Section I. Dispositif sous régional de
financement et impacts
Le financement des petites entreprises reste toujours le «
chaînon manquant » entre microfinance et secteur bancaire.
La réforme du secteur financier et bancaire et les
programmes de privatisation mis en route dans de nombreux pays africains depuis
la fin des années 1980 ont reposé la question du financement des
PME africaines. Le rapprochement entre banques et PME paraît
intéressant non seulement dans la perspective d'une meilleure
intégration et stabilisation des activités bancaires dans
l'économie réelle des pays concernés, mais
également pour faciliter des investissements à la base,
Générateurs de revenus et d'emplois.
I.1. Système de financements et de promotion
des PME/PMI dans l'UEMOA I.1.1. Aperçu de l'UEMOA
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
a été créée par traité signé à
Dakar le 10 janvier 1994 par les Chefs d'Etat et de Gouvernement des sept pays
de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage du F CFA comme monnaie à
savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo. La
Guinée-Bissau est devenue le 8ème
État membre de l'Union2 le 02 mai 1997. L'UEMOA est
née de la volonté de ces pays d'approfondir leur
intégration économique en complément de l'union
monétaire déjà réalisée depuis 1962 à
travers l'UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine). Les mécanismes
de régulation monétaire se devaient d'être
complétés par des réformes économiques afin
d'assurer la cohésion de l'Union et lancer les bases d'une croissance
durable. L'UEMOA vise à établir un espace économique
intégré et s'est assignée comme objectifs de :
- « renforcer la compétitivité des
activités économiques et financières des États
membres dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un
environnement juridique rationalisé et harmonisé ;
- assurer la convergence des performances et des politiques
économiques des États membres par l'institution d'une
procédure de surveillance multilatérale ;
- créer entre les Etats membres un marché commun
basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services,
des capitaux et le droit d'établissement des personnes exerçant
une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un
tarif extérieur commun et une politique commerciale commune ;
- instituer une coordination des politiques sectorielles
nationales par la mise en oeuvre d'actions communes, et éventuellement,
de politiques communes notamment dans les domaines suivants : ressources
humaines, aménagement du territoire, agriculture, énergie,
industrie, mines, transports, infrastructures et
télécommunication ;
- harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon
fonctionnement du marché commun, les législations des
États membres et particulièrement le régime de la
fiscalité. »
L'espace UEMOA couvre une superficie d'environ 3,5 millions de
km2 et constitue un marché de plus de 78 millions de
consommateurs (en 2003) soit environ 30% de la population de l'Afrique de
l'Ouest. Le taux de croissance démographique est d'environ 2,8%.
Sur le plan économique, l'UEMOA vaut aujourd'hui
environ 23 000 milliards de FCFA en termes de produit intérieur brut,
soit près de 33% du PIB ouest africain. En 2004, le taux de croissance
économique enregistré était de 4,6%. La répartition
sectorielle du PIB laisse transparaître des disparités.
L'activité économique au sein de l'UEMOA en 2003 était
majoritairement concentrée dans le secteur tertiaire avec environ 53% du
PIB de l'Union, montrant ainsi l'importance des services relativement aux
autres domaines de l'activité économique. Les secteurs primaire
et secondaire ne représentaient respectivement qu'environ 28% et 19% du
PIB de l'Union.
Au sein de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire constitue
l'économie dominante avec en moyenne environ 38% du PIB de l'Union sur
les dernières années. Elle est suivie du Sénégal
(18% du PIB), du Burkina Faso et du Mali (11% chacun). Les autres pays viennent
ensuite avec des proportions de 9%, 7%, 5% et 1% respectivement pour le
Bénin, le Niger, le Togo et la Guinée Bissau. Le taux
d'investissement au sein de l'Union n'a représenté en moyenne sur
les dernières années qu'environ 16% du PIB.
Les échanges commerciaux de l'Union sont estimés
en 2003 à 7183,8 milliards de FCFA pour les importations et 6320,8
milliards de FCFA pour ce qui concerne les exportations. Le volume des
échanges de l'Union représente en 2003 environ 5% du volume total
des échanges réalisés au niveau continental. Quant aux
échanges intra- communautaires, ils ne dépassent pas 6% de
l'ensemble des flux du commerce extérieur cumulés des Etats de
l'Union.
I.1 .2. Politiques et règlementations
communautaires de la promotion des PME
Dans une optique de relance de la création des PME dans
l'espace UEMOA le conseil des ministres des Etats membres a pris la
décision :
N°16/2003/CM/UEMOA RELATIVE AU PROGRAMME
D'ACTIONS POUR LA PROMOTION ET LE FINANCEMENT DES PME DANS L
'UEMOA.
Cette décision vise essentiellement trois grands objectifs
à savoir :
> Créer un environnement incitatif pour la PME
> Assurer un appui direct performant au service de la PME dans
l'UEMOA. > Assurer une offre de financement adaptée à la
PME
Nous ferons ensuite une présentation des actions et
objectifs intermédiaires par rubriques de la politique Communautaire de
l'Union.
I.1 .2.1. Créer un environnement incitatif pour la PME
1. élaborer une charte des PME, sous la forme d'une
déclaration de politique forte en faveur des PME et comprenant notamment
une définition communautaire de la PME, sous l'impulsion de la
Commission de l'UEMOA, déclinée à travers une politique
Communautaire de développement des PME ;
2. favoriser la mise en place dans l'Administration de chaque
Etat membre de l'UEMOA d'une Direction forte, garante des intérêts
des PME et rattachée de façon pérenne à un
Ministère approprié ;
3. mettre en place, sur initiative conjointe de la Commission
de l'UEMOA, de la BOAD, de la BCEAO et de la Chambre consulaire
régionale, un Observatoire des PME de l'UEMOA, et procéder, dans
chaque Etat, à un recensement des PME ;
4. introduire dans le cursus scolaire, ainsi qu'au niveau de
la formation professionnelle et des centres d'apprentissage des modules
d'initiation à l'entrepreneuriat, notamment les jeux, les simulations,
les visites d'entreprises, en vue de promouvoir l'esprit d'entreprise dans les
pays de l'UEMOA ;
5. diffuser les cas de réussite d'entrepreneurs de
l'UEMOA, notamment par l'attribution de prix à l'occasion de
manifestations fortement médiatisées au niveau national et
régional ;
6. accélérer la mise en place d'un code
communautaire des investissements incitatif pour les PME ;
7. rendre simple et accessible l'acte de création
d'entreprise, notamment en mettant en place des centres de formalités
informatisés et en réduisant les délais et les frais de
constitution des PME ;
8. faciliter, avec les institutions de financement, la mise
en place d'incubateurs et de domaines industriels dans l'espace UEMOA; pour ce
faire, la BOAD réalisera une étude de faisabilité pour
l'implantation d'incubateurs et de domaines industriels privés dans les
pays de l'UEMOA ;
9. simplifier et alléger davantage la fiscalité
pour les PME et généraliser la mise en place dans les tribunaux
de commerce de chambres juridiques spéciales pour les PME, en vue
d'accélérer et de faciliter les procédures juridiques et
judiciaires ;
10. prendre une directive, au niveau de l'UEMOA, pour favoriser
dans la transparence l'accès des PME aux marchés publics
communautaires et nationaux ;
11. mettre en place des dispositifs juridiques favorisant la
continuité de l'activité des entreprises en difficulté et
potentiellement viables mais menacées de liquidation ;
I.1.2.2. Mise en place d'un appui direct performant au service de
la PME dans l'UEMOA
12. rationaliser le dispositif d'appui direct des PME, en
généralisant la mise en place par les Etats d'une Agence de
développement des PME, forte, autonome et dotée de ressources
humaines, financières et matérielles adaptées ;
13. s'appuyer sur les Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication (NTIC) pour améliorer l'accès à
l'information et le partenariat au profit des PME, notamment par la
création dans tous les pays de l'UEMOA de bourses de sous-traitance et
de partenariat en vue de leur mise en réseau au niveau
sous-régional, sous l'impulsion de la Commission de l'UEMOA, avec
l'appui des ministères impliqués, des chambres consulaires et des
partenaires au développement ;
14. promouvoir et diffuser les nouveaux enjeux de
compétitivité, notamment en élaborant, dans le cadre de
mise en oeuvre de la Politique Industrielle Commune de l'UEMOA, des
stratégies de développement des grappes régionales;
15. encourager la mise en place, avec l'appui des chambres
consulaires nationales et régionale et des organisations
professionnelles, de fédérations des PME fortes et
interlocutrices des instances nationales et communautaires ;
I.1.2.3. Assurance d'une offre de financement adaptée
à la PME :
16. soutenir, notamment avec l'appui de la BOAD et des
institutions de financement nationales et régionales, la consolidation
et l'approfondissement du système financier de l'Union de manière
à permettre la couverture des besoins de financement des PME ; par
ailleurs, il sera étudié l'opportunité et la
faisabilité de la création d'établissements de
crédit en faveur des PME dans les pays de l'UEMOA ;
17. créer un environnement plus incitatif pour le
financement des PME par le système financier actuel, notamment :
- faire bénéficier aux investissements
financés par crédit-bail des mêmes avantages du code des
investissements que les investissements classiques ;
- mener à son terme la mise en place de la loi-cadre
concernant le capital-risque et les sociétés d'investissement en
fonds propres sur la transparence fiscale ;
- aménager des incitations fiscales pour amener les
banques commerciales à financer davantage les PME et les micros
entreprises ;
- instituer des fonds de garantie dédiés aux PME
dans les pays de l'UEMOA ; - réduire les coûts d'enregistrement
des hypothèques pour les PME ;
- promouvoir la microfinance, notamment dans le sens de
renforcer la capitalisation des institutions actives dans ce domaine et
développer la coopération financière entre elles
et le système bancaire de manière à soutenir
la création de passerelles permettant aux micro-entreprises
d'évoluer vers des PME ;
- poursuivre l'approfondissement et la diversification du
système financier de l'UEMOA, en vue notamment de l'émergence de
banques de proximité.
Ces actions et objectifs intermédiaires des politiques
de promotion communautaire des PME dans l'UEMOA se basent essentiellement sur
les instruments de développement et d'intégration que sont la
BCEAO et la BOAD.
Mais notons qu'avec la loi PARMEC dans les années 1997
un nouveau secteur de financement à la PME s'est développé
à un rythme exponentiel au point de créer un effet boomerang dans
d'autres secteurs.
I.1.3. Le financement des entreprises dans
l'UEMOA
Dans le cadre de leur fonctionnement, les entreprises sont
emmenées à financer soit leur exploitation, c'est à dire
le Besoin en Fonds de Roulement, soit leur croissance, c'est à dire les
investissements.
A cet effet, elles s'adressent soit aux banques et
établissements financiers pour le financement de l'exploitation
courante, soit au Marché Financier pour le financement de leur
investissement et le renforcement de leurs capitaux permanents.
Pour assurer une compréhension immédiate de notre
propos, nous procéderons à une schématisation simple du
marché des types de financement.
I.1.3.1. FINANCEMENT PAR LES BANQUES ET
ETABLISSEMENTS FINANCIERS
Le recours au système bancaire et aux
établissements financiers se définit simplement par le recours
à l'emprunt de court ou moyen terme, généralement d'une
durée de 1 à 3 ans, et 5 ans dans des cas de structuration
spécifique de crédits
Les différents outils de financements offerts par les
banques et les établissements de crédit ou autres institutions
financières actives dans ce secteur sont divers et variés. A
titre d'illustration, nous ne citerons que les exemples suivants :
I.1.3.2. Les crédits à court terme
Les prêts à court terme sont relativement
diversifiés, mais on peut les regrouper selon une classification simple
:
· Les prêts non affectés ; · Les
prêts affectés.
Dans le premier cas, aucun usage déterminé n'a
été assigné au prêt. Dans le second cas, le
prêt est consenti en fonction d'une destination particulière.
I.1.3.2.1 Les Prêts Non Affectés (Crédits en
Blanc) Il existe en fait deux techniques :
- Le Crédit par Caisse
Il peut s'agir d'abord d'un prêt par virement direct des
sommes au bénéficiaire. Plus souvent sera utilisée la
technique du découvert en compte : le banquier laisse le compte devenir
débiteur.
Le crédit par découvert en compte est
normalement un crédit revolving. En d'autres termes, à chaque
remboursement opéré par l'emprunteur, une autre
possibilité de crédit lui est accordée, dans la mesure de
son remboursement. L'emprunteur reconstitue en fait sa réserve de
crédit au fur et à mesure des remboursements.
- Le Crédit par Billet
On retient ici la technique de l'escompte de papier financier.
Il est demandé au bénéficiaire de souscrire un billet
à l'ordre de son banquier. Le banquier escompte le billet et
crédite le compte de l'entreprise du montant du billet sous
déduction des agios calculés sur la période à
courir jusqu'à l'échéance.
La pratique bancaire connaît diverses catégories
de crédits à court terme répondant à un vocabulaire
assez spécifique (Crédit de courrier, Crédits spots,
Facilités de caisse, Découvert).
* Crédit de Courrier
Il s'agit d'une aide de très courte durée : 24
heures à 48 heures. * Crédits Spots
Ces crédits n'intéressent que de grandes
entreprises industrielles ou commerciales qui peuvent avoir besoin de
facilités de trésorerie pour des durées très
courtes, parfois pour quelques heures.
Les crédits spots sont des opérations portant sur
des montants très élevés, et sont consentis dans le cadre
d'accords exorbitants du droit commun.
Les titres de créances négociables, et plus
particulièrement les billets de trésorerie, ont été
créés notamment pour permettre aux entreprises d'obtenir des
crédits concurrentiels de ces spots.
* Facilités de Caisse
Il s'agit de concours bancaires consentis pour quelques jours.
Ces facilités sont appréciées par les
entreprises qui doivent faire face à des décalages de
trésorerie. Elles sont souvent renouvelées, mais il ne saurait
s'agir de concours permanents.
* Découvert
Intérêts du découvert
Pour l'entreprise, le découvert offre une très
grande facilité d'utilisation. Elle ne paie d'intérêts
débiteurs que sur les sommes effectivement utilisées, le
prêt étant en permanence adapté à ses besoins.
La charge de la dette est très facile à
alléger puisque toute rentrée nouvelle contribue à cet
allégement.
Risques du découvert
Pour le client, le risque est celui de l'incertitude : le
crédit par découvert n'offre pas une sécurité
absolue sur le plan de la trésorerie.
Il est nécessaire, si l'on veut se mettre à l'abri
de certains dangers, de demander une confirmation écrite : cette
confirmation mentionnera clairement le montant autorisé.
I.1.3.3. Les Prêts affectés (Crédits de
Trésorerie Spécialisés) I.1 .3.3.1.)
Crédits Relais
Ces crédits intéressent les situations dans
lesquelles une entreprise est dans l'attente d'une rentrée
précise et exceptionnelle.
I.1.3.3.2.) Crédits de
Campagne
Bénéficient notamment des crédits de
campagne, les activités à caractère périodique
(activités agricoles, tourisme, ventes de nature saisonnière
etc.)
Le crédit de campagne peut être distribué
sous trois formes (Crédit par caisse, Crédit par billet,
Warrantage).
* Crédit par caisse
L'entreprise se fait consentir une avance en compte courant. La
banque autorise l'entreprise à devenir débitrice en compte
pendant la durée de la campagne.
* Crédit par billet
L'entreprise escompte auprès de son banquier des billets
financiers dans la limite de l'autorisation qui lui est accordée.
* Warrantage
Ce financement se fait par escompte de warrants.
Les crédits de campagne peuvent être
accordés sans aucune garantie. Parfois, le banquier a quelque raison de
se méfier et il demande des sûretés. Peuvent ainsi
être utilisés :
Le cautionnement donné par les dirigeants ; Le
nantissement des marchandises.
I.1.3.3.3) Escompte
L'escompte est l'opération de crédit par
laquelle un fournisseur de crédit, l'escompteur (le plus souvent une
banque) avance au crédité, titulaire d'une créance
à terme (souvent le porteur d'une lettre de change), le montant de
celle-ci, contre son transfert en propriété, moyennant
rémunération et sous réserve d'encaissement à
l'échéance.
L'escompte est un instrument de crédit commode pour le
crédité qui est déchargé du soin de recouvrer
l'effet de commerce et pour le créditeur qui peut se refinancer.
I.1.4. Les Crédits à Moyen
terme
I.1.4.1) Crédits à Moyen Terme Mobilisable
Ce crédit est consenti à ses risques par un ou
plusieurs établissements de crédit après avoir fait
l'objet d'un accord préalable d'un organisme mobilisateur.
Durée des prêts : deux à sept ans.
Biens financés: acquisition d'investissements productifs
ou construction et l'aménagement de locaux professionnels.
I.1.4.2) Crédits à Moyen Terme non mobilisables
Toutes les banques peuvent octroyer des crédits à
moyen terme : hors mobilisation, il n'y a plus de contrainte.
Chacun peut définir librement les modalités de ses
interventions. I.1 .4.2.1) Multiples Options Financing Facilities
(MOFF)
Fréquentes autour des années 1988, les MOFF sont
rares aujourd'hui car trop coûteuses pour les banques en terme de ratio
Cooke.
Il s'agit d'enveloppes multi crédits sur lesquels les
entreprises ont la possibilité de tirer à tout moment.
Accordée généralement pour une
durée de cinq ans, la MOFF permet indéfiniment d'obtenir des
crédits classiques à divers taux, des emprunts par adjudication
et des montages d'émissions sur l'euromarché.
Elle peut servir de caution à des billets de
trésorerie ou à des eurocommercials papers. Pour les entreprises,
l'avantage de ces MOFF est indiscutable : elles disposent désormais de
ressources sûres sur de longues périodes ; elles n'ont plus
à négocier au coup par coup avec les banques.
La MOFF confère à l'émetteur une
réserve de financement à moyen terme à faible coût
qui permet de saisir toute opportunité de croissance sans devoir
affronter une négociation de façon impromptue avec les
banques.
La MOFF peut être utilisée pour l'acquisition
d'une société ; elle peut être utilisée pour la
simple gestion de la trésorerie.
Caractéristiques des MOFF
Le montant d'une MOFF est toujours considérable
(plusieurs milliards de FCFA) ; la durée est de trois à cinq ans,
avec souvent possibilité de renouvellement jusqu'à sept ans ;
La MOFF est assurée par un pool de banques.
La MOFF n'est pas un produit au sens strict mais un ensemble
de produits dans lequel on trouve : des émissions de divers papiers, des
crédits bancaires classiques, des contrats d'échange de devises
ou de taux d'intérêt ;
La MOFF est d'usage très souple. Le tirage peut se
faire dans n'importe quelle devise prévue au contrat. La MOFF peut
être utilisée par la société mère ou ses
filiales françaises ou étrangères ;
La MOFF est une ouverture de crédit à un taux
avantageux. I.1.4.3.) Crédits Bail Mobilier
Les opérations de crédit-bail de matériel
sont des opérations de location de biens d'équipement, de
matériel et d'outillage achetés en vue de leur location par des
entreprises qui en demeurent propriétaires, lorsque ces
opérations, quelle que soit leur qualification, donnent aux locataires
la possibilité d'acquérir tout ou partie des biens loués
moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements
effectués à titre de loyer.
Le crédit-bail se présente alors comme un mode
de financement d'achats de biens d'équipement, de biens de consommation
durable effectués par des sociétés financières
spécialisées acquérant la propriété de ces
biens pour le compte d'un tiers et les lui confiant en location pour une
durée plus ou moins longue.
Au terme de la période locative, le preneur a en
principe la faculté d'acquérir la propriété du bien
pour un faible prix, déterminé dès la conclusion du
contrat.
I.2. Impact des politiques sous régionales
I.2.1. Le développement du secteur des PME/PMI
Il s'agit pour les Etats membres d'intensifier les actions
tendant à créer les conditions favorables au développement
du secteur privé en général et des PME/PMI en particulier.
Les politiques ciblées sur le développement des PME/PMI et de la
micro- entreprise sont de ce fait à encourager, de même que le
partenariat public-privé au sein de l'Union est à promouvoir, en
offrant, par exemple, plus facilement l'accès des PME aux marchés
publics. Le Sénégal par exemple, prévoit dans sa charte
des PME octroyer annuellement des marchés publics de l'Etat et des
entreprises parapublics aux PME. Les quotas sont de 10%, 20% et 70% des budgets
respectivement pour les petites entreprises, les moyennes entreprises et les
grandes entreprises. Les autres pays de l'UEMOA pourraient s'inspirer de
l'exemple du Sénégal dans ce domaine.
Les centres de promotion des investissements doivent
constituer un guichet unique pour les investisseurs et non un guichet de plus
lors de la création d'entreprise. Les centres de promotion des
investissements doivent être dynamiques et s'investir pleinement dans le
rôle d'information, de facilitation, d'encouragement et de soutien aux
investissements. Des structures d'appui et d'assistance-conseil aux PME
pourront être mises en place afin de satisfaire les besoins des
entreprises en matière de conseil, de formation et d'information. Une
synergie d'action entre ces structures, les centres de promotion des
investissements et les institutions de financement est à recommander
pour faciliter l'installation des entreprises.
En outre, les partenariats de « joint venture »
sont à encourager davantage de même que les initiatives de
création d'industries et d'entreprises communautaires. La
finalité étant d'attirer aussi bien plus d'investissements
étrangers que de promouvoir les investissements intra-communautaires.
I.2.2. La facilitation du financement des
activités des PME/PMI
Le financement des activités des PME/PMI constitue un
obstacle au développement du secteur, compte tenu de l'incertitude et
des risques apparents que montrent ces entreprises. Il importe de
réorganiser et d'adapter le système financier afin que les
PME/PMI puissent accéder aux services financiers dont ils ont besoin
pour l'expansion de leurs activités. Les banques doivent pouvoir se
convaincre des potentialités des PME/PMI à générer
de hauts rendements et partant, accroître leur participation au
développement du secteur en offrant des financements
qui leur sont adaptés. La Banque malienne de solidarité a assez
réussi dans cette voie et peut constituer un exemple dans le domaine
pour les autres pays de l'Union (encadré 2). Les institutions de
microfinance doivent jouer un rôle plus prépondérant et
s'investir davantage dans le financement des activités des PME/PMI.
Elles pourront ainsi suppléer au vide que laissent les banques
commerciales.
Au niveau régional, sur les marchés financiers,
la BRVM doit mener des actions orientées en faveur des PME/PMI. Il
s'agirait pour la BRVM de faciliter l'accès des PME au financement
boursier en mettant en place par exemple un dispositif pour un accès
direct des PME aux ressources financières du marché. Sur le court
terme, l'arrivée de nouvelles sociétés à la
côte renforcerait la capitalisation boursière et attirerait sans
doute de nouveaux investisseurs sur le marché.
I.2.3. Les difficultés rencontrées
par les entreprises dans l'UEMOA
> Conditions d'accès au financement
Les dirigeants des petites et moyennes entreprises dans les
pays de l'UEMOA mentionnent généralement les difficultés
d'accès au financement du secteur bancaire comme une importante
contrainte à leur bon fonctionnement. Ces difficultés sont le
plus souvent associées aux politiques monétaires en vigueur et
aux pratiques bancaires qui font qu'il est difficile pour les banques de
couvrir les coûts et les risques élevés qu'impliquent les
opérations de prêt aux petites entreprises.
S'agissant du marché financier, les conditions
d'opérer sur le marché primaire limitent d'office son
accès aux grandes entreprises, dont le capital est ouvert à plus
de 100 personnes.
Les PME et PMI à fort potentiel, dont la
géographie du capital ne respect pas ces conditions ne peuvent donc
pas avoir accès au financement pour leur croissance.
Seules les grandes entreprises peuvent intervenir sur le
marché financier, alors que environ 80% des entreprises de la zone sont
dans l'impossibilité de respecter ces critères, vu leur petite
taille (capital, chiffre d'affaire, nombre d'actionnaires).
De plus, ces grandes entreprises sont
généralement des filiales de multinationales européennes.
De ce fait leur financement se fait directement à partir de la maison
mère.
Section II : Diagnostic et retombées de la
plateforme de financement des PME/PMI en République du
Bénin.
II.1. Diagnostic du système de financement des
entreprises au Bénin
L'intermédiation financière reste aussi
très limitée au Bénin, comme dans les autres pays de
l'UEMOA. Le ratio de pénétration (M2/PIB) se limite à 32
pour cent au cours des trois dernières années. Le crédit
au secteur privé ne représentait que 12 pour cent du PIB en
2002.Le système financier consiste en huit banques commerciales, deux
compagnies de crédit-bail, huit compagnies d'assurance et plus de cent
institutions de microfinance formelles. Malgré sa forte expansion depuis
1995, le secteur de l'assurance reste peu développé. Il n'y a pas
de marché local d'actions et très peu d'entreprises font appel
à la BRVM (Banque régionale des valeurs mobilières). Le
secteur bancaire est relativement concentré (trois banques dominent le
marché). Toutes les banques sont privées, sauf une, et la
présence étrangère est dominante. Globalement le secteur
bancaire est solide au Bénin. Les banques ont dernièrement
amélioré leur profitabilité et leur respect des ratios
prudentiels (à l'exception du niveau de concentration des risques). Le
taux de portefeuilles non performants est parmi le plus faible de la
région (5.4 pour cent). Cependant, bien que les banques commerciales
représentent plus de 90 pour cent de l'actif total du secteur financier,
leur clientèle reste limitée et concentrée dans les zones
urbaines. Le secteur de la microfinance s'est largement développé
ces dix dernières années dans tout le pays, notamment dans es
régions les plus pauvres où la pénétration bancaire
est faible.
Les PME se tournent donc largement vers la microfinance pour
répondre à leurs besoins en financement. De 1998 à 2002,
le nombre de clients des institutions de microcrédit au Bénin a
augmenté de 75 pour cent, pour atteindre 500 000 personnes (soit un taux
de pénétration d'environ 15 pour cent de la population active),
tandis que le montant total des dépôts d'épargne a
été multiplié par 1,6 (32 milliards FCFA ou 51 millions
dollars au 31 décembre 2002) et celui des prêts par 2,5 (à
46 milliards FCFA ou 69 millions de dollars).
Ainsi, malgré sa petite taille, le pays possède
le plus grand nombre d'institutions de microfinance de l'UEMOA. Le montant
moyen des dépôts d'épargne a peu évolué au
fil des ans, se maintenant à 220 000 FCFA (352 dollars). En revanche, le
montant moyen des prêts par client a augmenté de 44 pour cent en
cinq ans pour atteindre 315 000 FCFA en décembre 2002, soit quelque 133
pour cent du PIB par habitant. Deux réseaux se sont
développés en parallèle : l'activité mutualiste,
chapeautée par la Fececam (Fédération des caisses
d'épargne et de crédit agricole mutuel), qui transforme
l'épargne collectée en crédits ; et les institutions de
crédits directs qui se financent sur les marchés financiers,
auprès des autorités et des bailleurs de fonds, avec le Projet
d'appui au développement des micro-entreprises (Padme), et l'Association
pour la promotion et l'appui aux PME (Papme). Le coût de la microfinance
reste cependant élevé (le taux d'intérêt est de
l'ordre de 2 pour cent par mois) et les financements octroyés se
concentrent sur l'agriculture et le commerce, laissant l'artisanat à
l'écart.
En conséquence, un large pan de la population continue
à se référer au système traditionnel de la tontine4
pour épargner et démarrer des projets. De plus, les institutions
de microfinance ne connaissent elles aussi des difficultés de
financement, même si le secteur tend à se professionnaliser petit
à petit.
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