III/ METHODOLOGIE DE L'ENQUETE:
III/ Section 1 : Exemple de méthode
envisagée (puis révisée)
utilisant un indicateur des risques psychosociaux : le
taux
III/ Section 1 : A/ Hypothèses:
|
d'absentéisme. (Cette démarche n'a
pas été conservée dans son intégralité, du
fait de
l'adoption de l'anonymat des réponses)
Une fois les résultats de l'enquête
décomposés, les corrélations que nous souhaitons voir
apparaitre pourront ou non rejeter l'hypothèse suivante: les
personnes qui ont eu à poser des congés maladie ordinaire sur des
périodes inférieures à moins de 15 jours
consécutifs vivent une plus grande exposition au risque
psychosocial.
L'exposition au risque psychosocial mesurée par
le questionnaire de KARASEK corrèle positivement avec la prise de
congés maladie ordinaire, ceux-ci permettant probablement au personnel
en situation psychosociale tendue de « souffler » psychologiquement
de temps en temps.
III/ Section 1 : B/ Méthodologie:
Le modèle de KARASEK servira
d'indicateur de la demande psychologique et de la
latitude décisionnelle ressentis par le personnel de la
préfecture, ainsi que du soutien social dont celui-ci
estime bénéficier dans l'accomplissement de son travail.
Ces résultats seront croisés
avec un indicateur RH: le taux
d'absentéisme. Lui-même découpé en 2
tranches horaires de la variable « congé maladie ordinaire » :
congés maladie ordinaire de 1 à 5 jours consécutifs, et
congés maladie ordinaire de 6 à 14 jours consécutifs.
L'objet de l'enquête visera la comparaison des
résultats obtenus au test « KARASEK » selon le groupe
d'appartenance des individus interrogés.
Si l'hypothèse de départ est
vérifiée, on peut donc s'attendre à ce qu'il y ait
corrélation positive entre la prise de congés maladie ordinaire
et une forte exposition aux risques psychosociaux étudiés par le
biais du modèle de KARASEK.
Le questionnaire de KARASEK sera auto-administré, c'est
à dire rempli par les membres du personnel de la préfecture
eux-mêmes.
Je procèderai enfin à leur dépouillement,
puis à leur analyse statistique descriptive et inférentielle.
L'anonymat du questionnaire aura comme nous l'avons
indiqué ci-dessus in fine privilégiée, afin de
libérer la parole, de contourner les éventuels freins liés
à une perception d'évaluation par la hiérarchie.
Nous avons donc du renoncer à cette première démarche, et
le croisement des résultats au questionnaire de KARASEK avec le taux
d'absentéisme n'aura pas pu être réalisé.
Pour autant, il m'apparaissait pertinent d'en conserver la succincte
trame décrite ici, à titre illustratif d'une méthode
corrélative employable.
III/ Section 2 : Conduite de projet.
|
La première phase de la conduite du projet
co-piloté avec M. TROMBETTA, a consisté à vulgariser le
langage psychosocial, à décrire les modèles explicatifs
des risques psychosociaux de SIEGRIST et de KARASEK plus
précisément, ce dernier ayant été in fine
adopté.
Les risques psychosociaux dans leur ensemble ne se
réduisant pas à ces approches, il a été fait
référence de manière exhaustive à ce que sont les
risques psychosociaux et ce qui permet de les repérer, et de se
représenter leur genèse et/ou actualisation au travail. Ceci a
été pour moi l'occasion de me confronter à mes
compétences psychopédagogiques, autant qu'à l'état
de mes connaissances, et surtout à la prise en compte de la
singularité de ma formation théorique qui n'est pas a fortiori
l'apanage de tous les gestionnaires RH. Le langage
psychosocial et la prise en compte réelle de ses modèles
théoriques se heurte sur le terrain de leur application à des
freins de l'ordre de l'incrédulité face à leur
efficacité réelle. Il m'est apparu que ces modèles sont
souvent abstraits voire abscons pour le gestionnaire public des RH, dans la
mesure où ils souffrent certainement en ce qui concerne la
prévention des risques psychosociaux de leur trop rare utilisation, de
la récence de leur appropriation par les acteurs et décideurs
publics. N'oublions pas que l'action à laquelle j'ai contribué
est pionnière. Jamais encore les pouvoirs publics n'avaient
souhaité autant s'emparer du problème de santé publique
que représente l'exposition au risque psychosocial au travail, et c'est
hélas la résultante des drames médiatisés il y a
peu par les suicides au travail (exemples dramatiques de France
Télécom, Renault, ou La Poste...).
Le projet a été réalisé par la
co-construction de l'enquête avec M. TROMBETTA, lors d'échanges
théoriques prolifiques. Beaucoup du temps de M. TROMBETTA m'a
été consacré afin de bien nous approprier le fond
théorique du document interministériel cadre, et surtout
construire sa déclinaison pratique. Le document de cadrage
élaboré par le Ministère était tant aux yeux de mon
maître de stage que des miens en effet très
généraliste, vague quant à son application
concrète.
J'ai ensuite procédé à des recherches
exhaustives, et référence faite dans le document cadre à
l'enquête SUMER 2004 et au modèle de KARASEK, ai
élaboré un questionnaire sur la base de ce modèle, tout en
proposant à M. TROMBETTA d'utiliser en sus un questionnaire de SIEGRIST
évaluant d'autres dimensions de la genèse du risque psychosocial
au travail. Cette dernière proposition n'a pas été retenue
du fait des délais trop courts pour en rendre l'application possible.
J'ai aussi fait mention à mon responsable qu'il me semblait
nécessaire de compléter ces questionnaires par une enquête
plus individualisée, reposant sur des entretiens semi-directifs,
constitués de grilles d'entretiens à questions ouvertes donc.
Lesquels seraient in fine synthétisés via une analyse de contenu
thématique, afin de comprendre quelle est par exemple sur la base des
modèles théoriques récemment développés par
Yves CLOS, la « valeur » attribuée par les
membres du personnel administratif à leur travail (CLOS Yves, «
Le travail à coeur. Pour en finir avec les r: I risques
psychosociaux », éditions La Découverte, mai 2010), ou
encore à la « qualité » perçue
de celui-ci : « La notion de « qualité du travail »
est on ne peut plus vague. Elle peut désigner de nombreuses choses
différentes : qualité de vie au travail, qualité du
produit final, qualité du processus de travail comme adéquation
optimale entre les objectifs de l'entreprise et l'organisation du travail
(c'est dans ce dernier sens que vont généralement les normes
concernant la qualité. » (VOGEL Laurent, « Lecture
critique de la stratégie 2007-2012 de santé et
sécurité au travail », @Hesa Newsletter, n°3,
novembre 2007). Le fait d'une trop grande différence entre la
qualité du
III/ Section 3 : Dépouillement et analyse des
Questionnaires de
KARASEK.
travail souhaitée par le personnel, la valeur qu'il
souhaite voir revetir son action de service publique notamment peuvent
être la source de nombre de désagréments psychosociaux :
démotivation, logique de repli sur soi, désidentification au
métier et a corps de métier ou cadre d'emploi, sentiment de
dévalorisation de soi au travers du manque de reconnaissance sociale du
travail effectué, et entraîner une moindre productivité
notamment, ou une hausse de l'absentéisme.
Enfin, M. TROMBETTA a planifié mon stage en fonction
notamment de l'échéance du Comité Hygiène
et Sécurité tenu le 17 février 2011 au cours
duquel j'ai réalisé une allocution d'une dizaine
de minutes face à l'assemblée, visant à présenter
la démarche globale et vulgariser le domaine. Cette instance paritaire
ou s'exprime le dialogue social a été une découverte
importante pour moi quant à son intérêt dans la vie
psychosociale du personnel, compte tenu des sujets délicats pouvant y
être évoqués, des enjeux auxquels ils concourent. Mon
allocution a été visiblement très bien accueillie tant par
le personnel que par mes responsables qui m'en ont remercié. Cela a
été un véritable apprentissage au plan communicationnel,
comme au plan de la compréhension de la régulation du dialogue
social au sein de ce type d'instance. Les CHS « sont placés
auprès du CTP (Comité Technique Paritaire) dans chaque
département ministériel et peuvent être
créés, au niveau local, pour assister les CTP Leur
originalité est de n'rtre pas paritaires et de comporter davantage de
représentants du personnel que de représentants de
l'administration ». (MAURY Suzanne, « La GRH dans la
fonction publique. Chapitre 6 : Le dialogue social dans la fonction publique
», p. 132, La documentation française, février
2010.)
III/ Section 3 : A/ Calcul des scores:
|
Bureau des ressources humaines (BRH): 4IS/8
Questionnaire 1(Q1):
A/ Score de demande psychologique (SDP):23 B/ Latitude
décisionnelle (LD): 84
C/ Soutien social (SS): 20
Q2:
|
Q3: ISO
STRAIN
|
Q4: ISO
STRAIN
|
Q5: LIMITE ISO STRAIN
|
Q6: ISO
STRAIN
|
A/ SDP: 23
|
A/ SDP: 21
|
A/ SDP: 21
|
A/ SDP: 20
|
A/ SDP: 23
|
B/ LD: 74
|
B/ LD: 62
|
B/ LD: 60
|
B/ LD: 44
|
B/ LD: 54
|
C/ SS: 25
|
C/ SS: 22
|
C/ SS: 18
|
C/ SS: 21
|
C/ SS: 21
|
Q7:
|
Q8:ISO STRAIN
|
|
A/ SDP: 21
|
A/ SDP: 33
|
B/ LD: 80
|
B/ LD: 40
|
|
C/ SS: 25
|
C/ SS: 8
|
Sous-préfecture de CALVI:
1IS-1JS/9
Q9:
|
Q10:
|
Q11:
|
Q12:
|
Q13:
|
A/ SDP: 26
|
A/ SDP: 17
|
A/ SDP: 21
|
A/ SDP: 20
|
A/ SDP: 19
|
B/ LD: 84
|
B/ LD: 66
|
B/ LD: 74
|
B/ LD: 60
|
B/ LD: 72
|
C/ SS: 16
|
C/ SS: 26
|
C/ SS: 20
|
C/ SS: 27
|
C/ SS: 22
|
Q14: JOB
STRAIN
|
Q15: ISO
STRAIN
|
Q16:
|
Q17:
|
|
A/ SDP: 28
|
A/ SDP: 31
|
A/ SDP: 22
|
A/ SDP: 25
|
B/ LD: 52
|
B/ LD: 56
|
B/ LD: 72
|
B/ LD: 74
|
C! SS: 26
C! SS: 16
C! SS: 23
C! SS: 23
Direction de la citoyenneté et des moyens
(DCM): 2IS/4
Q18: STRAIN
|
ISO
|
Q19: STRAIN
|
ISO
|
Q20:
|
Q21:
|
A! SDP: 27
|
|
A! SDP: 32
|
|
A! SDP: 24
|
A! SDP: 17
|
B! LD: 36
|
|
B! LD: 66
|
|
B! LD: 74
|
B! LD: 82
|
C! SS: 15
|
|
C! SS: 13
|
|
C! SS: 24
|
C! SS: 32
|
|
Cabinet du préfet: 3IS/5
Q22: ISO
STRAIN
|
Q23:
|
Q24: ISO
STRAIN
|
Q25: ISO
STRAIN
|
Q26:
|
A! SDP: 23
|
A! SDP: 26
|
A! SDP: 28
|
A! SDP: 27
|
A! SDP: 23
|
B! LD: 54
|
B! LD: 82
|
B! LD: 52
|
B! LD: 54
|
B! LD: 76
|
C! SS: 14
|
C! SS: 25
|
C! SS: 20
|
C! SS: 22
|
C! SS: 27
|
|
Non classés (NC): 13IS-6JS/27
Q27:
|
Q28: ISO
STRAIN
|
Q29:
|
Q30: ISO
STRAIN
|
Q31: JOB
STRAIN
|
A! SDP: 27
|
A! SDP: 21
|
A! SDP: 24
|
A! SDP: 32
|
A! SDP: 21
|
B! LD: 86
|
B! LD: 60
|
B! LD: 72
|
B! LD: 64
|
B! LD: 54
|
C/ SS: 26
|
C/ SS: 23
|
C/ SS: 20
|
C/ SS: 12
|
C/ SS: 32
|
Q32: JOB
STRAIN
|
Q33: ISO
STRAIN
|
Q34: JOB
STRAIN
|
Q36: ISO
STRAIN
|
Q37:
|
A/ SDP: 23
|
A/ SDP: 31
|
A/ SDP: 22
|
A/ SDP: 24
|
A/ SDP: 23
|
B/ LD: 60
|
B/ LD: 64
|
B/ LD: 66
|
B/ LD: 42
|
B/ LD: 90
|
C/ SS: 24
|
C/ SS: 9
|
C/ SS: 27
|
C/ SS: 20
|
C/ SS: 27
|
Q38:
|
Q39: ISO
STRAIN
|
Q40: JOB
STRAIN
|
Q41: ISO
STRAIN
|
Q42: ISO
STRAIN
|
A/ SDP: 25
|
A/ SDP: 25
|
A/ SDP: 23
|
A/ SDP: 25
|
A/ SDP: 28
|
B/ LD: 74
|
B/ LD: 54
|
B/ LD: 60
|
B/ LD: 58
|
B/ LD: 70
|
C/ SS: 23
|
A/ SS: 23
|
C/ SS: 27
|
C/ SS: 23
|
C/ SS: 17
|
Q43: ISO
STRAIN
|
Q44: JOB
STRAIN
|
Q45: ISO
STRAIN
|
Q46:
|
Q47:
|
A/ SDP: 28
|
A/ SDP: 23
|
A/ SDP: 21
|
A/ SDP: 19
|
A/ SDP: 19
|
B/ LD: 70
|
B/ LD: 68
|
B/ LD: 48
|
B/ LD: 52
|
B/ LD: 60
|
C/ SS: 17
|
C/ SS: 28
|
C/ SS: 19
|
C/ SS: 21
|
C/ SS: 23
|
Q48: ISO
STRAIN
|
Q49:
|
Q50: ISO
STRAIN
|
Q51:
|
Q52: ISO
STRAIN
|
A/ SDP: 22
|
A/ SDP: 30
|
A/ SDP: 30
|
A/ SDP: 23
|
A/ SDP: 25
|
B/ LD: 42
|
B/ LD: 86
|
B/ LD: 40
|
B/ LD: 72
|
B/ LD: 70
|
C/ SS: 19
|
C/ SS: 17
|
C/ SS: 15
|
C/ SS: 25
|
C/ SS: 21
|
Q53: ISO
|
|
A/ SDP: 23
B/ LD: 62
C/ SS: 22
STRAIN
III/ Section 3 : B/ Totaux-Moyennes:
Effectif total des retours: 53.
Effectif total de personnes en situation d'Isostrain:
23.
Effectif total de personnes en situation de Job Strain:
7.
Soit, effectif n'étant pas en situation de tension au
travail (Job Strain+ Isostrain) 52- (22+7)= 23.
Effectif par conséquent de personnes en situation
de tension au travail: 53-23=29.
Totaux « BRH »:
Effectif total= 8
SDP moyen: 23+23+21+21+20+23+21+33/8=
185/8= 23,125 LD moyen:
84+74+62+60+44+54+80+40/8= 498/8= 62,25 SS moyen:
20+25+22+18+21+21+25+8/8= 160/8= 20
En moyenne, l'individu statistique appartenant au
groupe « BRH » est en situation d'Isostrain, avec un score de demande
psychologique de 23,25 ( soit supérieur à 20), une
latitude décisionnelle de 62,25 (soit inférieur à
71) et un score de soutien social de 20 (soit inférieur à
24).
Totaux << Sous-préfecture de Calvi
»:
Effectif total= 9
SDP moy: 26+17+21+20+19+28+31+22+25=
209/9= 23,22 LD moy: 84+66+74+60+72+52+56+72+74=
610/9= 67,78 SS moy:
16+26+20+27+22+26+16+23+23= 22,1
En moyenne, l'individu statistique appartenant au
groupe << SousPréfecture de Calvi » est en situation
d'Isostrain, avec un score de demande psychologique de 23,22, une
latitude décisionnelle de 67,78, et un soutien social de
22,1.
Totaux << DCM »:
Effectif total: 4
SDP moy:27+32+24+17= 100/4= 25
LD moy: 36+66+74+82= 258/4= 64,5 SS moy:
15+13+24+32= 84/4= 21
En moyenne, l'individu statistique appartenant au
groupe << DCM» est en situation d'Isostrain, avec un score de
demande psychologique de 25, une latitude décisionnelle de 64,5
et un soutien social de 21.
Totaux << Cabinet du préfet
»:
Effectif total: 5
SDP moy: 23+26+28+27+23= 127/5= 25,4 LD
moy: 54+82+52+54+76= 318/5= 63,6
SS moy: 14+25+20+22+27= 108/5=
21,6
En moyenne, l'individu statistique appartenant au
groupe << Cabinet» est en situation d'Isostrain, avec un score de
demande psychologique de 25,4, une latitude décisionnelle de
63,6 et un soutien social de 21,6.
Totaux << Non classés »:
Effectif total: 27
SDP moy:
27+21+24+32+21+23+31+22+33+24+23+25+25+23+25+28+28+23+21+
19+19+22+30+30+23+25+23= 647/27= 24,82
LD moy:
86+60+72+64+54+60+64+66+64+42+90+74+54+60+58+70+70+68+48+
52+60+42+86+40+72+70+62= 1708/27= 63,26
SS moy:
26+23+20+12+32+24+9+27+14+20+27+23+23+27+23+17+17+28+19+2
1+23+19+17+15+25+21+22= 574/27= 21,26
En moyenne, l'individu statistique appartenant au
groupe << Non classés » est en situation d'Isostrain, avec un
score de demande psychologique de 24,82, une latitude
décisionnelle de 63,26 et un soutien social de
21,26.
Totaux << Tous groupes réunis (ou total
effectif des répondants) »:
Effectif total: 8+4+9+5+27=
53
SDP moy: 23,125+23,22+25+25,4+24,82/5=
24,31
LD moy: 62,25+67,78+64,5+63,6+63,26/5=
64,28 SS moy: 20+22,1+21+21,6+21,26/5= 21,19
En moyenne, l'individu statistique appartenant au
groupe « total effectif sondé » est en situation d'Isostrain,
avec un score de demande psychologique de 24,31, une latitude
décisionnelle de 64,28 et un soutien social de
21,19.
Effectif total préfecture: 179
Effectif total préfecture présent pendant
l'enquête: 150 Soit,
- taux de réponse de l'effectif total de la
préfecture:
53/ 179*100= 29,6%
- taux de réponse des personnes
présentes:
53/150*100= 35,33%
III/ Section 4 : Analyse en termes d'indices de
dispersion et
inférences.
Sur 35,33% des personnes appartenant à
la préfecture de Haute-Corse et présentes lors de l'enquête
ou du moins en mesure de recevoir les questionnaires et d'y répondre,
c'est à dire hors personnes en détachement, mise à
disposition ou congés maladie ordinaire ou de longue durée, les
résultats au questionnaire de KARASEK évaluant trois variables
que sont la « demande psychologique », la « latitude
décisionnelle », et le « soutien social », permettent de
conclure qu'en moyenne, l'individu type appartenant à ce groupe est en
situation d'Isostrain, c'est à dire de tension au travail avec faible
soutien social ressenti.
Sur un total de 53 questionnaires qui nous est parvenu
au dépouillement, plus de la moitié (30/53 soit 56,6%)
révèle une situation de tension au travail. 23 personnes
seraient en
situation d'Isostrain (soit 43,4% des
répondants), et 7 en situation de Job Strain (soit 13,2% dudit
effectif).
Cette proportion est cohérente avec d'une part le
soutien social ressenti en moyenne révélé
par l'enquête qui est de 21,19, quand le score à
partir duquel celui-ci est considéré comme préoccupant
selon les critères de KARASEK est de 24. Cela semble signifier que bien
que le soutien social moyen soit considéré comme
préoccupant, il n'est pas très éloigné d'un score
de 24, considéré comme révélant un soutien social
satisfaisant (à un score de 24 correspond une réponse <<
d'accord >> à chaque question relevant de cette variable, soit
à un accord total et systématique avec l'idée d'un soutien
social satisfaisant). A noter que le score maximal pouvant être obtenu au
score de soutien social est de 32, le minimal étant de 8, l'intervalle
des scores possibles est donc de 8-32, que l'on peut découper en trois
terciles (trois parties identiques en termes de nombre de scores possibles ):
8-16; 16-24; 24-32. 21,19 étant plus proche de 24 que de 16, on peut
même être amené à penser que le soutien social
révélé par l'enquête est plutôt satisfaisant.
Toutefois, gardons à l'esprit que le modèle de KARASEK
considère le score de 24 comme déterminant et non celui de 16,
qui correspond bien à la moyenne théorique des scores
obtensibles.
Aussi, ce facteur « soutien social
», semble être le moins explicatif de la situation de
tension au travail vécue à la Préfecture de Haute-Corse.
En terme plus strictement statistique, on pourrait légitimement penser
que ce n'est pas le facteur « soutien social défaillant
» qui sature au plus (explique au mieux) la situation de tension au
travail moyenne révélée par l'enquête.
Pour ce qui est de la demande psychologique,
le score à partir duquel en deçà de celui-ci la
demande psychologique ressentie par le répondant est préoccupante
ou << forte >> est de 20. Or, le score moyen de l'effectif des
répondants est de 24,31. 36 est le score maximal pouvant être
obtenu par un répondant et signifiant que celui-ci est totalement
d'accord avec un ressenti de forte de demande psychologique, ou en d'autres
termes, la demande psychologique serait vécue comme extrêmement
forte, quand 9 est au pôle inverse, signifiant donc un total
désaccord avec cette extrémité positive de la demande
psychologique ressentie au travail. Aussi, 24,3 est à plus de 6 points
au dessus du score de 18 qui correspond au score à partir duquel on se
situe soit dans un pôle de réponses marquant l'accord avec une
forte demande psychologique, soit en dessous duquel on bascule vers le
pôle inverse. Or, le modèle de KARASEK considère que c'est
au dessus de 20 que la situation de demande psychologique devient
préoccupante, ce qui << déplace le curseur de l'analyse
» de 2 points en faveur du pôle faible demande psychologique.
En d'autres termes, il y a moins de probabilité pour un
répondant de se situer en situation de forte demande psychologique que
l'inverse puisque le critère qui la détermine débute
à 20, alors que la
moyenne théorique des réponses est de
18. Pour ce qui nous concerne précisément, le score de
24,31 reflétant la demande psychologique vécue au travail
à la préfecture de Haute-Corse, est en terme de tercilage
située dans le 3ème tercile de l'intervalle des scores possibles
(les 3 terciles étant donc: 9-18; 18-24; 24-36), mais à seulement
0,31 points au dessus du seuil de 24 déterminant le pôle le plus
bas du troisième tercile. Ce facteur « demande
psychologique » au travail, est a priori plus explicatif de la situation
de tension au travail révélée par l'enquête que le
facteur « soutien social ».
24-96 est enfin l'intervalle des scores minimaux à
maximaux possibles pour la variable « latitude
décisionnelle ». A 96, le répondant est tout
à fait d'accord avec l'idée de ressentir une très forte
latitude décisionnelle. A contrario, à 24, il est en situation de
latitude décisionnelle vécue comme extrêmement faible. Le
score de latitude décisionnelle révélée par
l'enquête est rappelons-le de 64,28. Le score qui coupe l'intervalle des
scores possibles en 2 est quant à lui de 48, quand le critère
retenu par KARASEK pour déterminer la qualité de la latitude
décisionnelle est de 71; en dessous de celui-ci la situation devient
préoccupante. Ici encore, il paraît possible donc de nuancer la
valeur des résultats signifiant un Isostrain moyen vécu par le
répondant à la Préfecture de Haute-Corse. En effet,
malgré la pondération des résultats inhérente au
calcul du score de latitude décisionnelle, il apparaît toutefois
que 64,31 est un score situé dans le 4ème quartile de
l'intervalle des scores possibles (le tercilage de l'intervalle est
singulièrement discriminant à nos yeux puisque les
modalités de réponses aux 9 questions correspondantes à la
variable << latitude décisionnelle » sont comme pour les deux
autres variables << demande psychologique » et << soutien
social », au nombre de 4: << pas du tout d'accord », <<
pas d'accord », << d'accord », << tout à fait
d'accord » ; il y a donc quatres modalités de réponses soit
trois inter-terciles possibles).
Aussi, il est semble-t-il cohérent de modérer
notre propos qui consisterait à penser que la latitude
décisionnelle vécue par les répondants est faible eu
égard à sa position assez proche du chiffre 71, du moins plus que
de la moyenne théorique des scores correspondant à 48. Or
celle-ci demeure alarmante selon le critère de KARASEK, et eu
égard à sa position dans le troisième tercile de plus de 2
points au dessus du seuil de départ de l'intervalle (62), la
latitude décisionnelle semble être la plus explicative du syndrome
d'Isostrain vécu par l'individu lambda de l'effectif des
répondants.
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