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Analyse des forces et alliances politiques face aux enjeux dans la dynamique democratique durant la transition en RDC(2003 - 2006)

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par Junior KABUIKA
Université Pédagogique Pédagogique - Licence 2007
  

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§.3. ENJEUX ELECTORAUX : VERS LA FIN DE LA CRISE DE LEGITIMITE PENDANT LA TRANSITION

Les obstacles au processus démocratique ont été exacerbés depuis le 02 août 1998 par une longue guerre meurtrière qui a vu le pays se diviser en plusieurs zones contrôlées par des fractions armées opposées. Cet état de choses a pu faire croire à d'aucuns qu'il n'était pas possible d'instaurer une véritable démocratie en RDC. Toutefois, ces circonstances malheureuses ainsi que les rendez-vous manqués n'ont pas empêché les leaders congolais à se mettre autour d'une table. En effet, en dépit de leurs contradictions et divergences, les parties en conflit, ont entamé des négociations politiques qui ont permis la fin des hostilités, le retour de la paix, l'unification du pays et la mise sur pied des institutions de la transition.

Ainsi qu'on peut le constater, le Dialogue Inter Congolais a été initié en vue de mettre fin à la guerre et à la crise politique ainsi qu'à l'instauration d'une nouvelle architecture institutionnelle. Ces nouvelles négociations qui n'ont pu se dérouler normalement du vivant de Laurent Désiré KABILA, ont abouti le 17 décembre 2002 à l'Accord Global et Inclusif sur la gestion du pouvoir politique en RDC. Dans le cadre de cet accord, les protagonistes avaient adopté une constitution de la transition qui avait fixé les élections en 2005. La loi électorale adoptée par le Parlement de transition et promulguée par le Chef de l'Etat avait déterminé les mécanismes de toutes les élections : présidentielle, législatives, municipales et locales.

Cependant, l'absence de certains paramètres essentiels de la transition depuis l'entrée en vigueur des institutions issues de l'Accord Global et Inclusif, n'a pas facilité respect du calendrier électoral tel que prévu par ledit accord. Il s'agit notamment de l'organisation du recensement général de la population, la formation d'une armée et d'une police nationale intégrées, l'unification des services de sécurité, etc.

C'est ainsi que l'organisation des élections a été reportée de six mois à deux reprises. Initialement prévues en 2005, les élections ont effectivement commencé en 2006. Elles furent précédées en décembre 2005 par le referendum devant doter le pays de la Constitution de la Troisième République. La suite du processus électoral a été marquée par l'identification et l'enrôlement des électeurs. Cette opération a consisté à répertorier tous ceux qui avaient la majorité pénale, pour prendre part aux élections présidentielles, législatives, sénatoriales, provinciales et locales.

A la lumière de tout ce que nous avons pu relever dans les précédentes lignes, nous remarquerons que pendant cette dernière transition en date, les élections furent parmi les enjeux majeurs autour desquels toutes les forces politiques en présence tournèrent.

Les élections ont donné l'occasion au peuple de se choisir librement et dans la transparence les animateurs des différentes institutions politiques du pays à travers les urnes. Ainsi, l'épineux problème de légalité et de légitimité du pouvoir a pu être résolu.

Les élections restent aujourd'hui le moyen sérieux pour légitimer le pouvoir dans un pays. Alors pour gagner les élections et au-delà de tous les facteurs qui entrent en jeu, les moyens financiers constituent en soi un moyen aussi redoutable.

Les entreprises publiques étant des outils financiers du pouvoir, les acteurs politiques de la transition s'en sont servis pour se préparer aux prochaines élections. Ainsi donc, la problématique de nomination des mandataires a été une dure épreuve durant la transition. Et pour répondre aux prescrits de l'Accord Global et Inclusif, le partage comme il a été question dans d'autres institutions politiques a pu intervenir. Et c'est ce qu'on appelle politisation des entreprises publiques. A cela les faits liés aux enjeux économiques, socioculturels ont été plus propagandistes et destinés à financer les campagnes électorales.

C'est dans cette optique que beaucoup d'analystes soulignent que les entreprises publiques durant la transition ont constitué de ressources stratégiques pour financer les campagnes électorales au détriment des acteurs qui ne détenaient pas une quelconque gestion. Cette assertion valait même pour d'autres institutions. C'est pourquoi, les chefs des Composantes et Entités mettaient des gens à ces postes ceux qui leur étaient favorables. Et c'est comme si la transition n'a pu servir que ceux qui ont dirigé, et plus loin, nous dirons qu'en fait, c'est une pratique non conforme de démocratie véritable.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams