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Le lac de Guiers : étude du régime et des bilans hydrologique et hydrochimique

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par Cheikh Faye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - CAES/Histoire/Géographie 2009
  

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FASTEF

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DEPARTEMENT D'HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE

***************

MEMOIRE DE SOCIALISATION

THEME

Présenté par Sous la direction de

Cheikh FAYE Amadou Abdoul SOW

Maître-assistant

Docteur d'Etat

PROBLEMATIQUE

Le lac de Guiers, situé dans la région naturelle du Delta du fleuve Sénégal entre les latitudes 15°55' et 16°23' Nord et les longitudes 16°04' et 16°16' Ouest, est le principal défluent au fleuve Sénégal sur sa rive gauche et la principale réserve d'eau douce lacustre du Sénégal (350 km2 environ). Le lac se trouve dans la zone sahélienne ; une zone caractérisée par un ensemble de contraintes. Son régime connaît actuellement de très faibles fluctuations au cours de l'année et sa limnimétrie de plus en plus soumise à celle du fleuve.

Le lac de Guiers joue un rôle d'une grande importance et s'est vu assigné, dans l'optique de son évolution plusieurs fonctions. De réservoir pour l'alimentation en eau des populations riveraines mais aussi de la faune et de la flore de la zone, le lac permet actuellement :

- L'alimentation en eau de Dakar et sa banlieue (70% de l'eau consommée) ;

- L'irrigation pour le développement de l'agro-industrie dans la zone ;

- Une réserve importante d'eau douce;

.Dans le contexte du lac de Guiers, on note une modification du régime, du bilan et de la politique de gestion. Les phases de remplissage et de déversement qui se succédaient au rythme des crues et des étiages du fleuve Sénégal ont connu d'énormes modifications.

Le régime du lac jusqu'alors naturel a été artificialisé. Les eaux du lac passent d'une phase hydrologique à une phase hydraulique à partir de 1916.

L'évolution de la dynamique hydrologique s'est ainsi faite en deux modes qui correspondent à deux grandes périodes dont 1916 représente l'étape charnière (A Coly citant Gac et al, 1996).

Cette évolution est rendue nécessaire par les contraintes naturelles :

? L'extrême longueur de la saison non pluvieuse (d'octobre à juin), la faiblesse des précipitations qui sont de l'ordre de 200 à 250 mm en moyenne et les températures élevées de la saison sèche ;.

? L augmentation de la salinisation de l'eau du lac entraînée soit par le défoncement du seuil rocheux de Faff à partir de 1890 (Gac et al, 1990 citant Bancal) soit par des périodes de vives eaux de la mer, d'étiages sévères et répétitifs du fleuve Sénégal.

A ces facteurs naturels s'ajoutent d'autres cette fois ci anthropiques.

? L'augmentation des pompages de l'eau du lac : pompages qui sont destinés d'une part à la consommation et d'autre part à l'agro-industrie.

Le développement de l'ensemble de ces secteurs n a fait qu'accroître les prélèvements sur le lac.

L'ensemble de ces facteurs physiques comme anthropiques ont entraîné une réduction croissante des eaux du lac et de ce fait une concentration des éléments chimique de ses eaux (changement chimique des eaux).

C'est globalement dans un tel contexte défavorable qu'un vaste programme d'aménagement a commencé depuis 1916, corrigé, amélioré dans le but de mieux valoriser et de contrôler la ressource.

Parmi cet ensemble d'ouvrages, nous pouvons citer les barrages de Richard-Toll (1947) ; la digue de Keur Momar Sarr (1956) ; celle de Ndombo (1982) mais aussi les barrages de Diama (1985) et de Manantali (1987) sur la cour principal du fleuve.

Depuis lors, la permanence et l'adoucissement de l'eau sur l'axe Diama Manantali ont entraîné un remplissage optimal du lac de Guiers.

Les nouvelles conditions hydrologiques de la cuvette lacustre ont entraîné :

- Un bilan positif du lac; les apports sont largement supérieurs aux pertes ;

- Le renouvellement des eaux ;

- Un régime complexe et difficile à caractériser avec probablement la succession de plusieurs minima et maxima au cours d'une année.

Cette nouvelle dynamique a des incidences sur la composition physico-chimique des eaux du lac de Guiers de même que sur son environnement. L'abondance de l'eau douce, les nombreux aménagements, le foisonnement des activités et la problématique du partage de l'espace et de la gestion n'ont fait qu'accélérer une prolifération des plantes aquatiques comme Typha australis et Pistia stratiotes en lieu et place des cultures de décrue, un développement de maladies hydriques telles que la bilharziose. L'absence d'un système de drainage adéquat avec toutes les pertes d'eau qui en découlent, l'utilisation croissante et non maîtrisée des produits phytosanitaires n'ont fait qu'accélérer la pollution des eaux du lac.

Il se pose un problème de gestion des eaux du lac et de son environnement. Ce qui rend nécessaire la connaissance :

- du régime du lac ;

- des bilans hydrologique et hydrochimique de l'eau ;

- de leurs incidences sur l'environnement.

En rapport avec le nouveau dispositif fluvio-lacustre :

- pour enfin proposer une politique de gestion intégrée en rapport avec les besoins et les utilisateurs de l'eau du lac.

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