G. CROISSANCE DES ENFANTS AVEC LE VIH
Plusieurs études ont démontré que les
enfants infectés et les non infectés nés de mères
séropositives au VIH sont de petite taille et de petit poids par rapport
aux enfants non infectés nés de mère non infectés
dès la naissance (4,18)
jusqu'à 70 mois d'âge.(19,20)
On note un retard de croissance chez au moins 50% d'enfants
infectés par le VIH. Les enfants nés de mères
séropositives ont des poids de naissance et des tailles
significativement plus faibles peu importe le statut sérologique de
l'enfant, par rapport aux enfants nés des mères
séronégatives. Les déficits en micronutriments y incluant
la vitamine A ont été identifiés. Les perturbations
neuroendocriniennes avec les troubles du fonctionnement de la thyroïde,
l'hormone de croissance, insulinlike growth factor-1, et les surrénales
sont observées et sont aussi incriminées. Bien qu'il existe
fréquemment chez ces enfants des infections gastro-intestinales et la
malabsorption aux hydrates de carbones, graisses, et protéines, aucune
preuve formelle n'a jamais été prouvée.(5)
Selon
Arpadi,(21) les troubles de croissance
sont fréquents chez les enfants infectés par le VIH et ont un
impact adverse sur la survie indépendamment du stade
d'immunodépression avec des causes multifactorielles. L'insuffisance
d'apport et la diarrhée contribuent à ces troubles.
Néanmoins les enfants qui ne reçoivent pas les
anti-rétroviraux (ARV), seul l'apport en énergie améliore
le gain pondéral et non la taille. D'autres facteurs associés
à ces troubles de gain pondéral et de taille sont le taux de
multiplication du virus et l'utilisation des ARVs pour tuer les virus et
améliorent le système immunitaire. Les études
récentes suggèrent que la prévention, le diagnostic
précoce et le traitement des maladies diarrhéiques peuvent
améliorer la croissance et la survie de ces enfants.
Selon Hirschfeld et al, ce
sont les perturbations de la fonction gastro-intestinale, les
infections chroniques ou répétitives, les altérations de
la fonction métabolique et endocrine.(22)
Ces effets métaboliques et endocriniens peuvent être la
conséquence de l'infection primaire ou secondaire à l'utilisation
des médicaments anti-rétroviraux et leurs complications.
Quand à Macallan et al(23)
chez les malades infectés par le VIH, la dépense totale en
énergie est diminuée pendant les épisodes
d'amaigrissement. La diminution d'apport et non la dépense
d'énergie est le principal déterminant de perte de poids dans
l'infection à VIH.
Johann-Liang et al,(24) dans une étude pour
déterminer le rapport entre les troubles du métabolisme de
l'énergie, la croissance chez les enfants infectés par le VIH et
évaluer les perturbations cliniques et biologiques pouvant être
responsables des troubles de croissance, ils sont arrivés à la
conclusion selon laquelle l'apport d'énergie et non la dépense
était significativement plus diminuée chez les enfants VIH
positifs par rapport aux enfants normaux du même sexe et âge. Le
stade clinique avancé de l'infection, l'immunodépression
sévère, une charge virale élevée, une
activité élevée d'IL-6, des taux bas de protéine
sérique totaux, et des taux bas d'IGF-1 étaient les plus
retrouvés chez les enfants infectés.
Selon Winter et al, chez les enfants
infectés par le VIH, le système immunitaire, la malnutrition, les
infections chroniques ou récurrentes interagissent et contribuent aux
déficits nutritionnels et troubles de croissance.(25)
Dans une étude réalisée par
McKinney et al (6) aux Etats-Unis, 62/170 enfants
infectés par le VIH âgés de 25 mois ½
référés pour confirmation de leur statut
sérologique, avaient un poids - pour - âge et taille - pour -
âge statistiquement plus faible par rapport à ceux non
infectés.
Dans une étude pour évaluer l'effet de
l'infection VIH transmise en période périnatale sur la croissance
somatique, le rapport de l'état nutritionnel et sur la mortalité
chez les enfants infectés par le VIH, le poids - pour - âge et
taille - pour - âge étaient significativement plus faible que chez
les témoins. Les enfants séropositifs avaient un Z score du
poids - pour - âge inférieur à -1,5 dans leur
première année de vie et avaient 5 fois le risque de
décès avant l'âge de 25 mois par rapport aux
témoins.(26)
Au Rwanda, dans une étude de 218 enfants nés de
mères séropositives au VIH comparés aux témoins
nés de mères séronégatives, le poids - pour -
âge, taille - pour - âge et le périmètre
crânien - pour - âge étaient plus faibles que chez les
témoins. La réduction du poids - pour - âge était
plus significatif entre l'âge de 12 et 9 mois. (20)
L'amaigrissement fait partie de la définition clinique
du SIDA pédiatrique (27) et
constitue l'une des complications majeures au cours de
l'évolution de la maladie.
(28)
En plus de l'amaigrissement, le retard de croissance statural
apparaît comme l'une des complications fréquente et précoce
chez l'enfant infecté par le virus de l'immunodéficience humaine
(VIH). (29,20)
Chez l'enfant infecté par le VIH, la réduction
de la vitesse de croissance pourrait ainsi être en partie liée
à la réduction de la masse maigre résultant
d'un catabolisme protéique excessif.
(30)
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