2.1.1.2 Ethique et gouvernance
Dans l'entreprise, la relation spécifique entre
l'actionnaire et le dirigeant que l'on connait sous le nom de gouvernance
soulève une série d'enjeux éthiques importants, qui
procèdent d'éventuels conflits d'intérêts.
Dit autrement, les intérêts des uns et des autres
peuvent diverger en de nombreux points et créer des conflits moraux que
l'éthique se charge d'interroger et si possible de résoudre en
cherchant à aller dans le sens de l'équité entre les
parties concernées.
Dans la perspective d'une gouvernance d'entreprise
élargie incluant à la fois l'interne (employés) et
l'externe (les clients, les fournisseurs, les communautés locales
considérées dans une perspective sociale et environnementale),
il est donc nécessaire de considérer la responsabilité
à la fois des actionnaires et des dirigeants à l'endroit de tous
les acteurs concernés d'une façon ou d'une autre par les
activités de l'entreprise.
Un comportement responsable de l'actionnaire vis-à-vis
des autres parties prenantes consiste à rendre en compte leurs
intérêts et préoccupations. Que cela soit dicté par
des convictions pures ou par simple réalisme, l'éthique de
l'actionnaire a une répercussion évidente sur la valeur
financière de son entreprise, son image et sa réputation en
Bourse.
Dans la relation qui s'établit entre le top manager et
les autres parties prenantes, la nécessité de traiter aussi
l'Autre comme une fin en soi et non seulement comme un moyen au service du
profit financier de l'entreprise s'impose de façon plus
systématique et certainement plus complexe, dans la mesure où cet
enjeu se pose en permanence dans le quotidien de la vie de l'entreprise. La
démarche éthique vise donc :
- Le respect du salarié (sauvegarde d'une vie
privée, discriminations de sexe, de race, d'ethnie condamnable, rapports
supérieurs/subordonnés analysés...)
- L'information des salariés sur les choix
stratégiques; un climat de transparence et de confiance.
- La politique sociale de maintenir des emplois dans les
régions, le partage du temps de travail, montrent l'intérêt
porté aux salariés, et les mobilisent.
- La relation client/fournisseur : d'une part le respect
du client, de l'autre part la dénonciation des fournisseurs
« non éthiques » fonctionnant dans des conditions
moralement inacceptables et le refus de s'approvisionner auprès d'eux.
- L'importance accordée à la protection de
l'environnement.
La « bonne gouvernance » constitue un
enjeu éthique pour lequel toutes les parties prenantes devraient se
sentir concernées.
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