INTRODUCTION
Le terme de
« coma », venant du grec
« kômatos » qui signifie « sommeil
profond », évoque un état d'inconscience qu'aucune
stimulation ne peut modifier et où aucune tentative pour éviter
les stimuli douloureux ne se manifeste. L'unité de réanimation a
pour vocation de prendre en charge des patients avec des pathologies graves
dont le taux de mortalité peut avoisiner 50% [1]. Les
modifications physiologiques induites par l'âge tendent à
fragiliser le sujet âgé et augmente le niveau de consommation
des soins. De part ce fait, l'augmentation de l'espérance de vie de la
population explique la part de plus en plus fréquente de la prise en
charge des personnes âgées par les services de réanimation
[2], l'âge social de la vieillesse, selon l'OMS,
étant en général fixé à 60 ans. Chaque
année environ 180 000 à 250 000 personnes, dans la
population générale, sont hospitalisées pour coma
[3]. Dans une étude récente
nord-américaine incluant 10900 patients, environ 50% étaient
âgés de plus de 60 ans [1]. En 1996, en Cote
d'Ivoire, GBOBIA R. E. [4] a colligé 300 cas
d'altération de la conscience sur 6875 admissions, soit 5,06%.
IMBOUA A. J. [5] a retrouvé 53,4% de cas
d'altération de la conscience au Service d'Anesthésie
Réanimation de l'hôpital GABRIEL TOURE au Mali dont 25,38 % de
coma en particulier. KABAOU S. [6] a
retrouvé sur 303 admissions en Réanimation 112 cas
d'altération de la conscience ; soit 37%. Les différents
troubles de la conscience sont généralement
appréhendés comme des déficits ou les effets
mécaniques de causes exogènes [7]. Ces troubles
de conscience créent une situation d'urgence à laquelle il faut
immédiatement pallier.
Cependant, dans notre contexte, le médecin
confronté à un malade comateux ne dispose pas toujours de moyens
appropriés pour une prise en charge adéquate. L'insuffisance du
plateau technique rend difficile et surtout hypothétique le diagnostic
étiologique.
Même si la définition du sujet âgé
reste plus physiologique que chronologique, la prise en charge du sujet
âgé pose plusieurs problèmes :
ü En terme de fréquence, l'amélioration des
techniques médicochirurgicales et l'augmentation de l'espérance
de vie font accroître l'admission des sujets âgés dans les
unités de réanimation.
ü En terme éthique, la discussion sur la
probabilité de survie du « patient » limite
« l'acharnement thérapeutique ».
ü En terme économique, le coût des soins
intensifs est très élevé.
C'est pourquoi le praticien devra élaborer une
démarche diagnostique et une prise en charge en se fondant sur les
différentes étiologies des comas observés dans le service,
laquelle démarche devra être soutenue par un examen clinique
conduit avec rigueur et par des examens complémentaires disponibles dans
notre pratique.
Au regard de cette difficulté étiologique qui
entrave de manière constante la prise en charge de nos malades comateux,
notre attention va se porter sur l'apport d'une meilleure connaissance
étiologique et sur la prise en charge des cas de comas observés
dans le SAR du CHU GABRIEL TOURE. Ceci nous permettra de proposer des
approches résolutives. C'est ainsi que nous nous sommes fixé les
objectifs ci-dessous cités.
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