CHAPITRE 2 : L'EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS
L'évaluation des risques va permettre à
IRCEB N.V de prendre connaissance des différents risques financiers
liés à ses activités internationales.
En effet, les risques financiers sont rattachés
aux investissements financiers (achats et/ou ventes de devises, investissements
dans les actions, les obligations, les dérivés les hedge funds
etc.). Les risques financiers que nous allons étudier sont : le risque
de change, le risque de taux d'intérêt, le risque de crédit
et le risque de fluctuation des prix de matières.
Le risque de change sera considéré comme
étant le risque financier le plus important de l'exportateur (objet de
la section 1). Puis, la section 2 portera sur les risques de taux
d'intérêt, et enfin, les autres risques financiers seront
examinés dans la section 3; il s'agit tour à tour du risque de
crédit et du risque de fluctuation des prix de matières
premières.
SECTION 1: L'EVALUATION DU RISQUE DE CHANGE
Pour évaluer le risque de change, l'exportateur
doit tenir compte de trois formes d'expositions à ce risque (J. Paveau
2003): La forme économique, commerciale et patrimoniale. La forme
économique traduit les variations de cours modifiant la
compétitivité de l'offre de l'entreprise. Quant à la forme
commerciale, elle résulte de la modification de la contre valeur des
engagements de l'entreprise (offre et commande) et des créances de
dettes libellé en devise. Enfin, la forme patrimoniale concerne la
modification de la contre valeur des immobilisations (actif du bilan) et des
ressources à long terme (passif du bilan) libellé en
devises.
Le choix de la devise de paiement est un critère
important pour mesurer son exposition au risque de change.
1.1 Le choix de la devise de facturation
La devise de paiement détermine en partie
l'intensité du risque. Le choix du cours de conversion,
nécessaire pour passer du prix en monnaie nationale au prix
exprimé en devise est un élément primordial pour la
compétitivité de l'offre de l'exportateur et la gestion du
risque. En théorie, Le vendeur peut présenter son offre de prix
de trois manières : en Euro, dans la devise de l'acheteur, ou dans une
devise tierce.
En facturant en euro, le vendeur transfert le risque
de change et la charge de sa gestion sur son client étranger. Mais
l'acheteur qui reçoit une offre en euro choisi un cours de conversion
pour passer dans sa monnaie nationale, et le vendeur n'a aucune maîtrise
de ce cours. S'il est favorable, l'offre converti dans la devise de l'acheteur
semblera peu compétitive par rapport aux offres formulées
directement dans cette devise; elle risque donc d'être
écartée. De même, si l'acheteur refuse d'assumer le risque
de change et sa gestion, l'offre sera rejetée. La facturation en euro
est donc un handicap au plan commercial. D'ailleurs la plupart d'acheteurs ne
maîtrisent pas les techniques de conversion entre leur monnaie nationale
et l'euro. En outre, ils ont des difficultés à mieux choisir les
cours de conversion.
Sur le plan commercial, présenter son offre
dans la devise de l'acheteur constitue un signe de proximité
généralement apprécié. Du point de vue du prix,
l'entreprise agit comme ses concurrents locaux. Le client évalue
directement, sans avoir à faire de conversion, la
compétitivité de l'offre. C'est l'exportateur qui choisit le
cours de conversion. S'il opte pour un cours très favorable au client,
le prix sera compétitif et l'offre aura de forte chance d'être
retenue. Mais la marge ne sera maintenue que s'il est possible de changer,
à l'échéance, les devises à un taux égal ou
proche de ce cours de conversion...
Le calcul des prix en devise et la gestion du risque
de change sont des compétences spécifiques que l'exportateur
occasionnel, le nouvel exportateur ou la très petite entreprise ne
maîtrisent pas nécessairement. La répartition du risque de
change se résumera ainsi:
Prix d'offre dans la devise du vendeur
Prix d'offre dans la devise de l'acheteur
Cours de conversion fixée par
l'acheteur
Cours de conversion fixée par le
vendeur
Risque supporté et gérer
par l'acheteur
Risque supporté et gérer par
le vendeur
L'exportateur peut aussi facturer dans une monnaie
neutre (par exemple le franc Suisse). Ce principe fait peser le risque de
change et sa gestion sur les deux partenaires d'affaires. Il semble à
priori moins pertinente que l'une des solutions précédentes.
Pourtant, il peut arriver que ni la devise de l'acheteur, ni celle du vendeur
ne soit retenues39.
39 Razel est une
société française de géni civil, filiale du groupe
FAYAT, elle vend ses services dans les travaux de constructions des ponts et
des routes. Elle est très implantée en Afrique où elle
réalise près de 29% de son chiffre d'affaire. Dans le cadre de
contrats financés par la banque internationale pour la reconstruction et
le
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