UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FASTEF
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DEPARTEMENT D'HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE
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MEMOIRE DE SOCIALISATION
THEME
Présenté par
Sous la direction de
Cheikh FAYE
Amadou Abdoul SOW
Maître-assistant
Docteur d'Etat
PROBLEMATIQUE
Le lac de Guiers, situé dans la région naturelle
du Delta du fleuve Sénégal entre les latitudes 15°55' et
16°23' Nord et les longitudes 16°04' et 16°16' Ouest, est le
principal défluent au fleuve Sénégal sur sa rive gauche et
la principale réserve d'eau douce lacustre du Sénégal (350
km2 environ). Le lac se trouve dans la zone sahélienne ;
une zone caractérisée par un ensemble de contraintes. Son
régime connaît actuellement de très faibles fluctuations au
cours de l'année et sa limnimétrie de plus en plus soumise
à celle du fleuve.
Le lac de Guiers joue un rôle d'une grande importance et
s'est vu assigné, dans l'optique de son évolution plusieurs
fonctions. De réservoir pour l'alimentation en eau des
populations riveraines mais aussi de la faune et de la flore de la
zone, le lac permet actuellement :
- L'alimentation en eau de Dakar et sa banlieue (70% de l'eau
consommée) ;
- L'irrigation pour le développement de
l'agro-industrie dans la zone ;
- Une réserve importante d'eau douce;
.Dans le contexte du lac de Guiers, on note une modification
du régime, du bilan et de la politique de gestion. Les phases de
remplissage et de déversement qui se succédaient au
rythme des crues et des étiages du fleuve Sénégal
ont connu d'énormes modifications.
Le régime du lac jusqu'alors naturel a
été artificialisé. Les eaux du lac passent d'une phase
hydrologique à une phase hydraulique à partir de 1916.
L'évolution de la dynamique hydrologique s'est ainsi
faite en deux modes qui correspondent à deux grandes périodes
dont 1916 représente l'étape charnière (A Coly citant Gac
et al, 1996).
Cette évolution est rendue nécessaire par les
contraintes naturelles :
? L'extrême longueur de la saison non pluvieuse
(d'octobre à juin), la faiblesse des précipitations qui sont de
l'ordre de 200 à 250 mm en moyenne et les températures
élevées de la saison sèche ;.
? L augmentation de la salinisation de l'eau du lac
entraînée soit par le défoncement du seuil rocheux de Faff
à partir de 1890 (Gac et al, 1990 citant Bancal) soit par des
périodes de vives eaux de la mer, d'étiages sévères
et répétitifs du fleuve Sénégal.
A ces facteurs naturels s'ajoutent d'autres cette fois ci
anthropiques.
? L'augmentation des pompages de l'eau du lac :
pompages qui sont destinés d'une part à la consommation et
d'autre part à l'agro-industrie.
Le développement de l'ensemble de ces secteurs n a fait
qu'accroître les prélèvements sur le lac.
L'ensemble de ces facteurs physiques comme anthropiques ont
entraîné une réduction croissante des eaux du lac et de ce
fait une concentration des éléments chimique de ses eaux
(changement chimique des eaux).
C'est globalement dans un tel contexte défavorable
qu'un vaste programme d'aménagement a commencé depuis 1916,
corrigé, amélioré dans le but de mieux valoriser et de
contrôler la ressource.
Parmi cet ensemble d'ouvrages, nous pouvons citer les
barrages de Richard-Toll (1947) ; la digue de Keur Momar Sarr
(1956) ; celle de Ndombo (1982) mais aussi les barrages de Diama
(1985) et de Manantali (1987) sur la cour principal du fleuve.
Depuis lors, la permanence et l'adoucissement de l'eau sur
l'axe Diama Manantali ont entraîné un remplissage optimal du lac
de Guiers.
Les nouvelles conditions hydrologiques de la cuvette lacustre
ont entraîné :
- Un bilan positif du lac; les apports sont largement
supérieurs aux pertes ;
- Le renouvellement des eaux ;
- Un régime complexe et difficile à
caractériser avec probablement la succession de plusieurs minima et
maxima au cours d'une année.
Cette nouvelle dynamique a des incidences sur la composition
physico-chimique des eaux du lac de Guiers de même que sur son
environnement. L'abondance de l'eau douce, les nombreux aménagements, le
foisonnement des activités et la problématique du partage de
l'espace et de la gestion n'ont fait qu'accélérer une
prolifération des plantes aquatiques comme Typha australis et Pistia
stratiotes en lieu et place des cultures de
décrue, un développement de maladies
hydriques telles que la bilharziose. L'absence d'un système de drainage
adéquat avec toutes les pertes d'eau qui en découlent,
l'utilisation croissante et non maîtrisée des produits
phytosanitaires n'ont fait qu'accélérer la pollution des eaux du
lac.
Il se pose un problème de gestion des eaux du lac et de
son environnement. Ce qui rend nécessaire la connaissance :
- du régime du lac ;
- des bilans hydrologique et hydrochimique de l'eau ;
- de leurs incidences sur l'environnement.
En rapport avec le nouveau dispositif
fluvio-lacustre :
- pour enfin proposer une politique de gestion
intégrée en rapport avec les besoins et les utilisateurs de l'eau
du lac.
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