Conclusion :
La plupart des analyses relatives aux fusions et
acquisitions des banques fondent leurs conclusions sur la vérification
des différentes motivations qui ont été avancées
dans ce chapitre. Bien qu'en utilisant des méthodes
économétriques différentes et des fonctions des
coûts distinctes, la plupart des études ont fait apparaître
des avantages globaux qui découlent des opérations des fusions et
acquisitions bancaires. Ces travaux concluaient, dans certains cas des
regroupements bancaires, que les banques qui doublaient de taille
enregistraient, tout autre facteur demeurant constant par ailleurs, une
réduction de leurs coûts moyens. Ce résultat affirme les
avantages globaux des opérations des fusions et acquisitions bancaires.
D'autres études ont vérifié des hypothèses
relatives au pouvoir sur le marché en examinant la relation
prix-concentration, toutes ces études donnent des résultats qui
paraissent être identiques. Que l'efficience soit vérifiée
ou non : les banques opérant sur des marchés plus
concentrés offrent des prix qui sont légèrement moins
favorables à la fois aux déposants particuliers de petite taille.
A partir des années 80 cet environnement est devenu
turbulent et face aux changements rapides, de plus nombreuses aussi sont les
banques qui ont été tentées par la diversification,
à la recherche de nouvelles synergies des secteurs plus rentables. Selon
cette logique est-ce que les mutations profondes de l'environnement
économique tunisien ainsi que financier des institutions bancaires,
représentent des menaces poussant vers des regroupements ou une
opportunité de diversification via les F&A afin de pallier aux
turbulences constatées dans le secteur bancaire tunisien ?
d'où l'importance de recours à la détermination des
facteurs explicatifs de l'intensification des opérations des fusions et
acquisitions bancaires en Tunisie.
chapitre ii :
L'ÉVOLUTION DU SECTEUR
BANCAIRE TUNISIEN
Introduction :
On a assisté à des restructurations des
institutions bancaires qui s'effectuaient depuis 1986. Ces réformes ont
orienté l'économie tunisienne vers une vague de
libéralisation financière par la déréglementation
et la consolidation du marché financier. Mais à l'heure actuelle,
le système financier tunisien conserve encore des constantes et des
particularités héritées du passé dans la mesure
où les reformes introduites n'ont, cependant, pas effacé
totalement les caractéristiques profondes de l'économie
d'endettement. La prise en compte de ces menaces et de ces faiblesses communes
à tous les acteurs du système bancaire incitent les banques
à la recherche de synergies entre elles et des moyens de partage du
risque pour le développement de leurs activités, ceci ne peut se
faire qu'à travers les fusions.
Le système bancaire tunisien n'est pas sans
connaitre des difficultés provenant d'une part de son environnement,
notamment la concurrence internationale qui frappe déjà aux
portes et d'autre part de sa structure même qui présente beaucoup
de faiblesses telles que la faible variété des ressources, le
nombre élevé des risques, les mauvaises politiques de
crédit, etc.
Il convient donc de rappeler au terme de cette
dernière partie les constations auxquelles nous sommes parvenus ;
en effet, le secteur bancaire tunisien souffre de certaines anomalies qui sont
liées essentiellement à l'environnement économique,
financier ainsi que réglementaire, auxquelles il faut remédier
avant de voir nos portes effectivement ouvertes à la concurrence
internationale. En effet, les F&A bancaires ne s'accélèrent
qu'au sein des systèmes monétaires et financiers qui fonctionnent
correctement avec une politique monétaire efficace et un cadre
légal et réglementaire clair et effectivement appliqué.
Cette partie a pour objectif de présenter les
principales caractéristiques de l'environnement économique,
financier tunisien et de décrire le fonctionnement du système
monétaire et financier avant de procéder à une
évaluation de ses performances à la lumière des
réformes introduites.
I. Flash sur l'économie
tunisienne :
La Tunisie opte aujourd'hui pour une approche de
libéralisation de son économie. Ce qui justifie les efforts de
l'Etat pour s'engager dans plusieurs accords commerciaux. Grâce à
cette ouverture économique, elle devient le premier pays de la rive sud
de la Méditerranée qui a signé en 1995 un accord de
partenaire privilégié avec l'Union Européenne. Cette
coopération ne se limite pas au domaine économique mais touche
aussi les autres domaines à savoir le culturel, le social...En plus, ce
pays s'est engagé dans des accords préférentiels avec les
pays maghrébins et arabes via des accords régionaux. Par le biais
de ses accords bilatéraux, il institue des zones de libre-échange
avec la Libye, le Maroc, l'Egypte, la Turquie, la Jordanie, et l'Irak.
D'autres accords de libre échange sont en cours de
négociation. Par ailleurs, plusieurs réformes qui sont relatives
au domaine des investissements étrangers ont accompagné cette
ouverture. Sans doute, dans la majorité des secteurs d'activité,
l'investissement est libre pour les nationaux et les étrangers. Selon la
banque centrale, le PIB a connu en Tunisie une croissance remarquable pendant
la période 2003/2007 (6,3%). Cette croissance s'explique en premier lieu
par la contribution des industries manufacturées (2,2%) et les services
marchands (8,8%) durant la phase 2004/2007. En deuxième lieu, le secteur
des services et en particulier le transport, la communication (12,5%) et le
commerce (10 ,7%) participent à la formation du PIB en 2007.
La croissance économique tunisienne est due à
l'exportation des produits de base (phosphate, pétrole), aux produits
manufacturés et au tourisme.
II. Le secteur bancaire en Tunisie :
En raison du contexte de mondialisation des services financiers
marquée par la concurrence et la modernisation, le secteur bancaire
en Tunisie affiche maintenant un changement remarquable. Il passe d'un
secteur protégé et fermé à un acteur ouvert,
développé et dynamique dans l'économie tunisienne. En
fait, les autorités économiques et monétaires nationales
considèrent cette libéralisation des services financiers comme un
choix stratégique pour intensifier l'investissement et diversifier
encore l'économie. Dans ce contexte, Mr le gouverneur de la banque
centrale de la Tunisie affirme « ......cette libéralisation
interpelle la banque tunisienne........ ». Les nouvelles
réglementations de la BCT concernent le renforcement de la
sécurité des relations financières. L'ouverture
économique du pays qui a nécessité une restriction du
système financier et la vague de privatisation du secteur bancaire sont
les principaux facteurs de l'évolution du secteur bancaire et sa
modernisation.
1. Modernisation du secteur :
Le paysage bancaire est renforcé en 2006 par un nouveau
projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 propre à la
création et à l'organisation de la banque centrale de Tunisie
(BCT). Grâce à cette législation, la BCT obtient de
nouvelles prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la
transparence du contrôle et de la publication d'information
financière et économique. Avec cette loi, la BCT élabore
des statistiques et mène des enquêtes sur les tendances et les
évolutions de la conjoncture monétaire et financière pour
mettre à la disposition du grand public des indicateurs objectifs. Elle
va cesser d'accorder au trésor des facilités de crédit
sous forme de découverts de compte courant. Ce nouvel amendement permet
de maitriser le système de paiement. La BCT va tenir un registre sur les
risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou
par autres modes de paiement futurs.
2. Structure du système bancaire en
Tunisie :
Le système bancaire en Tunisie est constitué des 20
banques de dépôt. Cette structure de ce système a
changé suite à l'apparition d'une nouvelle banque appelée
« Banque de financement des Petites et Moyennes
entreprises », la privatisation de la Banque du Sud qui devient
Attijari Bank et l'apparition des nouveaux statuts des banques de
développement, TQB, STUSID, BTK , et BTL en banques universelles, sa
structure a connu un changement en 2005. En Janvier 2008, les opérations
de privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne fait partie d'un mouvement de
restructuration du secteur bancaire. 60% de son capital a été
acquis par de la société financière
« OCEOR » qui est une filiale du groupe « caisse
d'Epargne », qui est un groupe français. Le secteur bancaire
tunisien, se compose de beaucoup d'institutions bancaires privées ayant
un capital (70%). Cependant, les institutions bancaires étatiques
assurent un rôle important dans le financement de l'économie. Le
système bancaire tunisien compte 20 banques, onze d'elles sont
cotées à la bourse de Tunis.
Le succès du secteur bancaire tunisien se manifeste aussi
par la présence de grandes banques privées comme la Banque
Internationale Arabe (BIAT) détenue par des hommes d'affaires tunisiens
et des institutions financières internationales, Amen Bank, l'Union
Bancaire du Commerce de l'Industrie (UBCI) et Attijari Bank détenues par
des banques internationales respectivement société
générale, BNP Paribas, et le consortium Attijari Wafa Bank
(Maroc) et Banco Santander Central Hispano (Espagne). Grâce à la
hausse de 9,77% à 27,458 MTND des crédits de l'économie,
les actifs consolidés du secteur bancaire se sont augmentés de
10,4% à 32378M TND. L'année 2007 a été
marquée par une progression des ressources propres des banques (+13,7%)
que celle des emplois (+9,77%).
En fait, plusieurs banques ont augmenté le capital et ont
renforcé l'assise financière. En plus, la structure du
système bancaire emprunte de plus en plus le modèle de banque
universelle en matière de taille. Cette dynamique est une réponse
rationnelle au programme de libéralisation du secteur financier dans le
but de se conformer aux stands internationaux et de former un centre bancaire
disposant d'assise financière solide permettant l'exploitation des
économies d'envergure et d'échelle face à
l'écrasement des marges d'intermédiation.
3. La performance financière du secteur
bancaire :
A partir de l'année 97, nous remarquons que les mesures et
les réformes qui étaient prises dans le système bancaire
tunisien ont un impact positif sur la performance des institutions bancaires
aussi bien en termes d'actifs, que de passifs et des ratios de performance.
L'accélération des fondamentaux de l'économie tunisienne,
accompagnée par les réformes du système bancaire, cela a
engendré une augmentation des investissements dans les différents
secteurs de l'économie et ceci a permis d'accroitre l'offre de monnaie
sur le marché. Cela se traduit par l'augmentation de la valeur des
actifs et des passifs du système bancaire. Lors de la période
2006 et 2007, la masse monétaire a augmenté.
Les chiffres consolidés des bilans des banques ont
reflété cette hausse de l'offre de monnaie : la base du
financement s'est améliorée en 2007 de 13,5% atteignant les
41377 MDTN contre 36470 MDTN en 2006.
En 2007 les prêts par rapport au PIB représentent
56,8%.
4. Les types des crédits accordés par
les banques tunisiennes :
Les crédits qui sont accordées par les
différentes banques en Tunisie sont classés selon leurs
durées, à ce titre les crédits peuvent être à
court, à moyen et à long terme.
a. Les
crédits aux particuliers:
· Les crédits à la consommation:
le crédit à la consommation prend plusieurs formes. En
effet, ce crédit peut servir à financer l'acquisition d'un bien
durable (une voiture ou un équipement de logement). Dans ce cas la
banque prend pour garantie le bien en question. En outre, le crédit
à la consommation peut servir à faire face à des besoins
financiers personnels et urgents tel que par exemple le mariage ou la
maladie.
· Le crédit logement : Le
crédit logement permet de financer plusieurs opérations:
* L'acquisition d'un terrain pour la construction d'un
logement.
* L'acquisition d'un logement.
* La construction d'un logement destiné à l'usage
personnel du propriétaire ou à la location.
* L'extension ou l'aménagement d'un logement existant.
b. Les
crédits aux entreprises :
· Les crédits d'exploitation :
Les crédits par caisse: les
crédits par caisse est la possibilité offerte par la banque
à une entreprise de rendre débiteur son compte courant dans la
limite d'un montant maximal et sur une durée déterminée.
L'entreprise peut donc prélever sur compte des fonds pour un montant
supérieur à ses disponibilités propres pour une
durée fixée à l'avance et moyennant un taux
d'intérêt déterminé à l'avance. Le montant
est plafonné; il varie généralement de 15 jours à
un mois du chiffre d'affaire de l'entreprise. De plus, la durée est
généralement courte, de quelques jours à quelques mois.
Les formes les plus connues des crédits par caisse sont la
facilité de caisse et le découvert.
La facilité de caisse: la
facilité de caisse est accordée aux entreprises pour leurs
permettre de faire face aux décalages de très courte durée
pouvant affecter leurs trésoreries dans certaines périodes de
l'année.la facilité de caisse est une autorisation de rendre le
compte de l'entreprise débiteur pour une période
inférieure ou égale à 3 mois. A la fin du troisième
mois l'autorisation tombe et l'entreprise doit rembourser la facilité de
caisse.
Le découvert : Le
découvert est une autorisation de rendre le compte de l'entreprise
débiteur pour une période inférieur ou égale
à l'année. Le découvert est accordé pour une
période plus longue que la facilité de caisse. Il est
remboursable sur trois mois au maximum à partir de la date de
l'arrêt et moyennant des intérêts.
· Les crédits de financement des stocks :
Une entreprise industrielle a besoin de stock pour son
activité de production. Ce stock assimilé a un outil de
production est appelé stock-outil. Les crédits de financement des
stocks sont destinés au financement du stock-outil constitué par
les entreprises industrielles.
· Les crédits de compagne :
Les crédits de compagne (appelés aussi
crédits saisonniers) sont destinés à financer l'achat des
produits agricoles et de pèche durant les diverses compagnes en vue de
leurs transformations ou de leurs conditionnements.
· Les crédits de financement des
créances commerciales :
L'escompte: L'escompte commercial est
l'opération par laquelle la banque met à la disposition de son
client, le montant d'un ou plusieurs effets de commerce avant leurs
échéances, contre remise des effets et moyennant des agios
retenus d'avance. Supposons qu'une entreprise veut escompter un effet, en faite
elle remet l'effet à sa banque après l'avoir endossé. Le
compte de l'entreprise est aussitôt crédité du montant
correspondant diminuer des agios. La banque devient alors le
propriétaire de l'effet et se présente au paiement à
l'échéance. En cas de défaillance du débiteur le
droit permet à la banque de se retourner contre le créancier.
C'est pour cette raison que la banque doit s'assurer de la qualité de
l'entreprise cédante avant de lui accorder une ligne de l'escompte.
Les crédits de mobilisation des
créances commerciales : La prolifération des
effets de commerce est l'importance des frais de traitement y afférentes
sont à l'origine du crédit de mobilisation des créances
commerciales. Ce dernier consiste pour la banque à avancer à une
entreprise le montant des créances qu'elle détienne. Cette avance
aura lieu par l'escompte d'un billet à ordre souscrit par l'entreprise
en faveur de la banque. Ainsi, le crédit de mobilisation des
créances commerciales est un crédit assis sur les créances
de l'entreprise matérialisée ou non par des effets de commerce ce
qui élargi donc l'assiette du financement par rapport à
l'escompte commercial. L'avantage du crédit de mobilisation des
créances commerciales pour la banque est qu'il lui permet
d'éviter des frais de recouvrement des effets commerciaux puisque les
créances restent la propriété de l'entreprise.
· Les crédits de financement du commerce
extérieur :
Les crédits de préfinancement des
exportations: ce sont des crédits à court terme
destinés à couvrir les besoins occasionnés par la
préparation d'un stock de marchandise destinée à
être exporté.
Les crédits de mobilisation des
créances sur l'étranger: Les crédits de
mobilisation des créances sur l'étranger consistent pour
l'exportateur à escompter auprès de sa banque un billet à
ordre représentatif de ses créances sur l'étranger suite
à l'exportation des biens et services. Comme dans le cas des
crédits de mobilisation des créances commerciales les
créances de l'exportateur restent la propriété de ce
dernier.
Les crédits documentaires: Le
crédit documentaire peut être défini comme étant
l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à
l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise
expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise
a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une
simple signature de payer le fournisseur étranger dès la
réception des documents. Le fournisseur étranger est donc
assuré que le paiement sera effectué par une partie
indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et
présenter les documents à la banque. Quant à
l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera
payé qu'après que la marchandise soit expédiée et
les documents soient reçus par sa banque.
De plus, il existe deux types de crédit documentaire qui
sont le crédit documentaire révocable et le crédit
documentaire irrévocable ;
v Le crédit documentaire révocable : dans ce
cas le crédit pet être évoqué (annulé)
à tout moment par la banque émettrice sans accord
préalable du bénéficiaire et ceci jusqu'à
l'expédition de la marchandise. L'exportateur conserve un risque
d'annulation du crédit tant qu'il n'a pas expédié la
marchandise. C'est pourquoi, l'exportateur doit s'assurer à la
réception de l'ouverture du crédit que le terme
irrévocable existe. Le crédit documentaire révocable offre
à l'importateur et à sa banque une souplesse maximale.
v Le crédit documentaire irrévocable : dans ce
cas le crédit documentaire ne peut être révoqué
qu'avec le consentement de toutes les parties concernées: la banque
émettrice, la banque de l'exportateur et l'exportateur. Ce dernier est
assuré d'être payé par la banque émettrice ou en cas
de confirmation par sa banque. D'une part le crédit documentaire
irrévocable peut être non confirmé c'est-à-dire la
banque émettrice assure toute seule la responsabilité de paiement
une fois le bénéficiaire rempli toutes les conditions
prévues par le crédit documentaire. D'autre part, le
crédit documentaire irrévocable peut être confirmé
c'est-à-dire la banque de l'exportateur peut confirmer le crédit
documentaire ouvert par la banque émettrice dans ce cas elle s'engage
à payer l'exportateur puis elle se fait rembourser par la banque
émettrice. Ainsi, à l'engagement de la banque émettrice
s'ajoute celui de la banque de l'exportateur, ce qui offre une grande
sécurité pour l'exportateur.
· Les crédits par signature
:
Dans cette forme de crédit, la banque s'engage par une
simple signature auprès des tiers à satisfaire aux obligations
dues envers eux par certains de ses clients au cas où ses derniers n'y
satisferaient pas eux même. Le crédit par signature ne donne pas
lieu à un décaissement immédiat de la part de la banque de
payer une somme d'argent à la place du client. La banque prête
alors sa signature c'est-à-dire qu'elle se porte garante du paiement
à l'échéance. Parmi les formes de crédits par
signature on trouve :
* Le crédit documentaire.
* Les cautions.
* Les avals.
Les crédits documentaires: le
crédit documentaire peut être défini comme étant
l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à
l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise
expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise
a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une
simple signature de payer le fournisseur étranger dès la
réception des documents. Le fournisseur étranger est donc
assuré que le paiement sera effectué par une partie
indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et
présenter les documents à la banque. Quant à
l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera
payé qu'après que la marchandise soit expédiée et
les documents soient reçus par sa banque.
Les cautions:
Les obligations cautionnées des droits de
douane: Elles sont destinées aux entreprises importatrices
pour différer les paiements des droits de douane. En effet, ces
entreprises peuvent différer les paiements des droits de douane à
condition que ce différé soit cautionné par une banque. La
banque garanti alors le paiement à terme à condition que ce terme
ne dépasse pas les 90 jours, des droits de douane et des
intérêts de retard y affèrent au cas où l'entreprise
se trouve dans l'impossibilité de payer. En pratique, les
autorités douanières établissent une traite au nom de
l'entreprise pour le montant des droits de douane et les intérêts
de retards. Cette traite doit être avalisée par la banque qui
garanti alors son paiement à l'échéance.
Les cautions douanières:
Lorsqu'une marchandise est importée dans le but
d'être réexportée (après traitement), l'entreprise
en question peut être dispensée de payer les droits de douane
relatifs à cette marchandise à condition de fournir une caution
bancaire. Cette caution permet aux autorités douanières d'exiger
la banque de l'entreprise de payer les droits majorés d'une amande au
cas où la marchandise a été vendu sur le territoire
national et non réexportée.
Les crédits d'enlèvement:
C'est la possibilité pour un importateur d'enlever les
marchandises sans avoir à atteindre le calcul des droits de douane
à condition de fournir une caution bancaire.
Les cautions d'adjudication: si
l'entreprise veut participer à des chantiers de travaux commandés
par l'Etat ou les collectivités locales, elle devra apporter des
garanties dont la plus importante est une caution bancaire sous forme de
caution d'adjudication (caution de bonne fin). Cette caution est
délivrée par la banque de l'entreprise adjudicataire au
maître de l'ouvrage dès la signature du marché (contrat).
La caution de bonne fin permet au maître de l'ouvrage de disposer d'un
pourcentage du prix de marché (10%) en cas d'inexécution
complète du contrat par l'entreprise adjudicataire. Elle permet
d'atténuer le risque pour le maître de l'ouvrage de voir son
chantier inachevé. La caution de bonne fin constitue alors un moyen pour
mener à bien l'achèvement des travaux. L'adjudication est
l'attribution après appel d'offre d'un marché public à
l'entreprise la plus compétitive appelée entreprise
adjudicataire.
Les avals :
Pour permettre à son client de s'approvisionner en
bénéficiant de la confiance de ses fournisseurs, la banque peut
avaliser un effet tiré sur son client par le vendeur que ce dernier soit
situé en Tunisie ou à l'étranger. La banque s'engage alors
à payer le vendeur à l'échéance si le client se
trouve dans l'impossibilité de payer.
c. Les
crédits d'investissement (crédit d'équipement) :
Les crédits d'investissements permettent à
l'entreprise l'acquisition des biens d'équipement: locaux, terrains,
outils de production, véhicules d'exploitation. C'est pour cette raison
ses crédits sont aussi appelés crédits
d'équipement. Ces équipements sont nécessaires soit
à la création de l'entreprise soit à son
développement. Les crédits d'investissement se distinguent de
crédits d'exploitation non seulement par la nature des biens financiers
mais aussi par la durée de ses crédits qui est plus longue que
celle des crédits d'exploitation. On distingue à ce titre les
crédits à moyen terme et les crédits à long
terme:
· Les crédits à moyen terme :
ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est
supérieure ou égale à 2 ans et inférieure à
7 ans.
· Les crédits à long terme :
ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est
supérieure ou égale à 7 ans et qui peuvent atteindre une
durée de 20 ans.
Les crédits d'investissement sont
généralement accordés pour des montants compris entre 60%
et 80% du coût de l'investissement. Il est donc nécessaire que
l'entreprise qui désire investir fasse un effort d'autofinancement.
L'octroi des crédits d'investissement fait l'objet d'une étude
poussée par la banque car leurs risques sont plus importants vu que
leurs durées sont plus longues. Cette étude porte principalement
sur deux éléments: la situation financière de l'entreprise
avant et après investissement et les garanties offertes par
l'entreprise.
III. Etude comparative :
L'Amen Bank, Arab Tunisian Bank, Attijari Bank, Banque de
l'Habitat, Banque Arabe de Tunisie, Banque Nationale Agricole,
Société Tunisienne des banques, Union Bancaire de Commerce et de
l'Industrie et l'Union Internationale des Banques sont l'objet d'un travail
d'analyse financière effectué par un bureau d'étude (MAC
sa). Selon cette étude comparative, ces banques constituent 82% du total
des actifs des banques commerciales à l'horizon de 2007 et 88% des
crédits accordés à l'économie. La STB, la BNA, la
BIAT et la BH constituent 58,9% du total actif des dix banques
énumérées. En plus la taille de banques
étudiées a évolué de 21233 Millions de DT en 2001
à 32093 Millions de DT en 2007.
Tableau 2- : états
financiers des banques tunisiennes
1. Les dépôts :
Afin d'assurer leur base de financement les dépôts
restent toujours la meilleur sortie pour les banques tunisienne, ils ont
atteint un taux moyen de 10,9% par an pour atteindre 24145 Millions de DT en
2007 contre 14419 Millions de DT en 2002 , cela va permettre de consolider la
croissance des crédits dans le secteur bancaire.
2. Les crédits :
La demande des crédits reste toujours très
importante ce qui explique les encours des crédits entre 2002 et 2007 de
16237 Millions de DT à22462 Millions de DT. Les quatre premières
banques de cet échantillon ont accordé plus de 60% du total des
encours des crédits en 2007. La part de ces banques a augmenté de
58,4% à 60,2% entre 2001 et 2007 avec une part remarquable des banques
étatiques à savoir 17,3% pour la BNA 17% pour la STB et 13,7%
pour la BH, ces dernières ont totalisé 64,2% des nouveaux
crédits accordés à la clientèle en 2006, en 2007
cette part représente 43,5% et jusqu'a septembre 2008, elle
représente 41,3% . Les banques privées à savoir
ATTIJARI, BIAT et AB ont des taux de croissance des crédits plus
élevés par rapport à la moyenne du secteur bancaire en
2007. En conséquence, en plus de ces banques indiquées ci-dessus,
et tenant compte de l'ATB, ont effectué plus de 70% des nouveaux
crédits liquides par les banques privées et plus de 41% des
nouveaux crédits accordés par la totalité des banques
étudiées durant la période du 30/09/2007 et le
30/09/2008.
Tableau 2- : indicateurs
d'activités des banques tunisiennes
3. Le taux d'intermédiation (le ratio
crédits /dépôts)
En terme de taux d'intermédiation, les banques
cotées se divisent en trois catégories :
· Les banques ayant des taux d'intermédiation
largement supérieurs à 1 (STB, BNA, BH, BT),
· Les banques ayant des taux d'intermédiation
largement au dessous de 1 (ATTIJARI, BIAT, UIB, et ATB),
· Les banques ayant des taux d'intermédiation
largement autour de 1 (AB et UBCI).
La bourse de Tunisie n'a pas échappé à la
crise financière et à la baisse des bourses sur le plan
international. Toutefois, sa baisse est moins importante que celle des autres
marchés boursiers émergents ou de ceux des pays
développés. L'indice de référence la TUNINDEX a
baissé de 10% depuis le mois de septembre 2008 (jusqu'à 2
décembre 2008) mais il reste haussier de 13% par rapport au début
de l'année. Le secteur bancaire n'est pas gravement touché par
les turbulences du marché financier mondial. En fait, la Tunisie dispose
d'une situation macroéconomique relativement solide dans la mesure
où le compte de capital reste relativement fermé et indirectement
exposé au marché subprime des Etats-Unis. Par conséquent,
l'indice des banques a baissé de 12,2% par rapport à son pic
atteint le 09/09/2008 contre 13% par rapport au TUNINDEX. Grace à la
bonne performance boursière de la quasi-totalité des banques, il
reste de 18% aux premiers mois de l'année.
IV. Perspectives du secteur bancaire tunisien :
Lors des dernières années (2000), nous constatons
une période de prospérité pour les fondamentaux de
l'économie en Tunisie. Eu égard, le taux de croissance moyen est
de plus de 5% durant les cinq années passées.
1. Faible impact des fluctuations financières
internationales :
Le secteur bancaire tunisien se caractérise par le grand
nombre de ses crédits et de ses dépôts locaux. Grâce
à cet avantage, il reste à l'abri de la crise financière
mondiale et par conséquence, indépendant des capitaux
étrangers. Cette exposition très restreinte des banques locales
aux marchés financiers internationaux s'explique par les mesures
suivantes :
- Les contrôles réglementaires stricts sur le change
en limitant les dettes auprès des organismes financiers, l'approbation
de placement dans les marchés boursiers et des capitaux
étrangers, les limitations sur les marchés de change ....
- La banque centrale de Tunisie donne aux banques off-shore qui
représentent une faible part du total des actifs bancaires 17% à
la fin d'avril 2008, une réglementation et une supervision plus simple.
- A la fin d'avril 2008, les actifs bancaires en devise
étrangère représentaient à peu près 8% du
total des avoirs bancaires.
Malgré leur relation avec les banques qui sont en
difficulté ou sur le seuil de faillite aux Etats-Unis, les banques
locales tunisiennes ne subissent pas de retombées négatives selon
les spécialistes dans ce domaine. Du côté du passif, les
montants dépôts des clients représentant la grande part des
sources de financement des banques tunisiennes ont soutenu la liquidité.
Les clients étrangers n'ont qu'une part très faible ne
dépassant pas les 12% du total déposé par les clients.
Concernant le financement à moyen et long terme, il n'y a pas de
soumission envers le marché de la dette internationale. Le financement
des banques tunisiennes par les banques étrangères est
limité (moins de 10%) et lié aux ressources en devises
allouées par des institutions financières supranationales ou
multilatérales. La participation des étrangers dans le capital
des banques tunisiennes reste importante malgré la crise
financière internationale. Notons dans ce contexte que le taux de leur
participation avant cette crise est 38,04% le 12/12/2008. Ce taux devient
ensuite 37,36% après cette crise. Sans doute, vu le potentiel offert par
le marché bancaire tunisien, ces participations restent
stratégiques. Ces actionnaires étrangers développent la
banque de détail (Société Générale- UIB,
BNP-Paribas-UBCI Santander - Attijari wafa Bank - Attijari Bank - Arab Bank PLC
- ATB....)
2. Le recul :
Toutefois la récession économique mondiale pourrait
toucher le secteur bancaire en Tunisie légèrement. En 2008 et
2009, les autorités tunisiennes ont révisé le taux de
croissance à la baisse car certains secteurs de l'économie tels
que le tourisme, le textile et les industries des composants électriques
et électroniques sont parmi les plus atteints. Ces secteurs
énumérés sont fortement liés aux relations
commerciales avec l'union européenne qui passe par une chute
économique importante. Remarquons que le domaine de l'hôtellerie
et la restauration a bénéficié de la part la plus
importante des crédits concédés en 2007 à savoir
aux professionnels 13,8%. On trouve plus loin les industries de textile
habillement (2,9%) et les industries électriques, électroniques
et mécaniques (1,3%).
3. Des potentialités de croissance
assurées par le développement économique :
En dépit d'une situation internationale économique
difficile, nous constatons la multiplicité de projets d'investissements
en Tunisie. Ces projets sont réalisés dans le domaine immobilier
par les investisseurs privés étrangers et par l'Etat dans le
domaine d'infrastructure. Par conséquent, les perspectives
économiques à moyen terme sont très favorables. En 2008,
la croissance du PIB devrait se ralentir légèrement à 5,1%
selon les projections, quant à celle soutenue par le dynamisme des Ide,
elle est projetée à plus de 6%. D'ailleurs, les banques
tunisiennes ont amélioré leurs résultats d'une
façon remarquable surtout en ce qui concerne leur activité, leur
rentabilité et leurs indicateurs prudentiels. Cette consolidation du
secteur bancaire et de la qualité de portefeuilles de crédits va
certainement se poursuivre dans les années prochaines.
En outre, les investissements supplémentaires dans le pays
expliquent clairement les améliorations positives de certains secteurs
comme les télécommunications, le tourisme, les énergies,
les services aux entreprises et l'immobilier. Cela donne une opportunité
au secteur bancaire de donner des emprunts puisque les projets dans ces
domaines nouveaux ont besoin de financement. Enfin, grâce aux
développements réalisés dans les domaines cités,
beaucoup d'étrangers vont investir dans ce pays. Les chiffres suivants
justifient ce point de vue. Les IDE ont augmenté de 48% (hors
privatisation de Tunisie télécom) entre 2005 et 2006, et ont
atteint 45% entre 2006/2007 afin de s'élever à 2071 MDTN.
4. les défis à
surmonter :
Avec le taux de bancarisation assez faible en Tunisie, les
banques ont une chance de croissance considérable. Elles ouvrent toutes
de nouvelles agences dans tout le pays pour améliorer leurs
performances. Mais leur rentabilité reste dépendante de leurs
services offerts aux clients. Toutefois, les experts dans le domaine
économique pensent que plusieurs défit menacent le secteur
bancaire. Le premier se rapporte à l'arrivée de la concurrence
étrangère qui pourraient s'introduire dans le marché
national avec la libéralisation des services. Pour ce défi, les
spécialistes estiment que l'Etat continuera à maintenir la
répartition d'une manière égalitaire des parts du
marché entre les banques privées, les banques étatiques et
celles à participations transfrontières.
Certainement, les marchés en transition sont en
particulier dominés par la majorité des banques qui sont de
grande taille et qui représentent pour eux une opportunité de
croissance. Afin d'adopter les normes internationales de Bale II, plusieurs
banques modernisent leurs systèmes d'information. Cette tâche est
indispensable dans le but d'avoir un dispositif de contrôle interne qui
set performant et par conséquent une gestion de risques plus
appropriée. D'ailleurs, les progrès technologiques sont nombreux,
coûteux et rapides. Ceci engendre impérativement des
investissements significatifs financiers, technologiques, organisationnels et
humains : leur impact diminue la rentabilité des banques.
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