2.2 Le lieu d'hébergement
Ce type de lieu d'hébergement ne doit pas
excéder 10 places. La possibilité pour les jeunes d'un accueil en
chambre individuelle et ou à deux.
L'équipe éducative doit être
présente quotidiennement avec une moyenne d'un éducateur pour
deux jeunes.
Ce mode de prise en charge induit que les jeunes durant leur
séjour ne sont inscrits dans aucun cursus scolaire ou autre. Les
éducateurs doivent se servir de ce temps pour proposer des
activités d'ordre sportives, culturelles, scolaires ou autres afin que
l'on cerne dans quel domaine le jeune peut être valorisé au
travers de ses qualités.
Cette démarche permettra au jeune de prendre ou
reprendre confiance en lui. Elle permettra aux éducateurs de mettre en
avant ses compétences dans les domaines où il aura su montrer
certaines qualités.
Une équipe de trois psychologues doit être
présente sur la structure.
Les psychologues auront pour rôle l'accompagnement
individuel, mais dans le même temps, ils devront avoir les
capacités à accompagner ces jeunes au travers de leurs
activités et leur quotidien.
Ce mode de prise en charge peut présenter un
inconvénient pour les institutions en place, son coût. Mais il
doit être pris en compte que ce mode de prise en charge permettrait un
retour en famille plus rapide avec une intégration sociale et ou
scolaire. Le risque d'échec sera minime car le lieu permettra au jeune
une reconstruction pédagogique et psychologique de sa personne. Il
acquerra une plus grande confiance en lui. Il sera en mesure d'investir des
domaines professionnels où ses compétences auront
été mises en avant.
Aujourd'hui combien de jeunes ayant étant pris en
charge dans le cadre de l'article 375 ont eu malgré leur passage au sein
de M.E.C.S. affaire à la justice et de par ce fait ont été
pris en charge dans le cadre de l'ordonnance 45.
Aujourd'hui, on crée des centres éducatifs
renforcés, des centres éducatifs fermés, même des
prisons pour mineurs.
Mais ne serait-il pas, un fois de plus, plus judicieux d'agir
en amont. Agir lorsque le premier placement est notifié par le juge des
enfants.
Conclusion
J'ai introduit ce travail avec le désir de porter une
réflexion des plus pertinentes sur mes pratiques professionnelles. Riche
de compétences pratiques, j'ai investi la théorie afin de porter
une analyse des plus juste et objective.
Le choix du sujet monographique, perception,
appropriation, mise en place des outils éducatifs au foyer J.C.L.T. de
Goussainville m'a montré combien nos actions auprès des
jeunes que nous prenions en charge, de par notre positionnement, notre
professionnalisme pouvait agir a contrario du souhait escompté.
L'enquête monographique a mis en exergue le sentiment
d'insécurité qui pouvait habiter les jeunes face à notre
mode de fonctionnement.
Dans le même temps, des violences physiques sur des
enfants sur mon lieu de travail m'ont amené à m'interroger sur la
notion de maltraitance.
Notion présente dans l'article 375, cadre justifiant
notre intervention auprès des familles.
La recherche dans le cadre de mon mémoire devenait
évidente.
L'entretien auprès des professionnels a mis en exergue
la négligence passive.
L'observation, la négligence active.
Les lectures m'ont permis de me rendre compte que la plupart,
les maltraitances institutionnelles étaient identifiées.
L'enquête et l'entretien avec le juge pour enfants me
montra que le législateur au travers de la loi de mars 2007 avait
apporté énormément de réponses aux diverses formes
de maltraitance que j'avais pu identifier durant ma recherche.
C'est avec soulagement que j'ai posé ce constat.
La seule forme de maltraitance qui semble aujourd'hui encore
apparaître après cette étude est la négligence
passive liée à l'acte de signalement.
Cette négligence est liée aux
représentations par les familles de l'institution, à la
méconnaissance du rôle des services sociaux dans le cadre d'un
signalement, au manque de communication entre les services.
La pertinence de la réponse que je propose est de
créer du lien en amont de toutes situations. De faire émerger,
par une présence quotidienne auprès des familles et des
intervenants sociaux éducatifs avec un rôle de médiateur,
une nouvelle image des services sociaux.
Je pense que seul ce nouveau positionnement des services
A.S.E. et le temps permettront aux familles en difficultés
d'appréhender de manière plus sereine le signalement.
Note de fin
Dans mes remerciements, en début de mémoire
j'emploie le terme de pèlerinage pour définir ces
années d'études et de recherche.
L'achèvement de ce travail me laisse un goût
amer, avec nombre de questions.
Question sur le contenu de ce dernier, sa pertinence, etc.
Est-ce la fin d'un travail ou le début... Une
réflexion qui apporte le changement!
Changement dont je serai l'instigateur et le maître
d'oeuvre?
A la rédaction de ces dernières lignes, un
sentiment d'angoisse m'envahit à l'idée d'être face au
jury, mais aussi le sentiment de nostalgie, et de mélancolie.
L'impression d'une fin d'histoire...
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