INTRODUCTION
La trypanosomiase Humaine Africaine (THA) ou la maladie du
sommeil constitue un problème de santé en Afrique subsaharienne.
Cette maladie est endémique dans 36 pays africains, y compris certains
pays les plus défavorisés du monde. Elle est rencontrée
seulement dans les régions de distribution de la mouche
tsé-tsé. La THA frappe surtout les zones rurales et
reculées là où les systèmes de santé sont
les plus déficients ou inexistants, bien que les milieux urbains ne sont
plus épargnés de nos jours. Cattand
(1994) ; Ebeja & col (2003).
L'expansion de la THA est favorisée par des facteurs
socio économiques tels que l'instabilité politique, les
déplacements des populations, la guerre, la pauvreté et
l'interruption des activités de contrôle par manque de moyen
financier. Quant à la maladie, on distingue deux stades de la maladie.
Lors du premier stade, le parasite se multiplie dans la lymphe, le sang et les
organes sans atteindre le cerveau. Durant cette période, le tableau
clinique de la maladie ressemble plus aux accès répétitifs
du paludisme avec des céphalées et des fièvres
récurrentes. Lors du deuxième stade de la maladie quand le
parasite pénètre dans le système nerveux central, ce sont
des signes neurologiques qui dominent : troubles mentaux et de
comportement, tremblements, trouble de la marche, diminution des
résultats scolaires. Dans un stade plus avancé, somnolence la
journée et insomnie la nuit.
Finalement, le patient sombre dans un coma pour mourir dans
état de cachexie totale (affaiblissement profond de l'organisme).
· 1. ENONCE DU PROBLEME
La Trypanosomiase Humaine Africaine (THA), communément
appelée la «maladie du sommeil», est causée par des
trypanosomes transmis par la mouche tsé-tsé. Cette maladie, qui
est connue depuis des siècles, est la seule maladie parasitaire à
transmission vectorielle dont la distribution géographique est
limitée au continent africain.
Il y a eu trois épidémies sévères
: la première est survenue à la fin du 19ème
siècle, la deuxième pendant les années 1920, et la
dernière existe depuis 1970.
Des activités systématiques et approfondies de
prévention avaient permis de s'approcher de l'élimination de la
maladie du sommeil dans les années 1960. Toutefois, au cours des
années qui ont suivi, les activités de lutte se sont
détériorées et la prévalence de la maladie a
régulièrement augmenté, devenant une fois encore un
fléau de l'Afrique
La THA constitue un grave problème de santé
publique dans la région africaine. Étant donné la
résurgence des formes aussi bien humaine qu'animale de la
trypanosomiase, son potentiel épidémique, le taux
élevé de mortalité qui lui est attribuable, et son impact
considérable sur le développement socioéconomique, de
nombreux pays ont demandé à l'OMS de leur apporter un appui plus
actif pour leur permettre de lutter contre la maladie.
Aujourd'hui, l'Organisation Mondiale de la Santé
(l'OMS ; 1998) estime qu'entre 300.000 et 500.000
personnes sont touchées. Et plus de 60 millions de personnes dans 36
pays d'Afrique subsaharienne sont exposées au risque de contracter la
maladie, mais seule une petite partie des personnes à risque sont
surveillées, c'est-à-dire examinées
régulièrement, ont accès à un centre de
santé capable d'effectuer un dépistage ou sont
protégées par des interventions de lutte anti vectorielle.
Le dépistage exhaustif des populations exposées
suppose un investissement majeur en ressources humaines et matérielles.
En Afrique, ces ressources font souvent défaut, surtout dans les zones
peu accessibles, qui sont les plus touchées par la maladie. De nombreux
sommeilleux meurent donc avant de pouvoir faire l'objet d'un diagnostic ou
bénéficier de soins.
Selon OMS (Op. Cit), la République
Démocratique du Congo est le pays le plus fortement touché par la
THA, puisqu'elle signale 67 % du nombre total de cas de THA notifiés au
cours des dix dernières années. La transmission a lieu dans neuf
provinces : Bandundu, Bas Congo, Equateur, Kasaï Occidental, Kasaï
Oriental, Katanga Nord, Kinshasa, Maniema et Orientale.
Sur 385 zones sanitaires, 202 sont des zones de transmission
de la THA dont 33 dans la ville Province de Kinshasa : Bandalungwa, Barumbu,
Binza Météo, Binza Ozone, Biyela, Bumbu, Funa-Limete, Kalamu,
Kasa-Vubu, Kikimi, Kimbanseke, Kingabwa, Kingasani, Kinkole, Kinshasa,
Kintambo, Kisenso, Kitokimosi, Lemba, Makala, Maluku I, Maluku II, Masina I,
Masina II, Matete, Mont Ngafula I, Mont Ngafula II, Mont-Amba, Ndjili, Ngaba,
Ngiri Ngiri, N'sele, Selembao.
En février 2006, 227 Nouveaux cas ont
été déclarés dans la ville province de Kinshasa
dont 54 malades détectés par les unités mobiles (24%), 171
malades par les CDTC (75%) et 2 malades pour les autres Formations sanitaires
de la Ville province de Kinshasa (1% ). Ce même rapport nous signale que
sur les 227 NC, 21 NC étaient au stade 1 soit 9%, alors que 177
étaient déjà au stade deux soit 78% et 13% soit 29 malades
dont le stade n'était pas encore déterminé, sur une
population total examinée s'élevant à 86941 dont 84618 en
Dépistage Actif et 2323 en Passif ce qui représente un taux de
participation aux activités de lutte de 82% PNLTHA
(2006)
Dans l'évolution de cas, on constate que la proportion
de cas au stade deux ne fait qu'augmenter par rapport au stade un ;
d'où difficulté de contrôler la lutte. Or La
stratégie de lutte recommandée actuellement porte sur le
dépistage précoce de la maladie, la prise en charge de cas d'une
part et d'éviter la réinfection des malades traités et
guéris en éliminant au maximum la totalité de
tsé-tsé qu'elle soit ou non porteuse du parasite d'autre part.
Gonzalez (1971). L'Organisation Mondiale de
la Santé s'était faite l'avocate de l'intégration en
raison du manque d'efficience des programmes verticaux : Il n'est pas
possible en effet de créer une organisation pour chaque nouvelle
pathologie que l'on veut contrôler. Fort de ce soutien, on pourrait
penser que toutes les activités devraient être
intégrées au niveau des structures polyvalentes sans
problèmes
Bureau Central de la Trypanosomiase actuellement Programme
National de Lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine dans son plan
à moyen terme de 1996 à 2000 prévoyait en dehors de ses
unités mobiles, l'intégration progressive des activités de
lutte dans les centres de santé fonctionnels Miaka,
(1997). Les responsables directs du bureau soutiennent le principe
d'intégration suivant le niveau de la fonctionnalité de chaque
centre de santé.
Les résultats en 2008 montrent :
- Une diminution des NC (237) par rapport à
l'année 2007 (NC = 399) c'est malgré la découverte d'un
micro foyer à Mwana mputu dans la ZS de Maluku II qui est située
à environ 270 Kms de la ville Province de Kinshasa.
- Une diminution de la population totale examinée (PTE
= 33158) par rapport à l'année 2007 (PTE = 42019)
expliquée par la suppression d'une unité mobile ;
- Une diminution du taux de couverture de la population
à risque de 7 % en 2007 à 6 % en 2008. Le taux de participation
en Dépistage actif est de 75 %, l'équipe était
orientée dans le nouveau foyer de Mwana mputu ce qui explique la
diminution de taux de participation à celui de l'année 2008.
PNLTHA (2008)
Mais dans ses perspectives pour 2009 les années
2010,2011 et 2012, les activités de lutte contre la THA seront
orientées vers une intégration des activités de lutte dans
les structures des Zones de santé, et le dépistage clinique est
une activité qui doit être intégrée par toute
structure sanitaire, l'attention au cours de consultation reste un
élément capital. Le traitement des malades du premier stade de la
THA doivent être inclus dans le paquet minimum d'activités (PMA)
pour un Centre de Santé et d'autre tel que la prise en charge des
malades du deuxième stade et des cas réfractaires dans le paquet
complémentaire d'activités (PCA) d'un hôpital
général. Le BCZS devra s'approprier de l'organisation de la lutte
contre la THA dans sa Zone de Santé. PNLTHA (Op. cit)
Le District Sanitaire de N'Sele est l'un de plus grand
district de la Ville Province de Kinshasa.
Il représente une superficie de 70% qui n'a qu'une
seule structure sanitaire de prise en charge de la THA, et la stratégie
de lutte contre la THA est inefficace a cause de faible niveau de
connaissances, attitudes et pratiques dans la prise en charge
Partant de tout ce qui précède et des
opportunités actuelles, il nous parait opportun de
réfléchir attentivement et systématiquement au pourquoi et
au comment de la lutte contre la trypanosomiase afin d'avoir le concours de
toutes les structures sanitaires dans le dépistage et prise en charge
intégrée de la maladie du sommeil.
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