1.2. AFDL ET LA GESTION DU
POUVOIR
Mécontent de la manière dont
MOBUTU dirigeait dictatorialement le pays,
Laurent Désiré KABILA dirigea alors une
armée de libération avec le renfort des anciens gendarmes
katangais basés en Angola, les jeunes
`KADOGOS' avaient comme objectif de finir avec le
régime dictatorial afin d'instaurer un nouvel ordre politique.
Tout a commencé en octobre 1996 avec
l'attaque d'Uvira puis Bukavu et autres. Les villes du pays tombèrent
les unes après les autres. Il convient de signaler que fortement
soutenue par la population nationale et les forces extérieures,
l'AFDL a pu conquérir toute la
République, en moins de huit mois. Et d'autres endroits furent
d'ailleurs conquis sans livrer en aucun cas un seul combat, et la prise de la
capitale illustre cet exemple et marqua la fin de la lutte armée de
l'AFDL. (MUKENDI, G., et KASONGO, B.,
1997, p. 24). Il s'agit de :
Ø Mbuji- Mayi : le 05 avril 1997
Ø Lubumbashi : le 09 avril 1997
Ø Kikwit : le 29 avril 1997
Ø Kinshasa : le 17 mai 1997
Les troupes réussirent à prendre le pouvoir
par l'entrée dans la capitale, et ainsi Laurent
Désiré KABILA devint Président de la
République, il ramenera le pays à son ancienne appellation de la
`République Démocratique du Congo' avec
un soutien fort du peuple qui lui avait facilité la marche et la
victoire.
La prise du pouvoir par M'Zée, ouvrit la voie
à un nouveau régime `caractérisé par la forte
concentration du pouvoir. Ainsi donc, la Constitution sera suspendue en
même que toutes les institutions du pays. Les partis politiques furent
également interdits d'exercer leurs activités sur toute
l'étendue du territoire national.
Il convient de rappeler que le régime de
Laurent Désiré KABILA refusa de
s'inscrire dans l'optique de la CNS dont
l'instabilité politique pendant la première transition
était de coutume. En effet, M'Zée avait renforcé son
pouvoir par la signature le 27 mai 1997 du Décret- Loi
Constitutionnel érigeant l'AFDL
en autorité de transition, pendant que les autres partis
politiques étaient empêchés de fonctionner. Tous les
pouvoirs étaient concentrés entre les mains du seul Chef de
l'Etat, Président de la République, Chef du Gouvernement, Chef
des armées, de la police et Président de
l'AFDL.
Une année après sa prise du pouvoir, une
nouvelle agression fut déclenchée le 02 août 1998. Elle
était revendiquée par les anciens compagnons du Président
KABILA, qui l'accusait d'instaurer une nouvelle
dictature en RDC, du renvoi des troupes rwandaises et
du non respect des accords signés avec les alliés de la guerre de
libération. Les nouveaux agresseurs avaient
bénéficié de l'appui de la coalition
burundo-ougando-rwandaise.
Le nouveau pouvoir installé
à Kinshasa ne semblait pas tenir compte des acquis démocratiques
depuis le 24 octobre 1990. L'espoir d'organiser les élections libres,
transparentes et démocratiques promises à l'entrée de
l'AFDL s'éloignait de plus en plus. En effet,
le 21 janvier 1999, année que devraient se tenir, selon le calendrier
publié par M'Zée lors de son discours d'investiture, les
élections législatives et présidentielles, et pour
défier tout le monde il créa les CPP
auxquels il reconnaîtra le rôle d'élaborer la politique de
la nation.
Le nouveau conflit armé donna lieu
à des négociations entre belligérants en vue de parvenir
à la cessation des hostilités et au retour de la paix.
Après plusieurs tractations, un accord de cessez-le-feu fut signé
à Lusaka par les parties en conflit en juillet 1999. Cet accord ne fut
pas respecté totalement.
La période qui suivit la signature de cet important
accord, a été caractérisée la fois par la
violation du cessez-le-feu et l'assassinat inopiné du Président
de la République le 16 janvier 2001.
Deux mouvements politico-militaires opposés
à Laurent-Désiré
KABILA se sont distingués dans les
hostilités. Il s'agit du RCD et du
MLC, auxquels s'ajouteront le
RCD/N, le RCD/KML et bien
d'autres. La lutte armée qu'ils poursuivaient était dictée
selon eux, par le refus du nouveau pouvoir de libéraliser l'espace
politique. Cette phase de transition prit fin avec l'assassinat de M'Zée
comme l'avons ci-haut signalé.
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