Section III : L'IMPACT DE LA VIABILITE SOCIO-ECONOMIQUE
DE LA FUTURE PROVINCE DU HAUT - KATANGA
La capacité attractive du district du Haut - Katanga
de part de ses richesses a comme effet l'implantation des multinationales qui
créent de l'emploi et apportent également de la nouvelle
technologie pour profiter non seulement aux autochtones mais aussi au pays
concerné, elles améliorent rapidement les espaces territoriaux
par et à travers la construction rapide des infrastructures
routières, sanitaires, scolaires, publics et administratifs, la
construction des nouveaux lotissements... Ce qui rend davantage le Haut -
Katanga viable. Il y a également l'expansion démographique.
L'augmentation de la population trouve son explication au
Katanga sur différents faits : la guerre de libération de
1996, la guerre d'agression qui éclata le 02 août 1998, mais et
surtout avec l'événement des sociétés
multinationales phénomène qui remonte depuis pendant la
transition surtout à partir de 2003. L'augmentation démographique
est un facteur explicatif de la viabilité d'un territoire donné,
mais et d'autre part elle est à la base des conséquences
négatives dangereuses susceptibles de mettre en jeu cette
viabilité socio-économique de la future province du Haut -
Katanga, car le découpage aussi pointe à l'horizon, la population
accroît les problèmes augmentent également, ce qui semble
sauter aux yeux de gestionnaires c'est la dégradation de la paix,
l'insécurité augmente également.
§1. L'insécurité
L'insécurité semble également être
une épine dans le pied du gouvernement auquel, à ce jour, on
pense le moins. Les nouvelles entités doivent être en mesure de
bien assurer la sécurisation des biens et des personnes.
Chaque nouvelle province aura sa propre police, il en est de
même de celle du Haut - Katanga. On l'appellera police locale ou police
de proximité pour en minimiser les prérogatives plaçant
ainsi la sécurité des biens et des personnes sous la
responsabilité de la police nationale. Par contre, on l'appellera police
provinciale pour mettre en relief l'étendue de sa compétence
territoriale, laquelle doit couvrir la sécurité des biens et des
personnes sous juridictions. Il est vrai que les deux tendances seront
départagées par le dispositif légal et
réglementaire que prévoit la constitution.
Imagions le cas - fort peu probable dans le Congo ou le
dispositif légal et réglementaire en matière de
découpage sera complet et clair cohérent. Dans cette
hypothèse il ne restera plus que la culture des peuples et la
qualité des dirigeants pour décider de l'issue de cette
expérience de découpage ou l'une et l'autre faciliteront la mise
en oeuvre du découpage. Ou au contraire, elles la compliqueront. Une
fois de plus, retenons une deuxième hypothèse optimiste mais tout
aussi improbable : Celle d'une culture ambiante et d'une compétence
des dirigeants provinciaux qui facilitent l'application scrupuleuse des lois et
règlements régissant le découpage territorial et la
décentralisation. La sécurité des biens et des personnes
sera-t-elle bien garantie qu'elle ne l'est aujourd'hui, notamment pour ce qui
est de contenir et de réprimer les délits et les crimes
transfrontaliers ? Hélas ! Non ! En effet, d'abord, le pays passe
de 12 provinces à 26, du même coup des espaces se font plus
étroites, les administrations plus improvisées et moins
équipées, et les frontières à contrôler plus
nombreuses. Ensuite, c'est précisément à ces
administrations qu'incombe la responsabilité de sécuriser les
biens et les personnes : faute de quoi aucun citoyen n'aura
été rapproché de son administration en quoi que ce soit.
Ainsi donc, l'essentiel nécessitera du temps et des ressources
considérables : l'organisation de l'Etat civil, l'équipement
et la formation de la police, la mise en place des cours et tribunaux des
provinces, ainsi que les mécanismes de coopération entre polices
et juridictions provinciales. Conséquence logique : comme
aujourd'hui, et sans doute plus qu'aujourd'hui et pour longtemps les
frontières seront allégrement et paisiblement franchies par les
malfrats.
La criminalité et l'insécurité seront
davantage à l'intérieur des provinces face à des
administrations provinciales qui s'installent sans équipement ni
expérience. Elles seront tout autant à cheval sur les
frontières. Les frontières en effet seront
considérées des protections d'une autonomie provinciale opposable
à tous, plutôt que comme des lignes de collaboration avec les
provinces voisines.
L'incapacité des polices et la non collaboration des
administrations constituent ainsi un grand défi : faute de temps et
des ressources. La situation sera même pire si, comme cela semble
hautement probable, les provinces ont une conception isolationniste tatillonne.
Délinquance, terrorisme et drogue auront à l'intérieur et
à cheval sur des multiples frontières factices un boulevard
grandement ouvert pendant des lustres. L'insécurité dont un Congo
en quête de la stabilité n'a sûrement pas besoin. Les
sociétés de gardiennage ont de beaux jours devant elle.
|