Dette extérieure des ppte, enjeux et perspectives pour un développement durable( Télécharger le fichier original )par Fred Kampika Ntumba Université Protestante au Congo - Licence en Economie monétaire et Internationale 2009 |
1.2.4 CROISSANCE ECONOMIQUE ET LE MODELE DE SOLOWIl ya des modèles qui ont fait preuves dans les analyses de croissance économique et de développement. Parmi ces modèles, nous avons le modèle de Solow qui est considéré comme un modèle de référence, car tous les autres modèles, même ceux voulant s'écarter du modèle de Solow, finissent par revenir à lui. Ces autres modèles apparaissent comme un enrichissement du modèle de Solow, il s'agit en substantiellement des modèles de Paul Romer, de Robert Lucas, de Robert Barro et celui de la recherche et développement, ect. Le modèle de Solow est constitué de deux équations fondamentales, à savoir l'équation de production et l'équation de l'accumulation du capital. Equation de la production Le modèle de Solow est un modèle de type néoclassique. Ainsi, la fonction de production utilisée vérifie toutes les conditions d'une fonction néo-classique, à savoir : les rendements d'échelle constants, les productivités marginales de facteurs positives et décroissantes et le respect des conditions d'Inanda. R.M. Solow utilise une fonction de production où le progrès technique est neutre au sens de Harrod : Y = F(K, AL)20(*). La forme intensive de la fonction précédente est donc : Y/AL = F(K/AL) où Y/AL et K/AL sont respectivement le produit par travailleur efficient et le capital par travailleur efficient. Variation du capital dans le temps Une logique du long terme nécessite l'analyse de comportement de l'épargne ainsi que de l'investissement. ÄK= I - äK ; avec ä= le taux d'amortissement du capital I= l'investissement financé par l'épargne ; En considérant la variation de K par rapport au temps, nous pouvons écrire : K°=dK/dt Sachant que S=I=sY, ceci entraine K= sY- äK (4) k=K/L ceci entraine k°/k=K°/K - L°/L d'où (5) En considérant K°= sY- äK (6) En divisant (6) par K, on obtient K°/K = sY/K - ä (7) La relation (7) ne change pas si on divise sY et K par L, ainsi, on a : K°/K = s(Y/L)/(K/L)- ä ? K°/K = sy/k - ä (8) En substituant l'équation (8) dans k°/k = K°/K - n, on aboutit à : k°/k = sf(k)/k - (ä+n) (9) En réaménageant l'équation (9), on a : (10) C'est l'équation de la dynamique de l'accumulation du capital. Avec sf(k) l'investissement courant ; et (ä+n)k l'investissement de point mort . En état stationnaire ou en régime permanent, k°=O ; Donc : sf(k°) = (ä+n)k° et on obtient ainsi : K°=sf(k°)/(ä+n) (11) Graphiquement, la situation ci-dessus se présente comme suit : Graphique 02. Variation du stock de capital/ Investissement et Amortissement Source : Alexandre NSHUE, Cours de théorie de croissance et fluctuations, L1 FASE 2008, inédit Ce graphique montre que le stock de capital croit, c'est-à-dire tend vers quand l'investissement dépasse l'amortissement, et inversement le stock de capital décroît quand l'amortissement dépasse l'investissement. Le graphique montre également que la croissance démographique, lorsque l'investissement ne couvre les besoins de la population, joue un rôle négatif sur la croissance économique. Toutes choses restant égales par ailleurs, l'augmentation de la population déplace la droite (ä+n)k vers la gauche. Parallèlement, l'augmentation de l'épargne déplace la courbe sf(k) vers le haut, pour ainsi dire que l'épargne, en finançant les investissements, déclenche la dynamique de l'accumulation du capital et partant, la croissance économique. Ce modèle de Solow jusqu'ici n'a pas tenu compte de l'influence notable du progrès technique. Disons que le progrès technique n'est pas un fait du hasard, mais un processus continu et soutenu à lequel l'homme doit son ingéniosité. Dans une situation d'équilibre de long terme k* = 0, nous savons que Y/AL=f(k) alors Y/L= Af(k), à l'équilibre k*=0 d'où f(k)=0 sf(k*) = (ä+gA+n)k*, Alors Ainsi donc dans une perspective de long terme, l'enrichissement d'un pays est fonction du progrès technique. L'éducation est très déterminante dans la recherche et développement pour l'innovation des nouveaux procédés techniques. C'est ainsi que Paul Romer parle du « learning by doing » insiste sur le fait que l'investissement dans la recherche et développement est un facteur déterminant du progrès technique, Par ricochet de la croissance économique. Robert Lucas avance trois éléments pour assurer une croissance économique : · Le capital physique ; · Le capital humain et ; · Le niveau technique. v Relation croissance Economique et niveau de vie Il existe un rapport certain entre la croissance économique et le bien-être de la population. Une croissance économique qui s'accompagne d'une réduction du taux de chômage et d'une stabilité des prix est à rechercher. Elle conduit à l'élévation du niveau de vie de la population ou du bien-être collectif. Un taux de chômage élevé suppose une insatisfaction des besoins des ménages. De même qu'une inflation supérieure au taux de croissance du PIB nominal suppose une perte du pouvoir d'achat et un amenuisement des possibilités de consommation. v Relation croissance Economique et taille de la population La taille de la population est un facteur qui joue dans la détermination de l'enrichissement d'un pays. Une croissance sera dite enrichissante si et seulement si le taux d'accroissement du PIB est supérieur à celui de la population. En terme simple, la nation devra produire au-delà du nombre des vies à prendre en charge. gPIB > gPOP Partant de ce constant, il serait prudent de donner une définition assez réelle de la croissance économique, - Elle est donc, un processus continu et soutenu d'élévation du PIB par habitant-. PIB/hab= PIB/POP v Relation croissance Economique et répartition du revenu Réaliser un taux de croissance économique donné pour un pays ne doit pas être interprété comme une fin en soi. Les mérites d'une croissance économique est sa capacité d'améliorer le niveau de vie de personne ainsi réduire la pauvreté. Graphique 03. Effet mix (croissance économique, bonne répartition du revenu) Source : Alexandre NSHUE, Macroéconomie théories et exercices, edupc, Kinshasa, 2007 Remarquons tout de suite qu'en combinant l'effet croissance et une bonne redistribution, nous pouvons atteindre une situation satisfaisante en ce qui concerne la réduction de la pauvreté. Concrètement nous disons d'une bonne politique salariale, d'une amélioration des services médicaux, du niveau de l'éducation, bref du social dont la population a tellement besoins conduit à une réduction sensible de la pauvreté. v Graphique 04 relation dette-croissance économique La dette affiche une relation avec la croissance en forme de courbe U inversée. L'effet de l'endettement est d'abord positif mais lorsque les ratios de la dette augmentent au-delà du point A (seuil de l'endettement) comme le démontre le graphique ci-dessous, la dette finit par ralentir la croissance. A partir du point B, la contribution de la dette devient négative. Source : FMI, Dette extérieure et croissance in Finance and development 2002, notre Adaptation Comparativement à la courbe de Laffer qui démontre que l'effet d'accroissement effréné du taux d'impôt, fini par réduire les recettes fiscales de l'Etat par le recours à la fraude et à l'évasion fiscales. La présente courbe corrobore par le fait qu'il existe une corrélation positive entre l'endettement et la croissance économique. Mais, faisons remarquer qu'un endettement effréné finit par amenuiser le taux de croissance économique d'un pays et le soumettre à des goulets d'étranglement. En guise de conclusion, nous disons qu'il serait logique pour un pays de s'endetter dans l'intervalle [1%,100%] de la valeur actuelle nette Dette/exportations. Ceci suppose une « soutenabilité optimale ». Dans cet intervalle, le pays connaitra une croissance d'environ 1.5 point. Au-delà tout endettement apparait comme un goulet d'étranglement. * 20 _ Le progrès technique est neutre au sens de HICKS et de SOLOW respectivement si Y=AF(K, L) et Y=F(AK, L). |
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