La maltraitance dans le signalement et le placement le juge, l'éducateur et l'enfant en situation de placement( Télécharger le fichier original )par Philippe Martaguet Université de la Sorbonne nouvelle - D.H.E.P.S. Master 1 2009 |
1. Analyse de la négligence activeLa recherche nous montre que la négligence active est présente à tous moments dès l'intervention des services sociaux aux sein d'une famille. Cette dernière se manifeste de différentes manières, et avec divers degrés (référence aux graphiques ci dessus). La négligence active exprimée au travers de la violence verbale est présente dans les M.E.C.S., dans les paroles des éducateurs. Je pense que cette violence n'est pas le seul fruit d'un manque de formation, comme signalé dans mon mémoire lors de la présentation de ma structure. Sans pour autant remettre en cause leur investissement et implication dans leur travail. On se rend compte que tout l'aspect théorique, comme le décrivent CAPUL et LEMAY39(*), dans leur ouvrage « De l'éducateur spécialisé », en faisant référence : aux postures empathique, à l'écoute, à la distanciation ne sont pas acquises. La négligence active est l'addition de recrutements que l'on peut nommer «hasardeux», et du manque de professionnalisme, manque de recul sur les situations. Le recrutement devrait être inspiré, hormis le principe du diplôme, du principe de l'autobiographie. Ainsi, les responsables de structures pourraient relever les motivations et les possibilités de postures empathiques de la part des postulants. L'impression la plus présente est que l'on construit le relationnel avec ces jeunes sur le mode du rapport de force. J'ai eu le sentiment bien souvent face à ces situations de me «retrouver» dans les constructions de liens mis en place dans les quartiers, à l'image «des grands frères». La négligence active ne devrait pas être présente dans les institutions et si les directions jouaient leur rôle, je pense que beaucoup de professionnels ne pourraient plus exercer. On se rend compte que ces derniers ne maîtrisent pas les mots, termes et phrases qui posent soit face aux enfants, soit face aux familles. La loi de mars 200740(*), dans l'article 28, titre VI «reconnaissances des qualifications professionnelles» apporte une réponse à la non-qualification des personnes exerçant dans le domaine associatif. Le fonctionnement même des institutions amène les négligences actives. Son fonctionnement au travers de l'obligation pour le jeune d'avoir et ou d'être dans un engagement professionnel ou scolaire à son arrivée. Non muni de ce sésame, le jeune ne pourra intégrer la structure. Avec un tel postulat de départ, les sources de conflits entre les éducateurs et les jeunes sont fréquents. Faire d'une obligation le principe de se lever le matin de bonne heure sans prendre en compte la situation du jeune est une violence. C'est ne pas prendre en compte son parcours, son histoire... Les difficultés de communications liées à l'impératif budgétaire pour les directions et la prise en charge quotidienne pour les jeunes peuvent induire la naissance d'actes et de postures violentes de la part des éducateurs. La négligence active observée au travers des violences médicales résulte du même constat que la violence verbale, à savoir: un manque de compétence de la part des professionnels qui encadrent les jeunes. Comme pour les violences verbales le texte de loi de mars 2007 apporte une réponse face à cette violence. La négligence active relevée et ou révélée au travers de la violence physique se pose sur le même type de constat que les autres formes de violences active précitées. La réponse est aussi dans les textes de lois, en partie. Je pense qu'aucun professionnel ne devrait s'autoriser des actes de violence physique sur les enfants. Aucun responsable, et/ou intervenants sociaux ne devraient être en droit de taire ces actes. Chacun devrait avoir conscience que les textes de lois condamnent ces faits. On se rend compte que les violences actives exercées par les professionnels en direction des enfants et des familles de par la nouvelle loi devrait disparaître dans le meilleur des cas et ou s'atténuer. Seul un recul sur cette loi après application devrait nous dire si cette dernière suffit ou doit être modifiée. La violence active de la part des familles envers les professionnels existe aussi. Même si cette dernière est moins présente. Elle se révèle bien souvent plus violente. La violence est de l'ordre de la violence physique, comme cet exemple lors de mon stage au sein du tribunal de Pontoise (...une femme poignarde un juge pour enfants). La réponse des institutions est déjà mise en place au travers des textes de loi du code pénal. Exemple: l'agresseur du juge fut incarcérée. La violence active s'exprime aussi dans le comportement des jeunes qui sont en institution. Elle s'exprime aux travers de la violence physique, et ou verbale. La formation des éducateurs apporte une solution ou un regard qui permet de relativiser cette violence en expliquant; «... cette dernière n'est bien souvent pas retournée contre la personne mais ce qu'elle représente aux yeux de l'enfant...» On se rend compte que le législateur a mis en place les outils à la disposition des professionnels afin que la violence active disparaisse des institutions dans le cadre de l'article 375.
* 39 _ CAPUL Maurice et LEMAY Michel, De l'éducation spécialisée, édition Eres, date de parution 1996 * 40 _ Loi de mars 2007, texte consulté sur www.legifrance.gouv.fr |
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