Exploitation et gestion des ressources naturelles dans l'ile à Morphil. Etude de cas: l'arrondissement de Cas-Cas (département de Podor)( Télécharger le fichier original )par Aliou Wane Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2009 |
CHAPITRE II : LE CLIMAT ET LA VEGETATIONLe climat est une donnée fondamentale des ressources naturelles. Il joue un grand rôle dans la vie des hommes et sur l'évolution du milieu physique. Facteur écologique de grande importance, le climat influence directement la végétation, ainsi que les activités rurales. L'île à Morphil insérée dans le domaine climatique sahélien, est caractérisée par une pluviométrie irrégulière. Notre étude se portera en premier lieu sur le climat et son évolution, et dans un second temps, sur les ressources végétales de l'île à Morphil. I. LE CLIMAT« Le climat est un élément variable dans le temps et dans l'espace ...Le climat est un élément régulateur de la vie sur terre. Il favorise le développement de plusieurs activités : agriculture, élevage, pêche » (Sagna, 2005)5(*). Dés lors, il conditionne l'existence des ressources naturelles. La moyenne vallée du Sénégal où se localise l'arrondissement de Cas-Cas, se particularise par un climat de type sahélien. Ici, le climat se singularise par : l'alternance d'une saison sèche de 9 à 10 mois et d'une courte saison pluvieuse concentrée sur 2 à 3 mois (juillet - septembre), des températures relativement élevées pouvant atteindre 40 ° C et des précipitations annuelles faibles largement inférieur à 500 mm. 1.1 Les mécanismes du climat Trois centres d'actions déterminent ce climat : les deux premiers (anticyclone des Açores et de Saint Hélène) d'origine dynamique, se trouvent dans l'océan Atlantique nord et sud, le troisième d'origine thermique et saisonnier (anticyclone Saharo-libyen), se situe au-dessus du Sahara. Au Nord-Ouest, l'anticyclone des Açores envoie un vent frais et humide qui, au fur et à mesure, qu'il pénètre dans le pays, devient chaud et sec, mais pendant l'hiver grâce au renforcement de la circulation dans l'hémisphère nord, le centre d'action s'active davantage et envoie de la fraîcheur dans l'ensemble du pays. C'est ainsi que, pendant cette période de l'année, le climat est dans l'ensemble frais et sec dans l'Arrondissement. Par ailleurs, à partir du mois de Mars, le climat subit l'influence de l'anticyclone Saharo-libyen. Pendant cette période, le climat se caractérise par la chaleur, et cela à cause de la présence de l'harmattan, un vent chaud et sec en provenance de l'Est. En plus, de la présence de l'harmattan, cet espace est souvent balayé par des rafales de vent qui s'accompagnent de poussières rouges rendant la visibilité très délicate. A partir du mois de Juin, le climat est sous l'influence de l'anticyclone de Saint Hélène au Sud, qui avec les lignes de grains provenant de l'Est, entraînent la pluie si toutes les conditions sont réunies. Ces différents centres d'actions caractérisent les éléments du climat.
Les éléments qui déterminent le climat sont : les vents, les températures, l'humidité relative, l'évaporation et l'insolation. 1.2.1 Les vents Les centres d'actions donnent naissance à deux types de vents qui arrivent dans l'arrondissement selon deux secteurs : Nord-est et l'Ouest. Tableau 4 : Direction et vitesse moyenne du vent à la station de Podor normale 1979 - 2008 Source : Direction Nationale de la Météorologie Il ressort de l'analyse du tableau 4, que les moyennes les plus élevées se rencontrent en saison sèche. Le maximum est étalé sur 5 mois (Décembre à Avril) avec une moyenne supérieure à 2,8 m/s (période de l'harmattan) où les vents de Nord à Nord-est dominent. Un maximum secondaire est enregistré au début de la saison des pluies (juin et juillet avec respectivement 3,1 et 3,4 m/s) avec le développement des flux de la mousson. Le minimum se situe en Octobre, avec 2,1 m/s. Cependant, deux flux d'air intéressent notre zone d'étude.
Il s'agit de deux Alizés de natures différentes : l'Alizé maritime issu de l'anticyclone des Açores qui amène fraîcheur et humidité dans l'arrondissement et l'Alizé continental qui est saisonnier. Mais l'impact de l'Alizé continental, issu de l'anticyclone Saharo - libyen, chaud et sec avec des températures élevées, est plus déterminant. Dénommé, Harmattan ce vent est responsable « des vents de sable » qui entraîne une intense déflation éolienne.
Le flux de mousson originaire de Saint Hélène, traverse notre zone d'étude chargée d'humidité susceptible de déclencher des pluies. Cette masse d'air détient une hygrométrie importante et c'est d'elle que provienne la majorité des précipitations. 1.2.2 Les températures Le tableau des températures moyennes mensuelles affiche des valeurs élevées. Elles sont toujours supérieur à la moyenne (22,5°C) de Mai à Octobre et atteignent des maxima de 25°C à 27°C pour les mois d'Août et Septembre : l'île à Morphil est un milieu de chaleur constante. De Novembre à Avril correspondant à la saison sèche (minimum en Janvier et Février), la température diminue pour connaître une hausse, au fur et à mesure, que la saison pluvieuse s'installe. Cette chaleur permanente avec une pluviométrie faible influent sur le milieu. Tableau 5 : Température moyenne mensuelle (en°C) à la station de Podor la normale 1979 à 2008 Source : Direction de la Météorologie nationale 1.2.3 L'humidité relative L'humidité relative de l'air (figure 1) est conditionnée par les vents et la température. Les variations sont régulières dans l'année. Les valeurs les plus faibles se situent en saison sèche, de Décembre (37%) à Mai (34%), elles augmentent progressivement de Mai à Septembre coïncidant avec l'arrivée de la mousson. On note que, la valeur la plus forte se trouve en Septembre alors que le maximum pluviométrique se situe en Aout. Figure 1 : Evolution de l'humidité relative moyenne mensuelle à la station de Podor normale 1979-2008 Source : direction de la météorologie nationale 1.2.4 L'évaporation Les valeurs de l'évaporation sont relativement élevées. En fait, les variations moyennes mensuelles (tableau 6) montrent un maximum en fin de saison sèche (323 mm à 355 mm moyenne décennale en Avril et Mai). L'Alizé qui entre en activité à partir de Mars, ainsi que la quasi-permanence du soleil, peuvent expliquer cette forte évaporation. En revanche, les faibles valeurs de l'insolation, l'écran nuageux et les vents de mousson sont entre autres des facteurs participant à la baisse des valeurs de l'évaporation, un minimum est observé, de l'ordre 168 mm en Août à 153 mm en Septembre. Ceci ne manque pas de conséquences négatives sur l'écosystème, en particulier sur les ressources en eau. Tableau 6: La moyenne mensuelle de l'évaporation (en mm) à la station de Podor normale 1979 - 2008
Source : Direction de la Météorologie Nationale 1.2.5 L'insolation Elle est plus forte en saison sèche (ciel dégagé) qu'en saison pluvieuse (écran nuageux). Les mois de Mars et Avril sont plus ensoleillés de la période 1981 - 2000 avec respectivement 270 et 260 heures supérieurs à la moyenne (238 heures). Enfin la décennie 1981 - 1990 connaît une insolation plus élevée avec une moyenne mensuelle de 245 heures. 6(*)Tableau 7 : Moyenne mensuelle de l'insolation (en heure) de la période 1981 à 2000
Source : Direction de la Météorologie Nationale 1.2.6 Les précipitations L'arrondissement de Cas-Cas est situé climatiquement dans le domaine Sahélien. Ici les pluies de Mousson (été) représentent la quasi-totalité des précipitations du milieu, même si des pluies « heug » peuvent survenir. La quantité d'eau précipitée par année est variable comme le tableau 8 permet de l'illustrer. Tableau 8 : Moyenne annuelle des précipitations (en mm) à la station de Aéré lao période 1979-2008
Source : CADL de Aéré lao La période 1988-1998 est marquée par un maximum de précipitations de 388,8 mm en 1989 et un minimum de 46,2 mm en 1983, alors que la moyenne décennale est entre 209 mm et 250 mm. Ce qui illustre des variations interannuelles très marquées. Toutefois, la décennie 1999-2008 offre une situation plus clémente avec une reprise normale des précipitations. Ce qui est confirmé par une légère hausse de la moyenne décennale qui plafonne à 281 mm. Des pluies record ont été enregistrées en 2005 avec 543,2 mm soit le quintuple du minimum observé en 2002 : 105,2 mm. Il apparaît que, dans cette zone comprise entre les isohyètes 300 et 500 mm de pluies, certaines années enregistrent des précipitations inférieures à 300 mm. * 5 _Pascal Sagna, 2005 « Dynamique du climat et son évolution récente dans la partie Ouest de l'Afrique occidentale. », Thèse de doctorat d'Etat en géographie. * 6 _ Données non disponible à partir de 2003 * 7 _ DM : données manquantes |
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