2.3. CONFIGURATION
DE LA SOCIETE CIVILE PAR RAPPORT A UN PARTI POLITIQUE PENDANT LA TRANSITION
`1+4'
Tout comme à la CNS
lorsqu'il était question de mettre en place un Gouvernement, et nous
avons vu certains animateurs de la société civile, se transformer
en hommes politiques multipliant des déclarations à la presse
dans le seul but d'entrer au Gouvernement. Après avoir été
aux affaires publiques le 17 mai 1997, après avoir contribué aux
pillages de nos richesses et à la destruction du tissu économique
de notre pays, ces mêmes cadres politiques redeviendront soit
Président ou Secrétaire Général de la
société civile à l'annonce par le Chef de l'Etat de la
prochaine tenue du Débat National.
Il faut noter que des opportunités politiques ont
souvent fragilisé les tentatives de coordination de la
société civile. Ce sont la plupart du temps les
intérêts politiques et les besoins de positionnement qui
exacerbent les rivalités et divers conflits au sein de la
société civile, d'où l'émergence de plusieurs
tendances ou plates-formes de la société civile, qui sont des
`regroupements d'associations à caractère général
constituant un cadre de concertation et d'échange sur les questions
générales intéressant la profession'. Trois tendances
transversales sont présentes au niveau de diverses composantes.
1. La tendance société civile dite `Forces
Vives' qui est accompagnée par un Secrétariat Technique. Elle est
intégrée et accompagnée depuis longtemps par le
CNONGD, des ONG des droits
humains, des syndicats et les églises. Depuis le
DIC et la mise en place des institutions de la
transition, il y eût une tendance de transformer cette
société civile et son Secrétariat Technique en
Secrétariat Exécutif National.
2. La tendance société civile du Congo
`SOCICO', une ASBL
regroupant de nombreuses associations de Kinshasa et d'autres venant des
provinces sous le leadership de Monsieur Modeste BAHATI
LUKWEBO, perçu par certains selon BEKAMBO,
B. (2003, p. 38), comme `opportuniste
politique'.
3. La tendance `CONOCO' qui est une
coalition qui se défend les intérêts des mouvements
d'Opposition politique.
Chacune de ces tendances se prétend comme
étant la seule société civile nationale. Chaque
plate-forme a été classée derrière une orientation
politique et menant une lutte acharnée pour trouver une place dans au
pouvoir.
Une nouvelle tentative fut initiée, le
`COCSOC' visant à réunir toute la
société civile dans une super structure pyramidale. Cette
assemblée constituant la grande société civile au niveau
national ne disposait pas de contour précis. Et toute initiative tendant
à la structurer de façon neutre paraît bloquée.
Cependant, malgré les tensions entre les trois
tendances de la société civile congolaise, les réseaux
d'ONG, de femmes, de droits humains,
d'éducation civique restent avec les églises, les organisations
les plus actives de la société civile défendant des
visions claires.
Tout ceci consacre l'existence malheureuse de plus de trois
sociétés civiles et ONGD semant ainsi
la confusion aux fins de servir les ambitions de ceux qui les animent dans une
telle situation.
Certains des acteurs de la société civile
avaient participé dans le Gouvernement mis en place par la
CNS. Il faut souligner que ces acteurs sociaux
n'ignoraient pas les objectifs de la Composante mais, par l'égoïsme
de gagner de l'argent, ils ont oublié les objectifs de la
société civile pour adopter les objectifs d'un parti
politique.
Par contre, pour le DIC la
Composante de la société civile congolaise a participé aux
débats. Après ses représentants ont été
inféodés au regroupement politique pour exercer des mandats
politiques.
Cela s'est fait remarquer dans la formation du Gouvernement
de large union nationale et dans la répartition des postes dans les
entreprises publiques et aussi dans toutes les autres institutions de la
transition. Nous pouvons retenir que la présidence de toutes les cinq
institutions d'appui à la démocratie a été
confiée à la Composante société civile.
Nous pouvons également retenir quelques acteurs
occupant les différents postes pendant la transition dans
différentes institutions :
1. A la CEI :
Abbé Apollinaire MUHULONGO
MALUMALU ;
2. Au Sénat :
Monseigneur Marini
BODO ;
3. Au Ministère des Droits Humains :
Marie-Madeleine KALALA ;
4. A la HAM :
Modeste MUTINGA MUTISHAY ;
5. A l'ONDH : PINGA
TSHIBASU.
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