3.1. SADC ET PROCESSUS ELECTORAL
Au cours de ces
rencontres, a révélé Marco
HANSIKU, les Ministres des Affaires Etrangères et de la
Défense de la SADC ont également partagé
les différentes expériences de leurs pays. Ils ont formulé
le voeu de voir les élections déboucher sur la stabilité
politique de la RDC, socle à la
stabilité politique du continent africain en général et de
la région en particulier.
A l'issue des travaux, le Président du Comité
Ministériel de l'organe politique, Défense et
Sécurité de la SADC, a tenu tard dans
la soirée, une conférence de presse. A la question de savoir si
au terme de la réunion de Kinshasa, ils pourront regagner leurs pays,
rassurés que les élections se dérouleraient sans
problème en RDC, il a souligné la ferme
volonté de la SADC de voir ces
élections se tenir dans un climat apaisé. Le soutien de la
SADC était garanti à la
RDC, un de ses pays membres, avant,
pendant et après les élections.
L'appui de la SADC à la
RDC, découla d'une décision prise il y
a deux ans. Et la SADC avait déjà
dépêché plusieurs missions en
RDC. Pour Marco HANSIKU, il y avait
des signes qui montraient que le processus électoral était
irréversible: la campagne électorale se poursuivit et le peuple
attendait avec enthousiasme ces élections. Il a confirmé la
volonté de la communauté régionale africaine à
aider le peuple congolais et le Gouvernement à ramener la paix dans les
territoires en proie à l'insécurité.
La SADC dispose d'une très
riche expérience en matière électorale, notamment en
Angola, Mozambique, Tanzanie et République Sud-Africaine. Et c'est cette
expérience que cette communauté mit
au service de la RDC.
La Communauté de Développement de l'Afrique
Australe (SADC) et la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), deux
organisations dont la RDC est membre, ont fait part
de leur volonté de soutenir le processus électoral.
3.2. UA ET LES INTERVENTIONS EN RDC
L'Union Africaine (UA), soucieuse de
la réussite de la période de transition en
RDC, avait mis en garde les acteurs politiques de ce
pays ravagé par la guerre, les exhortant à s'abstenir de toute
action susceptible de remettre en cause la bonne tenue des élections
générales prévues le 30 juillet 2006.
En fait, alors que les congolais se préparaient pour
le scrutin, il faut reconnaître que l'avenir de la
RDC et de ses voisins était sur le point
d'arriver à un tournant majeur.
Depuis des décennies, la paix et la
sécurité ont déserté cet immense pays, riche en
ressources naturelles et situé au coeur de l'Afrique. Les guerres
successives, dont le bilan en une décennie s'établit à
presque quatre millions de victimes en RDC, ont
souvent remis en cause la stabilité de l'ensemble de la Région
des Grands Lacs.
Dans un communiqué, le Conseil de Paix et de
Sécurité (CPS) de
l'UA soulignait l'importance des élections
présidentielles et législatives, qui devraient mettre un terme
à la transition en cours et favoriser la consolidation de la paix et de
la sécurité en RDC. A ce sujet le
Conseil encouragea le peuple du Congo à participer massivement aux
élections afin d'administrer la preuve de son engagement en faveur de la
paix et de la réconciliation nationales, affirme le
CPS dans son communiqué.
Par ailleurs, le CPS exhorta les
médias à soutenir le processus en cours dans le pays et à
renoncer à toute activité qui risquerait d'exacerber la tension
avant, pendant et après les élections.
La Commission de l'UA
s'était donc préparée à déployer une forte
mission d'observateurs pendant les élections en
RDC.
Cependant, le CPS a aussi
autorisé la Commission à déployer des observateurs
militaires afin de mettre en place un environnement favorable à
l'organisation des élections dans de bonnes conditions. Un tel
déploiement a été mis en oeuvre en étroite
consultation avec le Gouvernement de la RDC et tous
les autres acteurs.
Le processus de préparation des élections a
commencé le 20 juin 2005, par l'identification et l'inscription des
électeurs, avant la tenue, les 18 et 19 décembre 2005, du
référendum constitutionnel. Ces préparatifs avaient pour
but de boucler la période de transition prévue par l'Accord
Global et Inclusif signé en décembre 2002, à Pretoria, en
Afrique du Sud.
C'est en avril 2003, que les parties au Dialogue
Inter-Congolais avaient entériné le processus à Sun City,
en Afrique du Sud. L'environnement politique de la
RDC plutôt agité a
nécessité une étroite coordination entre tous les acteurs
internationaux impliqués dans le processus électoral du pays afin
de permettre à la période de transition de connaître une
issue pacifique.
Comme l'a fait noter le
CPS, il a été observé une
restauration progressive de la confiance entre les différents pays
voisins, ce qui a eu un effet positif sur le processus de paix et de
réconciliation en RDC.
3.3. UA ET
SECURISATION DES ELECTIONS
Le Vice-Président de la République
Démocratique du Congo, chargé de la Commission Politique,
Défense et Sécurité, Azarias
RUBERWA, a eu des entretiens avec le Président de la
République du Congo, Président de la
CEEAC et Président en exercice de l'Union
Africaine (UA), Denis SASSOU
NGUESSO, le 22 juin à Brazzaville. La sécurisation
du processus électoral en RDC était au
centre de leurs entretiens.
Dans le cadre de la sécurisation, la
RDC a bénéficié de l'aide
internationale avec la présence au pays de la force des Nations Unies
(MONUC), avec environ 20 mille hommes. L'Union
Européenne (UE) a mis à la disposition
de la RDC une force, dont une partie sera
positionnée à Libreville (Gabon) et une autre à Kinshasa.
Toutes ces forces ont contribué à l'amélioration de la
situation sécuritaire dans le pays. La réforme des Forces
armées de la RDC
(FARDC), l'on peut le dire, est un maillon essentiel
du processus de paix global.
Le Vice-Président Azarias
RUBERWA a indiqué qu'avec le Président
Dénis SASSOU
NGUESSO, ils ont évoqué la possibilité de
l'envoi d'une force de la CEEAC. Il a exprimé
son optimisme quant à la sécurisation des élections dans
le pays. Les problèmes de sécurité demeurent en
RDC, malgré des avancées
enregistrées dans le cadre de la restructuration de l'armée.
Cette force de la CEEAC a existe
virtuellement parce que les Etats membres s'étaient convenus de cela.
Elle serait positionnée à Brazzaville comme une force de
dissuasion ou d'intervention au cas où cela serait nécessaire.
La République du Congo a toujours joué un
rôle important dans la résolution de la crise de la
RDC. Le Président Dénis
SASSOU NGUESSO est souvent consulté pour mener la
médiation afin de trouver l'issue favorable. Appelant la
Communauté Internationale à continuer d'apporter son appui au
processus de paix et de reconstruction nationale en RDC, le
CPS demanda également aux Etats membres de
l'UA de déployer sur le terrain des
observateurs à l'occasion des prochaines élections.
En dépit des diverses formes de soutien qu'il a
reçues, le processus de transition en RDC a
rencontré un grand nombre de difficultés. Dans son rapport au
CPS, le Président de la Commission de
l'UA, Alpha OUMAR KONARE, a
souligné que la situation politique dans le pays et les conditions
objectives de la transition n'ont pas facilité le processus. Il
avait également estimé que la taille du pays, l'absence
d'archives et d'infrastructures de communication, les intérêts
régionaux et internationaux divergents, ainsi que la nature du compromis
proposé par l'Accord Global et la Constitution de la transition sont au
nombre des facteurs porteurs de risques élevés de friction entre
les différents acteurs et, notamment, de remise en cause du processus de
transition. Monsieur Alpha OMAR KONARE a
également observé que les trois années de la transition
ont été marquées par une difficile cohabitation entre les
principaux modérateurs des institutions nationales. Cependant, le
processus lancé dans le cadre de la préparation des
élections a convaincu les acteurs politiques congolais du fait qu'il ne
saurait être question de revenir sur la question de la tenue des
élections.
La RDC reste néanmoins
confronté à de considérables difficultés
liées à l'absence de tradition politique dans ce pays, à
son immensité et à ce qu'il ne dispose pas de réelles
infrastructures de communication.
En outre, ces défis sont exacerbés par
l'important nombre de partis politiques (environ 300 partis politiques
reconnus), l'impatience et les fortes attentes des populations de même
que les enjeux et intérêts concurrents. Même si le
peuple congolais et la Communauté Internationale ont jugé que les
élections soient "inclusives", ces dernières se sont
néanmoins tenues sans la participation de
l'UDPS, le parti politique d'opposition traditionnel
qui est aussi un acteur majeur du processus démocratique de ce pays.
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