CONCLUSION GENERALE.
La découverte du pétrole dans les eaux du Golfe
de Guinée, a suscité un vif intérêt pour cette
région auprès de la communauté internationale. Le nombre
de puits de forages ne cesse d'augmenter. Cette activité a
malheureusement un impact négatif sur l'environnement. Les effets
néfastes de l'industrie du pétrole sur l'environnement, se font
ressentir à différents niveaux et se présentent sous
différentes apparences.
Les écosystèmes marins paient le plus lourd
tribut, l'extraction pétrolière étant en majorité
off shore dans cette région. La pollution des écosystèmes
marins se manifeste par la pollution des côtes et par la destruction de
la faune et de la flore marine. Les plages sont souillées, et les
habitats naturels détruits. La faune et la flore marine disparaissent
à cause de la pollution. Cette disparition entraine un bouleversement de
la chaîne alimentaire marine.
Le Golfe de Guinée renferme après les
forêts amazoniennes, La plus grande zone mondiale de forêts
humides. Cette zone est considérée comme le
« deuxième poumon du monde ». Elle est donc
bénéfique à toute l'humanité. Seulement,
l'activité pétrolière qui y a cours, menace
sérieusement ce patrimoine mondial. On assiste à d'importantes
destructions des forêts. Celles-ci surviennent soit au moment de
l'implantation des sociétés extractives, soit lorsque les
sociétés exploitent déjà les gisements en rejetant
dans l'atmosphère des substances nocives à la bonne croissance
des plantes.
Les forêts du Golfe de Guinée regorgent une
variété faunique et floristique insoupçonnable. Les
animaux du fait de l'ouverture des forêts, sont exposés aux
braconniers. Ils ne supportent non plus la vie dans un milieu pollué et
bruyant. La flore détruite à cause de l'extraction
pétrolière, a en plus de ses fonctions de régulation de la
qualité de l'air, des vertus thérapeutiques auxquelles les
populations autochtones sont attachées.
En plus des atteintes portées sur les
écosystèmes, on ne peut oublier de mentionner les effets sociaux
et sanitaires qui sont causés par l'activité extractive
pétrolière dans le Golfe de Guinée.
Il faut signaler que la pollution des plages, et la
disparition de la diversité biologique influencent sérieusement
le développement de l'écotourisme qui est pourtant un secteur
porteur et capable de participer au développement des pays du Golfe de
Guinée.
Les touristes amoureux des plages naturelles changent de
destination lorsqu'ils constatent que, le risque de marée noire qui
pèse sur les plages d'une région est trop important. C'est
malheureusement le cas avec les plages du Golfe de Guinée. Celles-ci
sont parmi les plus belles du monde et, sont malheureusement pas à
l'abri des pollutions de tout genre. Elles le sont encore moins face aux
pollutions dues aux hydrocarbures. Le spectre des marées noires plane au
dessus des plages du Golfe de Guinée en permanence.
Ceux des touristes attirés par la diversité
biologique, sont contraint à déposer leurs valises sous des cieux
où, la faune et la flore est encore abondante. Certains viennent menez
des activités comme la pêche à la ligne. Ils
espèrent donc pouvoir trouver des poissons abondamment pour que la
pêche soit fructueuse, et intéressante. Si ces derniers constatent
que les poissons ne se trouvent plus sous les eaux du Golfe de Guinée,
ils iront voir ailleurs.
Au-delà des touristes, les populations
elles-mêmes sont contraintes à un changement de leurs habitudes
alimentaires. Il faut signaler que les populations du Golfe de Guinée
tirent la grande partie de leurs substances alimentaires de la nature. Les
protéines sont produites naturellement dans la forêt et sous les
eaux. Les populations viennent s'en procurer en capturant le gibier, ou en
pêchant.
Ces populations vivent dans un Etat de pauvreté qui
fait oublier qu'elles sont nées dans une zone géographique que la
nature à dotée d'importantes réserves de l'énergie
fossile la plus utilisée dans le monde. Seulement, l'argent que
génère le pétrole n'est pas bien redistribué. Un
groupuscule de personnes gère et bénéficie de cette manne.
L'argent du pétrole se retrouve en train de financer des guerres. Les
dirigeants les moins démocrates, se servent de cet argent pour corrompre
des personnes, et se maintenir au pouvoir. La gestion des fonds issus du
pétrole est d'une opacité qui, favorise la corruption et les
détournements de ces fonds. Les perdants dans toute cette affaire de
pétrole sont en fin de compte, les populations.
Pour couronner la situation misérable des populations
du Golfe de Guinée, le pétrole est aussi à l'origine de
nombreuses maladies qui les nuisent. L'or noir est la cause des maladies
respiratoires à l'instar du cancer des poumons et de la tuberculose, et
des maladies cutanées au rang desquelles se trouvent le cancer de la
peau et les allergies épidermiques.
Toutefois, la communauté internationale et les pays du
Golfe de Guinée conscients de l'importance que cette zone revêt
pour l'humanité en général, et pour les populations y
vivant, ont pris certaines mesures visant à protéger
l'environnement des effets de l'extraction pétrolière. Ils se
sont dotés des instruments juridiques de protection de l'environnement
contre les pollutions dues à l'extraction pétrolière. Ses
instruments sont les conventions et les lois.
Les conventions prises sont soit à vocation universelle
à l'instar de celle de MARPOL du 02 novembre 1973, soit
spécifique au Golfe de Guinée comme la Convention d'Abidjan du 23
mars 1981.
Les lois votées et promulguées sont
constituées par les droits miniers et pétroliers, et les
législations environnementales.
Il se pose cependant le problème de la mise en oeuvre
de ces conventions et lois environnementalistes. Celle-ci est faite par les
Etats et par les organisations non gouvernementales (ONG). Les Etats se
chargent d'incérer ces lois dans leurs ordonnancements internes, et
à mettre en place des garanties pour qu'elles soient effectivement
appliquées sur le terrain. Les ONG sensibilisent les gouvernants et les
gouvernés des dangers que représentent les activités
d'extraction pétrolière, sur l'environnement et sur la
santé. Elles tirent aussi la sonnette d'alarme pour prévenir, ou
pour informer, lorsqu'un péril environnement est éminent, ou
lorsqu'il est constaté. Elles veillent aussi au respect des engagements
pris par les Etats dans le domaine de l'environnement.
Les sociétés pétrolières
étant les premières à être pointées du doigt,
elles ont développées des stratégies dont le but est de
réduire l'impact de leur activité sur l'environnement. Ces
stratégies sont internes et externes. Les stratégies internes
sont constituées par l'adoption des codes de conduite, et par la
formation de leurs agents aux questions environnementales pour que ceux-ci
soient au courant de la chose environnementale. Les stratégies externes
quant à elles sont la sensibilisation du public, et l'appui aux actions
de protection de l'environnement.
Seulement, au vue de la gravité de l'impact de
l'activité pétrolière sur l'environnement, il apparait
plus que jamais nécessaire d'évoquer des approches pour une
exploitation durable du pétrole dans le Golfe de Guinée.
Au rang de ces approches, figure en bonne place la
nécessité de la consolidation de l'encadrement juridique de
l'extraction pétrolière dans le Golfe de Guinée. Cette
consolidation passe par l'adoption d'une convention-cadre sur les
procédés, les règles de sécurité et
l'exploitation du pétrole.
Il serait aussi judicieux de penser à l'institution
d'un fonds spécial pour la protection des écosystèmes du
Golfe de Guinée. Ce fonds servira à indemniser les victimes des
pollutions qui surviendront directement des bâtiments immobilisés
en mer.
Une autre approche est l'urgence de trouver des alternatives
visant à réduire la consommation de pétrole sur la
planète. On pense à juste titre que si la consommation de
pétrole baisse d'une manière drastique, le volume d'extraction va
suivre. Or, si le volume d'extraction vient à baisser, c'est la vitesse
de destruction de l'environnement qui va aussi baisser.
Comme alternative, il ya la recherche de nouveaux carburants.
Nous pouvons citer ici les biocarburants comme énergies alternatives
pour parer au pétrole et lutter contre la pollution.
Comme autre alternative, nous pouvons citer la mise en place
des technologies propres. Les technologies propres ici signifient les
technologies qui consomment moins de pétrole, et par conséquent
polluent moins. Il faut aller vers une récupération
assistée du pétrole par procédé microbien. Il
s'agit d'assurer la survie des bactéries au sein des réservoirs,
milieux hostiles par excellence (haute salinité, température et
pression). Le risque reste de voir se développer des micro-organismes
défavorables à l'exploitation pétrolière. Une
augmentation de 5% du taux de récupération actuel reviendrait
à récupérer l'équivalent de la consommation
actuelle pendant 20 ans.
Dans le Golfe de Guinée, parler des pollutions dues au
pétrole et de la protection de l'environnement est un sujet tabou. Se
lancer dans cette bataille, c'est se livrer à un combat à la
David contre Goliath. Les multinationales pétrolières sont
très puissantes et bien structurées. La puissance
financière de certaines multinationales pétrolières, est
largement supérieure au budget de tous les pays du Golfe de
Guinée mis ensemble. De plus ces multinationales
pétrolières tissent des relations à
bénéfices réciproques avec les régimes en place. Le
régime assure à la multinationale sa protection. La
multinationale elle se transforme en financier numéro un du
régime, dans la mise en place de sa politique de maintien au pouvoir. Il
est en Afrique reconnu que pour se maintenir au pouvoir, il faut être en
bon terme avec les multinationales pétrolières. Dans le cas
contraire, ces multinationales sont capables de financer des milices
prêtes à orchestrer un coup d'Etat. Il faut en exemple regarder le
nombre de guerre, ou les putschs qui se déroulent autours des champs
pétroliers. La Guinée Equatoriale a il ya peu été
victime d'un coup d'Etat manqué. Le Congo a vu son ancien et actuel
président, revenir à la magistrature suprême par le biais
d'un putsch. La République démocratique du Congo est le
théâtre de vives tensions depuis l'exil forcé du feu
président Mobutu.
Les ONG qui sous d'autre cieux assurent la protection de
l'environnement même face à des multinationales super puissantes,
sont encore mal structurés et souffrent d'un double problème
financier et de personnel. Les quelques ONG locales qui existent ne peuvent pas
faire le poids avec les services juridiques des multinationales
protégées par l'Etat.
Tout ceci laisse penser que la protection de l'environnement
des effets de l'extraction pétrolière dans le Golfe de
Guinée, est une utopie. Cependant nous pensons que la première
chose à faire, c'est de libérer les économies des Etats du
Golfe de Guinée de leur dépendance au pétrole.
Pour cela, il faut diversifier les revenus des Etats en,
redynamisant les secteurs économiques comme l'agriculture, le
tourisme... Il faut apporter un appui au secteur privé, relancer
l'économie par les investissements.
De plus il faut mettre sur pied des Etats véritablement
démocratiques, et non de nom. La nécessité de la mise en
place d'un Etat de droit est la condition sine qua non, de la garantie de
l'application des normes environnementalistes prises tant au niveau
international, qu'au niveau communautaire et local.
Dans ces conditions le pétrole pourra produire des
richesses qui, pourront être utilisées dans la protection de
l'environnement.
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