CONCLUSION
Le présent document a essayé d'étudier
sur la période 1979-2008, l'impact de la hausse des trafics portuaires
sur les recettes fiscales et sur la croissance économique. Nous avons
commencé cette étude par une présentation globale des
différents secteurs de l'économie et du trafic portuaire, en vue
de mieux comprendre nos résultats théoriques. Cette
présentation de l'évolution des différents secteurs de
l'économie béninoise nous a permis de réaliser un bon
état des lieux puis un diagnostic clair sur la situation
économique et structurelle des secteurs en question. Il ressort que les
secteurs primaire et tertiaire sont demeurés prépondérants
quant à leur contribution à la richesse nationale tandis que le
secteur secondaire reste peu actif puisque sa contribution au PIB n'a
guère dépassé 14,5%.
Au terme de notre analyse, il ressort que les trafics
portuaires ont joué un rôle dans la croissance économique
du Bénin. L'évolution du trafic portuaire est un facteur
explicatif de l'évolution des recettes fiscales, du commerce, des
banques et assurances, des transports, des autres services et donc de la
croissance économique en général.
Pour mieux appréhender cet impact de
l'évolution des trafics portuaires sur les recettes fiscales et sur
l'économie nationale, nous avons eu recours à l'estimation d'un
Modèle à Correction d'Erreur (MCE). Les résultats de nos
estimations économétriques ont permis non seulement d'identifier
à long et à court terme l'effet de la hausse du trafic portuaire
sur les recettes fiscales mais aussi l'effet de la hausse du trafic portuaire
sur la croissance économique. Ainsi, les recettes fiscales et la
croissance économique réagissent positivement face à une
hausse du trafic portuaire.
La conséquence heureuse du développement de
nombreuses activités liées ou connexe aux activités
portuaires est la création d'emploi, la possibilité de
réaliser un plein emploi ou tout au moins de tendre vers cet objectif. A
n'en point douter, le Port de Cotonou a contribué
énormément à résorber le chômage. Le Port de
Cotonou est également pourvoyeur des recettes de l'État. Les
droits de douane perçus sur les marchandises importées
représentent en moyenne 60% du coût de transport. Ces frais qui
sont réglés en devises étrangères par les pays de
l'hinterland ou pour lesquels le Port de Cotonou constitue un port de
transbordement, viennent accroître les disponibilités nationales.
On peut donc considérer en toute quiétude que le port est un
moteur de l'économie nationale, donc participe considérablement
à la croissance économique au Bénin.
Mais, l'analyse des comptes nationaux a montré que les
secteurs primaire et tertiaire sont les plus contributifs à la formation
du PIB. La présente étude a montré que le Port,
activité motrice du secteur tertiaire, est un moteur de
l'économie béninoise puisqu'il a un effet d'entrainement sur tous
les autres secteurs de l'économie. Par ailleurs, les activités du
secteur primaire en particulier l'agriculture occupent à elles seules,
la majorité de la population active. L'agriculture est pratiquée
par 55% des personnes en âge de travailler d'après les
données du troisième Recensement Général de la
Population et de l'Habitation. Il procure 90% des recettes d'exportation du
pays et participe à hauteur de 15% aux recettes de l'Etat. De ce fait,
il occupe également une place prépondérante dans
l'économie béninoise et donc, prise dans son ensemble, pourrait
être considérée, comme moteur de l'économie
nationale, au même titre que le Port. Aussi, les performances
réalisées au niveau de ce secteur (agriculture) au cours des
années antérieures, en matière de création de
richesse grâce aux nouvelles réformes entreprises dans le secteur,
indiquent que l'effet d'entrainement du secteur agricole pourrait être
plus important que celui du port. Ceci étant, pour confirmer ou infirmer
cette assertion, une étude sur la contribution de l'agriculture à
l'évolution de l'économie nationale s'avère donc
nécessaire. Etude, qui fera certainement l'objet d'une prochaine
réflexion, permettra de voir, entre le port et l'agriculture, lequel
tire le plus l'économie vers la croissance, autrement dit, lequel est le
véritable moteur de l'économie nationale.
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