2.1.3.1.2 Le
département de résidence
Le département de résidence est une variable
importante dans l'étude du recours à la vaccination des enfants
dans la mesure où les différents départements d'un pays
diffèrent en terme d'infrastructures sanitaires, scolaires, bref de
développement à tous les niveaux. On observe un comportement
différentiel de la femme selon les régions de résidence.
Par exemple, à Memni-Montezo (sud est de la Côte d'Ivoire), 95%
des naissances ont eu lieu dans une maternité en 1995 alors qu'au cours
de la même année, cette proportion était de 61% à
Sassandra au sud ouest en Côte d'Ivoire (Guillaume et al, 1995). Au
Bénin, selon les résultats de l'EDS de 2006, le niveau de la
couverture vaccinale complète dans les départements présente des
écarts importants allant de 64,2% dans le Littoral à 25,9% dans
le Plateau.
2.1.3.1.3 La disponibilité des services de
santé
La disponibilité des infrastructures socio-sanitaires
explique en partie le recours aux soins de santé. Pour qu'un enfant soit
complètement vacciné, il faudrait que les structures sanitaires
soient disponibles. Or, dans de nombreux pays en développement, on note
une insuffisance des établissements sanitaires à l'échelle
nationale. Cette situation constitue vraisemblablement une barrière
à « la santé pour tous ». Par ailleurs, la
forte concentration des infrastructures socio-sanitaires dans les villes est un
autre aspect. Les campagnes sont très souvent des
laissés-pour-compte. L'inégale concentration des services de
santé entre les villes et les campagnes explique en partie les
inégalités d'accès aux soins entre ces deux milieux
(Bouba, 2007).
Au Bénin, selon l'annuaire des statistiques sanitaires
de 2007, le taux de couverture sanitaire est de 89% et présente des
disparités allant de 98% dans le Borgou à 71% dans le zou.
2.1.3.1.4 L'accessibilité géographique
D'une manière générale, diverses
études considèrent l'accessibilité géographique
comme un facteur limitant majeur de l'utilisation des services de santé.
Une étude réalisée par le Centre de
Recherche pour le Développement International (CRDI) entre 1994 et 1995
a révélé que l'éloignement du centre de
santé avait une forte influence sur la fréquence des
consultations prénatales au deuxième et au troisième
trimestre de la grossesse. A Bamako, Zoungrana (1993) a pu constater que la
bonne santé (35%) et la distance entre le domicile et les services de
santé (19%) sont les principales raisons avancées par les 28% de
femmes qui n'ont effectué aucune visite prénatale. Cependant,
l'éloignement géographique des services de santé n'est pas
toujours un obstacle à son utilisation en particulier en milieu urbain.
C'est dans cette logique que Beninguisse (2001) a affirmé que
l'augmentation de la distance n'est donc pas forcément un handicap au
recours aux soins prénataux. Beninguisse (2001) a constaté qu'en
milieu urbain camerounais, le recours et le respect des règles de
prévention en vigueur sont meilleurs au-delà de 14 km, ce qui
était loin d'être le cas en milieu rural. D'après l'auteur,
les femmes qui habitent ce rayon (plus de 14 km) sont issues de quartiers
résidentiels en périphérie de la ville et sont
majoritairement issues des ménages économiquement aisés
qui sont matériellement capables de faire face à
l'éloignement géographique. Aussi, au Bénin, selon
l'annuaire des statistiques sanitaires, la distance moyenne séparant les
populations d'une formation sanitaire présente des différences au
niveau des différents départements allant de 1,2 km dans le
Littoral à 13,8 km dans l'Alibori.
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