II.3.2. Notion de cotation
Il en existe deux types : la cotation au certain et la
cotation à l'incertain.
a) La cotation au certain
Lorsque sur une place de base les moyens de payement et les
unités sont exprimés en monnaie nationale et la cote en monnaie
étrangère (devise), nous disons que cette place cote au
certain.
Coter au certain en R.D.Congo, c'est donc exprimer à
combien une unité de la monnaie congolaise s'échange contre une
devise considérée. Il est à noter qu'un taux de change
peut en fait être exprimé de deux façons ; soit comme
le prix d'une monnaie étrangère en termes de la monnaie nationale
(0.0021$ par FC) ou comme le prix de la monnaie nationale en fonction de la
devise (900FC par dollar américain).
Le tableau ci-dessous reprend le cas de l'expression du FC en
fonction du dollar américain.
b) Tableau n°2 : Cotation au certain entre
le FC et le $UD de 2007 à 2009
MOIS & ANNEES
|
2007
|
2008
|
2009
|
JANVIER
|
0.00188
|
0.00191
|
0.00146
|
FEVRIER
|
0.00182
|
0.00182
|
0.00137
|
MARS
|
0.00178
|
0.00180
|
0.00126
|
AVRIL
|
0.00181
|
0.00179
|
0.00119
|
MAI
|
0.00188
|
0.00178
|
0.00126
|
JUIN
|
0.00201
|
0.00179
|
0.00126
|
JUILLET
|
0.00202
|
0.00178
|
0.00130
|
AOUT
|
0.00202
|
0.00178
|
0.00129
|
SEPTEMBRE
|
0.00201
|
0.00176
|
0.00124
|
OCTOBRE
|
0.00201
|
0.00171
|
0.00118
|
NOVEMBRE
|
0.00201
|
0.00171
|
0.00115
|
DECEMRE
|
0.00199
|
0.00164
|
0.00110
|
Source : Rapport annuel de la banque centrale 2009
Ce tableau nous montre les différentes cotations au
certain depuis le mois de Janvier 2007 (pris comme point de départ pour
notre travail) jusqu'au mois de Décembre 2009.
Pour comprendre la variation du taux pendant ces trois
années, servons-nous de la moyenne mobile, utilisée très
souvent dans les calculs des cotations bancaires et les prévisions.
Cette technique consiste en une moyenne par palier connue
sous le nom de moyenne en escalier. Elle se calcule de façon
régressive jusqu'à aboutir au niveau où le
dénominateur devient 1. On fait alors la sommation de différentes
moyennes comparées à leurs effectifs.
Posons :
MM = la moyenne mobile
= les moyennes primaires
n = nombre des tranches
considérées par le modèle
MM =
Nous présentons dans le tableau ci-contre les
résultants des calculs issus de la formule de la moyenne mobile pendant
les trois années prises en considération.
c) Tableau n°3 : Représentatif des
moyennes mobiles
& ANNEES
|
2007
|
2008
|
2009
|
|
0.00193
|
0.00177
|
0.00126
|
|
0.00194
|
0.00176
|
0.00124
|
|
0.00195
|
0.00176
|
0.00123
|
|
0.00197
|
0.00176
|
0.00122
|
|
0.00199
|
0.00176
|
0.00123
|
|
0.00201
|
0.00175
|
0.00122
|
|
0.00201
|
0.00175
|
0.00122
|
|
0.002008
|
0.00174
|
0.00121
|
|
0.002007
|
0.00174
|
0.00116
|
|
0.002006
|
0.00175
|
0.00114
|
|
0.002005
|
0.00167
|
0.00112
|
MM =
|
0.0021633
|
0.00176363
|
0.0012045
|
A la lumière de ce tableau, nous remarquons que 1FC
était coté en moyenne à 0.0021633 en 2007, à
0.00176363 en 2008 et à 0.0012045 en 2009.
Nous pouvons aussi intégrer ces trois moyennes dans la
recherche de l'appréciation ou de la dépréciation de la
monnaie, en posant :
= la moyenne de 2007
= la moyenne de 200
= la moyenne de 2009
Pour comprendre le moment favorable pour la monnaie, il
suffit de comparer ces trois moyennes en appliquant la relation
suivante :
Appréciation (dépréciation) = 1-
Si ce rapport est inférieur à zéro, comme
nous sommes dans une cotation au certain, il y aura dépréciation.
Dans le cas contraire nous observons une appréciation de la monnaie
nationale.
1-= 1-= 1-1.227 = - 0.227
Cette comparaison signifie que la cotation a connu une chute
de plus de 22.7% dans le chef de la monnaie congolaise et une
appréciation dans la même proportion du dollar américain
par rapport au Franc congolais, soit en moyenne 0.004 en faisant
M1-M2.
1-= 1-= 1-1.466 = - 0.466
Ce résultat révèle que pendant la
période comprise entre 2008 et 2009, la monnaie congolaise s'est
dépréciée avec une moyenne de plus de 46.6 %, soit
0.00056 en utilisant la méthode de comparaison
(M2-M3).
1-= 1-= 1-1.8 = - 0.8
Cette relation montre une dépréciation de la
monnaie congolaise dans l'ordre de 80% depuis janvier 2007 jusqu'en
décembre 2009 du point de vue de la cotation. Cette situation prouve
à suffisance, que la monnaie congolaise affiche un caractère
d'instabilité continue. Ceci car à l'espace (intervalle) de trois
ans seulement, le Franc congolais a connu une dépréciation de
plus de 80%, du moins par rapport au dollar américain.
d) La cotation à l'incertain
Les opérations de change qui permettent aux agents
économiques d'obtenir, contre monnaie nationale et/ou devise, des moyens
de payement libellés en d'autres devises prennent traditionnellement
deux formes :
- La forme d'une livraison sur un compte et/ou des billets et
chèques de voyage.
- La forme d'un virement sur un compte ouvert auprès
d'une banque étrangère. (Marc BASSONI, 1998).
La cotation à l'incertain exprime la quantité
de Franc congolais que l'on obtient à partir d'une unité de
monnaie étrangère prise comme référence (1$ =
497.37FC en Novembre 2007)
Dans le tableau ci-dessous nous pouvons lire
l'évolution de la cotation à l'incertain du dollar
américain et le Franc congolais. Ce même mécanisme est
à la base des comportements spéculatifs que l'on observe en
matière de fixation du cours des monnaies partout où on effectue
ce genre de calcule.
e) Tableau n°4 : Cotation à
l'incertain entre le dollar américain et le Franc congolais de 2007
à 2009
MOIS & ANNEES
|
2007
|
2008
|
2009
|
JANVIER
|
530.52
|
523.27
|
680.75
|
FEVRIER
|
549.38
|
549.15
|
728.98
|
MARS
|
559.41
|
553.54
|
792.73
|
AVRIL
|
552.53
|
558.26
|
835.98
|
MAI
|
529.15
|
558.15
|
787.80
|
JUIN
|
497.45
|
559.32
|
764.81
|
JUILLET
|
495.59
|
558.44
|
770.86
|
AOUT
|
494.86
|
559.09
|
802.63
|
SEPTEMBRE
|
495.36
|
560.64
|
841.06
|
OCTOBRE
|
496.98
|
567.47
|
869.30
|
NOVEMBRE
|
497.37
|
582.25
|
898.82
|
DECEMBRE
|
500.66
|
606.58
|
904.53
|
Source : Rapport annuel de la banque centrale du Congo
2009
Les données de ce tableau de cotation à
l'incertain ne sont que des données de la cotation inversées car
l'accession aux données de l'extérieur de la R.D.Congo n'a pas
été facile. Par conséquent, les raisonnements menés
sur la cotation au certain sont aussi valables mais de manière
inversée pour la cotation à l'incertain.
Pour une connaissance projetée dans le temps de
l'évolution séquentielle du cours de change, les responsables
monétaires utilisent la technique de la « moyenne
mobile » en vue d'intégrer toutes les décisions
antérieures dans celles qui peuvent être envisagées dans le
futur.
Dans certains pays (Francophones) les cotes de change
indiquent le nombre d'unités monétaires nationales correspondant
à une unité de monnaie étrangère ou devise. C'est
la cotation à « l'incertain ». Dans d'autres,
Anglo-saxons, le plus souvent les cotes indiquent le nombre d'unités
monétaires étrangères équivalent à une
unité de monnaie nationale. Il s'agit de la cotation au
« certain ».
Si en R.D.Congo, on cote 1$ = 500FC, il faut que dans le chef
du dollar en cote
1FC = 0.0019FC. La première place se nomme place de
base et la seconde place de cote ; d'où pour qu'il y ait
parité nous devons avoir l'égalité suivante :
Parité = cote x cote = base x base
Les banques congolaises vendent des devises à un
coût supérieur au cours officiel de change et achètent
à un coût inférieur. Si pour une banque la demande en
devises libellées en dollar est plus importante que d'éventuelle
offre, le cours du dollar aura tendance à augmenté. Il aura
tendance à baisser dans le cas contraire.
Il existe une variété de cours
qui expriment, à un moment donné, la valeur d'une monnaie par
rapport à une autre unité monétaire. Il y a un cours en
continu qui résulte de l'état des transactions se
déroulant sur l'ensemble des marchés financiers sur lesquels
s'échangent les monnaies. Il peut être complété par
un cours officiel (ce que l'on appelle le fixing). Une séance est alors
consacrée à la fixation d'un cours des monnaies. Lors de la
clôture de la séance boursière, les cours qui se sont
établis constituent la cote officielle : c'est ce cours qui sert de
référence pour les opérations de change de la
clientèle des banques, notamment les particuliers, qui n'interviennent
pas sur les marchés financiers en qualité de cambistes.
L'évolution du cours des monnaies peut varier
également en fonction de la réalisation effective des
transactions qui se règlent en devises : il se fixe alors un cours
au comptant et un cours à terme. Ce dernier permet de se prémunir
contre les variations des taux de change, car il autorise à fixer pour
aujourd'hui le prix d'une transaction qui sera réglée en devises
à une date ultérieure. (A. DAYAN et alii, 2004).
II.4.
Méthodologie
L'élaboration d'un questionnaire d'enquête, qui
nous a permis de récolter les données a été
guidée par les hypothèses que nous avons établies. Ce
questionnaire était adressé à 120 ménages de Bukavu
et a permis la compréhension du problème au niveau
microéconomique.
La taille de l'échantillon est présentée
dans les paragraphes qui suivent.
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