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Etude de la participation du port de Cotonou à  l'essor économique du Bénin

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par HOUNSINOU Carlos et AMOUSSA Roukayath
Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management ENEAM - Diplome de Technicien Supérieur 2009
  

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CHAPITRE I

STRUCTURE DE L'ECONOMIE, TRAFIC PORTUAIRE ET FINANCES PUBLIQUES.

SECTION 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE DE L' ECONOMIE

Paragraphe 1 : STRUCTURE SECTORIELLE DU PIB

La croissance du PIB de 5% enregistrée en 2008 s'inscrit dans une tendance à la hausse depuis cinq ans. Ce résultat satisfaisant est principalement lié à la mise en oeuvre des réformes économiques, notamment l'assainissement des finances publiques et l'apurement progressif de la dette de l'État vis-à-vis du secteur privé, au dynamisme des travaux d'infrastructures et de BTP, notamment ceux liés à la CEN-SAD et à la progression soutenue, surtout au premier semestre de 2008, des relations commerciales avec le Nigéria.

Trois secteurs d'activités concourent à la formation du PIB à savoir: le primaire, le secondaire et le tertiaire. De 1999-2008, le secteur primaire a le plus contribué à la formation du PIB. Ainsi, en 1999, sa part dans le PIB a été de 35,8% contre 33,6% pour le tertiaire et 18, 8% pour le secondaire ; en 2000, elle a été de 34,9% contre 34,2% pour le tertiaire et de 12,9% pour le secondaire. Ensuite, elle est passée à 34,5% en 2001 contre 34,4% pour le tertiaire et 13,3% pour le secondaire. Ce n'est qu'à partir de 2002 que cette tendance a été renversée où le tertiaire a pris le dessus sur respectivement le primaire et le secondaire.

Contribuant à plus de 50% à la création de la richesse intérieure, le secteur tertiaire élargi a donc occupé une place de choix dans l'économie béninoise. Le tertiaire s'affiche alors être le principal secteur de l'économie béninoise.

Graphique 1 : Évolution du PIB par secteur (Données en Milliard de FCFA)

Sources de données : INSAE

Paragraphe 2 : SECTEURS DE L'ÉCONOMIE

2.1 Présentation des données du secteur primaire :

Le Bénin est un pays à vocation essentiellement agricole. En 2007, le secteur primaire a enregistré une augmentation de 4,2% contre 5,6% en 2006. Cette performance est due également aux bons résultats de la campagne agricole (hors coton), notamment la production de céréales et de tubercules, à mettre en liaison avec une pluviométrie satisfaisante par rapport à 2007 et la mise en oeuvre du Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire, en réponse à la crise alimentaire. L'amélioration de la production vivrière concernerait particulièrement le maïs (11%), le riz (36%), le manioc (15%) et l'igname (34%). Globalement, le secteur primaire a connu, en 2008, une augmentation de 3,8% de sa valeur ajoutée et contribué à hauteur de 1,4 point à la croissance du PIB contre 1,6 point en 20071(*). Cependant, l'objectif de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP) de porter le taux moyen de croissance de 3,5% (période 2004-2006) à 6,5% (période 2007-2009) ne semble plus en mesure de pouvoir être réalisé. Malgré ces évolutions globalement positives, l'économie béninoise reste peu diversifiée, principalement structurée autour du secteur agricole, dominé par une culture du coton qui, cette année encore, peine à réaliser les objectifs que les autorités lui ont fixés. La production de coton, estimée à 244 000 tonnes pour la campagne 2008-2009, a reculé de 8,9%, malgré un prix au producteur de 190 FCFA kg qui constitue un des meilleurs prix de la sous-région. Les superficies emblavées ont été évaluées à 209 000 ha contre 234 000 ha lors de la campagne précédente (-10,6%). Des efforts de diversification en faveur de cultures comme le sésame, l'anacarde ou l'huile de palme ont été entrepris ces dernières années. Ainsi, avec 35 000 tonnes en moyenne ces deux dernières années, le secteur de l'anacarde constitue la deuxième culture de rente du pays. L'élevage, essentiellement pratiqué dans le nord du pays, demeure insuffisant pour faire face aux besoins. Quant à la pêche, sa valeur ajoutée a progressé de 3% bien que les ressources halieutiques du Bénin déclinent régulièrement2(*).

Graphique 2 : Évolution du PIB par branche du secteur primaire (Données en Milliard de FCFA)

Sources de données : INSAE

2.2 Présentation des données du secteur secondaire :

Le tissu industriel béninois est faible et n'occupe que 10% de la population active. Le secteur secondaire est dominé par les usines d'égrenage du coton, les industries alimentaires et les entreprises du BTP, notamment les cimenteries. Lafarge et deux autres sociétés (Société des Ciments du Bénin et CIMBENIN) se partagent une production annuelle d'environ 1,35 million de tonnes. Une nouvelle unité, le groupe Cimenterie du Sahel, dotée d'une centrale électrique et d'une capacité de 1,2 million de tonnes, devrait être opérationnelle en 2010. Environ un tiers de la production béninoise alimente le marché du Nigéria, mais la demande nationale de ciment (70kg/habitant, soit le double de la consommation moyenne ivoirienne) demeure très soutenue aussi bien de la part des institutions (constructions liées à la tenue de la CEN-SAD) que des particuliers. En 2008, l'indice de la production industrielle a progressé de 9,8%, en glissement annuel, en liaison avec l'amélioration de l'activité dans le secteur de la transformation artisanale des produits vivriers et l'égrenage de la campagne cotonnière 2007-2008.

La valeur ajoutée de ce secteur a connu une hausse en termes réels de 6,1% en 2008 essentiellement en raison des vastes travaux d'aménagement public réalisés par l'État. La valeur ajoutée en termes réels de la branche BTP a connu en effet une progression de 7,8% en 2008. Cette hausse devrait se poursuivre en 2009 pour se situer à 6,8%, en raison de la poursuite de l'exécution des projets d'infrastructures. La hausse de la valeur ajoutée en termes réels des industries manufacturières est estimée à 8% en 2008. Les industries extractives demeurent pratiquement au même niveau qu'en 2007. Ce regain de l'activité est en relation avec les bonnes performances enregistrées au niveau des BTP tirées notamment par l'organisation du 10ème Sommet de la CEN-SAD, et au niveau des industries manufacturières3(*).

Toutefois, le secteur secondaire au Bénin demeure embryonnaire. Il ne représente que 14,5% du Produit Intérieur Brut (PIB). La production industrielle est dominée par l'industrie alimentaire, l'industrie textile et la cimenterie. L'industrie textile reste une branche dynamique, même si elle fait face à une concurrence internationale, notamment chinoise, de plus en plus vive. L'insuffisance des capacités entrepreneuriales et managériales, le manque d'investisseurs dans le secteur, le faible niveau d'exploitation et de valorisation des ressources locales et l'inadaptation de l'environnement institutionnel et réglementaire, constituent les principales entraves au développement industriel du pays. Les fortes potentialités en ressources minières du pays (or, calcaire, marbre, fer et phosphates) demeurent très peu exploitées par le secteur formel.

Graphique 3: Évolution du PIB par branche du secteur secondaire (Données en Milliard de FCFA)

Sources de données : INSAE

2.3 Présentation des données du secteur tertiaire :

Le secteur tertiaire contribue pour près de la moitié à la formation du PIB (49,2%). La position géographique du Bénin par rapport aux pays de l'hinterland (le Niger, le Burkina Faso et le Mali) lui offre de larges opportunités en matière de transport, transit et tourisme. Les activités du tertiaire reposent essentiellement sur le commerce qui reste largement tributaire de l'état des relations avec le grand voisin, le Nigeria. L'activité dans ce secteur a poursuivi la hausse entamée depuis 2006 avec des taux de croissance qui ressortent à 5,5% en 2007 et à 6,9% en 2008 contre 3,4% en 2006. Cette performance est relative à l'amélioration de la compétitivité du Port de Cotonou grâce aux différentes réformes qui y sont engagées et au renforcement des relations de coopération avec le Nigeria, principal destinataire du commerce de réexportation. Mais le secteur reste confronter à des difficultés de relance telles que l'inadéquation et/ou l'insuffisance des textes législatifs et réglementaires, le développement de la contrebande, le déficit de coordination des actions des différentes structures nationales impliquées dans le développement des échanges. Ce secteur a connu une progression remarquable en 2008 (7%) grâce au regain de dynamisme des activités commerciales avec le Nigeria et les pays de l'hinterland. Reste que les perspectives d'évolution du secteur sont mitigées, en raison des incertitudes qui pèsent sur l'évolution du commerce de réexportation. Le système financier, lui, a été redynamisé après la crise qu'il a connue au cours des années 1980, mais les produits offerts sont peu variés. Quant au tourisme, il reste peu développé. L'absence pendant longtemps d'une véritable politique de développement touristique, n'a pas permis d'exploiter les potentialités importantes dont recèle le pays. A cela, il faut ajouter les réformes engagées dans le sous secteur des télécommunications notamment au niveau des GSM. La hausse enregistrée dans le secteur tertiaire est également imputable aux effets induits de l'amélioration de l'activité dans les secteurs primaire et secondaire. En 2009, le taux devrait enregistrer également une croissance, mais de moindre envergure en raison essentiellement d'une performance moindre des exportations en direction du Nigeria. La baisse du prix du baril de pétrole affecte en effet les revenus dans ce pays, ce qui pourrait se traduire par un tassement (baisse par rapport à un précédent niveau) de la demande.

Graphique 4: Évolution du PIB par branche du secteur tertiaire (Données en Milliard de FCFA

Sources de données : INSAE

La branche transports et télécommunications a connu une croissance estimée à 6,1% en 2008, soutenue par l'accroissement de l'activité portuaire et la forte demande pour la téléphonie mobile.

SECTION 2 : PRESENTATION DU TRAFIC PORTUAIRES ET DES FINANCES PUBLIQUES.

* 1 _ Banque de France-rapport zone franc-2008

* 2 _ Banque de France-rapport zone franc-2008

* 3 _ Tiré du BIpen 2008

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