Section I- PRESENTATION ET MESURE DES VARIABLES
D'ENDETTEMENT
Comme nous avons indiqué ci-haut, nous
présentons en ce point les variables relatives aux PME et à leurs
dirigeants qui expliqueraient leur niveau d'endettement et définir
éventuellement les indicateurs qui ont permis de les mesurer. Ces
variables nous ont permis de formuler nos hypothèses de recherche qui
seront testées à l'épreuve des faits.
· I-LES
VARIABLES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES
Nous entendons par variables caractéristiques
des entreprises, les traits qui leur sont propres permettant de les
définir ou de les identifier. Ce sont, dans le cas de notre
étude, la rentabilité et le caractère familial des PME que
nous développerons successivement.
· A-La
rentabilité des entreprises
Ce qui caractérise la rentabilité d'une
entreprise c'est sa capacité à produire de bénéfice
à partir des capitaux propres employés à cet effet. Cette
variable est impliquée dans notre première hypothèse
H1 formulée de façon suivante :
« la rentabilité d'une entreprise influence positivement son
niveau d'endettement ». En effet, nous avons demandé à
chaque entreprise de donner ses résultats nets des trois derniers
exercices (année 2007, 2008 et 2009) et les capitaux propres de ces
mêmes années qui ont permis d'obtenir ce résultat. Note
prévision était d'avoir les données secondaires
(données de bilan et de compte de résultat de trois
dernières années), mais l'accès était difficile.
Raison pour laquelle, on s'est limité seulement aux données
primaires. Cependant, ces dernières doivent être
considérées avec prudence car elles ne traduiraient pas la
réalité. Comme le souligne Tsapi (1997)44(*), les données concernant
les indicateurs de performance tels que le chiffre d'affaires, le
résultat sont pratiquement inaccessibles et, dans le cas où ils
le sont, ils sont très loin de la réalité. Ainsi,
après le dépouillement nous avons calculé la
rentabilité financière de chaque entreprise en utilisant la
formule suivante :
RNij
RFij =
(rentabilité financière pour chaque entreprise)
CPij
68 3
RNij
RFij (moy.) = 1/3 ? ?
------------ (rentabilité moyenne pour tout
l'échantillon)
i=1 j=1 CPij
RFij = rentabilité
financière pour l'entreprise i et pour l'exercice j
RNij = résultat net pour
l'entreprise i et pour l'exercice j
CPij= capitaux propres pour
l'entreprise i et pour l'exercice j
i= 1, 2,3,.......68 j= 1, 2,3.
Le ratio calculé pour chaque entreprise nous
a permis d'avoir un niveau de rentabilité allant de 1,25 à 25%.
Le calcule de moyenne des rentabilités pour toutes les entreprises de
notre échantillon nous a donné un taux de 4,82%. Après
avoir déterminé la rentabilité minimale et maximale, nous
sommes arrivés à repartir la rentabilité dans trois
intervalles. Le premier intervalle met ensembles les entreprises dont la
rentabilité est inférieure à 4%, le deuxième
intervalle regroupe celles ayant une rentabilité égale à
4% et le troisième rassemble les entreprises de rentabilité
supérieure à 4%. C'est ainsi que nous donnons la note 1 aux
entreprises ayant une rentabilité inférieure à 4%
c'est-à-dire une rentabilité allant de 1,25 à 3%, la note
2 est attribuée aux entreprises dont la rentabilité est
égale à 4% et la note 3 à celles ayant une
rentabilité supérieure à 4% c'est-à-dire de 5
à 25% de rentabilité. Le tableau suivant nous donne la
fréquence des entreprises selon leur rentabilité.
Tableau 22 : Répartition des entreprises
selon leur rentabilité
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
1,25-3%
|
24
|
35,3
|
35,3
|
|
4%
|
42
|
61,8
|
97,1
|
|
5-25%
|
2
|
2,9
|
100,0
|
|
Total
|
68
|
100,0
|
|
|
Source : nous-mêmes
D'après le tableau, 24 entreprises soit 35,3% ont de
rentabilité comprise entre 1,25 et 3%, 42 soit 61,8% autres
possèdent une rentabilité égale à 4% et 2 seulement
dont la rentabilité se situe entre 5 et 25%. De ces résultats,
nous pouvons dire que la plupart des entreprises au Tchad ont une
rentabilité moyenne de 4% durant les trois dernières
années.
B-Le caractère familial des
entreprises
Une deuxième variable relative aux entreprises
est son caractère familial. L'entreprise familiale est
caractérisée par l'importance de sa transmission à la
génération future par son propriétaire, par la
participation des membres de famille à la gestion et dans le capital
social.
Pour ce concept, nous avons formulé
l'hypothèse selon laquelle plus une entreprise est familiale, moins elle
a recours à l'endettement (hypothèse H2). En
effet, dans le cadre de notre travail, nous avons essayé
d'opérationnaliser le concept caractère familial et nous avons
obtenu trois indicateurs de mesure précités. En rappel, ce
sont : l'importance de la transmission de l'entreprise à la
génération future, le niveau d'implication des membres de famille
dans la gestion de l'entreprise et la proportion des parts ou des actions
détenues par les membres de famille. Avant d'effectuer le test, nous
cherchons d'abord à mesurer la cohérence interne entre les items
par la méthode d'ACP et le test de fiabilité.
Cependant la recherche de la cohérence interne
entre les items servant à mesurer le concept pour notre
échantillon nous a permis de trouver un alpha de cronbach égal
à 0,983 grandement supérieur à 0,6 donc satisfaisant.
Après analyse, l'ACP nous a retenu un seul item sur les trois au total.
La valeur d'alpha de cronbach supérieure à 0,6 signifie que la
cohérence interne est bonne et que l'unique variable V18 permet de
mesurer vraiment le concept. Le tableau suivant nous donne les résultats
de l'ACP.
Tableau 23 : Résultats de l'ACP du
concept de caractère familial des PME
Variables
|
Caractère familial des PME
|
V18 : Importance de transmission de l'entreprise à
la génération future
|
0,980
|
Valeur propre
|
2,907
|
% de variance expliquée
|
96,884
|
% de variance expliquée cumulée
|
96,884
|
Alpha de Cronbach
|
0,983
|
|
Source : Nos analyses
La valeur propre égale à 2,9884 est
supérieure à 1. Aussi, nous avons la restitution de l'information
de départ par le facteur qui est de 96,884. Ce qui veut dire la
cohérence est bonne. La factorisation nous a donné l'indice de
KMO qui est de 0,741 donc aussi acceptable car supérieur à 0,5.
Le test de Bartlett nous donne une valeur égale à 347,084 et est
significatif au seuil de 0,000 pour le degré de liberté 3.
Ainsi, viennent d'être présentées les
variables relatives aux entreprises. Nous poursuivons à présent
avec celles liées à leur dirigeant.
* 44 _ Tsapi (1997),
cité par Djeumene (2004), « propension à nouer des
accords de coopération et compétitivité des PMI
manufacturières Camerounaises
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