CHAPITRE II PRESENTATION DE
L'ENTREPRISE
2.1
Aperçu historique de la BCC
L'histoire de la banque centrale du Congo ainsi que celle de
la monnaie nationale ont toujours été très importants aux
grands événements ayant marque l'histoire politique
économique et sociale de notre pays.
L'actuelle banque centrale du Congo tire ses origines des
sources très lointaines, l'histoire de cette banque est
étroitement liée à celle de la monnaie sur tout le
cheminement tant il est vrai que, comme nous avons déjà eu
à le souligner, de par la fonction de la banque, sa dissociation de la
monnaie serait la vide de sa raison d'être.
Le trafic devenait de plus en plus florissant entre le Congo
et l'Europe par la convoitise de ses potentiels naturels importants, il
s'était fait sentir déjà à l'époque la
nécessité pour l'état indépendant du Congo (EIC)
d'introduire les numéraires dans les transactions en vue de faciliter
les échanges en remplacement du système de troc jusque là
appliqué.
Elles peuvent être subdivisées en quatre
étapes, banque du Congo belge et privilège d'émission,
banque centrale du Congo belge et du Ruanda Urundi, conseil monétaire de
la RDC, la banque nationale du Congo.
2.2 Banque du Congo et
privilège d'émission
De 1909 à 1952, le système monétaire dans
notre pays vient du fond des âges, il ne cesse certes de se manifester
sous diverses formes au delà de l'évolution financière,
économiques et politique du pays, il s'est depuis ancré dans les
moeurs.
En effet, bien avant l'arriver des colonisateurs dans notre
pays, coquillage, tissu, métaux et plusieurs autres objets
d'échange non unifie et disparates avaient pris la relève du
troc.
En 1886 soit une année après avoir acquis la
souveraineté sur l'Etat indépendant du Congo(EIC) à la
conférence de Berlin, le roi des belges Léopold 2 résolut
d'introduire la monnaie dans notre pays.
Léopold II décréta le 27 juillet 1887 la
création de la monnaie franc pour l'Etat indépendant du Congo.
Ainsi des pièces en argent (De 5,2,1 et 0,50 francs) à l'effigie
du Roi des belges et des pièces (de 10, 5, 2 et 1 centimes) en cuivre,
perforées au centre, alimentaient le marché congolais, quelques
mois après l'annexion du Congo par la Belgique le 9 septembre 1908, les
courants commerciaux venant de tout part pour exploiter la cuvette centrale du
fleuve Congo plaidèrent en faveur de la création de la Belgique
une institution bancaire chargé, comme la banque nationale de Belgique
d'organiser la circulation fiduciaire dans la colonie. La charte coloniale, une
sorte de constitution qui modifie a des structures de la colonie qu'on allait
alors appeler Congo Belge, dans ces articles I et II consacra l'autonomie
financière du Congo belge. Cette autonomie pesa son poids dans la
convention de 1911 entre la Belgique et sa colonie.
Cependant, avant d'en arriver là, l'arrêté
royal du 14 avril 1909 suspend à dater du 1er octobre 1909,
la circulation des monnaies d'argent frappées par l'Etat
indépendant du Congo. Mais leur échange contre les monnaies de la
trésorerie coloniale fut retardé jusqu'au 1er juillet
1914, en vertu de l'arrêté royal du 30 juin 1913.
Eu égard au principe de la séparation des
patrimoines de la Belgique et du Congo belge, la banque nationale de Belgique
n'avait pas le droit d'assurer le service d'émission pour le compte de
la colonie. D'où l'idée de doter la colonie d'un institut
d'émission propre, ce rôle fut confié à une banque
privée, la banque du Congo belge crée en 1909.
2.2.1 La banque centrale du Congo
belge et Ruanda Urundi
Les investisseurs installèrent leurs firmes au Congo
belge tout en créant des banques commerciales. Le développement
du système bancaire créa la nécessité d'avoir une
banque nationale pour émettre la monnaie et contrôler le
système bancaire.
Il était devenu anormal vers les années 50
qu'une banque commerciale puisse émettre la monnaie. Ces banques
fonctionnaient dans l'anarchie étant donnée l'absence de la
banque centrale et réalisaient des profits énormes, ce qui n'est
pas le cas pour la banque du Congo belge car son champ d'action était
limité par le privilège d'émission monétaire.
D'où elle a fin par renoncer à ce privilège pour
être vraiment compétitive. L'Etat était obligé de
créé une banque centrale.
Le 30 juillet 1951, c'était la création de la
banque centrale du Congo belge et du Ruanda Urundi c'est-à-dire une
seule banque pour les pays colonies de la Belgique. Cependant, bien que
crée en 1951, la banque centrale du Congo belge et du Ruanda Urundi
n'avait ouvert ses guichets au public que le 2 juillet 1952. tout simplement
parce que de sérieuses négociations avec le gouvernement
central du Congo, et d'autre part, des accords devaient intervenir entre
l'administration coloniale et les groupes financiers tels que la banque
nationale de Belgique sans oublier la société
générale de Belgique qui regroupait en son sein l'union du haut
Katanga, la for minière de Bakwanga, le chemin de fer du haut Katanga,
etc.
Chaque partenaire devait examiner en ce qui le concerne, la
possibilité d'actes de ce projets, ainsi les 150.000 parts de 1.000 Fc
représentatives du capital de la banque centrale du Congo, belge et du
Ruanda Urundi furent souscrites par :
- le Congo belge : 75.000 parts soit 50%
- le Ruanda Urundi : 15.000 parts soit 10%
- la banque nationale de Belgique : 30.000 parts soit
20%
- et divers particuliers : 30.000 parts soit 20%
Et le staff se présente de la manière suivante
à l'entrée en fonction de cette banque centrale pour
l'administration centrale à Bruxelles.
Gouverneur : Mr Paul CHARLES
1er Directeur : Mr H.J MARTIN
Directeurs : Mr DERAERT. K. VERCRUYSSE et H. LENART
Tandis qu'en Afrique on avait :
La représentation générale : Mr. V.
GETS à Kinshasa
L'inspecteur général : Mr. L. HENDRERICK
à Usumbura aujourd'hui Bujumbura.
La banque centrale du Congo belge du Ruanda Urundi ouvrit
effectivement ses guichets au Congo belge le 2 juillet 1952 sur l'avenue des
aviateurs n°24 ou devant s'établir son siège social dans la
capitale à Kinshasa. Tandis qu'à l'intérieur de la
colonie, elle ouvrit des succursales, dans les localités importantes, et
des agences dans des villes d'une importance secondaire.
Ne devant exercer aucune des activités propres aux
banques commerciales, la banque du Congo belge et du Ruanda Urundi étant
investie de la fonction de banque des banques et de la responsabilité
de la politique monétaire dans la colonie des le démarrage de la
machine administrative, l'ossature du pouvoir à la banque centrale du
Congo belge et du Ruanda Urundi s'identifiait toujours dans une sorte de
trinité : l'administration centrale à Bruxelles, la
représentation centrale à Bruxelles, la représentation
centrale à Kinshasa et l'inspection générale à
Bujumbura. Organiquement, la BCC BRU était présidée par
son gouverneur et administrée par le comité de direction
composé du gouverneur et des directeurs, nommé par le roi des
belges pour un mandat de 6 ans, le gouverneur présidait
l'assemblée générale des actionnaires et le comité
de direction. Les directeurs, quatre au maximum, nommés également
par le roi des belges sur proposition du conseil de régence pour un
mandat de six ans également, étaient tous, comme le gouverneur de
nationalité belge, les conseils de régence s'interposait entre
les directeurs et des régences nommées par le ministre des
colonies.
L'assemblée générale des actionnaires
était dotée des pouvoirs les étendus pour ratifier les
actes intéressant la banque et modifier ses statuts, sans pouvoir
toutefois changer l'objet essentiel de la banque qui était
principalement de favoriser au Congo belge et du Ruanda Urundi, le
développement économique et le plein emploi.
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