SOMMAIRE :
INTRODUCTION
GENERALE...............................................................7
Chapitre I : L'Accord d'Association
Tunisie-UE : Zone de Libre Echange................10
Section 1 : La Mise en oeuvre de
l'Accord....................................................12
Section 2 :
Démantèlement Tarifaire et Compétitivité :
Le Volet
Economique..............................................................16
Section 3 : Coopération
Financière et Mise à Niveau :
Le Volet
Financier...................................................................21
Chapitre II : Evolution des
Exportations Tunisiennes..................... .................26
Section 1 : Les Exportations
face à l'Ouverture............................................28
Section 2 : Structure
Sectorielle des Exportations :
le cas des
Ciments............................................................35
Section 3 : Les Effets de
l'Elargissement de l'UE aux Nouveaux Membres sur les Exportations
Tunisiennes......................................................51
CONCLUSION
GENERALE..................................................................57
« L'avenir, il ne s'agit pas de le
prévoir, mais de le rendre possible »
Antoine De Saint -Exupéry.
Aujourd'hui, la plupart des pays en développement PED
s'engagent de manière indépendante dans un vaste processus de
libéralisation commerciale unilatérale, tout en étant en
général candidat à l'organisation mondiale du commerce et
en cherchant à s'associer avec des grands pays développés.
C'est dans ce cadre, que la Tunisie est un participant
à part entière au processus de Barcelone, elle été
le premier pays méditerranéen qui a signer un accord
d'association avec l'Union Européenne en 1995 et mis en vigueur le
premier mars 1998 pour remplacer celui de 1976 et les protocoles d'adaptations
successives, en vue de créer une vaste zone de libre échange
d'ici 2010.
Néanmoins, le nouvel accord suggère de
créer une zone de dialogue, d'échanges et de coopération
qui garantit la paix, la stabilité et la prospérité de
ceux qui amènent à établir un partenariat global.
En effet, l'intégration régionale dans sa
composante tarifaire réduit le protectionnisme dans lequel
l'économie tunisienne s'est longtemps réfugiée, peut
être un puissant catalyseur de réformes qui favoriserait le
commerce et par la suite la croissance.
Dès 1996, la Tunisie a commencé à
supprimer totalement ses droits de douane sur les biens d'équipements et
progressivement (sur 5 ans) sur les biens intermédiaires et enfin comme
dernière étape (sur 12 ans) sur les produits finis. Ceci exige
une reconversion de la compétitivité selon le degré de
démantèlement tarifaire.
En outre, au niveau de l'intégration financière,
l'union européenne a fournit à la Tunisie divers financements
à fin de stimuler son économie sous forme de dons, de
prêts et de politiques attractivité des capitaux
européens.
Petite par la taille économique, la Tunisie gravite
comme beaucoup de pays méditerranéens autours du pôle
européens avec lequel il réalise l'essentiel de ses
échanges. La Tunisie, très dépendante du commerce
international, les 3/4 de ses exportations sont destinés à
l'Union Européenne et les 2/3 de ses importations y proviennent.
Ce pays a fondé son développement
économique sur la promotion de ses exportations, tout en profitant des
préférences commerciales de la communauté
européenne qui lui a accordé avec une large couverture de son
marché.
Malgré ce système de préférence,
suivi depuis 1987 d'un vaste programme de libéralisation commerciale
dans le cadre d'une politique d'ajustements structurels, la Tunisie
connaît encore de profonds déséquilibres structurels qui
freinent le développement des exportations à savoir le maintient
d'un haut niveau de protection, la permanence des rentes et la faiblesse du
secteur privé moderne. Toutes ces distorsions des exportations, peu
diversifiées et très centré sur l'Europe, ont un effet
négatif sur leur développement.
Dans cette perspective, on s'attend que le nouvel accord
régional améliore l'accroissement des exportations tunisiennes.
Dix ans après la signature de l'accord de libre échange entre la
Tunisie et l'UE, les questions qui nous paraissent fondamentaux en
particulier :
v En quoi consiste l'accord d'association de la Tunisie avec
l'UE au sein de zone de libre échange (1995-2010) ?
v Est-ce que la coopération régionale
permet-elle aux Exportations Tunisiennes de s'accroître et de se
diversifier ?
C'est à la lumière de cette
présentation que nous menons notre analyse de l'impact de l'accord sur
les Exportations Tunisiennes.
Nous nous s'intéressons tout d'abord, dans un premier
chapitre sur l'accord d'association Tunisie-UE au sein de la zone de libre
échange.
Ensuite, il sera question d'analyser l'évolution des
Exportations Tunisiennes dans un deuxième chapitre.
Par conséquent le cheminement analytique sera le
suivant :
Chapitre 1 : L'Accord
d'Association Tunisie-Union Européenne :
Zone de Libre Echange.
Chapitre 2 : Evolution des Exportations
Tunisiennes.
Chapitre I :
L'Accord d'Association Tunisie - UE :
Zone de Libre Echange.
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Afin, d'améliorer la compétitivité et de
faire face à la concurrence étrangère, il est
nécessaire d'améliorer le tissu industriel et économique.
La Tunisie et l'UE ont signé le 17
juillet 1995 un accord, portant sur la création d'une zone de libre
échange durant 12 années, pour permettre la libre circulation des
biens, des capitaux et des services.
A travers, les diverses mesures de financements offertes par
l'UE sous formes d'Accompagnements MEDA (1) et des prêts accordés
par la Banque Européenne d'Investissement BEI (2), la Tunisie a pu
activer la politique de mise à niveau de ses entreprises. L'accord
envisage le démantèlement tarifaire douanier graduel en faveur
des produits industriels et agricoles.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons, tout d'abord
dans une première section, à la mise en oeuvre de l'accord.
Ensuite, dans une deuxième section nous essayerons de
dégager l'interdépendance du démantèlement
tarifaire et la compétitivité.
Enfin, une troisième section sera consacrée au
programme de mise à niveau des entreprises tunisiennes par
l'intermédiaire des diverses mesures de financement consacré par
l'UE et celles par les propres moyens de la Tunisie.
(1) : Mesure D'Accompagnement : instrument financier
spécifique afin de fournir une aide financière, voir annexe
n°3.
(2) : Banque Européenne d'Investissement, voir
annexe n°3.
Section 1 :
Mise en oeuvre de l'accord.
L'administration ainsi que toutes institutions publiques
tunisiennes contribuent à la mise en oeuvre de l'accord d'association
par leurs expertises ainsi que l'assistance technique, la formation et les
outils de travail nécessaires à la réalisation des
objectifs qui y sont définis dans tous les domaines couverts par cet
accord.
§1- Pourquoi un nouvel
accord ?
Plusieurs facteurs ont incité la Tunisie et l'Union
européenne à signer un nouvel accord (3) leurs permettant
d'être compatibles avec le nouveau contexte international et en vue de
maintenir une zone de libre échange qui porte des avantages pour les
deux partenaires.
1) Les Mutations
Internationales :
Les relations commerciales entre les
grandes puissances économiques ainsi qu'entre un grand nombre de pays du
tiers monde sont généralement régies par des accords
commerciaux unilatéralement préférentiels.
Ce type de régime commercial est devenus anachronique
avec les nouvelles règles du GATT(4), qui implique la
généralisation des préférences à tous les
pays à l'exclusion cependant de celle accordées entre les pays
liées par des accords d'union douanière ou de ZLE(5).
Ainsi, la création d'une ZLE se présente comme
une nécessité voire une issue pour les pays incapables d'assumer
le respect des règles strictes de libres échanges.
Certes, les échanges internationaux ne cessent de
gagner du terrain sur les transactions internes dans les économies
modernes ; c'est pour cela qu'il faut renforcer la libéralisation
de l'économie et favoriser les intégrations dans
l'économie régionale et mondiale.
La nécessité d'améliorer les arrangements
existants entre l'UE et la Tunisie (6) par des négociations a abouti
à la signature d'un nouvel accord de partenariat.
(3) Accord d'Association Tunisie-UE 1995 qui remplace celui de
1976
(4) General Agreement on Tariffs and Trade (October 1947).
(5) Zone de libre échange (1998-2010).
(6) Voir à ce sujet Romdhan (MB) : l'accord de
libre échange entre la Tunisie et l'UE : un impératif, des
espoirs, des inquiétudes « Confluences
Méditerranée » 1° TRIMESTRE 1997.
2) La ZLE et la nouvelle stratégie de
l'UE :
La justification profonde de cet accord de point de vue
européen, s'appuie sur des objectifs stratégiques qui sont
liés à l'évolution des relations de l'Europe avec ses
partenaires du sud de la méditerranée et fait suite à
l'accord de partenariat entre la Tunisie et la CEE (7) de 1976 ; Mais
aussi par le fait que la coopération économique avec les PTM (8)
n'était pas réellement prioritaire aux yeux de l'UE. En
conséquence, cette dernière cherche actuellement une nouvelle
approche permettant de fédérer en un corps unis les
différentes facettes de sa politique.
En effet, le partenariat euro-méditerranéen
conclut à la conférence de Barcelone tenue les 27 et les 28
novembre 1995 a permis la création d'un vaste espace économique
et c'est précisément dans ce cadre que l'accord
Tuniso-européen s'inscrit.
Pour servir des intérêts plus concrets l'UE a
proposé une ZLE aux PTM ; ce qui a permis d'atteindre d'un seul
coup plusieurs objectifs tel que la préservation des régimes
préférentiels de ces pays sur le marché de l'union par
rapport à leurs concurrents notamment ceux du Sud-Est Asiatique, qui
bénéficient des mêmes avantages et de renforcer en
même temps leurs capacités d'exportations par un effet de
création ou de détournement. Ceci leurs a permis de se conformer
aux principes de la réciprocité des concessions proclamé
par l'OMC (9).
Pour des raisons politiques et économiques l'UE attache
beaucoup d'importances à la création d'une ZLE avec les PTM comme
ce fut le cas de son accord avec la Tunisie.
3) Les Relations
Tuniso-européenne :
L'économie tunisienne est quasi dépendante des
marchés européens, durant les années
précédentes 79% des exportations et 72% des importations se font
avec l'UE, 90% des touristes visitant la Tunisie sont européens, 50 000
tunisiens y vivent leurs transferts de revenus vers la Tunisie
représentent 430 M DT, soit 80% de l'ensemble de transferts
extérieurs.
C'est pourquoi la Tunisie a trouvé opportun de devancer
ses concurrents sur la scène européenne, espérant que le
nouvel accord crée un important effet d'annonce à l'attraction
des IDE et à la création d'un commerce plus riche en
matière d'exportations tunisiennes
§2 - Les Conditions de réussite de
l'Accord :
La mise à niveau des exigences de libre échange
et la circulation des biens et services avec et à l'intérieur de
l'UE représente un choix économique pour la Tunisie. Cet
objectif général, se traduit pour les entreprises en une double
ambition, il s'agit d'une part de devenir compétitive en termes de prix
et de qualité, et d'autre part devenir capable de suivre et de
maîtriser les techniques des marchés et des produits
demandés par leurs partenaires européens.
(7) Voir l'article de Kouki (k) :l'impact sur
l'économie tunisienne des préférences tarifaires
accordées par l'union européenne à la Tunisie 1995.
(8) Pays de Tiers Méditerrané: voir revue
tunisienne d'économie n° 8.
(9) Organisation Mondiale de Commerce (1994) : voir
rapport de secrétariat.
Ainsi pour réaliser toutes ces fins il faut que les
pouvoirs publics interviennent pour moderniser les stratégies des
entreprises.
En revanche, suite à l'importance de leurs champs
d'action, les pouvoirs publics occupent une place centrale et sensible dans la
réussite du processus de mise à niveau. Ils interviennent pour
l'amélioration de l'environnement physique et matériel de
l'entreprise par la fourniture de l'infrastructure de base. En outre, l'Etat
doit restructurer l'administration publique et harmoniser les textes
législatifs avec ceux des pays européens, notamment dans le
domaine social et commercial, sans oublier surtout la promotion des
investissements en mettant l'accent sur l'aspect comparatif.
Concernant la mise à niveau des entreprises, on
constate qu'elle est souvent tributaire d'une restriction financière
basée sur un renforcement des fonds propres et à un recours
à une stratégie de regroupement et d'élargissement des
champs d'intérêt commun. Ainsi, l'incidence directe se traduit par
la nécessité vitale d'opérer une transformation en
matière d'adaptation de leurs méthodes de gestion, de travail et
d'investir dans des nouveaux créneaux afin de sauvegarder leurs
exigences et devenir plus compétitive sur le plan qualité prix.
Elles doivent également être capables de suivre et de
maîtriser l'évolution des technologies, des marchés et des
produits.
L'intérêt de l'accord pour la mise en place d'une
ZLE avec l'UE se traduit par un accroissement significatif des exportations
tunisiennes en vue de s'orienter vers le moteur de croissance de l'entreprise.
Mais, cette croissance est fonction de la modernisation des équipements
et par conséquent, l'augmentation indispensable des investissements
directs étrangers « IDE» qui représentent un moyen
essentiel pour l'intégration dans les circuits de distribution et de la
réalisation d'un véritable transfert de technologies pour
compenser les effets négatifs incontournables de l'accord avec l'UE.
§3 - Les Principaux Volets de
l'Accord :
A travers, un solide dialogue politique
régulier, un développement de la coopération
économique et financière ainsi qu'une une valorisation accrue de
la dimension sociale, culturelle et humaine, le partenariat
euro-méditerranéen met en évidence trois principaux
volets :
1) Volet politique et de
sécurité : (10)
Dans le cadre de ce volet, le partenariat se fixe comme but de
définir un espace de paix et de stabilité en visant par ailleurs
la stabilité politique par la favorisation de la promotion des droits de
l'homme, de la démocratie et l'instauration d'états de droits.
En effet, il constitue les éléments essentiels
non seulement de l'accord lui-même mais aussi des relations
bilatérales entre l'UE et la Tunisie.
2) Volet social, culturel et
humain : (11)
Grâce à ce volet, les partenaires s'engagent
à développer les ressources humaines, favoriser la
compréhension entre les cultures et les échanges entre les
sociétés civiles. Il y affirme par ailleurs leur volonté
de respecter la liberté de circulation des personnes.
Certes, l'accord d'association prévoit l'ouverture d'un
dialogue social entre les parties sur divers thèmes (conditions de vie
et de travail, immigration entente mutuelle) ainsi que des actions de
coopération (droits des femmes, protection sociale, couverture
sanitaire, jeunesse...).
3) Volet économique et
financier : (12)
Par ce troisième et dernier volet, le partenariat exige
comme objectifs la mise en place d'une « zone de
prospérité partagé » et le développement
économique et social équilibré, la lutte contre la
pauvreté.
La zone de libre échange, prévoit
l'élimination des barrières douanières et toutes entraves
à la circulation des marchandises entre les pays de l'UE et les pays du
Sud et de l'Est de la méditerranée.
Quant aux obstacles à la libre circulation des capitaux
et à l'investissement étranger, ils sont censés être
supprimés à l'échéance 2010.
Ainsi, l'accord d'association instaure une coopération
financière comportant des moyens financiers appropriés
destinés à apporter à la Tunisie un soutient significatif
à ses efforts de réforme et d'ajustement au plans
économique et social, qui lui permet d'être l'un des principaux
bénéficiaire du programme MEDA et la coopération avec la
BEI.
(10), (11),
(12) Kraiem,H.,(1998), « Les
aspects pratiques du commerce international et du
transport », Univers-livre, Tunis
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