CHAPITRE 4 : ANALYSE
EMPIRIQUE DE LA SITUATION
DES DECHETS SOLIDES
MENAGERS A COTONOU
Ce chapitre est constitué des résultats des tests
des hypothèses et des ébauches de solutions. Ces dernières
sont présentées en deux volets. Dans le premier volet, nous avons
présenté les cadres logiques de deux projets pouvant concourir
à l'assainissement du cadre de vie à Cotonou. Le second volet est
rédigé sous la forme d'une liste de recommandations.
SECTION 1 : SYNTHESES
DES RESULTATS DES INVESTIGATIONS
Dans cette partie, nous avons présenté les
résultats des tests d'hypothèses et procédé
à leur interprétation.
PARAGRAPHE 1 :
ANALYSE DES RÉSULTATS DE L'ESTIMATION RELATIVE AU NIVEAU
de
pré- collecte
Tableau 3 : résultats de l'estimation du
modèle pour l'hypothèse 1
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Variables explicatives
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Coefficients
|
Probabilité
|
Prob (NPC)=1
|
MF
|
0.719932*
|
0.0495
|
DEM
|
1.217542*
|
0.0216
|
AA
|
1.381564
|
0.2116
|
Constante
|
C
|
-2.192115
|
0.0094
|
Source : nous-mêmes.
* : le coefficient est significatif à 5%
Probabilité (LR stat)= 0.030482<5% ; le
modèle est donc globalement significatif.
L'inaccessibilité des agglomérations n'affecte pas
la probabilité que le niveau de pré-collecte soit faible,
même si le signe attendu est vérifié. La faible
demande effective des ménages accroît également la
probabilité que le niveau de pré-collecte soit faible. De
même, l'insuffisance des moyens financiers accroît le risque que
le niveau de pré-collecte soit faible. L'hypothèse 1 est donc
partiellement vérifiée. Ces résultats pourraient
s'expliquer par le fait que même quand les zones à desservir sont
difficiles d'accès, les éboueurs font l'effort de faire la
pré-collecte, même si ce n'est pas avec des moyens
adéquats. En effet, les ONG enquêtées ont
précisé qu'elles y vont parfois à pied, un sac au dos pour
contenir les ordures.
PARAGRAPHE 2: ANALYSE DE
L'ESTIMATION DE L'INCIVISME DES MÉNAGES
Tableau 4 : résultats de l'estimation du
modèle pour l'hypothèse 2
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Variables explicatives
|
Coefficients
|
Probabilité
|
Prob (CM)=1
|
DDSM
|
0.574282
|
0.1634
|
SA
|
0.980020**
|
0.0942
|
PB
|
-0.492336
|
0.2636
|
LHAB
|
1.480344*
|
0.0000
|
NIVETU
|
-0.506242
|
0.1008
|
Constante
|
C
|
-1.057485
|
0.1644
|
Source : réalisé par
nous-mêmes.
* : le coefficient est significatif à 5%
** : le coefficient est significatif à 10%
Probabilité (LR stat)=
9,62.10e-08<0,05 : le modèle est donc globalement
significatif à 5%.
L'ignorance des dangers liés à la mauvaise gestion
des DSM n'affecte pas le risque que le ménage adopte des comportements
inciviques, et ceci justifie pleinement le constat effectué sur le
terrain. Les ménages enquêtés, savent pour la plupart qu'il
est nuisible de vivre à proximité des déchets ou de les
enfouir, mais adoptent néanmoins ce comportement. L'absence de poubelles
publiques n'a pas d'influence sur la probabilité que l'individu ne
s'abonne pas à une ONG de pré-collecte, de même que le
niveau d'études, même si les signes attendus sont
vérifiés. La non-application des sanctions augmente la
probabilité que l'enquêté ne s'abonne pas à une
ONG de pré-collecte, tout comme le fait qu'il réside dans une
zone marécageuse. L'hypothèse 2 est donc partiellement
vérifiée.
Paragraphe 3 : Analyse
de l'estimation du recours aux dépotoirs sauvages
Tableau 5 : résultats de l'estimation du
modèle pour l'hypothèse 3
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Variables explicatives
|
Coefficients
|
Probabilité
|
Prob (RDS)=1
|
PRA
|
0.253347
|
0.5275
|
PDS
|
1.172730**
|
0.0714
|
CONG
|
0.177380
|
0.8345
|
Source : réalisé par
nous-mêmes.
** : le coefficient est significatif à 10%
La probabilité du Khi deux =0.0370<5% (voir tableau
n°10), donc le modèle est globalement significatif.
La proximité des dépotoirs sauvages accroît
le risque que les ONG y aient recours, tandis que l'incivisme et l'insuffisance
de points de regroupements aménagés n'influent pas sur cette
probabilité, malgré la confirmation des signes attendus. Ces
résultats confirment les observations du terrain, car les ONG
enquêtées estiment pour la plupart que la proximité des
dépotoirs sauvages dans les bas-fonds et les terrains non bâtis
constituent une solution de facilité pour leurs
congénères, qui ne disposent pas en général de
points de regroupement proches ou non engorgés. L'Hypothèse 3 est
donc partiellement vérifiée.
Nous retenons de cette analyse que pour effectuer une bonne
pré-collecte, il nous faut surtout agir sur les variables que
sont :
ü La demande effective des ménages,
ü Les moyens financiers dont disposent les ONG,
ü La proximité des dépotoirs sauvages :
étant donné que les dépotoirs sauvages se créent
par l'action des populations, et parfois des ONG elles-mêmes, on pourrait
agir ici en détruisant ces dépotoirs sauvages ou en
empêchant qu'ils soient créés.
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