2.2. DE L'ACCORD DE LUSAKA AU DEBAT NATIONAL
2.2.1. ACCORD DE LUSAKA
Le 02 août 1998, l'APR
attaque simultanément Kinshasa et Uvira. Le Rwanda et l'Ouganda
prétendirent, dans un premier temps, qu'il s'agit d'une rébellion
interne en RDC qui se justifierait par la dictature
du régime de l'AFDL, la violation des droits
de l'homme et la mauvaise gestion du pays.
Créés le 18 août 1998, le
RCD et le MLC en octobre
1998, soit respectivement dix jours et deux mois après le début
de la guerre, et pour mettre fin à la guerre la Communauté
Internationale proposa aux protagonistes de conclure un Accord- cadre. A ce
sujet, Lusaka capitale zambienne fut choisie comme étant le lieu
où se dérouleraient les négociations afin de conclure
ledit accord. Dans ces négociations auxquelles le Rwanda, l'Ouganda, la
RDC, le Zimbabwe, l'Angola, la Namibie et les deux
mouvements rebelles, deux positions se dégageaient. La position du
Gouvernement congolais soutenait que la guerre d'agression fut menée par
le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi et que les deux mouvements rebelles ne
seraient que leurs marionnettes. La position de la partie accusée,
soutient que la guerre est une rébellion interne contre la dictature de
l'AFDL.
Après plusieurs tentatives, un compromis fut
dégagé entre les deux thèses. En effet, il était
reconnu que la crise congolaise comportait deux volets.
1. Le volet interne (rébellion) qui doit être
résolu par le Dialogue Inter Congolais ;
2. Le volet externe, c'est-à-dire l'invasion de la
RDC par les troupes armées du Rwanda, de
l'Ouganda et du Burundi qui devrait être résolu par le retrait de
toutes les troupes étrangères.
C'est sur base de ce compromis et des pressions de la
Communauté Internationale que l'accord de Lusaka fut signé le 18
juillet 1999 par le Gouvernement congolais est ses alliés (Zimbabwe,
Angola, Namibie, Zambie) et le RCD et ses
alliés, et le 30 juillet de la même année par le
MLC.
Rappelons que la rencontre de Lusaka fut
précédée de celle de Victoria Falls le 08 août 1998
qui a réuni le Gouvernement congolais et les pays de la
SADC. De cette rencontre est sortie la
démarche d'un cessez-le-feu. Un mois plus tard, cette ville
zimbabwéenne a arbitré une autre rencontre pendant deux jours
soit du 07 au 08 septembre 1998, un plan de paix en est sorti selon lequel le
Gouvernement de Kinshasa devrait négocier avec les rebelles pour une
cessation immédiate des hostilités. Et le 24 septembre 1998,
Libreville servira de cadre d'un sommet réunissant les présidents
de Républiques tchadienne, centre-africaine,
équato-guinéenne et celui de la RPC.
Les parties rebelles n'y ont pas pris part.
2 .2.2. RENCONTRE DE LIBREVILLE
Cette rencontre a regroupé près de deux cents
personnes sélectionnées discrètement par le Gouvernement
congolais. La délégation gouvernementale fut constituée
des personnalités politiques, des représentants de la
société civile, etc. A ce titre, le MPR-fait
privé fut représenté par KIKATA
NGIMA, l'UDPS-Kibasa par
Prosper NDUME et MOLONGO,
et le PDSC par Zacharie
BIDIBIDI. D'autres personnalités dont
Félix VUNDUAWE et LIKULIA
BOLONGO furent présentes entant que des invités du
Gouvernement.
L'Opposition extérieure et intérieure ne tarda
pas de crier à la dictature de M'Zée pour avoir
unilatéralement initié et fixé le lieu du dialogue, la
date et l'ordre du jour.
Le 30 septembre 1998 à Tripoli, un mini sommet a
été organisé autour du Président libyen qui
lança l'idée de remplacer les armées négatives
à l'Est de la RDC par une force
d'interposition comme solution au problème de la sécurité
des frontières et cette force devrait être composée de la
Libye, du Tchad et de l'Erythrée.
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