4. L'effet de la performance des banques
cibles avant regroupement :
DeLong (2001) et Hawawini et Swary (1990) examinent la
performance des banques cibles avant la fusion et acquisition. DeLong (2001)
trouve que les regroupements bancaires sont plus prospères (en terme de
création de la valeur) dans le cas où la performance
boursière des banques cibles est faible comparée avec celle des
autres banques ayant des caractéristiques similaires avant l'annonce de
la transaction. Hawawini et Swary (1990) trouvent que l'acquisition des banques
cibles ayant une mauvaise performance des titres avant la transaction
crée significativement plus de valeur pour les banques
acquéreuses (voir aussi Jensen et Ruback (1983)). Pour analyser la
performance, nous utilisons le ratio du market-to-book (M/B-ratio) de la banque
cible qui est souvent utilisé par les analystes des activités
bancaires pour évaluer la performance d'une entreprise.
Nous attendons à ce que l'acquisition des banques cibles
ayant une mauvaise qualité de la gestion (under-performer) permet de
transférer des meilleures techniques de gestion et d'où
créer plus de valeur. Les banques cibles ayant un ratio de
« M/B » plus petit que 1 sont clairement soit
sous-estimées, soit elles ont pu avoir des perspectives futures
relativement mauvaises basées sur les pertes dans leurs
opérations ou sur des lourdes dettes qui sont insupportables. Les
banques cibles ayant les ratios « M/B » plus petits que 1
sont moins performantes et par conséquent elles sont porteuses d'avenir
en terme des bénéfices après regroupements. Nous allons
essayer d'établir une relation entre la variation du ratio
« market to book value » et les rendements anormaux des
institutions bancaires suite aux regroupements. Le tableau suivant
récapitule les résultats obtenus, (cf. Tableau 3.7).
Tableau 3- : Tableau
récapitulatif des conditions de succès des opérations des
fusions et acquisitions bancaires
Cas
|
CAR
|
Type
|
Cib/acq
|
Variation en % de M/B-ratio
|
M/B-ratio
|
Cas UIB
|
-
|
Acquisition
|
Cible
|
-6,46
|
1,26
|
Cas STB
|
+
|
Absorption
|
Acquéreur
|
NA
|
NA
|
Pour le cas tunisien, le ratio
« market-to-book » est de l'ordre de 1,26 pour le cas de la
banque « UIB » qui est une banque cible dans le cas de
regroupement « cas UIB ». Ce ratio nettement
supérieur à 1 montre que cette banque est dotée d'une
bonne qualité de la gestion. Le taux de croissance de ce ratio, une
année précédent l'annonce de la transaction, est nettement
négatif (-6,46% dans le cas de regroupement cas UIB) ce qui confirme
davantage que cette banque cible adopte des techniques de gestion qui sont plus
performantes. Les calculs effectués ont montré des rendements
anormaux qui sont nettement négatifs pour cette banque ce qui nous
permet de retenir que ces types d'acquisition n'ont pas
bénéficié d'un accueil favorable des marchés
boursiers.
Nous pouvons alors constater d'une manière indirecte que
la bonne performance de la banque cible avant la transaction pourrait avoir un
impact qui est statistiquement significatif et négatif sur la
création de la valeur dans ce cas d'acquisition bancaire. Les
donnés boursières se rapportant à l'indicateur de mesure
de performance (ratio « market-to-book ») des banques
cibles avant le regroupement dans le cas (cas STB) ne permettent pas de
trancher sur cette dernière comme condition requise pour le
succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires dans
les pays émergents.
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