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Apport des activités génératrices de revenus dans l'amélioration des conditions socioéconomiques des femmes handicapées motrices de la commune de bambey. etude à partir de l'association féminine des handicapés moteurs de la commune de bambey

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par Léon Michel NDIONE
Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social / Dakar - Diplôme d'Etat d'Assistant Social 2007
  

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3.2 CHAMP D'ETUDE

Le nombre de personnes handicapées motrices recensé dans la commune s'élève à ce jour à 136. Dans ce nombre, 62 sont des femmes, soit 46% de la population totale de handicapés moteurs de la commune.

Le groupe sur lequel nous avons choisi de faire notre étude se nomme Association Féminine des Handicapées Motrices de la Commune de Bambey (AFHMCB). Elle a été créée en 1999, suite à des malversations financières ayant disloquées l'Association des Handicapés Moteurs de Bambey.

En effet, les femmes membres de ladite association, regroupées au sein de la section féminine, avaient décidé de créer leur propre association, après constatation des discriminations dont elles faisaient objet et des malversations financières continuelles.

L'AFHMCB a son siége social au quartier léona nord, sur la route de Gawane, chez le domicile du chef de quartier feu Salif NDIAYE.

La raison d'être de l'association est l'entre aide et la solidarité entre ses membres. Ce besoin d'entre aide découle du fait qu'elles se sont toujours senties laissées en rade par les autorités locales et les institutions, malgré les voeux pieux faits à l'endroit des handicapés.

Ce but a été traduit en trois objectifs majeurs que sont :

- regrouper toutes les femmes handicapées motrices de la commune, au sein d'une même association ;

- favoriser l'entre aide et la solidarité entre les femmes handicapées motrices ;

- développer des Activités Génératrices de revenus (AGR) pour la promotion socio économique des femmes handicapées motrices.

Le problème centrale des membres de l'association se trouve être les difficultés de déplacement de ses membres, du fait du handicap.

En effet, ces difficultés de déplacement se traduisent par un manque de moyens de locomotion spécifique à leur handicap, à savoir : des chaises roulantes et des béquilles. Cela entraîne beaucoup de retard dans leurs activités, des absences fréquentes lors des réunions et même des démissions.

L'AFHMCB est sous la tutelle de L'Association Nationale des Handicapés Moteurs du Sénégal (ANHMS)

L'ANHMS est une association à but non lucratif, officiellement reconnue le 06 MAI 1982 avec récépissé délivré par le Ministère de l'Intérieur sous le N°3882/MINT/DAGAT.

Elle regroupe des personnes handicapées motrices, les parents et les amis de celles-ci et est présente dans tout le territoire sénégalais. Sa structuration est modelée sur la décomposition géographique du pays.

Elle est composée d'un Bureau National, de 10 bureaux régionaux, de 31 bureaux départementaux et des comités de quartiers. Elle travaille à l'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées en général et de ses membres en particulier.

La section féminine née de l'assemblée générale statutaire de 1998 a permis à l'association de faire un pas considérable dans sa structuration.

La femme handicapée, du fait de sa situation de marginale à plus d'un titre (en tant que femme et en tant que handicapée), méritait qu'on lui consacre un plan spécifique d'insertion.

La section compte à ce jour plus de 200 000 membres à travers le Sénégal et a suivi la structuration de l'association. Ainsi, elle a des filiales dans toutes les sections régionales et sous-sections départementales de l'association.

L'AFHMCB, depuis sa création en 1999, n'a pas poursuivi sa structuration. Elle ne disposait donc pas de texte organique, mais officiait surtout dans l'informel. Cependant bien que n'ayant pas de reconnaissance juridique, cette association avait toujours le soutien de partenaires tels que le SDAS/Bambey, AHDIS ou encore le CMS.

L'adhésion à l'association est libre et volontaire, pourvu que l'adhérant soit femme handicapée motrice. Le droit à l'adhésion s'élève à 2500F CFA. Pour prétendre à des financements et participer aux activités de l'association, le membre devra verser mensuellement, la somme de 500F CFA.

Le bureau de l'association est composé :

- d'une présidente ;

- d'une présidente adjointe ;

- d'une secrétaire générale ;

- d'une trésorière ;

- d'une trésorière adjointe ;

- de trois commissaires aux comptes.

Ce bureau a été mis en place en 1999, à la suite d'un vote. Les membres n'ont pas jugées nécessaire de le renouveler, puisque l'association na pas encore achevée sa structuration par une reconnaissance juridique.

Le consensus est de rigueur dans les prises de décision. A l'occasion, la présidente convoque tous les membres disponibles pour prendre une décision unanime. Cependant, il arrive parfois que l'acuité de la situation ne permette pas la réunion de tous les membres. La présidente reçois alors le plein pouvoir de décider pour et dans l'intérêt de l'association et ensuite de rendre compte aux membres.

Avec le problème de déplacement qui affecte la quasi-totalité des membres du bureau, sinon de l'association, les fonds ont été confiés à la présidente qui les gère et garde les documents et archives. Les autres membres lui font entièrement confiance et n'interviennent que lorsque la situation le demande : par exemple quand la signature de la trésorière ou de la secrétaire générale est demandée.

Jusque là, la seule sanction appliquée reste celle financière. En effet, l'association n'est pas encore confrontée à des fautes graves, outre des irrégularités notées sur le versement de la cotisation mensuelle de 500F CFA. Ainsi, pour prétendre à un quelconque financement, le membre devra d'abord s'acquitter du versement de toutes ses cotisations mensuelles, sinon de ses arriérées de cotisation. En cas de non paiement, son financement sera réparti aux autres membres ayant émis le désir d'acquérir une somme plus importante.

Avec l'imminence de la reconnaissance juridique, l'association passe progressivement de la gestion informelle à une structuration. Cependant, cette structuration devrait s'accompagner de la résolution d'un certain nombre de problèmes comme celui de la mobilité.

Les membres sont très motivés, malgré leur handicap moteur. La raison est à chercher certainement dans leur désir de trouver les ressources nécessaires leurs permettant de mener des activités socio - économiques afin de s'auto prendre en charge

Dans ce désir commun, tous les membres s'entendent parfaitement et entretiennent des relations d'amitié, de fraternité et de solidarité. C'est la raison pour laquelle les conflits et les clans sont inexistants au sein de l'association. Aussi, la présidente jouit d'une certaine notoriété à cause de ses qualités personnelles de conciliatrice, d'écoute et de gestion collégiale dans la transparence.

D'autres membres jouent aussi des rôles importants ; qui à cause de leurs dynamismes, qui d'autre à cause de leurs niveaux d'instruction.

La massification a fait naître en chacune des membres un dynamisme nouveau. Certaines étaient totalement inactives avant d'adhérer à l'association. L'esprit de solidarité et d'entre aide a réveillé en elles le goût de l'entreprenariat, l'ouverture à l'environnement qui semblait fermée pour elles et le développement de relations et de partenariats.

A ce jour, l'AFHMCB ne dispose d'aucun matériel de fonctionnement et ne compte à son affectif, aucune réalisation visible, hormis le compte au CMS. Les financements qu'elles acquièrent sont partagés entre les membres qui détermineront elles - mêmes les activités sur lesquelles elles vont s'investir ainsi que le mode de gestion des fonds alloués. Les seules exigences sont l'ouverture d'un compte d'épargne et le remboursement des fonds alloués.

Pour les finances, l'association possède un compte d'épargne au CMS. Les inscriptions et cotisations mensuelles y sont versées. Le compte qui s'élève aujourd'hui à hauteur de 150.000F CFA, sert parfois à financer les activités des membres en cas de non disponibilité de fonds de partenaires.

Les financements des partenaires pour chaque membre vont de 50.000F CFA à 100.000F CFA. Ces partenaires sont le SDAS, AHDIS, le PNUD, le PLCP et le CMS.

Le problème central de l'AFHMCB est celui de la mobilité de ses membres. En effet, étant handicapées moteurs, ces femmes ont besoins d'appareils spécifiques qui puissent leur permettre de se déplacer. Il s'agit de béquilles et de chaises roulantes. Malheureusement, ces appareils coûtent chers et ne sont pas à la portée de presque l'ensemble des membres de l'association. Les rares membres qui en possèdent sont confrontées à un autre problème: celui de l'entretien et de la maintenance des appareils.

En effet, les chaises roulantes ont besoin d'un bon entretien et des pièces de rechanges constamment disponibles pour des réparations. Malheureusement, ces pièces de rechanges ne sont parfois même pas disponibles sur le marché.

Il se trouve que la majeur partie des femmes handicapées a surtout besoin de chaises roulantes assez spécifiques, du fait de la nature et du degré de leur handicap, mais surtout à cause de leur âge avancé. Il s'agit de chaises roulantes motorisées et assez spacieuses pour le confort.

Ce problème de mobilité est la cause majeure des retards notés dans le déroulement des activités de l'association, notamment l'écoulement des produits issus de leurs activités.

L'association est aussi confronté à d'autres problèmes tels que l'insuffisance de l'appui technique, la non disponibilité de matériels pour le plein exercice des AGR, l'inadaptation des systèmes de crédits en cours qui font de petits prêts qui ne permettent pas de prendre en charge certaines activités et qui ne prennent pas en compte les besoins spécifiques du handicapé et les besoins primaires du foyer. Ainsi, les membres ne peuvent mener ensemble des activités communes et sont obligées de se partager les financements à cause de leur insignifiance

Au plan social, l'inadéquation du milieu de vie avec les discriminations, stéréotypes et marginalisations de la population et surtout des autorités locales, constituent un second handicap pour ces femmes. Nous pouvons affirmer que c'est même le handicap majeur pour ces femmes. Certaines se sont vues opposer des projets de mariage, d'autres ont subi des abus sexuels, des refus de reconnaissance de leurs enfants à cause de leur état de faiblesse. Malheureusement, elles ne disposent pas encore des armes nécessaires pour faire face à l'hostilité du milieu, malgré leur dynamisme et leur expertise dans certains domaines comme la coiffure, la couture et la transformation des fruits et légumes

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon