· Conclusion
Dans ce chapitre on a analysé les processus de perte et
d'accumulation de la neige au niveau de la station d'Oukaimden à 3200
mètres d'altitude à l'aide de deux types de modèle. Un
modèle de bilan d'énergie (ISBA-ES) et des modèles plus
simples dites degré jour. Pour ces derniers, on a testé trois
types de formulation : Un modèle utilisé sans calibration
(Martinec), le modèle de Kuustisto calibré et un modèle
intégrant le rayonnement net(RAD).
A l'échelle locale, les équivalents en eau (SWE)
simulés sur toutes les saisons par les deux formules de Kuustisto et RAD
après calibration sur 2007/2008 sont plus efficaces que la formule de
Martinec. Ces résultats sont comparables avec ceux obtenus pour le
modèle ISBA-ES. Ce dernier simule en revanche mieux les
équivalents en eau pour les saisons à longue période
hivernale où le manteau neigeux subit plus de transformations (exemple
des deux saisons 2003/2004 et 2007/2008). Les densités de la neige sont
globalement bien simulées avec une surestimation à la fin de mois
de février 2008 due à la forte quantité d'eau liquide
contenue dans le manteau neigeux. Les albédos modélisés
par ISBA-ES sont surestimés par rapport à ceux enregistrés
dans la station météorologique et surtout dans les
périodes de faibles hauteurs de neige où la fraction sol peut
influencer la réflexion des rayonnements. Le modèle ISBA-ES nous
a permis de mieux comprendre l'interaction des processus d'ablation de neige
dans le Haut Atlas. Les pertes par sublimation constituent une part non
négligeable d'eau, soit 16 à 37% du total. Le
phénomène de sublimation se produit d'une manière stable
le long de la saison, alors que la libération des eaux par le processus
de la fonte a lieu pendant de courtes périodes.
D'après cette étude on constate qu'un
modèle de bilan d'énergie est préférable lorsqu'on
s'intéresse aux processus physiques du manteau neigeux. Dans notre zone,
vu la rareté des données cela n'est plus applicable à
l'échelle du bassin. Dans ce contexte, les modèles degré
jour restent la meilleure façon d'estimer la fonte. Les surfaces de
neige issues de la télédétection sont utilisées
pour estimer les performances de deux modèles simples à
l'échelle du bassin versant. Les pertes par sublimation obtenues dans le
site d'Oukaimden à l'aide d'ISBA-ES sont retranchées directement
des précipitations solides, cela améliore la cohérence
entre les surfaces de neige simulées et observées. On conclue
aussi qu'une calibration d'un modèle simple à l'échelle
locale n'est pas nécessaire pour une application à
l'échelle spatiale. La formule de Martinec est performante pour
générer des SCA dans notre zone. Cette formule est celle
utilisée par le modèle hydrologique SRM souvent appliqué
à des fins opérationnelles. Dans le chapitre qui suit on va
évaluer la relation entre fonte et débit à l'aide du
modèle SRM dans cinq sous bassins versants du Haut Atlas.
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