5.3. LA FORMATION DE L'EPARGNE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
Au regard de ces deux principales théories qui
précèdent, la formation de l'épargne dans les pays en
développement se fonde plus sur la théorie classique qui donne un
caractère prioritaire à l'épargne. Cette épargne
est plus mobilisée par le secteur informel et de micro finance, d'autant
plus que ceux-ci semblent remédier aux obstacles du secteur financier
formel.
Les pays en développement étant
caractérisés par la pauvreté de leurs populations, ces
dernières accordent une priorité à l'épargne
notamment pour des raisons de précaution. Ainsi, même avec un
faible revenu, les ménages ont souvent l'obligation d'épargner
une part substantielle pour se prémunir contre les aléas à
venir.
C'est dans ces conditions que les tontines et les gardes fonds
prennent de l'ampleur dans ces pays, car ces institutions permettent de
collecter l'épargne des populations pauvres.
Le dualisme financier c'est-à-dire la coexistence entre
le secteur financier formel d'une part et informel ou semi formel (micro
finance) d'autre part, ne profite pas à l'Etat dans la mesure où
le secteur informel échappe dans une certaine mesure au contrôle
de l'Etat et constitue une contrainte majeure pour le développement de
ces pays. En effet, ceux-ci doivent mobiliser davantage des ressources
intérieures qu'extérieures. Car ces dernières sont souvent
coûteuses et mettent les pays en développement dans une
dépendance perpétuelle. Ainsi, l'intégration du secteur
financier informel dans le secteur formel permettrait de canaliser
l'épargne informelle vers des investissements productifs et, donc, de
favoriser le développement économique.
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