UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT D'AGRONOMIE GENERALE
B.P.117
Par
KABANTU TSHIKEBA Martin
Diplômé d'Etat des humanités scientifiques
Travail de fin de cycle présenté pour
l'obtention de grade de gradué en sciences agronomiques.
Directeur : Ir. TSHIOMBE MULAMBA Van E.
Chef de travaux
EPIGRAPHE
Le temps ne pardonne jamais ceux qui travaillent sans
lui.
DEDICACE
Aux femmes qui ont réussie l'éducation
et l'encadrement de leur fille et fils respectivement, NGALULA TSHIKEBA
Céline et NTUMBA KAYEMBE Valère, qui soutiennent ces oeuvres.
Je dédie ce travail.
AVANT PROPOS
Le couronnement de ce travail est sans mérite loin
d'être l'oeuvre purement personnelle. Il est donc le résultat du
travail de plusieurs personnes de bonne volonté que nous prions de
trouver ici l'expression de toute notre gratitude. Qu'il soit permis ainsi
d'exprimer notre profonde reconnaissance au chef de travaux TSHIOMBE MULAMBA
Van Emery qui, en dépit des multiples tâches, a bien voulu
accepter de diriger ce travail.
Nous tenons à remercier tous les chercheurs et
techniciens du laboratoire de Biochimie et Technologie des Aliments du Centre
Régional d'Etudes Nucléaires de Kinshasa, CREN-K pour leur
soutien apporté à la réalisation de ce travail.
C'est avec un immense plaisir que nous adressons nos vifs
remerciements à nos amis (e) et compagnons de lutte : NTUMBA SHABANTU
Joseph, TSHIKEBA Vital, KALALA Laetitia, LUTULA Jean, KANDA Thierry, MISHAMI
Thierry, LUENGA Louis, KANDE Gérard, KUMUAMBA François, MILAMBO
Roger, KABANGA Eric.
Nos remerciements vont tout droit à tous les membres de
ma famille, mes neveux et nièces pour leur soutien tant moral que
matériel.
Que tous ceux qui nous ont assisté de près ou de
loin, trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.
INTRODUCTION
La République Démocratique du Congo est
butée à des différents problèmes alimentaires
pendant qu'elle regorge une biodiversité très importante pouvant
résoudre ces problèmes.
Parmi ceux-ci nous pouvons citer la rareté des
certaines denrées comme les huiles raffinées dont le prix sur le
marché n'est pas à la bourse de tous. Pourtant, comme par ironie
du sort, d'importantes quantités de la production nationale,
déjà faible du reste, sont perdues faute de moyens de
conservation.
Parmi les nombreuses pertes post récolte figure celle
du safou dont environ 60 % sont perdus à la suite du ramollissement.
Pour tirer le maximum de profit de ce fruit, il est important de le transformer
en huile par la récupération des fruits ramollis. L'huile obtenue
aura toute son importance si on en connaît les différentes
caractéristiques.
Le présent travail s'assigne pour objectif de
contribuer à la caractérisation de l'huile de safou vendu
à Kinshasa. Il s'agit ici de déterminer quelques
paramètres physiques par lesquels la qualité d'une huile peut
être appréciée ; à savoir : la
densité, l'indice de réfraction, la viscosité, l'aspect,
la coloration, etc.
La méthodologie utilisée dans ce travail est
l'extraction à l'eau de l'huile des fruits du Dacryodes edulis
achetés sur le marché de Kinshasa. La détermination des
paramètres physiques a été faite par les analyses
appropriées au laboratoire de Biochimie et Technologie des Aliments du
Centre Régional d'Etudes Nucléaires de Kinshasa, CREN-K, nous
signalons que la détermination de l'aspect et la coloration a
été faite à l'oeil nu.
Les fruits ont été collectés et les
extractions se sont faites du 15 février au 17 mars 2010. Les
extractions d'huiles ont été faites au laboratoire de Chimie de
la faculté des Sciences Agronomiques, UNIKIN.
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail comprend
trois chapitres articulés comme suit :
- La revue de la littérature qui présente les
généralités sur le sofou, le charbon actif, l'huile des
oléagineux et la filtration de l'huile des oléagineux ;
- Les matériel et méthodes ;
- Les résultats et leurs discussions.
Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. INTRODUCTION
Les recherches sur le safoutier se sont orientées sur
deux axes principaux :
- L'axe agronomique orienté vers l'étude de la
biologie, de l'écologie, de la phytosociologie, et de la botanique de
l'arbre (Mulumba C., 2007) ;
- L'axe technologique où est vérifiée la
composition physico-chimique des ses produits et de leurs
dérivés afin d'en définir l'utilisation. Sur ce point, un
grand regard a été tourné jusque là vers la
composition chimique des fruits afin de déterminer leur valeur
biologique et nutritionnelle (Mulumba C., 2007).
I.2. GENERALITES SUR LE SAFOU
I.2.1. Importance et usage du safou
Selon Mulumba C., (2007), l'importance attribuée
à cette essence se justifie par les multiples fonctions qu'accomplissent
ses produits dans la vie de l'homme. Mais ce qui fait du safoutier une plante
d'avenir c'est la richesse de ses fruits en huile susceptible même de
servir à une exploitation industrielle.
Sur le plan gastronomique, depuis de longues années, le
safou, cuit dans un peu d'eau ou sous la cendre, est consommé
traditionnellement seul, comme légume ou sous forme de beurre à
tartiner le pain. La macération obtenue après cuisson donne une
pâte huileuse à laquelle sont ajoutés divers condiments et
aromates locaux comme des crevettes consommées avec des aliments de base
tels que le plantain ou le manioc. Le safou entre dans la composition de
plusieurs recettes telles que la préparation des galettes, des biscuits,
des gâteaux, des beignets, etc. (Kengue J., 2003).
La pulpe des fruits mûrs est consommée crue ou
plus souvent cuite. Les fruits sont grillés ou bouillis dans l'eau. Leur
saveur est légèrement amère. La pulpe est riche en
féculents, protéines et vitamines (Hugues D. et Philippe L.
1987).
Son l'huile peut devenir un bon ingrédient dans
l'industrie des corps gras. Elle peut être utilisée sous forme
brute, sous forme de triglycérides raffinés tels que les acides
gras ou sous forme des dérivées lipidiques dans plusieurs
industries de fabrication des résines alkyles, des peintures, des
vernis, du savon, des lotions, des pommades dermiques ainsi que des huiles de
tables et des graisses alimentaires (Mulumba C., 2007).
Les tourteaux recueillis peuvent être incorporés
dans l'alimentation des enfants et servir d'ingrédient dans la
préparation des aliments pour bétail. (Kengue J., 2003).
I.2.2. Systématique du safoutier
La classification des angiospermes a été
établie selon le système de Cronquist (Cronquist, 1981 ; 1988 in
Ondo A, 2009). Cette classification est la plus récente des
classifications majeures basées essentiellement sur les critères
morphologiques, anatomiques et chimiques. Elle se base sur la subdivision
classique des angiospermes en deux classes : monocotylédones et
dicotylédones, ayant chacune d'elles des sous-classes (Ondo A.,
2009).
Suivant cette hiérarchie, l'espèce
Dacryodes edulis peut être classée comme suit :
Règne : Plantae - Végétal
Sous-règne : Tracheobionta - Plantes vasculaires
Division : Magnoliophyta - Angiospermes - Phanérogames
Classe : Magnoliopsida - Dicotylédones
Sous-classe : Rosidae
Ordre : Sapindales
Famille : Burseraceae
Genre : Dacryodes
Espèce : Dacryodes edulis.
Ainsi, le safoutier (Dacryodes edulis) appartient
à la famille des Burséracées qui était incluse dans
l'ordre des Géraniales. Récemment reclassifiées, les
Burséracées se retrouvent dans l'ordre des Sapindales, classe des
dicotylédones et sous-classe des Rosidées (Ondo A., 2009).
Les feuilles sont composées d'une douzaine de
folioles. Elles ont tendance à tomber. Jeunes, elles sont roses ou
rouges, plus âgées, elles sont d'un vert foncé. Le
feuillage est dense (Hugues D. et Philippe L. 1987).
Les fleurs sont mâles ou femelles. Elles sont
regroupées en grappes et ont une couleur jaune. Les fruits sont
globuleux et plus ou moins allongés. Ils ont de 5 à 10 cm de
longueur selon les variétés. Jeunes, ils sont jaunes ou
roses ; à maturité ils deviennent violets ou noirs (Hugues
D. et Philippe L. 1987).
Son histoire a évolué également avec le
changement du nom vernaculaire français. Jadis, le safoutier
était appelé « prunier », en
référence à la ressemblance des safous avec les fruits du
vrai prunier. Le nom vernaculaire actuellement en usage est le safoutier, il
dérive de lingala « safou » et
« Nsafou » en Kikongo.
En anglais, il est appelé « Bush butter
tree », « African plum tree » (prunier
d'Afrique), « African pear » (avocatier d'Afrique), en
référence, respectivement, à sa richesse en acides gras et
son exploitation à l'état sauvage ; à la ressemblance
de ses fruits à ceux du prunier, et de l'avocatier. (Kengue J. 2003).
I.2.3. Distribution géographique et habitat
Le Safou est un arbre de régions tropicales humides
pouvant atteindre une hauteur de 10 à 15 mètres. Sa cime est
arrondie et son feuillage est vert foncé. Il forme une charpente des
branches placées en plusieurs couronnes le long du tronc. Il ne perd pas
ses feuilles en saison sèche (Hugues D. et Philippe L., 1987).
Le safoutier pousse dans une gamme variée de conditions
de sol et de climat, son comportement phrénologique varie d'un endroit
à un autre en rapport avec les paramètres locaux de climat et de
sol. Le safoutier est une essence fruitière indigène au Congo. En
dehors de la RDC, on retrouve le sofoutier dans les pays de la sous
région d'Afrique centrale et du golfe de Guinée : Nigeria,
Gabon, Cameroun, Congo Brazzaville et Guinée équatoriale. En
dehors de cette zone de répartition naturelle, le safoutier a
été introduit en Malaisie et en Côte d'ivoire. (Mulumba C.,
2007).
Quant à son habitat, on le rencontre en forêts
ombrophiles de terre ferme ; dans les galeries forestières et dans
des marais. Il est souvent cultivé jusqu'à 100m d'altitude et
s'adapte facilement aux sols pauvres. (Mulumba C., 2007).
I.2.4. Techniques de récolte et de conservation
I.2.4.1. La récolte
Les fruits sont récoltés de l'arbre quand ils
ont atteint leur maturité. Les safous sont mûrs lorsque
l'épicarpe prend une couleur bleue, bleu violacé, pourpre, bleu
panaché de rose ou de blanc, bleu foncé et le mésocarpe
est vert, blanc ou rose. La récolte des fruits se fait essentiellement
par cueillette. Toutefois, les fruits sont parfois ramassés. La
récolte se fait par temps sec. On évite de récolter en
temps pluvieux, juste après la pluie ou tôt le matin quand il y a
la rosée (Ondo A., 2009).
Les techniques utilisées sont le gaulage depuis le sol
ou sur l'arbre en grimpant. Une fois sur l'arbre, les grimpeurs peuvent choisir
les fruits mûrs en tirant les branches qui portent les fruits à
l'aide d'un crochet ou en coupant directement les grappes pour lesquels tous
les fruits sont mûrs (Ondo A., 2009).
Le safoutier à un avantage important du fait que
même à maturité, ses fruits peuvent rester sur l'arbre
pendant un temps relativement long (Ngakinono M., 2007). Ici la
maturité n'entraine pas la chute du fruit comme chez l'avocatier. Ce
comportement permet de programmer la récolte sans
précipitation.
Toutefois, le caractère périssable du safou
impose pour la récolte les précautions suivantes :
- Les récoltes doivent être programmées
par temps sec. Ainsi, les récoltes dans les premières heures de
la matinée, lorsque les fruits sont couverts de rosée ou par
temps pluvieux ne sont pas recommandées ;
- Les blessures que subissent les fruits au cours de leurs
chutes constituent généralement le point de départ de leur
ramollissement ;
- Il faut donc éviter au maximum d'abimer les fruits
pendant la récolte. Ainsi, lorsque les arbres sont bien taillés,
bien formés et facilement accessibles, les fruits peuvent être
récoltés aisément et mieux conservés ;
- Le point d'intersection du pédoncule constitue dans
la majorité des cas le point de départ du ramollissement
précoce du fruit.
La technique de récolte qui laisse le morceau de
pédoncule sur le fruit permet une conservation de durée plus
longue. (Mulumba C., 2007).
I.2.4.2. La conservation
Le safou est un fruit périssable qui se conserve
difficilement, en moyenne pendant trois jours à l'air libre et à
température ambiante. Le ramollissement naturel des fruits occasionne
des pertes post-récoltes pouvant atteindre 50 % de la production au
Congo et plus de 50 % au Nigeria (Ondo A., 2009).
Seule la mise au point d'une technique de conservation
prolongée ou de transformation en beurre et en huile de safou peut
réduire les pertes post-récoltes et encourager la culture
à grande échelle pour une meilleure rentabilité de
l'espèce (Ondo A., 2009).
Par contre, dès que le safou est récolté,
il faut le mettre dans des conditions de températures et
d'humidité qui limitent son ramollissement précoce,
c'est-à-dire à température ambiante peu
élevée et dans un milieu où l'air circule. C'est pourquoi
il est abimé à la récolte et ne peut être
conservé que pendant 5 à 6 jours (Ngakinono M., 2007).
L'emballage pour le transport se fait de
préférence dans les filets à grosses mailles pour
permettre la circulation de l'air (Ngakinono M., 2007).
I.2.5. Production et Composition chimique de safou
A l'heure actuelle, il est impossible de trouver des
données chiffrées sur le volume de la production de safous dans
le différents pays producteurs. Toutefois, certaines indications
disponibles peuvent être exploitées et extrapolées. Ainsi,
dans certains pays comme au Nigeria on a mentionné des rendements de
l'ordre de 200kg de fruits/arbre adulte/an (Ondo A., 2009).
Silou et al. cité par Ondo A. (2009) ont proposé
des rendements compris entre 30 et 100kg de fruits par arbre par an. Les
rendements annuels présentés par l'ICUC (International Centre for
Unutilized Crops, 2001) sont plus élevés, ils oscillent entre 223
et 335kg de fruits par arbre par an.
La production moyenne du safoutier s'évalue à
10-20 tonnes/ha. Elle est soit autoconsommée soit commercialisée
pour autofinancement (Ngakinono M., 2007).
Le safou a une valeur alimentaire avérée, sa
pulpe contient en moyenne, par rapport à la matière
sèche, 50% des lipides, 10 % des protéines, et 27 % des fibres
et 10 % des glucides digestibles et apporte, en plus, des minéraux et
des vitamines. L'huile extraite de la pulpe de safou est également
intéressante sur le plan nutritionnel par la présence de l'acide
linoléique (C18 : 2, n - 6) de 18 à 27 % (acide gras
indispensable) et celle de l'acide oléique de 10 à 30 %. La
quantité (1 à 2 %) et la qualité (tocophérols,
stérols, alcools triterpéniques, ...) de son insaponifiable lui
garantissent des propriétés cosmétiques (Tshiombe E.
2008).
L'huile brute de safou contient également des
minéraux tels que le fer dont la teneur diminue au cours de sa
purification. Ces éléments sur les vertus alimentaires du safou
corroborent ce que disent les associations de consommateurs selon lesquels
« tout ce qui vient de la terre est merveilleusement bon »
(Tshiombe E. 2008).
De tous les principes organiques, le safou contient beaucoup
plus de lipides. Sa teneur en huile élevée le classe parmi les
oléagineux de très grande importance. A température
ordinaire, l'huile extraite de la pulpe de safou présente
généralement deux phases ; une liquide et l'autre solide
(Ngakinono M., 2007).
Malgré tout, l'huile de safou se solidifie très
lentement. L'essai de séparation par décantation conduit à
deux fractions lipidiques composées d'acides gras et de
triglycérides très voisines l'une de l'autre et semblables
à celles de l'huile totale. Elle renferme les mêmes acides gras
que ceux rencontrés dans d'autres huiles végétales comme
l'huile de palme.
Elle contient, en proportions élevées, les
acides gras suivants :
- Acide palmitique 35-65%
- Acide oléique 16-35%
- Acide linoléique 14-27% (Ngakinono M., 2007).
I.3. APERCU SUR LE CHARBON ACTIF
I.3.1. Définition
Le charbon actif est un matériau carboné inerte
doté d'une porosité intrinsèque très
développée qui lui donne la propriété d'adsorber,
c'est-à-dire de fixer sur sa surface des nombreuses molécules.
Cette caractéristique est due à des millions des micropores
créés lors de sa fabrication (Malakasa A., 2002).
Le développement de la structure inerte de ses pores
fait accroitre la surface spécifique du charbon actif qui peut atteindre
des valeurs de l'ordre de 1.500 m²/g de charbon ; ce qui a pour effet
d'augmenter ses propriétés adsorbantes sur les substances
dissoutes.
I.3.2. Propriétés physico - chimiques des
charbons actifs
I.3.2.1. Structure
Le charbon actif présente une texture amorphe faite de
microcristaux de graphite plus ou moins reliés entre eux. Chaque
microcristal comprend un empilement des quelques feuillets cristallins
possédant un très haut degré de porosité.
Chaque fois qu'il y a discontinuité, les bords des ces
feuillets portent les groupements fonctionnels et constituent les sites
favorables de la chimisorption. La surface des feuillets, par contre, ne porte
pas des charges (Malakasa A., 2002).
I.3.2.2. Paramètres géométriques
Une caractéristique, la plus importante, des charbons
actifs qui expliquent leur activité est la surface totale de leurs
pores. En plus de la surface spécifique, la dimension et la distribution
des pores sont également des paramètres importants.
Suivant leur dimension, on distingue :
- Les macropores : de dimension supérieure
à 10.000 Å ; ils ne jouent pas un rôle important dans
l'adsorption, car cette porosité est constituée des crevasses
entre microcristaux de graphite ;
- Les mésopores : de dimension allant de 100
à 10.000 Å, ils jouent un rôle moins important dans
l'adsorption proprement dite, mais ils ont une influence non négligeable
sur la cinétique de diffusion des molécules d'adsorbat comme
pores d'accès aux micropores ;
- Les micropores : de dimension inférieure
à 100 Å, ils se trouvent dans les fissures à
l'intérieur des macroscristaux entre feuillets. C'est là que se
développe réellement le phénomène d'adsorption.
Les micropores sont répartis en 3 types :
a. Les maxi micropores dont les dimensions sont comprises
entre 25 et 50 Å; ils ont la capacité d'adsorber les plus grosses
molécules ;
b. Les micropores moyens sont des pores dont les dimensions
sont comprises entre 15 et 25 Å ;
c. Les mini micropores sont des pores de dimensions entre 5 et
15 Å.
I.3.3. Préparation des charbons actifs
I.3.3.1. Principe
général
D'après Othmer (1964), cité par Malakasa (2002),
toute matière carbonée d'origine animale, végétale
ou minérale peut être convertie en charbon actif si elle est
soumise à un traitement thermique approprié. Ainsi, cet adsorbant
peut être mis au point à partir des os d'animaux, des bois durs ou
mous et autres déchets végétaux, des résidus
pétroliers.
Dans la préparation du charbon actif par la
carbonisation, l'expérience montre que l'importance de ses pores
dépend de la nature de l'essence végétale utilisée.
Dans le charbon des bois ordinaire (moins actif), les pores qui devraient
permettre l'adsorption sont obstrués par le goudron ou autres
hydrocarbures lourds qui se forment lors de la carbonisation du bois ; ce
qui réduit considérablement son pouvoir adsorbant. Ces
composés obstruant ne peuvent être libérés
qu'à des températures bien supérieures à celles de
leurs points de transition normaux.
I.3.3.2. Méthodes de préparations de charbons
actifs
Plusieurs méthodes de préparation de charbons
actifs sont actuellement utilisées. Citons entre autres la carbonisation
simple, la carbonisation avec l'imprégnation préalable des
matières premières aux agents chimiques inorganiques et la
carbonisation en présence d'un gaz porteur tel que l'Argon (Malakasa A.,
2002).
I.3.3.3. Usages des charbons actifs
Les charbons actifs se prêtent, à cause de leurs
propriétés adsorbantes, à des multiples applications qui
peuvent être classées en trois groupes principaux à
savoir :
- Décoloration, désodorisation et d'autres
purifications ;
- Récupération ;
- Action Catalytique.
I.4.GENERALITES SUR L'HUILE DES OLEAGINEUX
I.4.1. Définition et composition
de l'huile
Selon le dictionnaire universel un oléagineux
est une substance oléagineuse c'est-à-dire une plante susceptible
de fournir de l'huile faisant objet d'une extraction.
Les oléagineux produisent essentiellement les
huiles alimentaires, les huiles alimentaires sont constituées
jusqu'à 100 % de
lipides (environ
99 % de
triglycérides,
le reste étant composé principalement de
lécithines -
suivant l'huile - et de
vitamine E), elles
ne contiennent pas d'eau et sont très caloriques. Les huiles sont un
mélange de triglycérides différents dont la composition
moyenne est connue. Leur teneur élevée en
acides gras
mono-insaturés ou
poly-insaturés
est bénéfique pour la santé. Chaque huile a une
composition en
acides gras
différente (
www.gogle.cd).
On peut mesurer le degré d'insaturation global d'une
huile végétale en recherchant son indice d'iode. Plus celui-ci
est élevé, plus l'huile contient des AG insaturés. La
vitamine E est
liposoluble, c'est-à-dire soluble dans l'huile. Les huiles alimentaires
contiennent de la vitamine E ou tocophérol.
Antioxydant, la
vitamine E protège les corps gras contre l'
oxydation. Une
partie de la vitamine E des huiles raffinées a été
éliminée lors du processus de raffinage, on peut en rajouter
juste avant l'embouteillage (
www.gogle.cd).
I.4.2. Caractéristiques des l'huile
Certaines huiles ont tendance à se solidifier en
formant des « flocons » à la température du
réfrigérateur : ce phénomène n'a aucune
incidence sur leur qualité et ces amas redeviennent liquides à
température ambiante. Les huiles les plus riches en acides gras
mono-insaturés (comme l'huile d'olive) se figent complètement, il
est donc plus pratique de les conserver à la température ambiante
(
www.gogle.cd).
Les huiles alimentaires ont été utilisées
pour la
conservation
de la viande. Elles sont très utilisées en cuisine pour
assaisonner les
salades, comme
huiles de
cuisson ou pour les
fritures. Dans l'industrie, elles sont largement utilisées pour les
mêmes usages, mais en quantités beaucoup plus importantes (
www.gogle.cd).
Pour chaque huile, il existe une température critique
(ou point de fumage) au-dessus de laquelle il ne faut pas chauffer l'huile.
Quand l'huile atteint la température critique, ses composants se
dégradent, forment des composés toxiques (
benzopyrène,
acroléine)
et l'huile fume. C'est pour cela que certaines huiles comme l'huile de
noix dont la
température critique est faible sont déconseillées pour la
cuisson. Il est préférable de jeter une huile qui a fumé,
ou même moussé.
Tableau 1 : Température critique de quelques
huiles
Origine
|
Température critique en °C
|
Arachide
|
232 (raffiné), 160 (non-raffiné)
|
Avocat
|
271
|
Carthame
|
200
|
Colza
|
204 (raffiné), 177 (semi-raffiné), 107
(vierge)
|
Olive
|
242 (raffiné), 216 (vierge), 191 (vierge-extra)
|
Tournesol
|
232 (raffiné ou semi-raffiné), 107
(non-raffiné)
|
Pépin de raisin
|
216 (raffiné)
|
Sésame
|
232 (semi-raffiné), 177 (non-raffiné)
|
Soja
|
232 (raffiné), 177 (semi-raffiné), 160
(non-raffiné)
|
germe de maïs
|
232 (raffiné), 160 (non-raffiné)
|
Noix
|
204 (semi-raffiné), 160 (non-raffiné)
|
Pépin de courge
|
140
|
Palme
|
240 à 260
|
(Aumaître A. et al, 1992)
|
Les huiles doivent être protégées de l'
air et de la
lumière
(à cause de l'oxydation), ainsi que de la
chaleur.
La réaction d'
oxydation ou
rancissement se
produit lorsque les
acides gras
insaturés fixent l'
oxygène de
l'air : les doubles
liaisons
sont cassées et elles sont remplacées par des liaisons avec des
atomes d'oxygène. L'oxydation a lieu plus vite sous l'effet des rayons
ultraviolets, de
la chaleur ou en présence d'ions métalliques comme le
Fe2+ ou Cu2+. Elle modifie le goût et des
composés indésirables (acides gras libres et peroxydes)
apparaissent, qui peuvent être dangereux pour la santé (
www.gogle.cd).
Les huiles majoritairement trouvées dans le commerce
sont des huiles raffinées, plus stables, et sans
arrière-goût végétal car les mucilages, les gommes,
la lécithine et d'autres composés végétaux
indésirables ont été éliminés lors du
raffinage. Plus une huile contient des acides gras poly-insaturés, plus
elle nécessite de précautions pour sa conservation. Mais son
intérêt nutritionnel est plus grand également (
www.gogle.cd).
1.4.3. Quelques constantes physiques de quelques huiles
alimentaires
Tableau 2 : Constantes physiques de quelques
huiles
Constante
|
Tournesol
|
Soja
|
argan
|
pourghère
|
palme
|
maïs
|
Cacao
|
Raisin
|
Palmiste
|
Arachide (Afrique)
|
D20
|
0,920 - 0,925
|
0,921 - 0,24
|
0.9
|
0.9012
|
0.895-0.900
|
0,917 - 0,925
|
0,906 - 0,909
|
0,923 - 0,923
|
0,899 - 0,913
|
0,914 - 0,917
|
V20 (c.p)
|
51 - 57
|
53 - 58
|
-
|
30.87
|
25-31
|
55 - 66
|
-
|
53 - 58
|
17 - 20
|
77 - 82
|
n20D
|
1,474 - 1,475
|
1,473 - 1,477
|
-
|
-
|
|
1,474 - 1,477
|
1,456 - 1,458
|
1,473 - 1,476
|
1,450 - 1,452
|
1,470 - 1,472
|
Ps
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
-10 à 118
|
-
|
-11 à -17
|
1.4438-1.4430
|
-
|
In de réf.
|
-
|
-
|
1.463-1.478
|
-
|
1.453-1.458
|
-
|
-
|
-
|
1.4438-1.4430
|
-
|
(Sumbu E., 2007; Debbou B., 2007; Haïdara A., 1996,
Aumaître A. et al, 1992).
- D20 : densité à 20°C
- V20(c.p) : viscosité à
20°C
- Ps : Point de solidification
- n20D : pouvoir rotatoire
- In de réf : indice de réfraction
1.4.4. Volume d'importation
Six
espèces
végétales seulement assurent plus de 90 % de la production
mondiale d'huile pour la consommation humaine. La survie de la population
mondiale dépend de la production de ces quelques espèces pour la
partie lipidique de sa ration alimentaire ; cela constitue un risque
certain pour son avenir et présente des enjeux politiques et
économiques importants (
www.gogle.cd).
Tableau 3 : Production mondiale d'huiles
végétales en millions de tonnes
Huile
|
Quantité
|
Volume de l'apport
|
Soja
|
32,0
|
32 %
|
Palme
|
27,2
|
28 %
|
Colza
|
13,6
|
13,5 %
|
Tournesol
|
9,0
|
8,9 %
|
Arachide
|
4,8
|
4,8 %
|
Coton
|
4,2
|
4,2 %
|
Total
|
90,8
|
91,4 %
|
(
www.gogle.cd)
I.5. APERCU SUR LA FILTRATION DE L'HUILE DES OLEAGINEUX
I.5.1. Filtration
L'huile sortant de l'extraction est faite d'un mélange
partiellement émulsionné d'eau contenant en dissolution des
sucres et des sels présents dans la pulpe, des matières
colloïdales ainsi que des impuretés solides.
La filtration consiste à séparer l'huile des
autres constituants du liquide brut d'extraction au moyen soit d'un
réchauffage par vapeur directe ou indirect, de soutirage et de
centrifugation (Sumbu E., 2007).
La filtration de petites quantités d'huile peut
s'obtenir par l'utilisation de plusieurs couches de tissus en coton de fine
porosité. Cette méthode à coût modique est simple
dans son exécution. Cependant elle ne donnera pas de bons
résultats quand l'huile à filtrer n'a pas été
préalablement bien clarifiée à fond (Koné S.,
2001).
L'utilisation d'un filtre-presse permet la conduite d'une
filtration continue. On peut ainsi traiter rapidement de grandes
quantités d'huile brute pour obtenir une huile limpide, exempte de
germes (pathogènes). Cependant, pour cet équipement, on a besoin
d'une pompe pouvant développer une pression de 2 à 3 bars, de
tuyaux de forte pression ainsi que de tissus de filtration stables à
cette pression. En disposant de plusieurs plaques de filtre en série, on
peut obtenir des surfaces de filtration de 1 à 3 m2. Ce
procédé de filtration est techniquement compliqué et cher
(Koné S., 2001).
L'huile extraite à froid et purifiée ensuite par
décantation suivie de filtrage est une huile alimentaire de très
grande valeur nutritive, car elle renferme encore tous les
éléments vitaux, non dénaturés, comme ceci est
souvent le cas selon les procédés classiques de raffinage. En
raison des procédés doux d'extraction à froid, elles
conservent de facto la quasi-totalité des éléments vitaux
naturels tels que les acides gras essentiels, les vitamines, ainsi que les
éléments caractéristiques du goût, de la couleur,
des arômes ainsi que toute la gamme de substances naturelles
biologiquement actives (Koné S, 2001).
Chapitre II : MATERIEL ET METHODES
II. MATERIEL
L'huile de safou est le matériel utilisé, six
échantillons ont fait l'objet de notre étude. Il s'agit
de :
Huile 1 : l'huile de safou extraite de la pulpe
fraiche
Huile 2 : l'huile de safou extraite de la poudre de pulpe
de safou après séchage à l'étuve
Huile 3 : l'huile de safou extraite de la poudre de pulpe
de safou après séchage à l'étuve
Huile 4 : l'huile de safou extraite de la poudre de pulpe
de safou après séchage à l'étuve
Huile 5 : l'huile de safou extraite de la poudre de pulpe
de safou après séchage à l'étuve
Huile 6 : l'huile de safou extraite de la poudre de pulpe
de safou après séchage à l'étuve
II.3. METHODES
Pour la réalisation de ce travail nous avons
procédé par les étapes suivantes :
- L'analyse des paramètres physiques avant
filtration ;
- La filtration ;
- L'analyse des paramètres physiques après
filtration.
II.3.1. L'analyse des paramètres physiques avant
filtration
II.3.1.1. Détermination de la
densité
La masse volumique, c'est-à-dire la masse de
l'unité de volume qui reste désignée dans le langage
courant par l'appellation de « densité » renseigne
sur le groupe auquel appartient une huile (Loiseleur J., 1963).
- Equipement
· Thermostat permettant de régler la
température à 0,1° C.
· Pycnomètre de 25 ml, muni d'un
thermomètre.
· Chiffon.
- Réactif
· Alcool.
- Mode opératoire
Huiles Fluides
- Peser le pycnomètre parfaitement propre et sec. Le
remplir d'eau distillée et le placer dans un thermostatique à
température T. Lorsque l'équilibre de température est
atteint, ajuster le niveau de l'eau au trait repère (ou mieux à
l'extrémité supérieure du capillaire).
- Sortir le pycnomètre du thermostatique, l'essuyer
soigneusement, le laisser refroidir et le peser.
- Vider le pycnomètre, l'essuyer soigneusement avec
l'alcool, le sécher.
- Remplir le pycnomètre d'huile et le remettre dans le
thermostatique. Ajuster le niveau de l'huile lorsque l'équilibre de la
température est atteint.
- Sortir le pycnomètre du thermostatique. L'essuyer et
le laver soigneusement avec l'alcool.
- Après refroidissement peser le pycnomètre
plein d'huile.
Calcul
Soit :
a : le poids du pycnomètre vide ;
b : le poids du pycnomètre plein d'eau
c : le poids du pycnomètre plein d'huile
d : la densité de l'eau à la
température des mesures.
dt : densité du fluide à la
température des mesures
dt x d + 0, 0012 (1 x d) (Loiseleur J., 1963).
II.3.1.2. Détermination de l'indice de
réfraction
L'indice de réfraction, comme la densité, est
caractéristique du groupe auquel appartient le corps gras. A 20°C
les huiles siccatives ont des indices de réfraction compris entre 1,480
et 1,523. Les huiles demi siccatives ont des indices de réfraction
compris entre 1,470 et 1,476 et les huiles non siccatives ont des indices de
réfraction compris entre 1,468 et 1,470.
L'indice de réfraction lié à
l'insaturation est influencé par nombreux autres facteurs :
acidité, degré de dilution, oxydation, polymérisation,
existence de fonction secondaire sur les molécules (Loiseleur J.,
1963).
- Equipement :
· Réfractomètre relié à un
bain thermostatique.
- Réactifs :
· Alcool
· Eau distillée.
- Mode opératoire
· Laver les prismes du refractomètre à
l'alcool ;
· Les essuyer avec un chiffon très propre et
doux. Brancher la circulation d'eau sur le thermostat à la
température choisie pour la mesure et attendre que l'équilibre de
la température soit atteint ;
· Verser entre les prismes 2 à 3 gouttes du corps
gras filtré et séché. Attendre 2 à 3 minutes pour
que l'échantillon prenne la température de l'appareil ;
· Déplacer alors la lunette de visée pour
que la ligne de séparation de la plage claire et de la plage sombre se
situe à la croisée des fils du réticule ;
· Lire l'indice de réfraction du corps
étudié à température choisie. Etalonner l'appareil
à l'aide d'eau distillée (l'indice de réfraction de l'eau
distillée à 20°C est de 1,3330). L'indice de
réfraction est une fonction linéaire de la température
dans un domaine étroit (10°C) environ (Loiseleur J., 1963).
II.3.1.3. Détermination de la Viscosité
La viscosité est l'ensemble des forces
constituées par les forces de frottements entre les différentes
couches d'un fluide qui glissent les unes sur les autres et que nous avons
appelées forces de cohésion qui prennent naissance au niveau
moléculaire (Kalume N., 2008).
- Equipement
· Viscosimètre capillaire de type OSTWALD
- Réactifs
· Chloroforme
· Eau distillée
- Mode opératoire
· Laver et sécher le viscosimètre ;
· Mettre de l'eau distillée dans le viscosimetre
et attacher la poire au viscosimètre ;
· Aspirer l'eau jusqu'au remplissage de l'ampoule ;
· Détacher la poire et prélever le temps de
vidange de l'ampoule ;
· Laver le viscosimètre de nouveau avec le
chloroforme et sécher ;
· Faire la même opération pour l'huile.
Et appliquer la relation suivante pour avoir la
viscosité
d1
d1 : masse volumique de l'eau
d2 : masse volumique de l'huile
?1 : viscosité de l'eau
(10-3Pa.S ou N. S./m2 ou poiseuille) (Kalume N.,
2008).
?2 : viscosité de l'eau
t1 : temps d'écoulement de l'eau
t2 : temps d'écoulement de l'huile
(Launay B., 1991)
II.3.1.4. Détermination de l'aspect et la coloration
Après extraction l'huile de safou, celle-ci est
gardée à la température ambiante. L'observation visuelle
permet de déterminer la coloration de l'huile et son aspect qui se
réfère à la séparation de l'huile en trois phases.
II.3.2. Filtration
La filtration consiste à séparer l'huile des
autres constituants du liquide brut d'extraction au moyen soit d'un
réchauffage par vapeur direct ou indirect, de soutirage et de
centrifugation (Sumbu Zola E., 2007).
II.3.2.1. Filtration sur charbon actif
- Equipement
· Filtre à pression
· Papier filtre
· Charbon actif
- Mode opératoire
· Nettoyer et sécher le filtre ;
· Mettre en place le papier filtre en se rassurant qu'il
n'a pas de fuite d'air ;
· Mettre la quantité voulue du charbon actif juste
sur le papier filtre ;
· Ajouter la quantité d'huile voulue ;
· Brancher la pompe à pression et pomper
jusqu'à faire couler une goutte d'huile dans le récipient qui
reçoit l'huile filtrée ;
· Prélever la pression et la durée
d'écoulement.
II.3.3. L'analyse des paramètres physiques
après filtration
II.3.3.1. Détermination de la
densité
On respecte le même schéma que dans le cas
précédent.
II.3.3.2. Détermination de l'indice de
réfraction
Elle se fait selon la même procédure que dans le
cas précédent.
II.3.3.3. Détermination de la viscosité
Elle a été conduite de la façon que dans
le cas précédent.
II.3.3.4. Détermination de l'aspect et la coloration
Toujours par l'observation à l'oeil nu a permis
d'apprécier le traitement par filtration de l'huile brute de safou.
Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
III.1. RESULTATS
III.1.1. Densité de l'huile de safou avant filtration
Les mesures de la densité effectuées sur les
huiles sont consignées dans le tableau 4. L'huile 1 a été
retenue pour illustrer le calcul effectué.
Soit
a : le poids du pycnomètre vide :
32,362g
b : le poids du pycnomètre plein d'eau :
57,043g
c : le poids du pycnomètre plein d'huile :
54,820g
d : la densité de l'eau à la
température des mesures : 0,99224 avec t°=40°C.
dt : densité du fluide à la
température des mesures
La densité de j'huile a été
déterminée de la manière ci-après.
dt x d + 0, 0012 (1 x d)
dt x 0, 99224 + 0, 0012 (1 x 0, 99224) =
0,90297
Tableau 4: Densité de l'huile de safou avant
filtration
Echantillon
|
Densité
|
Huile 1
|
0,90297
|
Huile 2
|
0,90330
|
Huile 3
|
0,90241
|
Huile 4
|
0,90422
|
Huile 5
|
0,90052
|
Huile 6
|
0,90716
|
Moyenne
|
0,90343
|
III.1.2. Indice de réfraction de l'huile de safou
avant filtration
Les indices de réfraction de nos huiles ont
été déterminés avant leur filtration et les
résultats sont repris dans le tableau 5.
Tableau 5: Indice de réfraction de l'huile de safou
avant filtration
Echantillon
|
Indice de réfraction
|
Huile 1
|
1,46570
|
Huile 2
|
1,46570
|
Huile 3
|
1,46570
|
Huile 4
|
1,46469
|
Huile 5
|
1,46570
|
Huile 6
|
1,46570
|
Moyenne
|
1,465698
|
III.1.3. Viscosité de l'huile de safou avant
filtration
La viscosité d'un fluide traduit la résistance
à l'écoulement. Les mesures de viscosité de nos huiles se
trouvent consignées dans le tableau 6. L'illustration de calcul est
faite avec l'huile 4.
Calcul :
Huile 4
Masse de l'huile : 22.458g
Masse de l'eau : 24.681g
Volume : 25ml
T1 : 18 secondes
T2 : 1014 secondes
d1 : 0.98724g/ml
d2 :0.89832g/ml
?1 : 10-3Pa.S
d1 ;
?2= 51,3333Pa.S
Tableau 6 la viscosité de l'huile de safou avant
filtration
Huile
|
Temps (s)
|
d1 (g/ml)
|
d2 (g/ml)
|
?2(Pa.S)
|
Huile 1
|
1186
|
0,98724
|
0,89832
|
59,9555
|
Huile 2
|
736
|
0,98724
|
0,89864
|
37,2199
|
Huile 3
|
925
|
0,98724
|
0,89776
|
46,7320
|
Huile 4
|
1014
|
0,98724
|
0,89832
|
51,3333
|
Huile 5
|
1690
|
0,98724
|
0,89588
|
85,20
|
Huile 6
|
882
|
0,98724
|
0,90248
|
44,7938
|
III.1.4 Filtration
Pour stabiliser et améliorer la qualité de nos
huiles de safou, ces dernières ont été filtrées sur
charbon actif et ses caractéristiques sont consignées dans le
tableau 7 ci-dessous.
Tableau 7: Caractéristiques de l'huile fitrée
sur charbon actif
Echantillon
|
Qté avant
|
Qté charb
|
Qté après
|
Temps
|
Température
|
Pression
|
Huile 1
|
50 ml
|
3 g
|
40 ml
|
36min
|
26°C
|
240 mm Hg
|
Huile 2
|
50 ml
|
3 g
|
40 ml
|
33 min
|
26°C
|
240 mm Hg
|
Huile 3
|
50 ml
|
3 g
|
36 ml
|
28 min
|
26°C
|
240 mm Hg
|
Huile 4
|
50 ml
|
3 g
|
38 ml
|
29 min
|
26°C
|
240 mm Hg
|
Huile 5
|
50 ml
|
3 g
|
36 ml
|
26 min
|
26°C
|
240 mm Hg
|
Huile 6
|
50 ml
|
3 g
|
39 ml
|
37 min
|
26°C
|
240 mm Hg
|
Légende :
- Qté avant : la quantité d'huile avant
filtration
- Qté après : la quantité d'huile
après filtration
- Qté charb : la quantité du charbon
actif.
III.1.5. Densité de l'huile de safou après
filtration
L'huile de safou filtrée présente les valeurs de
densité suivantes, présentées dans le tableau 8.
Tableau 8: Densité de l'huile de safou après
filtration
Echantillon
|
Densité
|
Huile 1
|
0,92892
|
Huile 2
|
0,90066
|
Huile 3
|
0,93343
|
Huile 4
|
0,89669
|
Huile 5
|
0,92830
|
Huile 6
|
0,89738
|
Moyenne
|
0,914375
|
III.1.6. Indice de réfraction de l'huile de safou
après filtration
Après filtration, l'indice de réfraction de nos
huiles a varié pour donner une valeur unique telle que le montre le
tableau 9.
Tableau 9: Indice de réfraction de l'huile de safou
après filtration
Echantillon
|
Indice de réfraction
|
Huile 1
|
1,46570
|
Huile 2
|
1,46570
|
Huile 3
|
1,46570
|
Huile 4
|
1,46470
|
Huile 5
|
1,46570
|
Huile 6
|
1,46570
|
Moyenne
|
1,46570
|
III.1.7. Viscosité de l'huile de safou après
filtration
Les modifications de la viscosité de nos huiles,
après filtration, se trouvent consignées dans le tableau 10.
Tableau 10 la viscosité de l'huile de safou
après filtration
Huile
|
Temps (s)
|
d1 (g/ml)
|
d2 (g/ml)
|
?2(Pa.S)
|
Huile 1
|
995
|
0,9748
|
0,8938
|
50,68
|
Huile 2
|
1204
|
0,9978
|
0,9056
|
60,7081
|
Huile 3
|
-
|
0,9748
|
0,8932
|
-
|
Huile 4
|
990
|
0,9978
|
0,9016
|
49,69
|
Huile 5
|
980
|
0,9748
|
0,8932
|
49,888
|
Huile 6
|
965
|
0,9978
|
0,9024
|
48,4853
|
III.1.8. Paramètres physiques de l'huile de safou
Le tableau 11 résume les différentes
caractéristiques physiques de l'huile de safou analysée.
Tableau 11 : Paramètres physiques de l'huile de
safou
Echantillon
|
Coloration
|
Aspect
|
Densité
|
Indice de réfraction
|
Viscosité
|
|
Avant
|
Après
|
Avant
|
Après
|
Avant
|
Après
|
Avant
|
Après
|
Avant
|
Après
|
Huile 1
|
Jaune verdâtre
|
Jaune d'or
|
3 phases
|
2 phases
|
0,90297
|
0,92892
|
1,46570
|
1,46570
|
59,9555
|
50,6800
|
Huile 2
|
Jaune verdâtre
|
Jaune d'or
|
3 phases
|
2 phases
|
0,90330
|
0,90066
|
1,46570
|
1,46570
|
37,2199
|
60,7081
|
Huile 3
|
Jaune verdâtre
|
Jaune pale
|
3 phases
|
2 phases
|
0,90241
|
0,93343
|
1,46570
|
1,46570
|
46,7320
|
-
|
Huile 4
|
Jaune verdâtre
|
Jaune d'or
|
3 phases
|
2 phases
|
0,90422
|
0,89669
|
1,46469
|
1,46470
|
51,3333
|
49,6900
|
Huile 5
|
Jaune verdâtre
|
Jaune d`or
|
3 phases
|
2 phases
|
0,90052
|
0,92830
|
1,46570
|
1,46570
|
85,2000
|
49,8880
|
Huile 6
|
Jaune verdâtre
|
Jaune pale
|
3 phases
|
2 phases
|
0,90716
|
0,89738
|
1,46570
|
1,46570
|
44,7938
|
48,4853
|
III.2. DISCUSSIONS
L'huile brute de safou à température ambiante
présente trois phases distinguables par la coloration de chacune,
contrairement à deux phases vues par Ngakinono (2007). La couleur de
deux phases inférieures dépend des échantillons de safous.
La phase inferieure, la troisième, est semi-solide.
Il va sans dire que les huiles filtrées ont
présenté des colorations différentes. Cependant, l'huile
filtrée présente, à la température ambiante, deux
phases dont une très fluide constituée essentiellement par
l'oléine.
Nous constatons que, du point de vue de la densité,
l'huile brute de safou est plus proche de celle de maïs et d'arachide
d'Afrique, mais légèrement plus dense que celles de palme et de
palmiste. Par contre, l'huile filtrée de safou s'approche, par sa
densité, de celle du cacao, de palme et de palmiste.
Par rapport à l'indice de réfraction, l'huile
brute de safou est plus proche de celle d'argan ; tandis que son indice
est supérieur à celui de l'huile de palmiste mais inferieur
à celui de l'huile de palme.
Il apparaît que l'huile brute de safou est non
siccative, de même que l'huile de safou filtrée.
Du point de vue de la viscosité, l'huile brute de safou
de l'échantillon 5 est plus proche de celle d'arachide d'Afrique. Les
huiles 1 et 4 sont de viscosité comparable à celle de l'huile de
soja, de tournesol et de maïs.
Cependant, la moitié des échantillons
analysés a présenté une viscosité faible,
comparativement à celle de l'huile de poughère, mais tout de
même comparable à celle de l'huile de palme et de palmiste.
Après filtration, l'huile 1 et 2 ont
présenté une viscosité proche de celle de l'huile
d'arachide d'Afrique, du maïs, de tournesol et de soja. Les
viscosités des autres échantillons n'en sont pas très
éloignées.
CONCLUSION
Partant de safou ramolli en passant par l'huile brute extraite
de ce dernier, nous sommes arrivés à avoir une huile de
qualité qui répond aux normes des huiles alimentaires, ceci est
justifié par les résultats des manipulations ou analyses des
certains paramètres physiques étudiés dans ce travail.
Les constantes physiques de l'huile de safou
étudiée ainsi que la couleur et l'aspect de cette dernière
ont été déterminées. Ces éléments
constituent une ébauche de la caractérisation physique de cette
huile.
Il est apparu que l'huile de safou, aussi bien brute que
purifiée, est non siccative. Elle est comparable aux huiles alimentaires
dites conventionnelles (huile d'arachide, de soja, de maïs, de palmiste,
de palme,...).
L'huile de safou laissée au repos présente trois
phases et une coloration jaune verdâtre à son état brut,
tandis qu'elle présente deux phases après filtration et une
coloration jaune pale ou jaune d'or pour certains échantillons. La
première phase liquide (phase supérieure) est constituée
essentiellement par l'oléine et la phase inferieure est semi solide.
La détermination des indices chimiques de cette
dernière constituera une étape non négligeable dans la
caractérisation de l'huile de safou obtenue par hydrothermie.
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
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5. KALUME NDOWA N.,
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Unités modernes de transformation des oléagineux
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www.gtz.de/gate., du 06/11/2010
|
8. LAUNAY B.,
|
Techniques rhéologiques, Technique d'Analyse et de
contrôle dans les industries agro-alimentaires, vol. 2, havoisier-Tec et
Doc, 1991
|
9. LOISELEUR J.,
|
Techniques de laboratoire, tome 1, fascicule 2, Paris, 1963
|
10. MALAKASA A.,
|
Etude de la décoloration de l'huile de palme à
l'aide du charbon actif (bagasse), mémoire de fin d'études,
Faculté des Sciences Agronomiques/ UNIKIN, 2002
|
11. MULUMBA CIMANGA J.M.,
|
L'influence du calibre et du poids de safou sur sa teneur en
huile, Travail de fin de cycle, Faculté des Sciences Agronomiques/
UNIKIN, 2007
|
12. NGAKINONO M. P.,
|
Contribution à l'étude bibliographique sur le
safou, Travail de fin de cycle, Faculté des Sciences Agronomiques/
UNIKIN, 2007
|
13. ONDO-AZI A. S.,
|
Diversité morphologique et physicochimique et
Potentialités à l'huilerie des safous (Dacryodes edulis)
de la zone écologique de
Franceville (Sud-Est du GABON), mémoire de thèse
/Université Marien Ngouabi, 2009
|
14. SUMBU ZOLA Eric,
|
Notes de cours d'usinage et conservation des produits
agricoles, 3e graduat Faculté des Sciences Agronomiques/
UNIKIN, 2007
|
|
|
15. TSHIOMBE MULAMBA Van Emery,
|
Application de la statisque multivariée à la
caractérisation morphologique et physico-chimique de safou
(Dacryodes edulis) de mont-ngafula (Kinshasa), mémoire de DEA/
Université Marien Ngouabi, 2008
|
16.
www.gogle.cd,
|
http ://fr. wikipedia/huile
alimentaire.org, du 04/12/2010
|
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE..........................................................................................................i
DEDICACE...........................................................................................................ii
AVANT
PROPOS...................................................................................................iii
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INTRODUCTION 4
Chapitre I : REVUE DE LA
LITTERATURE 5
I.1. INTRODUCTION 5
I.2. GENERALITES SUR LE SAFOU
5
I.2.1. Importance et usage du safou
5
I.2.2. Systématique du
safoutier 5
I.2.3. Distribution
géographique et habitat 6
I.2.4. Techniques de récolte
et de conservation 6
I.2.4.1. La récolte
6
I.2.4.2. La conservation
7
I.2.5. Production et Composition
chimique de safou 7
I.3. APERCU SUR LE CHARBON ACTIF
8
I.3.1. Définition
8
I.3.2. Propriétés
physico - chimiques des charbons actifs 8
I.3.2.1. Structure 8
I.3.2.2. Paramètres
géométriques 8
I.3.3. Préparation des
charbons actifs 9
I.3.3.1. Principe
général 9
I.3.3.2. Méthodes de
préparations de charbons actifs 9
I.3.3.3. Usages des charbons actifs
9
I.4.GENERALITES SUR L'HUILE DES
OLEAGINEUX 10
I.4.1. Définition et
composition de l'huile 10
I.4.2. Caractéristiques des
l'huile 10
1.4.3. Quelques constantes
physiques de quelques huiles alimentaires 12
1.4.4. Volume d'importation
13
I.5. APERCU SUR LA FILTRATION DE
L'HUILE DES OLEAGINEUX 13
I.5.1. Filtration 13
Chapitre II : MATERIEL ET
METHODES 14
II. MATERIEL 14
II.3. METHODES 14
II.3.1. L'analyse des
paramètres physiques avant filtration 15
II.3.1.1. Détermination de
la densité 15
II.3.1.3. Détermination de
la Viscosité 16
II.3.1.4. Détermination de
l'aspect et la coloration 17
II.3.2. Filtration 17
II.3.2.1. Filtration sur charbon
actif 18
II.3.3. L'analyse des
paramètres physiques après filtration 18
II.3.3.1. Détermination de
la densité 18
II.3.3.2. Détermination de
l'indice de réfraction 18
II.3.3.3. Détermination de
la viscosité 18
II.3.3.4. Détermination de
l'aspect et la coloration 18
Chapitre III : RESULTATS ET
DISCUSSIONS 19
III.1. RESULTATS 19
III.1.1. Densité de l'huile
de safou avant filtration 20
III.1.2. Indice de
réfraction de l'huile de safou avant filtration 21
III.1.3. Viscosité de
l'huile de safou avant filtration 21
III.1.4 Filtration 22
III.1.5. Densité de l'huile
de safou après filtration 23
III.1.6. Indice de
réfraction de l'huile de safou après filtration 24
III.1.7. Viscosité de
l'huile de safou après filtration 24
III.1.8. Paramètres
physiques de l'huile de safou 26
III.2. DISCUSSIONS 27
CONCLUSION 27
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
28
TABLE DES MATIERES
29
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