio, Haho). En dehors des bassins hydrographiques, on trouve un grand nombre de retenues d'eau (étang, barrage) qui offrent des sites aménageables surtout dans la préfecture de Wawa. Ces rivières et retenues d'eau demeurent les seules sources d'approvisionnement en eau des populations. 3.1.1.4 Climat La zone café-cacao dans son ensemble est soumise à l'influence d'un climat de type guinéen de montagne. C'est une zone humide d'altitude avec une pluviométrie variant entre 1400 et 1800mm et 2 à 3 mois de saison sèche (décembre à février). 3.1.1.5 Sols Sur les plateaux, on a les sols ferralitiques fortement oxydés et hydrolysés mais parfois très caillouteux. Cet ensemble jouit d'un climat nettement favorable et entretient une forêt de montagne. Les sols ferralitiques très épais et non indurés sont de très bonnes productivités. Ils se trouvent dans les préfectures de : · Wawa (plaine du Liltimé, plateau Akposso-Akébou) ; · Kloto (région d'Agou, d'Adeta, plateau de Dayes) ; · Amou (piémont : axe routier Atakpamé-Kpalimé). Certains sols se trouvent sur pente et il est très important de les protéger contre l'érosion superficielle qui peut détruire l'horizon humifère. Il faut donc planter des bandes forestières perpendiculaires à la pente pour fixer les terres de bonnes valeurs agronomiques. 3.1.1.6 Végétation Elle comprend plusieurs formations forestières : · Savanes arborées ou guinéennes, les forêts galeries le long des cours d'eau de la préfecture d'Agou, l'est de la préfecture de Kloto et d'Amou ; · Forêts de montagne partiellement dégradées dans les zones Akébou, Akposso et Dayes ; · Forêts soudano-guinéennes et la savane arborée dans le Litimé, l'ouest de l'axe routier Atakpmé-Kpalimé. La végétation comporte des essences forestières naturelles (Vitelleria paradoxa, Anogeissus leiocarpus, Khaya) et des essences introduites (Tectona grandis Eucalyptus, Acacia). On y distingue de vastes étendues de graminées avec des espèces comme Pennisetum purpureum, Andropogon, Imperata cylindrica. C'est un véritable potentiel herbeux pour les pâturages. 3.1.1.7 Les voies de communication Les voies de communication ont été construites entre 1972 et 1991 lors du projet SRCC. La longueur totale de ce réseau est de 850 Km. Le mauvais entretien des pistes fait que certaines sont devenues impraticables et des zones sont restées enclavées : c'est le cas du village Avato (préfecture de kloto). 3.1.2 Milieu humain 3.1.2.1 Population totale La population des préfectures de Kloto, d'Agou, d'Amou, et de Wawa est de 497 000 habitants lors du recensement de 1995. En 1970 elle n'était que de 289 000 habitants soit un taux d'accroissement annuel de 2,19 %. 3.1.2.2 Composition ethnique La zone café-cacao comporte plusieurs ethnies : Ewé, Akposso, Akébou, Kabyè Losso et autres allochtones. 3.1.2.3 Population active Elle est constituée de la population agricole susceptible de participer effectivement aux activités économiques à l'intérieur des exploitations. L'exploitation agricole comprend à la fois des cultures pérennes et les cultures vivrières. 3.1.3 Principales activités 3.1.3.1 Activités commerciales
Ces activités portent sur les produits importés et les produits agricoles tels que le café, le cacao, les fruits, les légumes et les vivriers. Les marchés urbains les plus importants sont ceux de Kpalimé et de Badou. Plusieurs marchés ruraux existent également dans la zone café-cacao. Le commerce des différents produits est assuré par les femmes et certains groupes organisés. Les produits collectés sur les marchés ruraux sont véhiculés vers les grands centres urbains et vendus soit aux détaillants soit aux consommateurs. La commercialisation interne du café et du cacao est assurée par les acheteurs agréés, les UGPCC et les sociétés de négoce. 3.1.3.2 Activités agricoles La production est composée essentiellement de produits vivriers tels que : le maïs le sorgho, l'igname, le manioc. Toutefois le café, le cacao et le coton occupent une place non négligeable. Ces cultures de rente sont destinées à l'exportation. 3.1.3.3 Activités artisanales Les principales activités artisanales sont : vannerie, poterie, tissage. La zone café-cacao comporte des centres de formation artisanale : · Centre artisanal de Kpalimé, consacré à l'apprentissage de la sculpture, du batick, du macramé et de la céramique ; · Centres ruraux d'activité socio-éducative de Kuma-Dounyo et de Kpélé-Govié ; · Centre de réadaptation professionnelle et de réinsertion sociale de personnes handicapées d'Akata-Dzokpé. 3.2 CADRE INSTITUTIONNEL L'étude a eu pour cadre institutionnel la FUNOPAK. C'est une institution qui aide les paysans regroupés dans divers domaines à consolider leurs initiatives de base. La FUNOPAK a son siège social et commercial à Kpalimé et dispose des instances de décision comme : l'Assemblée générale, le Conseil d'administration et le Bureau exécutif. L'Assemblée générale, instance suprême de la fédération, est constituée de tous les groupements membres. Elle représente l'universalité des membres et est souveraine. Le Conseil d'administration veille à l'application des décisions prises à l'Assemblée générale. C'est le représentant légal de la fédération. Le Bureau exécutif est chargé de la gestion quotidienne des activités. Objectif de FUNOPAK La fédération s'est fixée comme objectif de : · Relever le niveau de vie des producteurs membres ; · Promouvoir les productions agricoles et la pratique des techniques bioculturales ; · Promouvoir le développement économique et social des communautés de base ; · Organiser pour le compte de ses membres la collecte et d'une manière générale les opérations de commercialisation de café et de cacao à travers des marchés équitables ; · Renforcer les OPA pour mieux défendre les intérêts de la profession agricole. Depuis la campagne 1993-1994, la FUNOPAK intervient dans le circuit de commercialisation de café et de cacao. Elle effectue les opérations de collecte au niveau des producteurs membres grâce à son équipe de pilotage. Les produits collectés sont revendus aux sociétés dites agréées par l'OPAT contre une commission variant entre 50 et 60 FCFA/kg de café marchand ou de cacao fève. Durant les trois campagnes (93-94, 94-95, 95-96), les quantités des produits collectés et commercialisés étaient en moyenne 350 tonnes. 3.3. METHODOLOGIE 3.3.1 METHODE DE COLLECTE DES DONNEES Pour atteindre les objectifs fixés, deux méthodes de collecte de données ont été utilisées. 3.3.1.1 Recherche documentaire Elle a permis de prendre connaissance des données disponibles. La recherche a été enrichie par les entretiens avec les personnes ressources en la matière ; ceci afin de bien cerner les contours du sujet et de mieux poser la problématique et les hypothèses. La recherche bibliographique s'est faite dans les centres documentaires de nombreuses structures à Lomé et à Kpalimé ( FAO, CINU, BN, ESA, BU, ACDR, SOCODEVI ).
3.3.1.2 Enquête dans la zone de l'étude Les observations sur le terrain ont été faites à partir d'une enquête socio-économique auprès des producteurs de café et de cacao. L'enquête a été réalisée grâce à un questionnaire élaboré en tenant compte des objectifs de l'étude et des hypothèses formulées. Le questionnaire comporte des questions ouvertes, semi-fermées et fermées. Le contenu prend en compte l'identification, les terres cultivables, les intrants, la production agricole, la commercialisation de café et de cacao et l'organisation des OPA. Le questionnaire est joint en annexe du document. L'échantillonnage porte sur les paysans ayant la culture de café et/ou de cacao comme culture principale. Les producteurs sont choisis de manière aléatoire. Compte tenu des moyens matériels et financiers dont nous disposons, 60 producteurs de café et de cacao ont été choisis. L'enquête a couvert une période de 10 semaines. La passation du questionnaire se fait essentiellement les jours de repos et les soirs après le retour des producteurs des champs. La durée moyenne d'administration d'un questionnaire est de deux heures.
Les données recueillies sur le terrain ont été codifiées et statistiquement analysées. Pour mieux analyser les résultats, des tableaux ont été établis, des graphiques présentés à partir des données collectées. Ces techniques graphiques, mathématiques et statistiques concernent principalement l'analyse des fréquences et de leur distribution ainsi que celle des liaisons entre les variables. Ces méthodes donnent la précision et la rigueur du dispositif méthodologique, la puissance des moyens informatiques et la clarté des résultats. Les outils d'analyse utilisés comprennent : la moyenne, l'écart-type, les pourcentages. La moyenne arithmétique d'une série de n observations est le quotient de leurs nombre. L'écart type d'une série statistique est la racine carrée de la moyenne des carrés des écarts entre les n-valeurs de la variable et la moyenne. Le taux nominal de protection (TNP) est utilisé pour voir ce que le producteur gagne ou perd suite à l'intervention de l'OPAT dans le secteur café-cacao. Il est calculé à partir de la formule suivante. TNP = (PP-PC)/PC*100 avec PP = prix au producteur et PC, le prix comparé. PC = prix FOB- frais de commercialisation ; FOB = Free on Board. Prix FOB : prix du produit au port d'embarquement (port de Lomé) Prix CAF : prix du produit au port de débarquement (port de destination) Lors de l'exécution de notre enquête sur le terrain certains producteurs se sont montrés très méfiants et réticents dans la livraison des informations. D'autres ont même refusé de nous recevoir pour discuter. La mort accidentelle du Directeur exécutif de la FUNOPAK a énormément bouleversé notre travail. Malgré ces difficultés, nous avons pu collecter les données nécessaires à la réalisation de notre mémoire dont voici les résultats. QUATRIEME CHAPITRE PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS IV PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS 4.1 PRODUCTION DE CAFE ET DE CACAO 4.1.1 Unité de production La production de café et de cacao est assurée en majorité par de petits exploitants familiaux ayant en moyenne 1,17 ha de café et 1,28 ha de cacao. Quelques grandes exploitations cacaoyères existent dans la plaine de Litimé avec des superficies dépassant parfois 150 ha (DEUSS, 1981). Les superficies cultivées sont de faibles dimensions comme le montrent les données du tableau suivant. Tableau 3 : Taille des unités de productions paysannes
Source : Résultats de l'enquête Le café et le cacao occupent ensemble 63,3% de la taille des exploitations. Elles constituent les cultures principales de l'unité de production paysanne. Toutefois les cultures vivrières occupent aussi une place non négligeable dans l'exploitation agricole. Devant la baisse constante des revenus issus des produits de rente, les planteurs s'organisent pour garantir leurs ressources alimentaires en produisant des vivriers en cultures intercalaires dans les plantations ou en culture pure (KENKOU, 1990). Cette stratégie du vivrier permet d'assurer l'autosuffisance alimentaire sur les exploitations agricoles. Les chefs d'exploitation ont en moyenne 55 ans d'âge. La plupart des enquêtés ont un âge compris entre 40 et 70 ans et rares sont ceux qui ont plus de 80 ans. Le niveau d'instruction est le plus bas possible dans la zone café-cacao. A peu près 30% des enquêtés ont franchi le stade de collège et seulement 8% parlent bien le français. Le tableau ci-après donne une idée sur le niveau d'instruction des producteurs.Tableau 4 : Répartition des enquêtés suivant le niveau d'étude et l'âge
Source : Résultats de l'enquête 4.1.2 Statut foncier et mode de faire valoir 4.1.2.1 Le faire valoir direct La mise en valeur des terres exploitables est assurée par le propriétaire terrien lui-même. Très souvent ceci concerne les exploitations de petite taille où l'exploitant dispose d'une main d'oeuvre familiale importante. La force de travail est la main d'oeuvre familiale ; toutefois l'exploitant peut avoir recours à la main d'oeuvre salariée ou aux travaux d'entraide organisés entre les producteurs. En moyenne 63 % des enquêtés exploitent eux-mêmes leurs terrains. 4.1.2.2 Le faire valoir indirect Le propriétaire cède une partie de son champ à une autre personne (métayer) pour la mise en valeur. Cette pratique se retrouve chez les propriétaires ayant une main d'oeuvre familiale insuffisante et disposant d'importantes superficies de terres. En général, trois types de contrats d'exploitation existent dans la zone café-cacao. Dibi-ma-dibi : le métayer défriche le terrain et plante les caféiers et les cacaoyers. Il assure donc l'entretien de la plantation jusqu'à la récolte. En début de production, la récolte est répartie généralement selon le rapport un tiers pour le propriétaire et deux tiers pour le métayer. Dans sa forme originelle, dibi-ma-dibi aboutit au partage de la terre exploitable. C'est donc un contrat d'appropriation. Malheureusement ce contrat a beaucoup évolué et dans sa forme actuelle, il ne produit plus les mêmes effets. Au bout de quelques années, douze ans environ, la plantation est partagée en deux parties égales sans appropriation de terrain. Chaque associé est désormais chargé de l'entretien et de la récolte de la plantation qui lui revient. Le métayer perd le droit de propriété une fois la plantation disparue soit par incendie, soit par vieillissement. Ce contrat est utilisé par 27% des producteurs enquêtés pour mettre en place leurs exploitations. Abusa : le métayer assure les travaux d'entretien et de récolte dans une plantation réalisée par un tiers. Il bénéficie de la moitié de la récolte ou du tiers selon les rapports de force entre lui et le propriétaire. C'est un contrat à durée indéterminée et à caractère révocable. N'koto-kuanou : le métayer effectue tous les travaux d'entretien de la plantation existante et de préparation des produits de récolte. Il est rémunéré à la charge de 32 kg. Le taux de rémunération dépend du prix d'achat du café et du cacao. Le propriétaire ne s'occupe que de la vente des produits. La durée de ce contrat est d'un an renouvelable. Les contrats abusa et n'koto-kuanou servent à l'entretien des plantations caféières et cacaoyères créées par d'autres personnes. Certains producteurs jouissent de plusieurs statuts fonciers ; en ce sens un exploitant peut être propriétaire sur certaines parcelles, alors que sur d'autres parcelles il travaille comme métayer. Ce qui porte l'effectif total des exploitants du tableau 5 à 65 et le pourcentage total à 108,34. Cette situation concerne les autochtones qui n'ont pas assez de terres en propriété, et les allochtones qui sont à la recherche de parcelles pour maximiser leurs revenus. Pour chaque type de contrats, le propriétaire est tenu le plus souvent de mettre à la disposition du métayer une parcelle pour la culture vivrière. Tableau 5 : Importance du mode de faire valoir
Source : Résultats de l'enquête 4.1.3 Rendement des cultures de café et de cacao Le rendement de ces cultures était de 600 kg/ha voire 750 kg/ha pour les plantations modernes bien avant la libéralisation de la filière café-cacao (DOUVON, 1990). Le rendement moyen obtenu actuellement dans la zone de production est de 450 kg/ha et 350kg/ha respectivement pour le café et cacao. Les planteurs obtiennent en moyenne à l'hectare 310 kg de cacao et 422 kg de café. Le test d'hypothèse utilisé pour tester cette différence, donne des résultats non significatifs au seuil de 5%. Depuis la levée du monopole de l'Etat, la production nationale est en baisse suite au vieillissement des vergers qui n'ont pas été recépés depuis 20 ans et au mauvais entretien des plantations. Le prix non rémunérateur des produits d'exportation a des répercussions sur les travaux d'entretien des plantations. De nos jours, le producteur sarcle son exploitation 1 à 2 fois par an contre 3 à 4 fois au temps de la SRCC. Le manque de moyens financiers et matériels est à l'origine de cette réduction du nombre de sarclage. Devant le faible rendement de ces cultures, certains planteurs (5%) sont prêts à remplacer les vergers par des palmiers à huile, car ils sont sûrs de pouvoir assurer la vente ou la consommation. Les rendements de café et de cacao sont contenus dans les tableaux suivants. Tableau 6 : Rendement de la culture du café
*centre des classes Source : Résultats de l'enquête Les très faibles rendements de café ont été obtenus sur des parcelles ravagées par les feux de brousse. Le planteur de café ne dispose plus de crédit pour assurer la fertilisation minérale des plantations et la plupart des producteurs négligent les travaux d'entretien des plantations. Le tableau 7 présente les rendements de cacao dans la zone d'enquête. Tableau 7 : Rendement de la culture de cacao
*centre des classes Source : Résultats de l'enquête Une forte proportion des producteurs (30%) ont des rendements inférieurs à 200 kg/ha. Les planteurs de cacao manquent de moyens financiers et matériels pour traiter les plantations. La pourriture brune attaque souvent les chérelles ce qui réduit énormément les rendements. 4.1.4 Main-d'oeuvre sur les exploitations La main-d'oeuvre agricole constitue un facteur de production fondamental dans les exploitations agricoles. Les planteurs utilisent plusieurs types de main d'oeuvre : la main d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariée et le système d'entraide. La main-d'oeuvre familiale connaît de nos jours de sérieux problèmes. La scolarisation des enfants et l'exode rural ont contribué à détourner une partie de la main d'oeuvre des travaux champêtres. La monétarisation de l'économie locale a suscité le développement de l'individualisme dont les effets sont largement perceptibles à travers l'émiettement des terres lignagères et l'extension de la main d'oeuvre salariée. La main-d'oeuvre salariée est souvent temporaire sur les exploitations de café et de cacao. Les planteurs font appel aux ouvriers agricoles pour faire les travaux d'entretien, de cueillette, de transport et de triage. La rémunération se fait soit à la tâche, soit par journée de travail. Le système d'entraide (fidodo) est un regroupement d'hommes en vue de mettre la force de travail au service de chaque membre. Ce regroupement est constitué des membres d'une même famille ou des gens sans liens de parenté (cas des habitants d'un même quartier). Selon FOLI, (2000) les gens qui forment les groupes d'entraide se connaissent bien et sont unis par des liens particuliers. Le nombre de personnes formant un groupe d'entraide varie habituellement entre 10 et 15. Le système d'entraide est basé sur le principe de réciprocité. Les résultats de l'étude ont permis d'obtenir un rapport de dépendance4(*) (RD) par activité économique de 71,78 soit 100 actifs s'occupant de 72 personnes. Le niveau d'emploi (NE) est de 0,39 sur l'ensemble des exploitations. De même DOUVON trouve un rapport de dépendance de 78,3 lors de ses études. Avec ces RD, beaucoup de personnes sont à la charge des actifs. Il existe un grand nombre d'inactifs dans la zone café-cacao. Le niveau d'emploi est inférieur à 1, les producteurs ont un besoin élevé en main d'oeuvre sur les exploitations agricoles. Le NE et le RD ont été calculés à partir des données du tableau 8. Tableau 8 : Répartition des ménages sur les exploitations
Source : Résultats de l'enquête 4.2 DETERMINATION DU PRIX DE REFERENCE 4.2.1 Politique de prix de l'OPAT En début de campagne, le gouvernement togolais, sur proposition de l'OPAT, approuve par décret présidentiel un système de barème de prix applicable aux produits d'exportation (café, cacao, palmier à huile et karité). Ce barème place les opérateurs sur le même pied d'égalité et leur assure une rémunération identique pour un même travail effectué. Ainsi le producteur est rassuré que le prix qui lui sera payé, sera identique en tout lieu et donc il n'a aucune crainte de subir une diminution du prix de vente de son produit sous l'effet de la distance. L'OPAT assure un maximum de stabilité de prix au producteur qui toutefois est resté à un niveau très bas et non rémunérateur. C'est un instrument conçu pour éliminer les fluctuations des cours des produits d'exportation. Le prix au producteur est stable au cours des campagnes mais reste trop faible par rapport au prix FOB. Le tableau 9 présente l'évolution du prix FOB et du prix au producteur au temps de l'OPAT. Tableau 9 : Evolution des prix au producteur et des prix FOB 1985 à 95
Sources : Données tirées des ouvrages AMADOU (1997) et APROMA (1995) Le processus d'élaboration du barème n'associe aucun professionnel de la filière café-cacao et manque quelque peu de transparence : il est difficile de savoir comment se fait l'évaluation des frais des opérateurs concernés. De plus l'interdiction faite aux acheteurs de payer au-dessus du prix garanti aux planteurs, n'est pas une mesure favorable à la concurrence entre les opérateurs. Selon APROMA(1995) « la part de marché de chaque intermédiaire ne dépend pas de leur performance en terme de gestion de prix, mais plutôt du nombre d'acheteurs de produit qu'ils obtiendront de la commission d'agrément5(*) ». Fig 2 : Evolution du prix de référence de café et de cacao (1980 à 1994) Source : Résultats de l'étude Ce système de barème permet aux opérateurs les moins compétitifs de continuer à intervenir dans les différentes opérations. Les producteurs sans véritable moyen de défense assistent à la baisse des prix d'achat de leurs produits (fig2), avec comme conséquence la réduction drastique de leurs revenus. Jusqu'en 1987 la tendance générale était la progression sensible. A partir de1988 les prix ont commencé à chuter et ne se relèveront notamment qu'après la dévaluation du franc CFA. De 1988 à 1994 le prix FOB était le plus bas possible et par conséquent le producteur bénéficie d'un prix très faible. Au cours de la campagne 1994-95, l'OPAT a mis en place une politique de réduction de sa marge bénéficiaire au profit des planteurs. Ceci permet d'offrir un prix intéressant aux producteurs et d'éviter la contrebande qui se développe à la frontière Togo-Ghana. AMADOU pense que « cela peut traduire aussi la volonté de l'Etat d'encourager la production de café et de cacao qui était en baisse constante depuis 1990 ». Durant les années antérieures les prélèvements de l'OPAT étaient très élevés, ainsi le prix gagné par le producteur était très bas. Pour mieux suivre les prélèvements de l'OPAT il faut déterminer les frais engendrés par la commercialisation de café et de cacao. 4.2.1.1 Charges liées à la commercialisation de café et de cacao Les coûts afférents à la commercialisation de café et de cacao sont : · Les commissions pour les acheteurs de produits et les acheteurs agréés ; · Les frais de manutention et de loyers de magasin ; · Les frais de transport du lieu d'achat au centre de collecte ; · Les frais de transport des centres de collecte (Kpalimé et Atakpamé) à Lomé ; · Les frais de transport supplémentaire variant suivant les zones de provenance des produits ; · Les frais de manutention et de transport des produits des entrepôts de l'OPAT jusqu'au port d'embarquement (Lomé). L'exportation des produits agricoles s'effectue par deux types de contrats : * la vente en FOB Le choix du navire et le transport maritime jusqu'à destination sont à la charge de l'acheteur. Dans ce cas l'OPAT vend ses produits au prix FOB. * la vente en CAF Il revient au vendeur de désigner le navire et d'assurer le transport du produit jusqu'à destination. L'OPAT supporte donc les coûts du fret maritime, les coûts de l'assurance et les charges de la surveillance au port de débarquement. La vente est effectuée au prix CAF. Dans les deux cas, le vendeur et l'acheteur se réfèrent aux cours mondiaux pour fixer le prix des produits. La vente proprement dite se fait à terme et à prix fermés ; le prix de vente est connu d'avance par chaque opérateur. Dans le cadre de cette étude, nous considérons que l'OPAT exporte ses produits en valeurs FOB. Cette considération étant faite, passons à la répartition des recettes d'exportations. 4.2.1.2 Rémunération des agents de commercialisation Trois types d'agents interviennent dans la commercialisation de café et de cacao. Les producteurs qui sont rémunérés par le prix d'achat de café et de cacao. Les intermédiaires (acheteurs de produits et acheteurs agréés ), rémunérés par les commissions. L'OPAT verse à ces derniers les frais de transport. Les montants revenant aux intermédiaires constituent les frais de commercialisation. L'OPAT, le seul exportateur, est rémunéré par les recettes d'exportation après déduction des frais de commercialisation et les coûts d'achat des produits. Tableau 10 : Répartition des recettes d'exportation ( valeurs en FCFA/tonne)
Sources : Données tirées des ouvrages AMADOU (1997) et APROMA (1995) Le système de commercialisation de café et cacao adopté par l'OPAT permet aux paysans de vendre sans difficultés leurs produits, mais ne favorise pas la répartition équitable des produits de rente. Les montants revenant à l'OPAT au titre des recettes d'exportation sont énormes. La part de l'OPAT pour le café varie entre 8 et 70 % des recettes totales, alors que pour le cacao la variation est comprise entre 8 et 68 %. L'OPAT intervient toujours pour prélever une partie des recettes d'exportation et n'assure pas la stabilisation des prix aux producteurs qui sont soumis à des fluctuations. C'est le cas de la campagne 84-85 où plus des 2/3 des recettes d'exportation sont allées à l 'OPAT (Etat). Les sacrifices des producteurs sont vains et non rémunérateurs. Ainsi, les prix faibles accordés aux paysans sont liés aux cours mondiaux souvent défavorables sans compter la part importante des prélèvements de l'OPAT. Ces prélèvements sont utilisés par l'OPAT pour la réalisation des différentes tâches de l'office conformément à la loi portant création de l'Office des Produits Agricoles du Togo (JO, 1964 ). C'est ainsi que, l'OPAT en accord avec les organismes d'intervention en milieu rural tels que l'IRCC et la SRCC, intervient sur le terrain pour vulgariser auprès des paysans, les moyens modernes de culture et améliorer la qualité des produits de récolte (café et cacao). Une partie des prélèvements de l'OPAT est destinée à soutenir la lutte anti-capside et le programme d'abattage des vieilles plantations. L'office intervient aussi dans l'aménagement des pistes rurales et des routes de desserte. Mais les investissements de l'OPAT dans la zone café-cacao sont très faibles et représentent en moyenne 1,28 % des recettes issues de la vente de café et de cacao (1978 à 1996). Dans la même période les prélèvements de l'OPAT étaient de 52,85 % en moyenne (tableau 11). Tableau 11 : Taux d'investissement de l'OPAT dans la zone café-cacao
Sources : SRCC rapports annuels (1978 à 1983) + SAFICC rapports annuels (1995 et 1996) NB : les donnés de 1984 à 1994 ne sont pas disponibles Ceci montre bien que le producteur ne profite pas assez de la filière café-cacao. Ces transferts de fonds entretiennent la pauvreté rurale et rendent impossible la modernisation du secteur café-cacao. Raison pour laquelle les groupements producteurs de café et de cacao (GPCC) luttent pour l'amélioration du prix d'achat aux producteurs, laissant la mise en place des infrastructures socio-économiques à la charge de l'OPAT ; alors que les groupements producteurs de coton (GPC) assurent eux-mêmes leur auto-développement par la réalisation des infrastructures socio-économiques grâce aux ristournes. C'est le cas par exemple du GPC Kame (préfecture de Haho) dont les réalisations sont exposées dans le tableau 12. Tableau 12 : Réalisation du GPC Kame de 1992 à 1997
Source : AKAKPO, 1998 p45 4.2.1.3 Evaluation du Taux Nominal de Protection (TNP) Un pays ne peut prospérer et avoir une économie compétitive que s'il protège son secteur agricole en offrant un TNP supérieur à 1. Le TNP mesure le manque à gagner (gain marginal) résultant de la politique des prix dans un pays. Pour évaluer le TNP, on tient compte du : · Prix payé au producteur à l'intérieur du pays ; · Prix du bien payé sur le marché international. Le TNP est déterminé par la formule suivante : TNP = (PP-PC)/PC*100 avec PP = prix au producteur et PC, le prix comparé. PC = prix FOB - frais de commercialisation ; FOB = Free on Board. Pour un TNP négatif, le producteur réalise un manque à gagner et si le TNP est positif, producteur bénéficie d'une subvention. Les résultats de l'évaluation du TNP pour la commercialisation du café et du cacao sont présentés dans les tableaux suivants. Tableau 13 : Détermination du TNP du café
Sources : Données tirées des ouvrages AMADOU (1997) et APROMA (1995) Tableau 14 : Détermination du TNP du cacao
Sources : Données tirées des ouvrages AMADOU (1997) et APROMA (1995) Le TNP indique le niveau du taux de prélèvement de l'OPAT, c'est le montant prélevé sur une recette de 100f rapporté par la vente de café ou de cacao. Depuis 1980 les taux nominaux de protection de café et de cacao ont été toujours négatifs. Ce qui signifie qu'au cours de cette période, les paysans ont enregistré un manque à gagner sur la vente de café et de leur cacao. Durant la campagne 1980-81, le TNP du café était de -62 % et celui de cacao -50 %. C'est dire qu'au cours de cette année les producteurs ont enregistré un manque à gagner de 62f ou 50f sur 100f de café ou de cacao vendu. En dehors de la campagne 1992-93 où le TNP du cacao a connu une amélioration en faveur des producteurs (-9 %) due à la réduction des prélèvements de l'OPAT sur les recettes d'exportation (8,23 %), les autres années se sont soldées par des manques à gagner énormes sur la vente de café et de cacao. Après la dévaluation du Fcfa en 1994, les TNP sont relativement modérés par rapport aux campagnes antérieures. On tend ainsi vers la libéralisation de la filière café-cacao. En 1994 le prélèvement de l'OPAT très élevé (59 % pour le café ) a entraîné un manque à gagner très important pour le paysan (64f pour le café et 60f pour le cacao). Le TNP rend compte de la forte taxation indirecte des producteurs de café et de cacao, par conséquent la réduction de leurs revenus issus de la vente de café et de cacao. Avec la libéralisation de la filière café-cacao les prix devraient être très intéressants pour les différents acteurs. Examinons à présent le comportement du prix au producteur sur le marché libre. 4.2.2 Prix pratiqués depuis la libéralisation Après la levée du monopole de l'Etat, le prix du café et du cacao est publié par le Comité de coordination de la filière café-cacao (CCFCC). 4.2.2.1 Organisation du CCFCC Le CCFCC est créé par l'arrêté ministériel N°18/MCPT/MDRHV du 14juin 1996. Il est composé de : · Deux représentants de l'Etat ; · Deux représentants des services techniques ; · Trois élus des organisations de producteurs ; · Trois élus des sociétés de transformation et de commercialisation ; · Un représentant de l'association professionnelle des banques. Le CCFCC est dirigé par les sociétés exportatrices des produits de rente et fixe dans la plupart des cas le prix d'achat au producteur (prix de référence). Il assure la sauvegarde du label du café et du cacao togolais. Il recueille et publie les statistiques sur la production, la collecte et l'exportation du café et du cacao. 4.2.2.2 Prix de référence Pour calculer le prix indicatif6(*), on se réfère au cours moyen de référence du dollar par tonne pour le café et en livre par tonne pour le cacao. Le prix CAF et le prix FOB sont obtenus par déduction des frais de réalisation du FOB et des coûts de calibrage. Le prix de référence est obtenu en prenant 70% du prix FOB. Le prix de référence est fixé donc en tenant compte des cours mondiaux. L'Unité d'analyse de prix agricoles (UAPA) est chargée de déterminer le prix plancher d'achat de café et de cacao. Tous les 15 jours, l'UAPA publie les cotations des marchés de New York en ce qui concerne le café et de Londres pour le cacao. Les collecteurs exportateurs sont tenus de majorer légèrement ces prix planchers avant de faire les achats. Le prix de référence représente en moyenne 70% du FOB, parfois près de 90% (97/98) et même 55% (00/01). La figure 3 permet de suivre l'évolution du prix de référence et du prix réel appliqué sur le terrain durant la campagne 2000/2001. Très souvent le prix de référence n'est pas respecté sur le terrain en début de campagne. Cette période coïncide avec les fêtes de fin d'année et la rentrée scolaire. Les producteurs sont contraints d'effectuer la vente de leurs produits afin d'assurer les différentes tâches. Jusqu'en février le prix d'achat réel est toujours inférieur au prix indicatif, période où le planteur a vendu une grande partie de sa récolte. Lorsque le café et le cacao deviennent de plus en plus rares sur le terrain les prix commencent par augmenter. Face à cette situation, les producteurs informent régulièrement le comité de coordination pour redresser les prix (voir annexe pour correspondance adressée au CCFCC). Vers la fin de la campagne où il n'y a plus assez de produits, les acheteurs effectuent les achats au-dessus du prix indicatif, car ils sont en situation de "short" et tiennent à honorer les divers contrats. Ainsi à partir du mois d'avril, le prix réel dépasse largement le prix de référence avec des écarts pouvant atteindre127f/kg (avril 2001 pour le café). De plus les producteurs se plaignent de n'avoir pas vendu leurs produits aux prix de l'effort fourni. Ils sont soit abusés directement lorsque l'acheteur juge leurs produits de mauvaise qualité et par conséquent leur propose un prix inférieur au prix normal sur le marché national, soit abusés indirectement par la falsification de poids lors de la pesée. Dans le système de marché libre, les prix de référence ont été meilleurs par rapport à ceux obtenus pendant le monopole (confère tableau15). Prix ref = prix de référence Fig 3 Cacao : Evolution du prix réel et du prix de référence (2000-2001) Source : CCFCC Tableau15 : Prix indicatifs de café et de cacao de 1996 à 2001
Source : CCFCC De novembre 1996 à août 2001, le prix au producteur est en moyenne de 487 f/kg et 502 f/kg respectivement pour le café et le cacao. Ces prix sont théoriques, en ce sens que le prix indicatif n'est pas respecté sur le terrain. Selon les termes du marché libre, les producteurs doivent bénéficier au minimum du prix de référence. Afin de mieux suivre l'évolution des prix indicatifs depuis 1996 nous avons établi la figure 4. Celle-ci donne une idée sur la variation des cours dans le temps, étant donné que ces prix sont fortement liés aux cours mondiaux. Durant les deux premières années de la libéralisation (96/97 et 97/98), les prix au producteur étaient intéressants et très élevés. Durant cette période le prix moyen du café et du cacao était de 600 f/kg. A partir de la campagne 98/99 la tendance est à la baisse, c'est ainsi qu'en août 2001 le prix d'achat de café n'était que de 200 f/kg. En ce moment le prix au producteur représente seulement 54,49% du prix FOB contre 70% initialement prévu. Au cours de la campagne 00/01 le prix FOB du café était relativement faible. Cette situation serait due à l'entrée en production des pays asiatiques qui font augmenter l'offre mondiale par rapport à la demande mondiale. Selon l'Organisation Internationale de Café7(*), les exportations mondiales de café ont atteint pendant la période 2000-2001 5,37 millions de tonnes contre 5,244 millions en 1999-2000. Cette tendance étant liée essentiellement à l'évolution de la production au Vietman qui est passée 618 mille tonnes à 852 mille tonnes (soit un accroissement de 37, 91 %). Sur le terrain, le prix d'achat réel ne varie pas tous les 15 jours comme le prix de référence. Il arrive parfois que le prix réel soit conservé pendant plus d'un mois surtout en début de campagne. Les prix de référence communiqués par le CCFCC arrivent difficilement aux producteurs, faute d'une organisation efficace de ces derniers. Essayons de voir à présent le mode de regroupement des producteurs dans le cadre de la commercialisation de café et de cacao. Fig4 :Evolution du prix de référence de café et de cacao de 1996 à 2001 Source : Résultats de l'étude 4.3 MODE D'ORGANISATION DES PRODUCTEURS DE AGRICOLES Les producteurs de café et de cacao sont environ 40 000 planteurs, appartenant à plusieurs groupements. Dans les années 90, 11 000 producteurs sont membres de 190 groupements répartis dans la zone de production, soit environ 27,50 %. 4.3.1 Fonctionnement des groupements de producteurs Les planteurs de café et cacao sont répartis dans plusieurs villages. Chaque village possède son propre groupement de producteurs de café et cacao (GPCC). L'objectif des GPCC est de collecter les produits de récolte (café et cacao) des membres et de chercher un meilleur marché pour assurer l'écoulement. Chaque groupement dispose d'un organe de gestion composé d'un président, d'un secrétaire et d'un trésorier. 4.3.1.1 Qualité de membre de GPCC Le planteur qui veut appartenir à un groupement doit remplir certaines conditions : Payer le droit d'adhésion ; Libérer la part sociale. Le montant du droit d'adhésion et de la part sociale varie selon les groupements. Une fourchette de 1000 à 2500F pour le droit d'adhésion et 3500 à 5000F pour la part sociale est souvent proposée aux producteurs. 4.3.1.2 Attente des membres Lorsque les conditions sont remplies, les membres peuvent espérer : · Obtenir des ristournes en fin de campagne · Bénéficier du crédit en temps de soudure · Avoir des boutures et des sachets plastiques · Vendre au comptant au groupement sans aucune difficulté · Bénéficier des formations techniques et économiques en gestion de revenus. Il est prévu aussi des formations spécifiques des responsables de groupements. Seulement 61,67 % des enquêtés appartiennent au GPCC.48,65 % des membres de GPCC pensent avoir bénéficié de certains avantages en étant membre de groupement. Ces données sont consignées dans les tableaux suivants. Tableau 16 : Organisation des producteurs en groupement
Source : Résultats de l'enquête Plus de la moitié des producteurs membres de groupement n'a rien bénéficié des services des groupements. Leur situation est identique à ceux qui n'ont pas intégré les groupements. Certains producteurs membres de GPCC ont pu bénéficier des cabosses, des boutures de café à des prix un peu moins cher et des sachets plastiques gratuits. Ils ont appris à faire des semis en ligne afin de pouvoir augmenter les rendements des cultures. Tableau 17 : Proportion de producteurs ayant tirés des intérêts liés aux groupements
Source : Résultats de l'enquête D'autres producteurs ont suivi des formations à Kpalimé sur la gestion des équipements de traitement et ont bénéficié de ristournes en fin de campagne. Selon le tableau 17, 51,35 % des producteurs membres de groupements ne trouvent pas leurs attentes satisfaites. Les groupements doivent tout faire pour mettre à la disposition des membres des services nécessaires à l'amélioration des conditions de vie. Notamment un crédit adéquat et des prix d'achat très intéressant. 4.3.1.3 Réticence des autres producteurs Ceux qui ne sont pas membres de groupement (38,33 %) gardent leur distance et pensent avoir bénéficié des avances en période de soudure chez les acheteurs de produits. Ils veulent voir d'abord le rôle concret que pourra jouer le groupement dans le milieu avant de l'intégrer. La mauvaise gestion des groupements, les endettements et les détournements répétés éloignent davantage les autres producteurs des GPCC. 4.3.2 Activités menées par les OPA dans le cadre de la commercialisation de café et cacao 4.3.2.1 Regroupement des GPCC en union de groupement Les groupements de producteurs de café et cacao sont organisés en union de groupements (UGPCC) afin de mieux commercialiser les produits de rente. L'objectif des unions est de : Valoriser les produits de récolte et négocier un meilleur prix de vente ; Faciliter l'accès au crédit par leur caution solidaire, participer à la commercialisation interne. Chaque union dispose des statuts et règlement intérieur. Le droit d'adhésion donne la qualité de membre. Les groupements et les unions ne sont officiellement reconnus et ne peuvent bénéficier de certains avantages que (exemptés d'impôts et de taxes) que s'ils son enregistrés à la direction de la coopérative, mutualité et de crédit du Ministère de l'agriculture de l'élevage et des pêches. 4.3.2.2 Commercialisation de café et de cacao En 1993, le nombre des unions s'élève à 10 avec 190 groupements. Grâce au programme d'organisation des producteurs en coopératives, les producteurs de café et de cacao vont s'organiser encore plus en groupements. C'est ainsi que le nombre des unions est passé à 17 avec 383 GPCC en 2000. Les unions et les groupements effectuent le collecte primaire du café et cacao. Leur part dans l'activité de collecte est très faible et ne représente que 10 % de la production nationale. Les UGPCC et GPCC bénéficient des commissions variant entre 50 et 70 f/kg. Parfois les unions octroient du crédit de commercialisation aux groupements ; ceux-ci à leur tour accordent des avances aux planteurs membres et effectuent les opérations d'achat de café et de cacao. 4.3.2.3 Difficultés rencontrées Les Organisations de Producteurs Agricoles (OPA) connaissent d'énormes difficultés financières. Elles sont fortement concurrencées par les acheteurs de produits travaillant pour les sociétés privées. Les groupements effectuent les achats à crédit car n'ayant pas assez de fonds. Lorsqu'un adhérent débiteur ne veut pas rembourser un prêt, il évite le groupement ou ne lu apporte qu'une partie de sa récolte. Les unions trouvent difficilement des marchés pour écouler les produits. Déterminons à présent les mécanismes mises en place par l'OPAT pour commercialiser le café et le cacao. 4.4 MECANISMES DE COMMERCIALISATION DE CAFE ET DE CACAO AVANT ET APRES LA LIBERALISATION DE LA FILIERE Durant son existence, l'OPAT, usant des prérogatives que lui a attribuées la loi N°64/9, s'était livré à un véritable travail de normalisation des échanges, la promesse que les prix d'achat pratiqués mettraient les producteurs à l'abri des variations des cours mondiaux. Pour atteindre ses objectifs, l'office a mis en place un ensemble de stratégies afin d'assurer la commercialisation des produits de rente. Les acheteurs agréés sont chargés d'acheter le café et le cacao aux planteurs. Ils assurent la collecte, le transport et la vente des produits à l'OPAT. Ils utilisent les services des acheteurs de produits pour réaliser leurs tâches. Les acheteurs agréés et les acheteurs de produits doivent bénéficier d'agrément de la part de la commission d'agrément pour exercer leurs activités. Pour être acheteur agréé, il faut remplir les conditions suivantes : § Etre une personne physique de nationalité togolaise et résident au Togo ou être une personne morale de droit togolais ayant son siège au Togo ; § Avoir une attestation d'inscription au registre national de la coopération pour les coopératives et de la SAFICC pour les groupements agricoles villageois ; § Etre inscrit au registre de commerce ; § Avoir une surface financière suffisante ; § Avoir un magasin de stockage et de conservation des produits répondant aux normes requises par le service de conditionnement. L'acheteur de produits doit avoir : § Un magasin équipé de palettes pour le groupage des produits ; § Une bascule pour la pesés des produits ; § Une aire cimentée et/ou une bâche. La collecte des produits est assurée par les acheteurs de produits pour le compte des acheteurs agréés et par les groupements agricoles villageois (GAV) pour le compte des unions de groupements agricoles villageois (UGAV). Un peu avant l'ouverture de la campagne d'achat, les acheteurs agréés versent de l'argent à leurs acheteurs de produits. Ces derniers concèdent des avances aux producteurs souvent à des taux usuraires pour faire face aux problèmes de rentrée scolaire et aux dépenses d'exploitation. Ces planteurs sont contraints de livrer toute leur récolte à l'acheteur de produits. Le producteur apporte des sacs de café et de cacao dans le magasin de l'acheteur de produits. Celui-ci paye souvent au comptant suivant le système de prix fixé par l'OPAT. Quand le stock est important, l'acheteur agréé assure le transport du produit dans son propre magasin (Kpalimé avant l'expédition dans les entrepôts de l'OPAT à Lomé. Parfois après la récolte, les paysans vendent les produits à d'autres acheteurs, laissant l'acheteur prêteur dans des situations difficiles. Les UGAV, pour collecter les produits, se servent des GAV. Les responsables du GAV procèdent au pesage des produits apportés par les membres puis les quantités sont enregistrées dans un cahier de livraison. Les membres ne seront payés qu'après livraison des produits à l'UGAV. Le transport des produits depuis la zone de production jusqu'à Lomé est assuré par des véhicules appartenant aux acheteurs agréés, aux particuliers (location) et à l'OPAT (transport des produits des magasins centraux). Sur le terrain, les agents du service de conditionnement assurent le contrôle à tous les stades de la commercialisation interne (depuis le magasin de l'acheteur de produits jusqu'à l'entrepôt de l'OPAT). Avant de conditionner le café et le cacao, le service de contrôle de conditionnement et des instruments de mesures (SCOT) procède à un super contrôle des produits. Les produits sont classés sur la base du nombre de défauts et pourcentage des graines défectueuses. Pour le café, les défauts sont : les cerises, les fèves avariées sèches, les fèves scolytées les fèves moisies et les brisures. Pour le cacao, il existe deux types de défauts : § Défauts graves (fèves moisies, fèves parasitées, fèves germées) § Défauts moins graves (fèves non fermentées, fèves ardoisées) Au terme de l'analyse, on établit un bulletin d'analyse qui indique pour le café sain les qualités suivantes. Tableau 18 : Différentes qualités de café
Source : Résultats de l'enquête Les opérations telles que la récolte, la fermentation, le séchage et le stockage ont une influence sur la qualité des produits. Il en est de même pour l'origine botanique, les conditions climatiques et l'état sanitaire des plantations. Après cette analyse, on procède au calibrage. Le café est séparé en différents grades qui sont suivant le degré décroissant de la grosseur des graines : G1, G2 et G3. Le café togolais est d'une bonne qualité et obtient sur le marché international de 20 à 30f/kg par rapport au robusta de la Côte d'Ivoire (APROMA, 1995 p.12). Pour le cacao, le bulletin d'analyse indique les qualités suivantes : Tableau 19 : Différentes qualités de cacao
Source : Résultats de l'enquête La qualité des produits togolais est surtout liée à l'usage du matériel végétal de bonne qualité, au contrôle de qualité depuis le magasin de l'acheteur de produits et à l'indépendance du SCOT. Avec la rigueur de contrôle su service de conditionnement, la qualité du café et du cacao s'est maintenue à un niveau élevé, ce qui fait la renommée de l'OPAT sur le marché international. Durant le monopole de l'OPAT la filière est organisée comme suit. Tableau 20 : Organisation de la filière café - cacao au temps du monopole
Source : Résultats de l'enquête Les producteurs assurent la mise en place des plantations de café et cacao. Ils bénéficient de la part de la SAFICC des intrants agricoles à des prix subventionnés. Les planteurs préparent les produits de récolte, les fèves de cacao fermentées sont étendues sur des nattes afin de sécher au soleil. Les fruits de café sont bien séchés et décortiqués au moulin. Les producteurs sont organisés en groupement puis en unions de groupements pour commercialiser le café et le cacao. Les institutions d'encadrement assistent les producteurs en leur fournissant des intrants agricoles et infrastructures. Il s'agit de l'Institut de Recherche sur le Café et le Cacao (IRCC), la Société nationale pour la Rénovation et le développement de la Cacaoyère et de la Caféière togolaise (SRCC) et la Structure nationale d'Appui à la Filière Café - Cacao (SAFICC). La SRCC accorde aux planteurs du matériel végétal amélioré. Elle effectue la lutte anti-mirides des cacaoyers et la lutte anti-criquets pour les caféiers gratuitement. L'engrais est vendu à crédit aux planteurs. Elle accorde du crédit de campagne aux planteurs pour financer l'acquisition des intrants agricoles pour créer de nouvelles plantations. La SRCC travaille en collaboration avec l'IRCC qui fournit des jeunes plants et des boutures. En 1992 la SAFICC a repris les fonctions de la SRCC à l'exception des programmes de crédit de plantation. De plus, les intrants agricoles sont vendus au comptant aux planteurs. Les acheteurs agréés effectuent la collecte et le conditionnement des produits d'exportation. Ils accordent des avances aux planteurs et travaillent en étroite collaboration avec les acheteurs de produits, les groupements villageois et les unions de groupement villageois. L'OPAT était le seul habileté à exporter les produits de rente : il est le seul exportateur. Ainsi, le circuit de commercialisation de résume comme suit : Fig. 5 Marché café-cacao pendant la période de monopole de l'OPAT Source : Résultats de l'étude Avec la libéralisation de la filière café -cacao en 1996, des modifications sont intervenues au sein du circuit de commercialisation donnant lieu à une nouvelle organisation de la filière (tableau 21). Tableau 21 : Nouvelle organisation de la filière café - cacao
Source : Résultats de l'étude Ces modifications portent sur les fonctions des différents acteurs intervenant dans la filière. Les producteurs sont organisés en groupements de producteurs de Café et de Cacao (GPCC) et en unions de groupements de producteurs de Café et de Cacao (UGPCC). Ils interviennent dans la commercialisation du café et du cacao. Les facteurs de production sont acquis à leurs frais à des prix très élevés. Ils n'ont plus de crédit de campagne pour entretenir les plantations. L'ACDR et le CRAF assistent les producteurs de café et de cacao. L'ACDR s'emploie à donner aux agriculteurs un véritable statut de professionnels agricoles. Les programmes de professionnalisation privilégient la formation des responsables et l'appui à l'organisation afin de regrouper des producteurs autour des facteurs économiques fédérateurs et générateurs de meilleurs revenus. A travers les appuis techniques, l'ACDR veut amener les OPA à maîtriser l'environnement de la production agricole et à participer au développement rural (aménagements ruraux, formation, alphabétisation). Les acheteurs agréés sont devenus des sociétés exportatrices des produits de rente. Il s'agit des sociétés privées (STCP, BANAMBA, SONEPRO, etc.) et des associations comme FUNOPAK et AKEN. Les opérateurs économiques désireux d'exporter le café et le cacao doivent remplir les conditions suivantes : · Etre une personne de nationalité togolaise résident au Togo, une personne morale de droit togolais ayant son siège au Togo ; · Etre inscrit au registre du commerce pour avoir la qualité de commerçant ; · Justifier d'une caution bancaire représentant 20 % de la valeur FOB du produit exporté ; · Etre en règle avec la fiscalité ; · Disposer des installations de stockage et de conservation des produits, avoir des moyens matériels répondant aux normes requises par le SCOT. Les exportateurs de produits agricoles peuvent s'approvisionner en café et cacao dans toutes les zones de production, directement chez le planteur, auprès des acheteurs indépendants, groupements et unions de groupements. Tout comme au temps de l'OPAT, les exportateurs se servent des acheteurs de produits pour effectuer la commercialisation interne du café et du cacao. Dans le système actuel les acheteurs de produits ne font plus assez d'avances aux planteurs à cause des difficultés qu'ils éprouvent dans le remboursement des prêts. Après la récolte des produits, le producteurs débiteurs vend ses produits à d'autres acheteurs et refuse de rembourser le crédit. Dans notre échantillon, seulement 1,67 % des enquêtés ont pu bénéficier des avances de la part d'acheteurs de produits (tableau 22). De plus ils s'organisent entre eux pour proposer de bas prix aux producteurs ; comme les planteurs sont dans le besoin ils cèdent en vendant les produits. Les taux usuraires appliqués par les acheteurs de produits et le bas prix du café et du cacao font que les producteurs ne trouvent pratiquement rien après la vente de leurs produits. Tableau 22 : Sources de financement des activités de production de café et de cacao
Sources : Résultats de l'enquête Dans ces conditions, les paysans ont recours à d'autres moyens pour financer leurs activités. Plus de 70 % des enquêtes vendent des produits vivriers et le sodabi pour avoir de l'argent et réaliser les différentes tâches liées à l'exploitation. Certains paysans exercent des activités secondaires (menuiserie, maçonnerie, tronçonnage, chasse) pour se procurer de l'argent et entretenir es plantations. Selon les enquêtés, les usuriers durcissent de plus en plus les conditions d'octroi des prêts et demandent un maximum de garantie. A peu près 10 % des enquêtés sont financés par les usuriers avec un taux de remboursement annuel dépassant parfois 150 %. Dans les UGPCC, les groupements se chargent de la collecte et recherche un meilleur marché pour vendre les produits. L'achat se fait à crédit. Les ristournes sont irrégulières et pratiquement inexistantes. Les GPCC et UGPCC ne sont plus financés et ils éprouvent d'énormes difficultés pour collecter les produits de leurs membres. Le mécanisme actuel de commercialisation est peu différent de celui pratiqué au temps du monopole. Les acheteurs agréés sont devenus les exportateurs de produits. De plus, ils ont la possibilité d'élargir leur zone d'intervention compte tenu de leurs moyens financiers. Les producteurs n'ayant pas assez de moyens, sont obligés de vendre leurs produits à des sociétés privées. Les unions de groupements ne sont pas assez dynamiques pour constituer une force de négociation vis-à-vis des sociétés exportatrices. Les groupements n'ayant pas assez de fonds exercent difficilement leurs activités (ils ne collectent que 10 % de la production). La libéralisation de la filière café-cacao au Togo n'a pas contribué à l'amélioration du circuit de commercialisation. Elle offre plutôt des opportunités aux producteurs (négociation de meilleurs prix de vente, exportation des produits agricoles, apport des intrant agricoles). Ceux-ci ne pourront exploiter ces atouts que s'ils ont des moyens. Les exportateurs ont juste pris la place de l'OPAT et interviennent dans les transactions commerciales par les accords signés avec les importateurs. Il y a eu un transfert du pouvoir d'exportation des produits de l'OPAT aux acheteurs agréés comme le montre la figure suivante. Fig. 6 : Marché café-cacao dans le système de marché libre Source : Résultats de l'étude 4.5 FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE CREDIT DANS LA ZONE CAFE-CACAO 4.5.1 Financement des producteurs au temps de l'OPAT Durant le monopole de l'Etat, la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA) était la banque agricole qui finançait le secteur de développement en collaboration avec l'OPAT. 4.5.1.1 Objectifs de la CNCA La CNCA avait des objectifs multiples : · Proposer et étudier les possibilités d'investissement pour concourir au développement et à la modernisation de l'agriculture, l'élevage, l'artisanat et la pêche ; · Faciliter la commercialisation, le stockage et la transformation des produits agricoles ; · Apporter l'assistance technique aux coopératives et aux unions de coopératives de production dans la gestion des produits de récolte. 4.5.1.2 Conditions d'octroi de crédit Les paysans avaient recours à la CNCA pour financer les exploitations agricoles, acheter des matériels d'équipement agricole, vulgariser la commercialisation et la transformation des produits agricoles. Les prêts peuvent être accordés à des paysans individuels ou réunis en groupement, en coopératives et unions de coopératives tous crédibles. Pour bénéficier du crédit, il faut remplir les conditions suivantes : - Pièces justificatives du droit de jouissance sur la propriété à exploiter - Compte d'exploitation prévisionnel du projet ; - Devis estimatif des coûts du projet ; - Apport personnel de 20 % du coût du projet ; - Etude agronomique régulièrement établie ; - Carte pédologique du domaine à exploiter ; - Dossier de demande de crédit à acheter à la CNCA. 4.5.1.3 Remboursement du crédit de production Les paysans remboursent les crédits après avoir effectué la récolte de leur café et cacao, soit en nature ou en espèces. Pour renforcer la solvabilité des planteurs, l'OPAT opte pour une nouvelle formule. La FUCEC accorde du crédit de campagne aux GPCC et UGPCC après avis de la SAFICC. Le règlement se fait par l'OPAT après que les groupements et unions aient livré leurs produits. 4.5.1.4 Causes de la faiblesse et de la diminution du crédit agricole en milieu rural Les producteurs éprouvent d'normes difficultés pour rembourser leurs crédits. Selon WALLACE (1988), les causes sont multiples : - Faible taux de recouvrement ; - Méfiance du paysan ; - Système de distribution et de recouvrement de la CNCA ; - Le crédit profite plus aux salariés ou à ceux qui ont déjà un certain revenu. La SOTED, (1984) souligne que les facteurs bioclimatiques défavorables et les contraintes sociales, les prix non rémunérateurs, le manque de contrôle de la commercialisation, le maque de suivi expliquent les faibles taux de recouvrement des prêts agricoles. Selon elle, le paysan n'arrive pas à satisfaire ses besoins primordiaux (consommation, dépenses sociales, amélioration de l'habitat). Dans la plupart des cas, les projets sont orientés à d'autres fins. Les revenus tirés de la vente du café et cacao sont parfois investis dans d'autres domaines (mariage, cérémonies, funérailles). La CNCA était une institution financière créée pour apporter l'appui financier nécessaire aux actions de développement rural. Elle se veut donc une banque à vocation agricole, mais ce sont les salariés et les fonctionnaires qui ont bénéficié plus de cette banque. 4.5.2 Crédit aux producteurs dans le cadre de la libéralisation Depuis 1994, il n'existe plus aucune structure de crédit pour financer la production. Les producteurs de café et de cacao sont obligés de vendre la récolte des vivriers ou de recourir aux crédits usuraires (tableau 22) pour faire face à leurs dépenses. La Société de Coopération pour le Développement International (SOCODEVI) et l'Agence Française de Développement (AFD) tentent d'apporter un début de solution au crédit de campagne dans la zone café-cacao. 4.5.2.1 Conditions d'octroi du crédit La SOCODEVI a mis en place un projet d'appui mutuelle café-cacao afin de mieux financer les producteurs remplissant un certain nombre de conditions. Les groupements et unions de groupements les plus performants peuvent bénéficier du crédit. Ces groupements et unions doivent : - Avoir un niveau d'activité très élevé ; - Avoir une bonne organisation - Etre no endettés - Informer régulièrement les membres respectifs - Faire des réunions périodiques ; - Présenter aussi d'autres types de garanties (avoir des plantations caféières cacaoyères) ; - S'engager à bien gérer les fonds ; - Respecter les règles de disciplines élémentaires ; - Comprendre la notion de groupement, de collecte et de bonne gestion. De plus, l'institution de crédit étudie les antécédents des unions et des groupements qui veulent bénéficier du crédit. 4.5.2.2 Remboursement du crédit SOCODEVI Le remboursement est fait essentiellement par nature. Les groupements apportent leur café et leur cacao, l'union centralise tous ces produits et cherche à son tour un marché pour écouler les produits. Le durcissement des conditions d'octroi de crédit et l'honnêteté des bénéficiaires font que le remboursement est aisé. 4.5.2.3 Bénéficiaires du crédit Les crédits ne sont pas individuels mais accordés aux groupements et aux unions crédibles. Pour bénéficier du crédit, les producteurs doivent faire partie de groupements performants. Dans notre échantillon, aucun groupement ne bénéficie de ce crédit. L'enquête a été réalisé au sud de la préfecture de Kloto, zone d'intervention de l'UGPCC SOK. Actuellement, la SOCODEVI assiste 48 groupements choisis parmi 5 unions de groupements8(*) (UGPCC Agou, UGPCC NOK, UGPCC Amou Sud, UGPCC AKEN et UGPCC AKO). Sur le terrain, les producteurs mobilisent leur force dans 383 groupements, ainsi la SOCODEVI n'assiste que 12,53 % de producteurs regroupés. 4.5.2.4 Types de crédit Le projet d'appui mutuelle café-cacao pense mettre à la disposition des producteurs trois types de crédits : - Crédit de commercialisation : avancer de l'argent aux groupements pour acheter le café et le cacao auprès des producteurs ; - Crédit pour les intrants : il s'agit de faire bénéficier les groupements des intrants de production (engrais, semences améliorées, produits phytosanitaires) ; - Crédit en temps de soudure : aider les producteurs membres de groupements crédibles dans les périodes de soudures et surtout pendant les rentrées scolaires. Pour le moment les deux derniers types de crédit ne sont pas encore opérationnels. Les producteurs regroupés bénéficient actuellement du crédit de commercialisation. Dans les perspectives d'avenir, la SOCODEVI cherche à élargir son champs d'action en assistant un nombre élevé de groupements au cours des prochaines années. Elle travaillera encore plus avec les groupements d'Amou Nord et de Litimé. La sensibilisation est nécessaire pour changer les mentalités des autres unions afin de remplir les conditions d'octroi et présenter un maximum de garantie. 4.5.2.5 Difficultés rencontrées par la SOCODEVI Parfois certains bénéficiaires ne respectent pas les règles établies. Lorsque la SOCODEVI constate certains irrégularités dans la gestion du crédit, elle arrête immédiatement l'assistance financière. Durant le monopole de l'OPAT les prélèvements des recettes d'explortation étaient très importantes. Le producteurs bénéficiait des prix peu rémunérateurs et par conséquent, les revenus tirés de la vente de café et de cacao étaient peu satisfaisant. Le pouvoir d'achat permet de savoir à peu près combien le producteur de café et de cacao gagne à la fin de chaque campagne. Il rend compte du niveau de vie du producteur. 4.6 POUVOIR D'ACHAT DES PRODUCTEURS Le pouvoir d'achat exprime la quantité de marchandises que permet d'acheter une somme de monnaie ou un revenu, étant donné un certain prix à l'unité de marchandise (MALASSIS et al, 1992). Le pouvoir d'achat est donc directement et principalement conditionné par le niveau de revenu. La situation financière des producteurs de café et de cacao est loin d'être amélioré. Durant le monopole de l'Etat, les producteurs sans véritable moyens de défense assistent à la baisse régulière de leurs revenus. Le prix d'achat de café et de cacao était très faible et ne constitue pas un instrument adéquat pour relever le niveau de vie des producteurs. Avant de déterminer le revenu des planteurs, il faut estimer les coûts de création et d'exploitation des cultures. Les coûts de création d'une culture constituent la valeur des biens et des services utilisés pour mettre en place et entretenir une plantation de cette culture. Les coûts d'exploitation sont l'ensemble des charges supportées pendant une année par le producteur pour conduire la plantation. Dans les calculs, nous supposons que les travaux sont exécutés par la main d'oeuvre salariée sur les terres appartenant aux propriétaires. Les plantations sont amorties pendant 30 ans. Les données concernant la création et l'exploitation des plantations sont jointes en annexes 6 et 7. Le coût de revient et la marge brute par kg de produit marchand sont calculés à partir du prix d'achat des produits, du rendement des cultures et d'autres frais. Tableau 23 : coût de revient et marge brute/kg de produit
* F1 et F2 sont obtenus à partir des données des annexes 6 et 7 Source : Résultats de l'étude Les résultats de ce tableau montrent que le coût de revient d'un kg de café est supérieurs à celui d'un kg de cacao. Cela est évident dans la mesure où les frais d'exploitation et la création d'un ha de café sont supérieurs à ceux d'un ha de cacao. Après la libéralisation de la filière café-cacao, les frais d'exploitation de ces cultures sont réduits car les planteurs ne trouvent plus de crédit pour payer les intrants agricoles. En conséquence, les rendements ont chuté de 25 % pour le café et 41 % pour le cacao. Il faut noter que la marge réelle de cacao est toujours supérieure à celle de café. Le revenu est calculé à partir de la différence entre les recettes (produit du prix au producteur et la quantité vendue) et les dépenses (produit du coût de revient et quantité produite). Tableau 24 : Revenus issus des cultures de rente
Source : Résultats du tableau 23 + calculs de l'auteur Sur une période de 15 ans (1980-1995) les producteurs gagnent en moyenne 203F/j et 267F/j respectivement pour le café et le cacao. En tenant compte du taux d'inflation9(*) moyen (1992 à 1995), ils n'obtiennent que 180F/j et 236 F/j. En 1990, les producteurs de café avaient travaillé à perte et ceux qui s'occupent du cacao ont bénéficié en moyenne journalière de 63 F (AMADOU, 1997). Selon le même auteur durant la campagne 1994-1995, période post-dévaluation, les producteurs ont reçu en moyenne 335F/kg de café et 318 F/kg de cacao. Pour sa part, DOUVON (1990) déclare que le revenu agricole des planteurs de café était de 134 219 F CFA soit 372 F/jour avec un rendement de 758 kg/ha en 1986-87. De 1996 à 2001, période de marché libre, le prix moyen de référence est de 487F/kg de café et 502 F/kg de cacao soit une augmentation de 72 % pour le café 73 % pour le cacao. Durant cette période la marge réelle par kg est de 265F et 285F respectivement pour le café et le cacao. Les plantations de café rapportent 319 F/j et celle de cacao 277 F/j aux planteurs. En tenant compte du taux d'inflation moyen (1996-1999) le producteur de café gagne 305F/j et celui du cacao gagne 265F/j. Ces valeurs sont données à titre indicatif car elles ne reflètent pas exactement la réalité. Sur le terrain, le prix de référence n'est pas respecté. Parfois, la différence entre le prix d'achat réel et le prix de référence peut atteindre 148F/kg de produit (octobre 2001, prix d'achat du café). Il apparaît globalement que les revenus des planteurs de café et de cacao sont restés faibles. Ces résultats comparés à la rémunération de la journée de travail agricole, (établis dans le tableau 25) montre que les cultures de café et de cacao ne sont pas assez rentables. Il apparaît que l'ouvrier agricole payé à la journée de travail gagne mieux que le planteur de café et de cacao (avec un écart de 700F environ). Toutefois, il faut noter que le métayer ne travaille pas tous les jours dans l'année alors que le producteur est rémunéré pendant une année entière. Tableau 25 : Rémunération de la main d'oeuvre agricole
*l'ouvrier agricole doit travailler au minimum 2 bras carrés (1bras carré = 10 bras *10 bras). Source : Résultats de l'étude Les paysans identifient souvent leur pouvoir d'achat par rapport à leur capacité à faire face à certaines dépenses (tableau 26). Sur le plan alimentaire, les producteurs enquêtés connaissent des difficultés nutritionnelles car ils ne prennent qu'un repas par jour. La consommation de poisson est un point très sensible dans la vie du planteur. Ils consomment des aliments de faibles valeurs énergétiques car n'ayant pas assez d'argent pour payer les produits de bonne qualité. De plus, ils assurent difficilement l'éducation des enfants (achat de fournitures scolaires, écolage). C'est ainsi que certains producteurs préconisent la mise en place des structures financières pouvant leur faire des avances dans les moments difficiles (rentrée scolaire, période de soudure, etc.). La dévaluation du CFA en 1994 est venue accentuer les difficultés financières des producteurs, car les prix des produits manufacturés sont passés du simple au double alors que les revenus n'ont pas tellement évolué. Le matériel agricole est acquis avec difficultés. La rémunération de la main d'oeuvre agricole dans la zone café-cacao évolue très rapidement. Elle est passée de 700 F/jour en 1990, à 900F en 1994 et à 1000 F en 1996. Tableau 26 : Proportion des producteurs ayant des difficultés de se procurer des produits de premières nécessités
Source : Résultats de l'enquête Il ressort de cette étude un certain nombre d'enseignements qu'il convient de souligner. On notera que le prix d'achat du café et du cacao est très faible. Le rendement du café et du cacao est très bas suite au mauvais entretien des plantations et le manque de crédit pour payer les intrants. Les prix de référence communiqués par le CCFCC ne sont pas respectés sur le terrain. Le TNP est négatif : le secteur agricole n'est assez protégé. Les regroupements des producteurs sont confrontés à d'énormes difficultés ; ainsi leur part de collecte ne représente que 10% de production nationale. Les revenus tirés de la vente du café et du cacao sont trop faibles. Ces revenus ne permettent pas aux planteurs d'acheter beaucoup de marchandises pour satisfaire leurs besoins vitaux. Il en résulte un pouvoir d'achat très faible. 4.7. IMPACT DE LA LIBERALISATION DE LA FILIERE CAFE -CACAO 4.7.1 Prix au producteur Le prix moyen de référence est passé de 283 F au temps de l'OPAT à 487 F le kg de café après la libéralisation et de 290 F au temps de l'OPAT à 502 F le kg de cacao après la libéralisation, soit respectivement une augmentation de 72 % et 73 %. Cette évolution du prix au producteur n'est que théorique car il existe parfois un écart entre le prix d'achat réel et le prix de référence. En début de campagne le prix d'achat réel est inférieur au prix de référence. En tenant compte du taux d'inflation moyen, les producteurs doivent dépenser beaucoup pour acheter leur produit de consommation. La libéralisation du marché des cultures de rente donne la possibilité aux producteurs de connaître et de suivre le prix indicatif avant de négocier. Elle permet aux planteurs organisés d'exporter eux-mêmes leur café et cacao grâce aux apports des partenaires européens à des prix intéressants. 4.7.2. Accès aux crédits A la fin de l'année 1994, les institutions financières pouvant financer les producteurs de café et de cacao étaient pratiquement inexistantes. Les producteurs avaient recours aux usuriers et acheteurs de produits pour avoir des avances. Grâce au projet SOCODEVI, environ 4% des planteurs bénéficient du crédit pour mieux assurer les opérations de commercialisation. Cette institution commence à donner un nouveau souffle aux producteurs, toutefois il faut noter que les conditions d'octroi de crédit sont très dures. Les groupements ne bénéficiant pas encore de ce crédit gardent l'espoir de remplir ces conditions requises. 4.7.3 Accès aux informations Les producteurs méconnaissent le fonctionnement du marché café-cacao dans le système de la libération. Ils ne sont pas informés des prix de référence publiés par le CCFCC bien qu'ils soient représentés au sein de ce comité. Les responsables des GPCC et UGPCC sont informés de ces prix car ils reçoivent de la part de l'ACDR et du CCFCC des informations sur les prix indicatifs. Un travail de sensibilisation est indispensable pour la meilleure diffusion du prix de référence même dans les zones très reculées. De plus, il faut une bonne organisation des producteurs agricoles pour faciliter la circulation des informations. 4.7.4. Relations existantes entre les services d'encadrement et les producteurs Actuellement, l'ACDR et le CRAF assistent les producteurs dans plusieurs domaines. L'ACDR apporte un appui technique. En collaboration avec le CRAF, l'ACDR met à la disposition des producteurs du matériel végétal pour assurer la pérennisation de nouvelles plantations. Elle cherche à organiser les producteurs en véritable coopérative de production et de commercialisation. Certains producteurs méconnaissent l'importance des structures d'encadrement et leur rôle au sein de la population. Les conseillers agricoles ne sont connus seulement que par les responsables de groupements. Ils donnent juste des conseils en gestion et organisation des groupements. La SRCC et la SAFICC ont contribué beaucoup au développement des cacaoyers et des caféiers. La SRCC procède à des traitements des plantations gratuitement et vend des intrants agricoles à crédit aux planteurs. Les conseillers de zone assurent la fonction d'organisation, de formation et d'évaluation au niveau des producteurs. Ces actions menées sur le terrain ont beaucoup marqué les paysans et ont eu des incidences positives sur la production de café et de cacao. 4.7.5 Point de vue des producteurs sur la libéralisation La libéralisation n'assure pas par elle-même la pérennisation et le développement de la filière café-cacao. Le planteur doit pouvoir s'appuyer sur un prix de référence rémunérateur et doit pouvoir disposer du crédit pour ses intrants agricoles. Les producteurs ont été surpris par la fluctuation des prix d'achat et pensent que le monopole de l'Etat était une meilleure situation pour le planteur (selon 68,33% des enquêtés). Seuls les responsables de UGPCC et GPCC pensent voir tiré des avantages du marché libre : séance de formation, opportunité offerte à certains président de UGPCC de représenter les producteurs au sein du CCFCC. Ces donnes sont consignées dans le tableau suivant. Tableau 27 : Point de vue des producteurs sur le monopole et la libéralisation
Source : Résultats de l'enquête Le prix d'achat fixé par l' OPAT était respecté sur toute l'étude du territoire et ne subit aucune fluctuation. Dans le système actuel les producteurs sont confrontés à une variation permanente de prix d'achat des produits. Ils estiment qu'ils sont victimes d'une escroquerie de la part des acheteurs de produits ; ces derniers leur appliquent des prix d'achat de café et de cacao trop faibles. Les revenus tirés par les producteurs au cours des cinq années du marché libre n'ont pas été satisfaisants. Les producteurs ne voient encore les points positifs de la libéralisation surtout qu'actuellement ils n'ont plus accès aux crédits. 4.7.6 Utilisation des intrants agricoles Avant la libération, l'engrais et les produits de traitement étaient fournis aux planteurs à crédit et à des prix subventionnés. La SRCC faisait les traitements anti-myriades des cacaoyères. En 1990, elle avait distribué gratuitement des insecticides aux planteurs. A partir de 1994, les intrants agricoles n'étaient plus subventionnés à cause des crises sociopolitiques et la dévaluation du FCFA. Actuellement, ces produits sont fournis par les secteurs privés en quantité faible, à cause d'une demande solvable très faible. L'utilisation des intrants agricoles sur les exploitations de rente a baissé (tableau 28) suite a l'élimination des subventions des intrants et la libéralisation des importations et la distribution des intrants agricoles. Ce problème a été exacerbé par le manque de crédit agricole et l'augmentation du rapport coût des engrais et prix des produits. Ce rapport a pratiquement doublé au Bénin et au Ghana (KHERALLAH et al, 2000).
Tableau 28 : Utilisation des intrants agricoles.
Source : Résultats de l'enquête Seulement 8,33% des enquêtés traitent leurs plantations. La rareté de ces produits sur le marché, leurs coûts très élevés et le manque d'équipement de traitement expliquent la faible consommation de ces produits. Les boutures ou les jeunes plants de clones de cafiers et les plants de cacaoyers hybrides sont mis à la disposition des planteurs par l'ACDR. L'utilisation de ces produits est très faible car le paysan ne dispose plus de crédit pour réaliser de nouvelles plantations. 4.7.7 Cacao biologie La libération a permis à deux organisations de producteurs de vendre leur cacao à l'extérieur grâce à des contrats signés avec les chocolatiers européens. Sur la base d'un accort à long terme avec les organismes importateurs, les producteurs du marché équitable s'engagent à offrir des biens commercialisables à un juste prix. Les producteurs de café et de cacao membres de FUNOPAK (au nombre de 523) travaillent en collaboration avec des fondations en Europe (Max Havelear) chargées de défendre la cause des producteurs en difficulté à travers le monde entier. Ces fondations (Max Havalear, Transfair, Fair trade Mark) se sont désormais regroupées sous le label de FLO10(*). Elles contrôlent notamment les conditions d'achat des produits auprès des producteurs moyennant le paiement d'une redevance et opposent leur label aux produits conformes aux critères du commerce équitable. Les prix sur le marché équitable sont beaucoup plus élevés. Ainsi, les consommateurs européens conscients de la situation des producteurs dans les pays en voie de développement achètent leurs matières premières un peu plus cher que sur le marché libre. Notons que la mort accidentelle du Directeur exécutif de la FUNOPAK a perturbé énormément les activités de ces producteurs. Les producteurs d'Akébou nord (AKEN) au nombre de 500 planteurs environ se sont organisés pour exploiter leur cacao biologique. Des expériences d'une centaine de tonnes ont déjà eu lieu en 1997, 1998 et 1999 auprès d'un importateur français (CAOCA). Ce chocolatier présente la particularité d'avoir obtenu un contrat lui permettant de vendre son produit auprès du puissant groupe CARREFOUR, qui est devenu maintenant un des géants de la distribution. Le chocolat est vendu sous la marque CARREFOUR avec indication sur la plaquette que le cacao a été cultivé par les planteurs togolais. Toutes ces activités proviennent du secteur privé et n'auraient pu voir le jour au temps de l'OPAT. Le dynamisme organisationnel et fonctionnel de ces associations de planteurs est très appréciable. Ces expériences profitent directement aux planteurs qui reçoivent des prix très intéressants. La libéralisation se présente comme une nouvelle situation pouvant permettre l'amélioration des conditions de production de café et de cacao. Les producteurs pourront bénéficier de meilleurs prix et améliorés leur niveau de vie. Dans quelles mesures le producteur peut-il profiter pleinement de la libéralisation ? Le producteur individuel ne peut pas servir de contre poids face aux enjeux du marché international caractérisé par une instabilité permanente des prix. Il est impératif pour lui de s'associer à d'autres producteurs pour constituer un regroupement adéquat et intervenir efficacement dans le circuit de commercialisation. Les producteurs dans leurs effort de regroupement connaissent d'énormes difficultés entre autres : mauvaise gestion comptable et financière, endettement et malversation répétés qui pourraient être enrayés par une sensibilisation efficace, afin d'obtenir des groupements dynamiques. Ceci renforcerait les producteurs dans leur volonté de s'auto développer. Un système de crédit adéquat est indispensable aux producteurs afin de disposer des capitaux et exercer pleinement les activités de commercialisation. 4.8 VERIFICATION DES HYPOTHESES La libéralisation de l'économie préconisée par les institutions de Betton Wood depuis des décennies, vise l'amélioration des producteurs. Elle est appelée à corriger la gestion des offices de commercialisation des produits agricoles instituée dans la majorité des Etats de l'Afrique subsaharienne. Les résultats peu satisfaisants obtenus seraient dus à un ensemble d'inadéquation : - organisation du système de crédit agricole ; - mécanismes actuels de commercialisation des produits agricoles ; - mode d'organisation des producteurs. Un système de crédit adéquat est indispensable pour assurer le bon développement de la filière café-cacao. Environ 4% des producteurs bénéficient du crédit pour commercialiser les produits de récolte. Aucune structure n'accorde pour le moment de crédit de production. Les mécanismes actuels de commercialisation des produits d'exportation restent identiques à ceux opérés durant l'existence de l'OPAT. L'office a juste cédé sa place aux sociétés privées exportatrices de produits agricoles. Les mécanismes pratiqués dans le contexte de la libéralisation ne sont pas de nature à favoriser l'amélioration des revenus des producteurs. Les organisations de producteurs agricoles manquent de dynamisme dans leur fonctionnement. Leur part de collecte est très faible et ne représente que 10% de la production nationale. Ces organisations ne constituent pas encore une force de négociation devant les autres opérateurs de filière. Le revenu du producteur reste très faible, car il bénéficie toujours des prix d'achat peu rémunérateur. Le CCFCC (office de commercialisation) ne joue pas bien son rôle de régulateur au sein de la filière café-cacao. L'ensemble de ces résultats confirme les hypothèses principales de notre étude. Première hypothèse secondaire Les petits producteurs n'ont pas assez de chance pour accéder au marché libre. A défaut d'organisation efficace de ces producteurs, ils ne pourront pas profiter pleinement du marché libre. Les planteurs continuent par bénéficier des prix d'achat de café et de cacao inférieurs au prix de référence (en octobre 2000 le producteur de cacao a bénéficié 200f/kg contre 348f/kg indiqué par le CCFCC). Le prix réel appliqué sur le terrain est très faible et ne permet pas aux producteurs d'améliorer leurs revenus. Ils ne pourront tirer des avantages de la libéralisation qu'en exportant eux-mêmes les produits de récolte. A la lumière de ces résultats, il en résulte que l'hypothèse ci-dessus ne souffre d'aucune contestation. Deuxième hypothèse secondaire La disponibilité des intrants agricoles dans la zone café-cacao permet une augmentation significative de la production. Les résultats de l'étude ne confirment pas, certes, cette hypothèse. Car les intrants agricoles sont disponibles dans la zone de production, mais la consommation est très faible. Les producteurs ne disposent plus d'argent pour acheter ces intrants. Bien que les intrants agricoles soient disponibles, la production reste toujours faible. CONCLUSIONS ET RECOMMENDATIONS La filière café-cacao est confrontée à d'énormes difficultés, qui sont entre autres : · la baisse sensible de la production de café et de cacao et donc une diminution des revenus des producteurs ; · le système de commercialisation étant très rigide, a une faible capacité de s'adapter en terme de coût et structure à l'évolution du marché international. Depuis les années 80, la conjonction de plusieurs facteurs défavorables comme la sécheresse, la négligence des planteurs et leur faible rémunération a entraîné la chute sensible de l'offre nationale. Durant cette période, les prix étaient faibles et très inquiétants. L'OPAT a fortement taxé les producteurs de café et de cacao par ses prélèvements sur les recettes d'exportation (70% en 84-85). Avec le TNP négatif, les manques à gagner par les producteurs étaient très importants. Les prélèvements de l'OPAT contribuent à diminuer les revenus du paysan et à réduire son pouvoir d'achat. Ainsi, le niveau de vie des paysans devenait-il de plus misérable. Mais à partir de 1996, la libéralisation de la filière intervient. Elle devra favoriser la suppression des intermédiaires, améliorer les prix au producteur et rendre la filière plus compétitive. Les producteurs pourront bénéficier des retombées positives de ce nouveau marché. Aujourd'hui, c'est plus d'une dizaine de sociétés de négoce et des associations de producteurs qui commercialisent le café et le cacao des producteurs togolais suivant le système de prix fixé par le CCFCC. Le prix au producteur représente 70% du prix FOB et est communiqué tous les 15 jours à partir des données obtenues sur les marchés de café (Londres) et de cacao (New York). La libéralisation du commerce au Togo présente aussi bien des avantages que des inconvénients pour le producteur qu'il convient de souligner. Le prix au producteur est théoriquement élevé par rapport au prix FOB (70 %). Les paysans sont au courant des cours internationaux (prix FOB et CAF) et ont la possibilité de suivre l'évolution de ces cours avant de négocier de meilleurs prix de vente. La libéralisation a favorisé L'émergence des groupements coopératifs et des unions de groupements et des associations des producteurs. Ces derniers bénéficient des commissions pouvant atteindre 70 FCFA/kg de produit. Les sociétés de négoce se sont multipliées sur le terrain et elles ont pris en charge la commercialisation des produits de rente. En 1998 les sociétés exportatrices de café et de cacao étaient au nombre de 30. Il y a eu sans doute un transfert de pouvoir de commercialisation des produits d'exportation de l'Etat aux entreprises privées. Les opérateurs de la filière bénéficient du crédit de la part des sociétés exportatrices et institutions financières pour financer leurs activités. La libéralisation a permis à deux associations de producteurs (AKEN et FUNOPAK) d'exporter leurs productions vers l'Europe. Les cours mondiaux varient quotidiennement et corrélativement les prix au producteur. Toute baisse des cours mondiaux entraîne une diminution du prix au producteur. Les acheteurs ne respectent pas sur le terrain les prix de référence publiés par le CCFCC (fig3). Très souvent, en début de campagne, ils achètent les produits à des prix inférieurs aux prix indicatifs. Le revenu des producteurs n'a pas tellement évolué à cause de la baisse des rendements et la faible utilisation des intrants agricoles. Les producteurs ne sont pas bien informés sur la libéralisation et n'arrivent pas à s'informer des prix annoncés. Les UGPCC ont une faible capacité de pouvoir de commercialisation des produits d'exportation. Il existe dans les groupements un faible esprit mutualiste et une mauvaise gestion des ressources. Les regroupements de producteurs sont marqués par une faible vie démocratique. Les chutes considérées des cours et le prix non rémunérateur ont des répercussions sur les travaux d'entretien des planteurs. Malgré la libéralisation, les produits de rente transitent toujours par le circuit long. Il existe plusieurs intermédiaires entre le producteur et le consommateur européen. Ces sociétés exportatrices exercent un "monopole" dans le système de commercialisation des produits de rente. Elle sont aussi majoritaires au comité de coordination et ne respectent pas sur le terrain les prix fixés par le comité. Cette situation est loin de profiter aux producteurs devant les chutes répétées des cours mondiaux. La libéralisation donne plus de chance aux producteurs regroupés de pouvoir exporter eux-mêmes leurs produits, mais encore avec quels moyens ? Ainsi la promotion et le financement du marché équitable se présentent-ils comme une solution efficace pour relancer la production et améliorer le niveau de vie des producteurs. Les producteurs pourront désormais exporter directement leurs productions grâce à la collaboration d'organismes spécialisés. Pour que le commerce équitable fasse un vrai bond qualificatif et qu'il en vienne à constituer un véritable levier de développement, il faudrait qu'il bénéficie des ressources financières et techniques et des instruments de politique de développement de l'Etat (LOGLI, 2000). L'assistance de ces organismes vise à lutter contre la pauvreté qui afflige les producteurs. Les projets devraient être conçus de façon à mettre les bénéfices des entreprises de commerce équitable à la disposition des producteurs et à garantir le caractère temporaire de l'assistance aux producteurs. De plus les producteurs du sud sont souvent tributaires des intermédiaires qui ne leur cèdent qu'une fraction du prix du marché (tableau 10) et qui leur imposent des prêts à taux usuraires. Ainsi, il revient aux planteurs de se regrouper en groupements dynamiques au niveau de chaque village ; ensuite par secteurs (union de groupements) et enfin par fédération d'unions. Leur capacité d'organisation représente un enjeu important : regroupés, les producteurs pourront bénéficier des services d'appui et acquérir un pouvoir de négociation. Un tel regroupement permettrait aux planteurs d'assurer eux mêmes la collecte primaire et secondaire de leurs produits. Ils pourront se passer des intermédiaires qui existent entre eux et exporter leurs produits. Ils bénéficieront ainsi des commissions accordées à ces intermédiaires et ce bénéfice pourrait être destiné à la subvention des intrants agricoles. Il est indispensable d'assurer un prix rémunérateur aux planteurs afin de les motiver dans les différentes tâches de production. Un progrès supplémentaire dans le développement des marchés efficaces de produits d'exportation, demande non seulement plus de libéralisation mais un effort plus concerté de manière à pouvoir aller au-delà du monopole de l'Etat dans le commerce des produits agricoles. La productivité de café et de cacao doit être augmentée et ceci par usage de matériels sélectionnés et par application de meilleures techniques culturales (taille, égourmendage, recepage). Une productivité plus élevée et des marchés plus efficaces nécessitent des investissements dans la recherche et la vulgarisation, un accès aux informations du marché et des réseaux efficients de transports et de communications. Les résultats de recherches doivent être diffusés dans un langage compréhensible pour les vulgarisateurs et les paysans. La lutte biologique et la lutte intégrée contre les prédateurs seront conseillées dans la mesure où l'on recherche de plus en plus des produits biologiques. Le succès de la libéralisation repose sur une capacité du producteur à disposer à temps d'un financement suffisant ; car la modernisation de l'agriculture ne peut se faire sans investissement subséquent et crédit adéquat aux paysans. Les producteurs de culture de rente ont besoin encore plus de crédit pour la création de nouvelles plantations et la restauration des parcelles qui ont vieilli. Il faut encourager les planteurs à accroître leurs productions, en décernant des prix aux producteurs (prix de meilleurs rendements, prix de la plus grande récolte, prix de la bonne conduite des exploitations), comme le soulignent certains producteurs. Il est indispensable d'encourager l'unité artisanale de transformation de café implanté à Danyi par les moines de Dzogbegan. Les producteurs ont besoin d'une plus grande protection des cours face au risque croissant de la fluctuation des cours à la suite de la libéralisation du marché des produits d'exportation. La promotion d'une offre durable11(*) de café et de cacao permettra à la fois de satisfaire les consommateurs, préserver l'environnement et favoriser le développement économique des producteurs. Face aux faibles cours des produits de rente, les pays producteurs de café et cacao peuvent opter pour la rétention de leurs produits. Une aide financière sera indispensable pour rendre plus effective la rétention et permettre la régulation des prix sur le marché international à des niveaux convenables. Au niveau interne, pour le bon fonctionnement du CCFCC, nous proposons un nombre plus élevé de représentants de paysans, en l'occurrence cinq producteurs soit un par zone (annexe 9). La présidence du comité de coordination doit être tournante. Les producteurs doivent être beaucoup plus impliqués dans la formation du prix au producteur et les prises de décision les concernant. Il faut noter que le désengagement de l'Etat ne doit pas être total car le contrôle de ce dernier devra permettre de prévenir les risques de baisse de qualité des produits et de la filière. Les pouvoirs publics continueront de remplir un rôle régulateur, par l'intermédiaire des politiques économiques et forestières. Ils peuvent aussi soutenir les producteurs par le biais des législations, des politiques fiscales et des subventions. Il est préférable que le siège du comité de coordination soit localisé dans la zone de production (Kpalimé). Le comité doit veiller au respect scrupuleux du prix de référence sur toute l'étendue du territoire. REFERNCES BIBLIOGRAPHIQUES OUVRAGS 1. BACHELER B. (1999). Image de la recherche ; CIRAD, 71p 2. BENOIT-CATIN, M. et DEGRANDI, J. (1994). 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40. UNION EUROPEENNE (2001), Rapport financier 2000 ; 175p ARTICLES 41. BAKAYOKO, A (1998) "L'agriculture, pilier de l'économie"in Marchés nouveaux ; N°2 pp 320-330 42. BERGERET, P. DJOUKENG, V (1993). "Evaluation économique des systèmes de culture en pays Banmileké?in Cahier Agriculture ; N° 2, 187-196pp 43. COSLIN, O. (2001). Marchés tropicaux et méditerranéens, N° 2913 du 7 septembre, 57p 44. DEUSS, J. (1981). Rapport annuel d'activités : La vulgarisation de la cacaoyère au Togo "in café, cacao, thé" N° 1, vol xxv, 37-44pp 45. KENKOU, K (1990) "Le planteur du cacao aux contraintes agro foncières et à l'intervention de la SRCC au Togo" ; in Actes des journées scientifique de l'UB, vol II, pp185-1-208 46. LOGLI, P (2000) "Question pour l'avenir" in Le Courrier ; N°181, 63-70pp 47. MORRISSEY, D. (2000) "La deuxième richesse du Ghana" in Le Courrier ; N°180, 30-32pp 48. NOCQUET, J. et FABRE, B. (1994). "Réforme de la politique agricole commune et les relation agriculture/environnement" in Cahiers Agriculture ; N°3, 39-50pp 49. NYERERE, J (1983). "Le STABEX", in Le Courrier N° 81, 13-32pp 50. PETITHUGUENIN, P. (2000). "Stratégie de la recherche pour une cacao culture intensifiée et respectueuse de l'environnement" in Afrique Agriculture ; N° 286 15-17pp 51. TADJION, O. (1999) "Culture de rente : mauvais choix ? " in Défis sud N° 39, 12-13pp NOTES DE COURS 52. ABBEY, A. (1999). Statistiques agricoles ; ESA 3ème année 53. KENKOU, K. (1999). Initiation à la sociologie rurale ; ESA, 3ème année 54. KENKOU, K. (2000). Agriculture et développement économique ; ESA, 4ème année 55. KENKOU, K. (2000). Population et main d'oeuvre dans l'économie rural ; ESA, 5ème année 56. SAMLABA, Y. (1999). La commercialisation des produits agricoles ; ESA, 4ème année PUBLICATIONS DES ORGANISMES ET MINISTERES 57. Direction de la cartographie nationale et du cadastre, direction générale du plan et du développement ; Atlas du développement régional du Togo ; PNUD-DTCD (ADDRA), 207p 58. FAO (1991). Production agricole durable : conséquence pour la recherche agricole internationale ; Tome 4, Rome ; 137p 59. Ministère de la coopération et du développement (1991). Mémento de l'agronome ; 4ème édition, Paris, 1635p 60. Ministère du développement rural (1988). Etude des prix de café et de cacao au Togo ; Lomé, 143p 61. SOTED (1984). Le paysan et le crédit ; Direction du plan et du développement, Lomé, 40p 62. Journal Officiel de la République Togolaise (1964) : loi N° 64/9/du 22 juin 1964 portant création de l'Office des Produits agricoles du Togo, N°240 pp 461-465
ANNEXES Annexe 1 : Questionnaire Identification 1 Préfecture...............canton................village............ 2..Nom et Prénom de l'enquêté .................................... Sexe...............Age............................................ Origine : autochtone.........allochtone....................... 2.3 Avez-vous été à l'école........(niveau d'étude ou formation professionnelle).................................................... La terre cultivable 2.1. Comment avez-vous acquis la terre que vous exploiter ? Héritage .... Achat (prix)............. Occupation.....don......... Prêt (modalité)..............location (duré et prix).................. 2.2. Contrat qui régit les régimes fonciers............................... 2.3. Y-a-t-il des avantages liés a ces contrats. 2.4. Problèmes liés aux fonciers ........................................ 2.5. Mode de faire valoir : direct......métayage............................ III Les intrants 3.1. Quelles semences utilisez-vous : - locales............améliorées........ 3.1.1 Qui est le fournisseur..................................... 3.1.2 Mode de d'acquisition - achat comptant...........crédit...........prix............. 3.1.3 Comment trouvez-vous ces prix : acceptable.......trop élevé...... 3.2. Utilisez-vous de l'engrais minéral dans vos plantations : non..............oui................. si oui quel types : NPK.....Urée.....Autres............dose.......... 3.2.1 Qui est le fournisseur d'engrais......................... 3.2.2. Achat comptant...........crédit...........prix......transport ....... 3.2.3. Comment trouvez ces prix d'achat et le coût de transport Acceptable.......................trop élevé............... 3.3. Produits phytosanitaires 3.3.1. Quels produits utilisez-vous ?................................. 3.3.2. Dosage à l'hectare et fournisseur.............................. 3.3. Achat comptant...........crédit...........prix................. 3.4 Avez-vous du crédit pour exécuter les différentes taches de production 3.5 Condition d'accès et modalité de remboursement............... 3.7 Comment trouvez-vous ce mode de remboursement..........
IV Production agricole 4.1Superficie occupée par votre exploitation
4.2 Quelles sont les dépenses afférentes aux cultures de café, cacao, et vivriers.......................................................... 4.3.A Quelle période avez-vous des difficultés financières pour faire face à vos dépenses............................................. 4.4 Que faites-vous pour avoir de l'argent ........................ 4.5 Après la vente du café et du cacao est-ce qu'il vous reste encore de l'argent............... 4.5 Situation de la culture vivrière
4.6 Nombres de personnes vivantes sur l'exploitation
4.7 Type de main d'oeuvre utilisée................................... 4.8 Effectif de la m.o salariée...............coût de la m.o.......... 4.9 Combien de fois vous sarclez votre plantation par campagne 4.10 Problèmes liés à la m.o............................................ 4.11 Le coût de la m.o évolue-t-il dans le temps.................... V Commercialisation Commercialisation des vivriers 5.1 Vendez -vous vos produits : non......oui...... si oui ; quels produits..... si non pourquoi ? 5.2 A qui vendez -vous vos produits : Groupement........ Consommateurs ........commerçants 5.3 Comment le prix est -il fixé : vous imposez votre prix ...... acheteurs imposent son prix......après discussion................ 5.4.Quand vendez -vous vos produits vivriers à la récolte......cas de nécessité.......... 5.5 Ou rendez-vous les produits ..................................... 5.6 Avez -vous des problèmes pour vendre vos vivriers.......... Commercialisation des produits de rentes 5.7 Nombre de jours nécessaire pour sécher le café et le cacao.... 5.8 Utilisez -vous de la m.o pour faire la récolte ; séchage ; triage combien vous payer..................................................... 5.9 Quel est le matériel de séchage.........prix d'achat............ 5.10 A qui vendez-vous vos café et cacao........................... 5.11 Prix de vente ...fréquence des ventes (par mois)....lieu de vente... 5.12 Arrivez-vous à négocier le prix................................. 5.13 Comment trouvez-vous ces prix ? 5.14 Etes vous informez d'avance sur le prix d'achat............... 5.15 Si oui comment ? 5.16 Prix de vente actuel de café ...........et de cacao............ 5.17 Problèmes de stockage ou de transport........................ 5.18 Difficultés rencontrés dans la commercialisation ............ 5.19 Vos suggestions................................................... VI ENCADREMENT 6.1 Encadrement technique 6.1.1Quels sont les institutions qui vous assiste 6.12 Bénéficiez-vous d'une formation pratique ...................... 6.13 Quelle est votre contribution....................................... 6.2 Encadrement financier 6.2.1 Bénéficier vous de la part des institutions d'encadrement du Crédit de campagne (intrants agricoles) Crédit d'équipement (bascule, bâche) Crédit pour .infrastructure (magasin de stockage) 6.2.2 Etes -vous satisfait de la prestation de ces institutions......... 6.3 Cause de le non utilisation de l'engrais et/ou la faible utilisation
VII Organisation des OPA 7.1 Etes-vous membre d'un GPCC oui......non........ 7.2 Comment sont organisés les GPCC................................ 7.3 Leurs objectifs........................................................ 7.4 Activités menées dans le cadre de la production et commercialisation 7.5 Il y -a t il des désistements ..... ; si oui pourquoi............. 7.6 Pensez-vous gagner qqch en étant membre de gpt............ 7.8 Les dirigeants font -ils bien leurs travaux...si non pourquoi......... 7.9 Difficultés rencontrées.............................................
VIII Pouvoir d'achat 8.1 Avez-vous des difficultés de vous procurer les produits suivants : savon ....allumettes.....poisson .....sel.....riz.....sodabi.....engrais....produits de conserve ......matériel agricole......poulet ....fournitures scolaire.....écolage....... 8.2 Etes -vous satisfait de vos revenus................................................. 8.3 Votre revenu a -t -il augmenté après la libéralisation..................... 8.4 Y -a -t il des choses que vous n'arriver plus à acheter.................... 8.5 Etes vous conscient de la baisse de votre pouvoir d'achat............... 8.6 Comment le savez -vous ...................................................... Annexe 2 : Evolution du PIB en milliard de FCFA
Source : BM, FMI, comité du PIB Annexe 3 : Calcul du prix indicatifCafé robusta : récolte 1999/2000 (août 2000)
* 1 1 Aptitude d'un pays à augmenter sa production et à acquérir des parts du marché. * 2 _ Un ecart-type de 48,57 montre bien une faible variation des cours du café. * 3 _ Le détail sur le PIB est joint en annexe * 4 _ Pour base de calcul voir annexe 10 * 5 _ Chaque opérateur n'ayant le droit d'opérer que dans une zone bien déterminée * 6 _ Plan de calcul est joint en annexe * 7 _ Extrait de marchés tropicaux et méditerranéens N° 2913 du 31 août 2001(p 1816) * 8 _ Liste des autres UGPCC jointe en annexe. * 9 _ Détail sur le taux d'inflation en annexe 11 * 10 _ Fair trade labelling organisation * 11 _ Système de culture qui, par une gestion efficace des ressources naturelles, permet à l'agriculture de développer, sur une longue période une production économique rentable, bénéfique pour l'environnement et socialement acceptable (PETTITHUGUENIN, 2000) |
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