§3. Les difficultés majeures du District du Haut -
Katanga
Les vastes dimensions du district-Province (131.443
km²), la potentialité de ses ressources diverses
variétés, constituent un atout majeur pour le
développement et la meilleure gestion de cette entité. Les
années consommées démontrent que l'avenir heureux de cette
future province repose sur non seulement le morcellement d'une réforme
territoriale, mais aussi et surtout dans l'établissement des atouts
viables pour l'organisation et le fonctionnement de la nouvelle entité,
atouts que nous verrons très prochainement dans le troisième
chapitre.
Les défis sont énormes pour le
District-Province auxquels il est buté et qui nécessitent une
politique robuste d'aménagement mais pour l'instant nous nous limitons
à ceux qui sont frappants :
- Au plan social
La mauvaise condition de travail du personnel enseignant
à cause d'une rémunération très insignifiante,
l'absence de matériels didactiques appropriés, manque
d'équipements adéquats, corruption... entraînant la baisse
du niveau de l'enseignement.
L'absence d'approvisionnement, de formations médicales
en produits pharmaceutiques et en matériels nécessaires, la
disparition d'hygiène publique et mauvaise condition de travail du
personnel soignant.
L'insuffisance de la desserte en eau et
électricité, absence d'une politique cohérente pour
assurer l'eau potable aux populations rurales et lutter contre les maladies
hydriques.
Le licenciement massif et abusif des agents notamment dans
les entreprises minières suite à la fermeture de ces
dernières. Par cet état de choses il y a lieu de souligner la
recrudescence de cas de banditisme et de vandalisme.
Les conditions sociales déplorables (santé, la
famine, le logement, l'état critique de l'enseignement...) aux quelles
font face nombreuses personnes autochtones ou la population de ce district
correspond à leur situation économique défavorisée.
Ces populations connaissent le taux de chômage et d'aide sociale
chroniquement plus élevé. Pressé de la pratique de
découpage en cours, le pouvoir public en complicité avec
certaines organisations tentent par le biais d'une myriade de politique et
programme, d'améliorer la situation socio-économique des
autochtones, mais il y a lieu de noter la perpétuation des conditions de
vie de misérabilité malgré l'intervention de l'Etat et ce
non seulement et surtout pour les territoires victimes de la guerre d'agression
(Territoires de Pweto et Mitwaba) mais aussi pour tous les autres qui composent
cette entité.
- Au plan politique
La léthargie des partis politiques dont la plus part
sont organisés autour des bases claniques et ethniques sans projets de
société, laissant de côté, une de leurs missions
essentielles à savoir le renforcement de la conscience nationale et
l'éducation civique de leurs membres.
- Au plan économique
L'économie reste caractérisée par le
délabrement total du tissu économique, très mauvaise
circulation des personnes et des biens.
- Au plan Administratif
L'administration souffre ; elle est en principe comme
nous pouvons le dire sans se farder qu'elle est empirique c'est-à-dire
caractérisée toujours par un vieillissement du personnel, du
matériel, non ou mal équipée, un très mauvais
état de son infrastructure (cadre d'accueil), l'absence de renforcement
des capacités du Personnel ; mauvaise
rémunération ; lacisme, corruption et impunité...
Au Plan des infrastructures
L'état vétuste des infrastructures telles que
le bâtiment (services administratifs, écoles, hôpitaux,
marchés...), les ponts, les bacs et les aérogares ; manque
de transformateurs électriques capables d'alimenter les villes, les
territoires et leurs environs ; la destruction très avancée
des routes à la base de l'enclavement de plusieurs entités
territoriales à cause de l'impraticabilité des routes qui bloque,
surtout à l'intérieur du District, la circulation des personnes
et des biens. Ce blocage exacerbe de plus en plus les conditions de vie
déjà précaires de la population.
Ces différents problèmes relevés peuvent
retenir en priorité l'attention de nos gouvernants de par de leurs
multiples effets désavantageux. C'est pourquoi outre la prise en compte
de tous les autres critères de découpage, le gouvernement doit
s'atteler prioritairement à des cruciaux problèmes que nous
verrons très prochainement dans le troisième chapitre.
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