Le découpage territorial de la RDC et ses effets sur la viabilité de nouvelles provinces ( cas du district du haut-Katanga )( Télécharger le fichier original )par Jules KAIMBI Université de Lubumbashi ( UNILU ) - Licence en sciences politiques et administratives 2008 |
§2. La période Post colonialAyant passé en revu et en grands traits les différentes réformes avant l'accession de notre pays à l'indépendance, nous allons maintenant aborder la deuxième phase, c'est-à-dire celle de l'indépendance et qui part du 30 juin 1960 à nos jours. La période post-coloniale peut, pour le domaine qui nous occupe ici, être divisée en quatre phases : - La première phase, celle de la première République qui va de 1960 à 1967 - La deuxième phase, de la deuxième République qui va de 1967 à 1990 - La troisième phase, de la transition qui va de 1990 - 2006 - La quatrième et dernière phase qui va de 2006 à nos jours. 1° La première République, de 1960 - 1967Le territoire congolais demeurait divisé en six provinces héritaient du Congo-belge, jouissant cependant d'une très large autonomie, car cette loi dotait l'Etat congolais d'une forme Fédérale, mais qui ne disais pas son nom. Nous pouvons citer ces provinces à titre de rappel : Coquilhatville, Costermansville, Léopoldville, Lusambo, Stanleyville et Elisabethville. Au cours de l'année 1962, deux lois vont intervenir, celle du 09 mars et du 27 avril, pour modifier l'article 7 de la loi fondamentale concernant les provinces et fixant les critères de leur création pour faire passer ainsi le nombre des provinces de 6 à 21. Ce qui engendra le terme populaire et ironique de « Provincettes »((*)30). Ce sont notamment les provinces et leurs capitales : Le Congo-central (Matadi), Cuvette Centrale (Coquilathville, Mbandaka actuel), Haut-Congo (Stanleyville), Katanga-Oriental (Elisabethville, actuel Lubumbashi), Kivu Central (Bukavu), Kwango (Kenge), Kwilu (Kikwit), Léopoldville (Léopoldville ou Kinshasa), Lomami (Kabinda), Lualaba (Kolwezi), Kibali - Ituri (Bunia), Mai - Ndombe (Inongo), Maniema Port Empain aujourd'hui Kindu, Moyen Congo (Lisala), Nord - Kivu (Luofu), Sankuru (Lodja) Sud-Kasaï (Bakwango), Ubangi (Gemena) Uélé (Paulis actuels Isiro) et Unité Kasaïenne (Tshikapa). Sous l'empire de la loi constitution de Luluabourg, le 1er Août 1964, la loi fondamentale est abrogée et remplacée par celle dite de Luluabourg. Il importe de signaler ici que c'est cette constitution qui pour la première fois, qualifia l'Etat Congolais de « République Démocratique du Congo ». L'adoption de 21 provinces y demeure, mais cette constitution n'eut qu'une vie éphémère, car à peine quelques quinze mois seulement après son entrée en vigueur, elle fut balayée par le coup d'Etat du 24 novembre 1965, opéré par Mobutu qui la mit d'abord en veilleuse (suspension) avant de l'abroger et de la remplacer par celle du 24 juin 1967. Notons que cette période allant du coup d'Etat à la promulgation d'une nouvelle constitution sera qualifiée de transition. La Réforme de 1962 sera butée à d'énormes difficultés car elle n'avait contenté tout le monde du fait de l'appartenance de tel territoire, de tel secteur, dans telle ou telle autre région. Le tableau synthétique ci-dessous apporte une lumière à ce propos : Province Territoires, secteurs Disputés entre Contestés ou disputés L'Equateur Banzyville (Gbado) Ubangi & Moyen Congo. Kasaï Groupement Musumba, Unité Kasaïenne et le Sankuru et le Sankuru. Katanga Kabalo, Kabongo, Lomami et Nord-Katanga et Basonge Kivu Goma, Rusthuru, Kivu Central et Nord-Kivu et Shabunda Orientale Watsa Uélé Faradje et Kibali - Ituri. Cependant cette première République et d'après l'illustration synthétique du tableau nous ne pouvons dire qu'il y a eu précipitation dans la réforme car le nouveau cadre n'était pas bien préparé pour l'accueil et l'animation de nouvelles institutions. Par ailleurs, le critère de seuil de tolérance sociale n'était pas pris en compte. En effet, lorsqu'on aménage un territoire on tient compte de similitude de gens qui doivent se retrouver sur une étendue homogène que s'ils sont caractérisés par des similitudes historiques et existentielles c'est-à-dire mettre ensemble les gens qui peuvent bien cohabiter, se supporter (Bemba, Lamba, Sanga, Tabwa). * (30) Clément KABANGE NTALA, op.cit., p. 79. |
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