4.4. Besoins
d'encadrement par l'Etat
Figure :
Répartition des répondants sur le besoin d'encadrement par l'Etat
manifesté par les associations
La lecture de la figure 3 nous montre que toutes les
associations nourrissent l'espoir de bénéficier de l'encadrement
de l'État. Les répondants l'ont affirmé, car la
totalité soit les 100 % des enquêtés
ont répondu par l'affirmative à la question. En Haïti, les
Associations de Jeunesse ne sont pas encadrées par l'État. Elles
ne sont pas considérées comme un secteur important à
prendre en compte dans les estimations officielles. Le MJSAC devrait
être, le Ministère de tutelle des associations et organisations de
jeunesse mais aucun texte officiel ne le mentionne. Les Associations de
Jeunesse en Haïti et particulièrement celles de la commune de
Port-au-Prince sont laissées pour compte dans leur noble mission
à l'endroit de la couche juvénile. Elles attendent de
l'État un bon encadrement pour donner une meilleure visibilité
à leurs actions.
4.5. Perception de
la pauvreté selon les acteurs du monde associatif
Selon les différents acteurs du mouvement associatif de
jeunesse, la pauvreté est perçue comme un manque de ressources
nécessaires pour répondre aux besoins les plus essentiels. Les
acteurs de ces mouvements pensent que la pauvreté touche en
majorité les jeunes.
Généralement, les parents de ces jeunes n'ont
pas les moyens suffisants pour assurer leur éducation. Ils sont sujets
à divers phénomènes comme le sous-emploi, la
sous-alimentation, la prostitution et autres. Ces phénomènes font
de quelques jeunes des personnes vulnérables à la maladie. Et
aussi, contribuent à l'augmentation du risque de transmission du VIH. La
pauvreté chez les jeunes est souvent liée à la
pauvreté parentale. Les Associations de Jeunesse essaient de garder ces
jeunes dans une ambiance qui leur fait oublier un tant soit peu leur
état et en les aidant à avoir un métier en vue de
l'amélioration de leurs conditions de vie.
4.6.
Activités menées dans le sens de la réduction de la
pauvreté dans la commune de Port-au-Prince
Tableau : Répartition
des répondants selon les activités menées
Activités menées par les associations de
jeune
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
v L'éducation et la formation
|
45
|
37,19 %
|
v L'insertion sociale et culturelle des jeunes
|
15
|
12,39 %
|
v La promotion des activités culturelles, artistiques
et sportives
|
27
|
22,31 %
|
v L'insertion socioprofessionnelle
|
12
|
9,92
|
v Le développement communautaire axé sur la
participation des Jeunes
|
22
|
18,18 %
|
Total
|
121
|
100 %
|
Les différentes activités menées par les
Associations de Jeunesse dans la Commune de Port-au-Prince se résument
à travers le tableau V. Au nombre des activités menées,
nous avons remarqué que 37,19 % oeuvrent dans le
domaine de l'éducation et la formation des jeunes. Il faut dire que la
pauvreté est caractérisée par une préscolarisation
non seulement plus faible, mais aussi plus tardive et aussi une sortie
précoce du système éducatif et une forte proportion
d'illettrés. Les Associations de Jeunesse mènent des
activités en ce sens, telles que : la formation à
l'artisanat, l'entreprenariat, l'informatique, la formation sur la santé
sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes adultes 22,31
% mènent des activités pour la promotion des
activités culturelles, artistiques et sportives. Cette promotion se fait
à travers les activités culturelles telles que les
activités socio-éducatives, les activités
récréatives, les concours d'excellence de chants et de danses, le
théâtre, et la musique. Il s'agit ici de faire la promotion des
jeunes talentueux en les aidant à avoir de financement pour se lancer
dans le monde culturel. 18,18 % visent le développement
communautaire axé sur la participation des Jeunes. A cet effet, les
associations de jeunesse oeuvrent pour la protection de l'environnement
à travers les activités telles que la création de parcs
botaniques, le reboisement, les campagnes de plantations d'arbres et les
journées de salubrité. Pour ce faire, elles organisent des
conférences et séminaires, des séances de formations et de
sensibilisation sur la déforestation et sur la gestion des
déchets ménagers. 12,39 % mènent des
activités d'insertion sociale et culturelle qui développent le
civisme chez les jeunes et les aider à mieux s'insérer dans la
société. Contre 9,92 % d'insertion
socioprofessionnelle, les associations aident à la formation
professionnelle et le développement d'opportunités d'emplois et
de revenus pour les jeunes à travers des structures
spécialisées. Et aussi à la création des ateliers
artisanaux et des centres de formation et de dépistage de certaines
maladies vénériennes.
Les actions menées par les associations de jeunesse
revêtent une importance capitale à la réduction de la
pauvreté dans la commune de Port-au-Prince ; en ce sens qu'elles
permettent aux membres et aux jeunes de la Commune d'apprendre un métier
professionnel qui leur permet d'acquérir un certain savoir-faire dans un
domaine quelconque.
En effet, par l'intermédiaire des Associations de
Jeunesse, les jeunes trouvent des opportunités d'emploi et participent
à des séances de formation financées par les sponsors de
ces associations. Ainsi, les jeunes développent le sens de
responsabilité, l'esprit d'entreprise, la créativité en
vue de se prendre en charge. Certains jeunes pensent que les activités
menées par les associations de jeunesse sont du domaine des
autorités étatiques. Si nous nous référons à
BARTLE (2007) qui retrace de façon précise les différents
facteurs de la pauvreté à travers le
schéma ci-dessous, on peut affirmer que les Associations de
Jeunesse font un travail non négligeable ; en ce sens qu'elles
donnent des formations pour combattre l'ignorance, la malhonnêteté
ou encore la maladie. Ces facteurs entravent le développement
intellectuel, le civisme et la santé des jeunes.
Figure : Facteurs de
pauvreté
En se référant à ces constats, on peut
émettre l'idée que les Associations de Jeunesse constitueraient
pour les jeunes, des structures favorables à leur éducation et
formation à travers les échanges d'expérience et de
connaissance, la prise d'initiative et de responsabilité, l'entraide,
etc.
Les actions menées par les Associations de Jeunesse
dépassent le cadre d'une acquisition de connaissances intellectuelles ou
du savoir-faire pratique. Il s'agit d'une action globale. Pour ce faire, les
autorités étatiques doivent mettre en place un cadre juridique
adéquat leur permettant de mieux satisfaire les membres et
bénéficiaires directs de leurs activités.
En somme, les Associations de Jeunesse ont des objectifs qui
visent l'intégration des jeunes au plan social, économique et
culturel. Ainsi, elles mettent en oeuvre des stratégies leur permettant
d'atteindre leurs différents objectifs.
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