Exploitation et gestion des ressources naturelles dans l'ile à Morphil. Etude de cas: l'arrondissement de Cas-Cas (département de Podor)( Télécharger le fichier original )par Aliou Wane Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2009 |
INTRODUCTION GENERALELe Sénégal, à l'instar des pays sous-développés très vulnérable au changement climatique mondial, est confronté depuis des décennies à une crise environnementale, provoquée par des phénomènes physiques : · une dégradation des sols qui entraîne la diminution de leur potentiel agronomique, · un déficit hydrique qui favorise la raréfaction des points d'eau et la baisse des niveaux des nappes phréatiques, · une régression progressive du couvert végétal et une disparition de certaines espèces animales (perte de biodiversité animale et végétale). A ces phénomènes, s'ajoute l'action de l'homme. En effet, la pression humaine, réduit d'une part, les terres cultivables (diminution de 13,33% entre 1980 et 1990 d'après le PNAT de 1994), d'autre part, elle entraîne une augmentation des besoins de consommation et une surexploitation des terres. Ceux qui favorisent l'appauvrissement des sols et un recul de la végétation. Le Département de Podor, plus précisément l'arrondissement de Cas-Cas, le plus sahélien du Sénégal et qui forme une partie de l'île à Morphil, n'a pas été épargné par cette situation. Il a été fortement touché par les sécheresses successives entraînant une dégradation des ressources naturelles. La mise en service des barrages de Diama en 1986 et de Manantali en 1988, a été perçue comme une nouvelle dynamique positive. Mais l'écologie de la vallée est modifiée par le contrôle des crues et la régulation du débit. La réduction progressive des cultures de décrue et l'extension des aménagements impliquent le recentrage des activités et des économies familiales sur les cultures irriguées. Par ailleurs, ces problèmes ont déclenché des réactions de la part des populations, des collectivités locales, de l'Etat et des partenaires au développement pour une gestion intégrée. Ainsi, des actions non pas ponctuelles mais pour un développement durable se développent au niveau des trois collectivités locales (Aéré lao, Madina Ndiathbé et Mboumba) que compose l'Arrondissement. L'ile à Morphil est un espace particulier par rapport au reste du Sénégal, où la permanence de l'eau caractérise ce milieu. (Carte 1 : l'ile à Morphil). Situé dans la région administrative de Saint Louis et dans le département de Podor, l'arrondissement de Cas-Cas s'étend sur une superficie de 3.089 hectares. Il est compris entre les 16°05 et 16°58 latitude nord et les 14°06 et 14°55 longitude Ouest avec les limites suivantes : · Au Nord par le fleuve Sénégal, · A l'Est par la communauté rurale de Pété · A l'Ouest par les communautés rurales de Dodel et de Gamadji Saré, · Au Sud par la communauté rurale de Lougué Thioly Existant depuis le XVIII siècle, l'appellation Cas-Cas serait une déformation du nom originel « kasga» (utilisé par les villageois) par l'administration coloniale. En 1960 avec l'indépendance, l'ancien canton devient un arrondissement, d'ailleurs, il est avec Saldé (arrondissement) et Podor (commune) les seules structures administratives de l'île à Morphil marquée par l'inaccessibilité pendant une partie de l'année. En effet, l'arrondissement de Cas-Cas a une vocation essentiellement agricole en raison de ses importantes potentialités hydriques et foncières. Les populations dépendent de l'exploitation des ressources naturelles (eau, sol et végétation) qui assure la couverture de l'essentiel de leurs besoins. Les résultats de la recherche sont ainsi présentés dans trois parties. La première partie est consacrée au cadre physique pour faire une présentation de la zone d'étude ainsi que le diagnostic de ses ressources naturelles. La deuxième partie examine les caractéristiques socio-économiques : la population, l'exploitation des ressources naturelles et leurs contraintes ; les stratégies de gestion des ressources naturelles font l'objet de la dernière partie. I. PROBLEMATIQUE1.1 Contexte et justification de l'étude Les ressources naturelles ont une grande importance dans le développement des sociétés et leur mise en valeur constitue un véritable enjeu. En effet, ce sont des éléments du milieu physique que les hommes utilisent pour satisfaire directement ou indirectement leurs besoins alimentaires domestiques et monétaires (Mercoiret, 1994)1(*). Aujourd'hui, la question de l'environnement est d'actualité en raison des menaces (érosion, sécheresse, inondation ...) qui pèsent sur les ressources naturelles et les populations qui en sont tributaires. En l'occurrence, elle se manifeste dans le Sahel par une fréquence des années déficitaires en eau météorique (déficit spatio-temporel) entraînant des conséquences graves sur le milieu physique. Il s'y ajoute les actions anthropiques notamment les activités, que sont : l'agriculture, la pêche, la chasse et l'élevage contribuant à la destruction du potentiel naturel selon le degré d'exploitation. Le Sénégal, pays essentiellement agricole du fait de, l'importance de la population occupée par le secteur primaire (plus de 60 %) et la part importante de ce secteur dans le PIB national, n'est pas épargné par cette crise environnementale. Selon une étude faite en 1997 par le MEPN (Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature), l'état des ressources naturelles est désolant. Le diagnostic révèle les résultats suivants : - un appauvrissement des sols lié aux cultures de rente, - une dégradation des forêts, - une régression de la faune, - une diminution en eau. Entre autres, les espaces riverains du fleuve Sénégal inclus dans le domaine climatique Sahélien ont présenté depuis longtemps une situation similaire. Pendant la période 1968 - 1985, la péjoration climatique qui s'accentue, se traduit d'une part par une réduction de la pluviométrie, d'autre part par une faiblesse de la crue. Ceci est à l'origine des modifications perceptibles dans le fonctionnement du milieu naturel mais elles ont affecté aussi les activités primaires par une réduction de leur potentialité. D'ailleurs, c'est ce qui a justifié l'édification des deux ouvrages hydrauliques à savoir : le barrage de Diama (en 1986) et celui de Manantali (en 1988) pour répondre aux préoccupations des populations et la transformation des écosystèmes originels. Seulement, cette mise en valeur a rendu la vie de bien des habitants de la vallée plus précaire encore que par le passé ; ceux que les coûts élevés des cultures irriguées excluent des périmètres ne trouvent plus de recours dans le Walo, alors que cultures, pâturages et reproduction des poissons sont perturbés. Cette dégradation dramatique de l'environnement qui n'a fait qu'évoluer dans le temps, a progressivement occasionné une prise de conscience de l'humanité dans ses rapports avec la nature. L'homme se pose désormais des questions sur son avenir et celles des ressources naturelles auxquelles, il dépend. La préservation de l'environnement, la lutte contre la pauvreté et le développement économique forment ensemble un élément incontournable. Ainsi, l'émergence des préoccupations liées aux problèmes environnementaux se matérialise par de multiples conventions et traités dont la finalité est de promouvoir, non pas des actions ponctuelles mais un développement durable. Parmi les conventions les plus significatives, on peut citer à l'échelle planétaire : - la Convention Internationale de Londres du 06 novembre 1933 suivit par celle d'Alger de 1968 qui avait longuement statué sur les crises environnementales, - le rapport de Brundtland publié en 1987 par la commission mondiale sur l'environnement qui a défini la politique nécessaire pour parvenir à un développement durable, - récemment, la Conférence de la terre de Rio en 1992, l'Assemblée Générale de l'UICN en Mars 1997, la signature du Protocole de Kyoto et le plan d'action sur l'environnement du NEPAD (2002), sont un gage d'un équilibre entre l'homme et la nature. Au plan local, la protection et la gestion des ressources naturelles se traduisent, d'abord par une signature à ces différents traités, ensuite par l'élaboration et l'adoption de politiques nationales, pour une meilleure gestion des problèmes environnementaux. On peut citer en exemple : - le transfert des compétences en matière de gestion des ressources naturelles avec la loi sur la décentralisation de 1996. - des instruments ou documents de planification : le PNAT, le PNAE, le PAN/LCD, le document d'orientation générale du Ministère de l'environnement et de la protection de la nature. Ces actions, projets ou programmes, conçus et mis en oeuvre pour inverser la tendance, malgré quelques résultats encourageants n'ont pu stopper ce processus de dégradations de l'environnement d'une manière définitive. Dés lors, l'adoption d'un processus participatif et décentralisé en matière de gestion des ressources naturelles et de l'environnement, en phase avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), établi par les Nations Unies en vue de réduire la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie d'ici à 2015, s'impose. C'est cela qui explique le choix du sujet de notre mémoire d'étude intitulé : « Exploitation et gestion des ressources naturelles dans l'île à Morphil. Etude de cas : l'arrondissement de Cas-Cas ». Il se veut comme plusieurs études, une contribution au combat pour la sauvegarde de l'environnement, par la réhabilitation des écosystèmes. La gestion des ressources naturelles de l'environnement est loin d'être une théorie encore moins une option. Elle est la seule voie possible, tant les atteintes à l'environnement aggravent la pauvreté et l'insécurité alimentaire, les conflits d'accès et d'usages des ressources alimentent l'instabilité sociale, politique et économique. Ainsi, la Vallée du fleuve Sénégal a fait l'oeuvre des études scientifiques tant des chercheurs et spécialistes que de disciplines satellites (sociologie, histoire, géographie...). Toutefois, peu d'auteurs ont accordé une importance particulière à l'île à Morphil incluse dans la moyenne vallée. Coeur historique du Fouta, enfermée entre le fleuve Sénégal au nord et la rivière de Doué au sud, l'île à Morphil est la plus grande île du Sénégal avec une superficie de 1250 km2. Ainsi, le Doué principal défluent (bras d'un cours d'eau) du Sénégal, long de plus de 200km est un cours d'eau permanent parallèle au cours du fleuve en aval de Kaédi, avant de le rejoindre à Podor. La zone prise en tenaille entre les eaux douces « hakkuddé majjé » est notre zone d'étude. La toponymie « île à Morphil » révèle d'ailleurs l'ancien commerce de l'ivoire signe d'une grande diversité floristique et faunistique. Elle se distingue par la disponibilité de deux ressources : la terre et l'eau. Mais la pauvreté et la dégradation des ressources naturelles stagnent l'essor de ce milieu. Du point vue administratif, notre espace d'étude se circonscrit à une partie de l'île localisée dans le département de Podor et plus précisément l'arrondissement de Cas-Cas formant même le coeur de ce milieu. Elle regroupe 88 583 habitants répartis en trois communautés rurales (carte 2) : Aéré Lao (38 967 habitants), Mboumba (19 505 habitants) et Madina Ndiathbé (30 113 habitants). Carte 2: Situation de l'Arrondissement de Cas-Cas Source : CSE, 2009 Notre choix se porte volontairement aux villages situés à l'intérieur de l'île pour prolonger ainsi, la recherche et le débat sur le développement rural et ou local. 1.2 Analyse conceptuelle La question de la gestion des ressources naturelles est devenue l'axe central du débat sur le développement rural face aux multiples mutations enregistrées durant ces deux dernières décennies au Sénégal et plus particulièrement dans la moyenne vallée du fleuve. Cependant, les concepts et les définitions utilisés en liaison avec le développement rural en général et la gestion des ressources naturelles en particulier au Sénégal, se trouvent en pleine mutation et peuvent se prêter à des confusions, voire à des interprétations différentes. C'est pourquoi dans le cadre de notre étude, nous entendons les définir. Dans un passé récent, la notion de ressources naturelles (RN) retenait surtout la composante végétale telle que la végétation arborée, arbustive, ainsi que les plantes annuelles ou vivaces. Cette situation était due à l'appropriation du terme par les forestiers. Alors que, les économistes s'intéressant plus à la notion de rentabilité et de productivité, distinguent deux types de ressources naturelles en fonction des données fondamentales de l'écologie : les ressources renouvelables (eau, vent et soleil) et les ressources non renouvelables (gisement minier, sol...). Mais cette distinction n'est pas toujours aussi nette. En matière agricole, les récoltes peuvent se répéter d'années en années, à condition que la fertilité des sols se maintienne. Ibrahim Nahal (1998)2(*) offre une vision plus globale qui englobe l'ensemble des ressources naturelles d'un pays, qui sont : - les ressources physiques : climat, sol, eau, - les ressources biologiques : population humaine, végétation, animaux, - les ressources en énergie : humaine, solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, nucléaire et aussi l'énergie de source minérale et la biomasse, - les ressources humaines et institutionnelles. La plupart des ressources naturelles sont, au moins en partie, renouvelables. Les ressources minérales de la Terre sont considérées comme non renouvelables. Dans le cadre de notre étude, la notion des ressources naturelles retient : la végétation, la faune, l'eau et le sol qui composent les écosystèmes vivants. Ce sont par essence, des ressources communes dont l'exploitation et surtout la préservation, incombent à la communauté. Le concept de gestion des ressources naturelles fait davantage référence aux façons dont les ressources sont utilisées par une communauté ou un Etat pour des objectifs de productions forestières, agricoles, halieutiques ou pastorales. Il s'apparente aux notions d'aménagement du territoire ou d'organisation de l'espace, tout en ayant une portée plus vaste. Il inclut toutes les formes d'interventions dans l'environnement ayant pour finalité l'utilisation optimale d'un environnement donné, dans la perspective d'un développement durable, qui permettra de satisfaire les besoins actuels tout en préservant ceux des générations futures. L'expression « exploitation des ressources naturelles » souvent employé au sujet de tout un ensemble des ressources extraites de l'environnement naturel, désigne ici les formes de mise en valeur développées dans l'île à Morphil. En effet, l'exploitation des ressources naturelles constitue à la fois un important levier pour l'amélioration des revenus des familles pauvres, un enjeu d'aménagement du territoire et un défi en termes de préservation des ressources renouvelables. 1.3 Objectifs de l'étude A- Objectif général Cette étude a pour objectif essentiel de s'intéresser au savoir et savoir-faire des populations de cette localité, en matière d'exploitation et de gestion des ressources naturelles. Il s'agit d'analyser les stratégies qu'elles ont élaborées en rapport avec leur situation économique et leur mode de vie. Car la mise en valeur de ces ressources y demeure toujours un des principaux enjeux de développement. Ce qui permettra de rendre intelligibles les modes d'organisation de l'île à Morphil, de mettre en évidence les logiques d'actions propres aux exploitants, ainsi que les capacités de réactions et d'innovations des ruraux face à des modifications environnementales, économiques et socioculturelles. B- Objectifs spécifiques De façon spécifique, cette étude vise trois objectifs : - faire un diagnostic des ressources naturelles par un inventaire et une évaluation à travers le processus de dégradation et les contraintes qu'elles ont subies, - montrer la relation qui existe entre les populations et les ressources tout en tenant compte des modes d'exploitation développés, - dégager les stratégies de gestion adoptées par les acteurs présents susceptibles de s'insérer dans une orientation non seulement écologiquement mais socialement durable. 1.4 Hypothèses de recherche Pour atteindre ces objectifs, on a retenu les hypothèses suivantes : - l'île à Morphil a subi les effets néfastes de la crise écologique liée aux changements naturels et l'intervention de l'homme qui ont affecté les sols, la végétation, la faune ainsi que la santé humaine et animale, - il existe des procédés traditionnels d'exploitation des ressources qui ont survécu et se sont adaptés à ces bouleversements, - des actions de gestion ont nécessité une approche participative en matière de gestion des ressources naturelles. Ces hypothèses ont conduit à la méthodologie suivante. II. METHODOLOGIE En vue de réaliser ce travail, nous avons adopté une méthodologie, une démarche en trois phases. 2.1 Etat de la question Il s'est effectué dans les différents centres de recherches comme : la Bibliothèque Universitaire, le CRDI, le Centre Suivi Ecologique, le Laboratoire de géographie humaine, l'Agence Nationale des Statistiques et de la Démographie, la Direction de la météorologie nationale et l'IRD (ex : ORSTOM). Au cours de cette étape, nous avons consulté des documents se rapportant à notre thème et zone d'étude. Cette première phase, nous a permis de comprendre l'état des ressources naturelles dans le monde en général et au Sénégal en particulier, ainsi que la nécessité de mettre en place une stratégie de gestion concertée. La plupart des auteurs ont lancé un véritable cri d'alarme face au stade avancé de la détérioration de ce support des sociétés. Le principal constat par rapport à cette question, est l'abondance de la littérature sur les ressources naturelles. Cela s'explique sans doute, par l'ancienneté de la question par la dépendance des populations à ces ressources. Les divers auteurs expliquent que les motivations pour la gestion des ressources naturelles comme étant les principes fondamentaux des populations rurales, il y va de leur survie (les ressources naturelles assurent la satisfaction des besoins humains et animaux). Ainsi, il existe des interactions dynamiques entre l'être humain et la biosphère, qui sont en perpétuelle évolution. C'est le cas notamment, des trois volumes sur la : « Conservation et utilisation durable de la biodiversité agricole », publié en 2005 par le CIP-UPWARD. Dans le même ordre d'idée, nous pouvons citer l'ouvrage de Baechler en 1996 : « Recherche Sahélienne : analyse d'un monde en mutation ». D'une manière plus engagée, d'autres évoquent la domination croissante de l'homme sur son environnement, qui suscite de nombreux conflits entre les objectifs humains et les processus naturels. Il arrive souvent que s'opposent des plans axés sur les profits à court terme et des projets à long terme. A ce titre, ces soucis ont été développés par Brian Adams en 2000, dans son ouvrage : « Quel avenir pour la Vallée ? », de même que Philippe Engelhard et Taoufik ben Abdallah en 1986 dans : « Les enjeux de l'Après barrage : vallée du Sénégal ». La mise en oeuvre des barrages dans le fleuve Sénégal, loin de favoriser un développement harmonieux des populations autochtones, a déstabilisé le milieu et la complémentarité entre les trois secteurs : agriculture, élevage et la pêche. Les obstacles à la gestion de ces ressources ont été abordés par la plupart des mémoires de Maîtrise relatif à ce sujet, à l'instar de celui de Thiao (2006) : « La gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Ndiaffate » et de Diatta (2001) : « Gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Kounkané ». Selon ces auteurs, le non prise en compte des populations dans la gestion des ressources naturelles a accentué leur dégradation. Cependant, les auteurs ne se sont pas seulement limités à l'identification des obstacles. Mieux, ils ont tenu à proposer un certain nombre de solutions parmi lesquelles la prise en compte de la dimension endogène dans les politiques de conservation de la biodiversité. C'est ainsi que, Guy Bésette (2007) prône la communication participative pour le développement et la gestion des ressources naturelles. Les outils de communication tels que : la radio, la télévision, le théâtre, le sketch devraient relancer les processus de gestion des ressources par un partage d'expérience. Abordant dans le même sens, en 2006, Stephen Tyler dans : « La cogestion des ressources naturelles : réduire la pauvreté par l'apprentissage local » exige un accord de collaboration par lequel les collectivités utilisatrices des ressources locales, les instances gouvernementales supérieures et locales, d'autres intervenants notamment de l'extérieur partagent la responsabilité et l'autorité de la gestion des ressources naturelles en question par une gamme d'entente, allant des accords juridiques officiels négociés à l'échelon politique, aux engagements pragmatiques pris à l'amiable. Cette phase a aussi permis de comprendre la nature des ressources et de mieux assurer leur protection sur ce point également la littérature est très abondante et la plupart des ouvrages consultés mettent l'accent sur la distinction entre ressource renouvelable et ressource non renouvelable. Par ailleurs, cet état de la question a permis de faire une analyse conceptuelle. Et dans cet exercice. Les ouvrages de Nahal (Ibrahim) en 1998 : « Principes d'agriculture durable », de Yves Colombel (1998) : « L'agriculture dans le monde », ainsi que les encyclopédies et les dictionnaires de géographies, dont ceux de Yves Lacoste (2003) et de Pierre George (1993) ont été d'un grand apport, car ils ont facilité la compréhension de certains termes. Il convient de souligner le manque d'ouvrage spécifique, à notre zone d'étude. Cependant des publications sur la moyenne Vallée sont assez nombreuses, ainsi les ouvrages de : Bovin et al (1995) : « Nianga : Laboratoire de l'agriculture irriguée dans la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal » ; Déme (1991) : « Evolution climatique et processus de mise en place du peuplement dans l'ile à Morphil », nous ont permis d'avoir quelques informations sur notre localité. La deuxième étape de cette étude a été la collecte des données 2.2 Le travail de terrain Nous l'avons scindé en deux étapes : - La première étape est celle de la visite de prospection et d'enquête en même temps qui s'est déroulée en juillet 2009, ce fut l'occasion de prendre contact avec les personnes ressources en particulier : le sous-préfet, le chef de CADL, les présidents de communautés rurales et les chefs de villages. - La deuxième étape qui a eu lieu en Octobre a permis de réorienter et de valider certaines questions.
En vue de réaliser ce travail sur le terrain, les instruments de collecte de données que sont les outils de la Méthode Active de la Recherche Participative (MARP), ont été adoptés :
Il concerne directement les personnes ressources (chef de village, sous-préfet, président de communauté rurale) de la zone. Nous avons fait un échantillonnage au 1/5 pour choisir 15 villages parmi les 75 que polarise l'arrondissement de Cas-Cas. Ce choix fut guidé par les critères tels que : - Village se situant à l'intérieur de l'île à Morphil, - La taille de la population et sa situation socio-économique, - La présence d'une activité et ou d'une ressource naturelle spécifique. Tableau 1 : Les villages cibles pour le guide d'entretien
Elle a permis d'avoir des réponses sur la question des ressources naturelles. Du fait que, les trois communautés rurales (Aéré lao, Madina Ndiathbé et Mboumba) qui regroupent l'Arrondissement de Cas-Cas sont situées en dehors de l'île à Morphil, l'enquête ménage ne les concernent pas. Ainsi, nous avons échantillonné dans les 12 villages cibles pour obtenir le nombre de chefs de ménage à interroger. Sur 1 884 chefs de ménage, nous avons choisi 1/12 soit : 157 chefs de ménages répartis comme suit : Tableau 2 : Les villages de l'échantillon enquête ménage
Ces deux instruments sont complétés par le diagramme de Venn, la pyramide des problèmes, la matrice de classification des espèces végétales, le diagramme des flux et des observations directes. 2.3 Le traitement des données Les données quantitatives recueillies sur le terrain ont été traitées à l'aide du logiciel SPHINX et du tableur EXCEL, notamment pour le calcul des pourcentages, fréquences et moyennes. Ils ont également servi dans la confection des graphiques et des tableaux. Pour la rédaction du document, c'est principalement le traitement de texte WORD qui a été utilisé.
La vallée du fleuve Sénégal est caractérisée par une variété des paysages. Et « l'île à Morphil » partie très septentrionale, incluse dans ce milieu, apparaît comme une sorte d'immense oasis au milieu du Sahel, Dans cette première partie, nous traiterons le cadre physique pour faire un diagnostic des ressources naturelles. Le relief et la géologie sont étudiés au chapitre I, tandis que le chapitre II fait état du climat et de la végétation. L'hydrographie est l'objet du chapitre III. * 1 _ Mercoiret (M.R), 1994 « L'appui aux producteurs ruraux : guide à l'usage des agents de développement et des responsables de groupements », Karthala, Paris, 464 pages * 2 _Ibrahima Nahal, 1998 « Principes d'agriculture durable », édition ESTEM, Paris 121 pages |
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