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Impacts des politiques de financement et d'accompagnement a la création des entreprises dans l'espace UEMAO : cas du Bénin

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par Tchegoune KOBA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise de sciences Eéconomiques 2008
  

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Section I. Dispositif sous régional de financement et impacts

Le financement des petites entreprises reste toujours le « chaînon manquant » entre microfinance et secteur bancaire.

La réforme du secteur financier et bancaire et les programmes de privatisation mis en route dans de nombreux pays africains depuis la fin des années 1980 ont reposé la question du financement des PME africaines. Le rapprochement entre banques et PME paraît intéressant non seulement dans la perspective d'une meilleure intégration et stabilisation des activités bancaires dans l'économie réelle des pays concernés, mais également pour faciliter des investissements à la base, Générateurs de revenus et d'emplois.

I.1. Système de financements et de promotion des PME/PMI dans l'UEMOA I.1.1. Aperçu de l'UEMOA

L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a été créée par traité signé à Dakar le 10 janvier 1994 par les Chefs d'Etat et de Gouvernement des sept pays de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage du F CFA comme monnaie à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. La

Guinée-Bissau est devenue le 8ème État membre de l'Union2 le 02 mai 1997. L'UEMOA est née de la volonté de ces pays d'approfondir leur intégration économique en complément de l'union monétaire déjà réalisée depuis 1962 à travers l'UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine). Les mécanismes de régulation monétaire se devaient d'être complétés par des réformes économiques afin d'assurer la cohésion de l'Union et lancer les bases d'une croissance durable. L'UEMOA vise à établir un espace économique intégré et s'est assignée comme objectifs de :

- « renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des États membres dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement juridique rationalisé et harmonisé ;

- assurer la convergence des performances et des politiques économiques des États membres par l'institution d'une procédure de surveillance multilatérale ;

- créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune ;

- instituer une coordination des politiques sectorielles nationales par la mise en oeuvre d'actions communes, et éventuellement, de politiques communes notamment dans les domaines suivants : ressources humaines, aménagement du territoire, agriculture, énergie, industrie, mines, transports, infrastructures et télécommunication ;

- harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les législations des États membres et particulièrement le régime de la fiscalité. »

L'espace UEMOA couvre une superficie d'environ 3,5 millions de km2 et constitue un marché de plus de 78 millions de consommateurs (en 2003) soit environ 30% de la population de l'Afrique de l'Ouest. Le taux de croissance démographique est d'environ 2,8%.

Sur le plan économique, l'UEMOA vaut aujourd'hui environ 23 000 milliards de FCFA en termes de produit intérieur brut, soit près de 33% du PIB ouest africain. En 2004, le taux de croissance économique enregistré était de 4,6%. La répartition sectorielle du PIB laisse transparaître des disparités. L'activité économique au sein de l'UEMOA en 2003 était majoritairement concentrée dans le secteur tertiaire avec environ 53% du PIB de l'Union, montrant ainsi l'importance des services relativement aux autres domaines de l'activité économique. Les secteurs primaire et secondaire ne représentaient respectivement qu'environ 28% et 19% du PIB de l'Union.

Au sein de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire constitue l'économie dominante avec en moyenne environ 38% du PIB de l'Union sur les dernières années. Elle est suivie du Sénégal (18% du PIB), du Burkina Faso et du Mali (11% chacun). Les autres pays viennent ensuite avec des proportions de 9%, 7%, 5% et 1% respectivement pour le Bénin, le Niger, le Togo et la Guinée Bissau. Le taux d'investissement au sein de l'Union n'a représenté en moyenne sur les dernières années qu'environ 16% du PIB.

Les échanges commerciaux de l'Union sont estimés en 2003 à 7183,8 milliards de FCFA pour les importations et 6320,8 milliards de FCFA pour ce qui concerne les exportations. Le volume des échanges de l'Union représente en 2003 environ 5% du volume total des échanges réalisés au niveau continental. Quant aux échanges intra- communautaires, ils ne dépassent pas 6% de l'ensemble des flux du commerce extérieur cumulés des Etats de l'Union.

I.1 .2. Politiques et règlementations communautaires de la promotion des PME

Dans une optique de relance de la création des PME dans l'espace UEMOA le conseil des ministres des Etats membres a pris la décision :

N°16/2003/CM/UEMOA RELATIVE AU PROGRAMME D'ACTIONS POUR LA PROMOTION ET LE FINANCEMENT DES PME DANS L 'UEMOA.

Cette décision vise essentiellement trois grands objectifs à savoir :

> Créer un environnement incitatif pour la PME

> Assurer un appui direct performant au service de la PME dans l'UEMOA. > Assurer une offre de financement adaptée à la PME

Nous ferons ensuite une présentation des actions et objectifs intermédiaires par rubriques de la politique Communautaire de l'Union.

I.1 .2.1. Créer un environnement incitatif pour la PME

1. élaborer une charte des PME, sous la forme d'une déclaration de politique forte en faveur des PME et comprenant notamment une définition communautaire de la PME, sous l'impulsion de la Commission de l'UEMOA, déclinée à travers une politique Communautaire de développement des PME ;

2. favoriser la mise en place dans l'Administration de chaque Etat membre de l'UEMOA d'une Direction forte, garante des intérêts des PME et rattachée de façon pérenne à un Ministère approprié ;

3. mettre en place, sur initiative conjointe de la Commission de l'UEMOA, de la BOAD, de la BCEAO et de la Chambre consulaire régionale, un Observatoire des PME de l'UEMOA, et procéder, dans chaque Etat, à un recensement des PME ;

4. introduire dans le cursus scolaire, ainsi qu'au niveau de la formation professionnelle et des centres d'apprentissage des modules d'initiation à l'entrepreneuriat, notamment les jeux, les simulations, les visites d'entreprises, en vue de promouvoir l'esprit d'entreprise dans les pays de l'UEMOA ;

5. diffuser les cas de réussite d'entrepreneurs de l'UEMOA, notamment par l'attribution de prix à l'occasion de manifestations fortement médiatisées au niveau national et régional ;

6. accélérer la mise en place d'un code communautaire des investissements incitatif pour les PME ;

7. rendre simple et accessible l'acte de création d'entreprise, notamment en mettant en place des centres de formalités informatisés et en réduisant les délais et les frais de constitution des PME ;

8. faciliter, avec les institutions de financement, la mise en place d'incubateurs et de domaines industriels dans l'espace UEMOA; pour ce faire, la BOAD réalisera une étude de faisabilité pour l'implantation d'incubateurs et de domaines industriels privés dans les pays de l'UEMOA ;

9. simplifier et alléger davantage la fiscalité pour les PME et généraliser la mise en place dans les tribunaux de commerce de chambres juridiques spéciales pour les PME, en vue d'accélérer et de faciliter les procédures juridiques et judiciaires ;

10. prendre une directive, au niveau de l'UEMOA, pour favoriser dans la transparence l'accès des PME aux marchés publics communautaires et nationaux ;

11. mettre en place des dispositifs juridiques favorisant la continuité de l'activité des entreprises en difficulté et potentiellement viables mais menacées de liquidation ;

I.1.2.2. Mise en place d'un appui direct performant au service de la PME dans l'UEMOA

12. rationaliser le dispositif d'appui direct des PME, en généralisant la mise en place par les Etats d'une Agence de développement des PME, forte, autonome et dotée de ressources humaines, financières et matérielles adaptées ;

13. s'appuyer sur les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) pour améliorer l'accès à l'information et le partenariat au profit des PME, notamment par la création dans tous les pays de l'UEMOA de bourses de sous-traitance et de partenariat en vue de leur mise en réseau au niveau sous-régional, sous l'impulsion de la Commission de l'UEMOA, avec l'appui des ministères impliqués, des chambres consulaires et des partenaires au développement ;

14. promouvoir et diffuser les nouveaux enjeux de compétitivité, notamment en élaborant, dans le cadre de mise en oeuvre de la Politique Industrielle Commune de l'UEMOA, des stratégies de développement des grappes régionales;

15. encourager la mise en place, avec l'appui des chambres consulaires nationales et régionale et des organisations professionnelles, de fédérations des PME fortes et interlocutrices des instances nationales et communautaires ;

I.1.2.3. Assurance d'une offre de financement adaptée à la PME :

16. soutenir, notamment avec l'appui de la BOAD et des institutions de financement nationales et régionales, la consolidation et l'approfondissement du système financier de l'Union de manière à permettre la couverture des besoins de financement des PME ; par ailleurs, il sera étudié l'opportunité et la faisabilité de la création d'établissements de crédit en faveur des PME dans les pays de l'UEMOA ;

17. créer un environnement plus incitatif pour le financement des PME par le système financier actuel, notamment :

- faire bénéficier aux investissements financés par crédit-bail des mêmes avantages du code des investissements que les investissements classiques ;

- mener à son terme la mise en place de la loi-cadre concernant le capital-risque et les sociétés d'investissement en fonds propres sur la transparence fiscale ;

- aménager des incitations fiscales pour amener les banques commerciales à financer davantage les PME et les micros entreprises ;

- instituer des fonds de garantie dédiés aux PME dans les pays de l'UEMOA ; - réduire les coûts d'enregistrement des hypothèques pour les PME ;

- promouvoir la microfinance, notamment dans le sens de renforcer la capitalisation des
institutions actives dans ce domaine et développer la coopération financière entre elles

et le système bancaire de manière à soutenir la création de passerelles permettant aux micro-entreprises d'évoluer vers des PME ;

- poursuivre l'approfondissement et la diversification du système financier de l'UEMOA, en vue notamment de l'émergence de banques de proximité.

Ces actions et objectifs intermédiaires des politiques de promotion communautaire des PME dans l'UEMOA se basent essentiellement sur les instruments de développement et d'intégration que sont la BCEAO et la BOAD.

Mais notons qu'avec la loi PARMEC dans les années 1997 un nouveau secteur de financement à la PME s'est développé à un rythme exponentiel au point de créer un effet boomerang dans d'autres secteurs.

I.1.3. Le financement des entreprises dans l'UEMOA

Dans le cadre de leur fonctionnement, les entreprises sont emmenées à financer soit leur exploitation, c'est à dire le Besoin en Fonds de Roulement, soit leur croissance, c'est à dire les investissements.

A cet effet, elles s'adressent soit aux banques et établissements financiers pour le financement de l'exploitation courante, soit au Marché Financier pour le financement de leur investissement et le renforcement de leurs capitaux permanents.

Pour assurer une compréhension immédiate de notre propos, nous procéderons à une schématisation simple du marché des types de financement.

I.1.3.1. FINANCEMENT PAR LES BANQUES ET ETABLISSEMENTS FINANCIERS

Le recours au système bancaire et aux établissements financiers se définit simplement par le recours à l'emprunt de court ou moyen terme, généralement d'une durée de 1 à 3 ans, et 5 ans dans des cas de structuration spécifique de crédits

Les différents outils de financements offerts par les banques et les établissements de crédit ou autres institutions financières actives dans ce secteur sont divers et variés. A titre d'illustration, nous ne citerons que les exemples suivants :

I.1.3.2. Les crédits à court terme

Les prêts à court terme sont relativement diversifiés, mais on peut les regrouper selon une classification simple :

· Les prêts non affectés ; · Les prêts affectés.

Dans le premier cas, aucun usage déterminé n'a été assigné au prêt. Dans le second cas, le prêt est consenti en fonction d'une destination particulière.

I.1.3.2.1 Les Prêts Non Affectés (Crédits en Blanc) Il existe en fait deux techniques :

- Le Crédit par Caisse

Il peut s'agir d'abord d'un prêt par virement direct des sommes au bénéficiaire. Plus souvent sera utilisée la technique du découvert en compte : le banquier laisse le compte devenir débiteur.

Le crédit par découvert en compte est normalement un crédit revolving. En d'autres termes, à chaque remboursement opéré par l'emprunteur, une autre possibilité de crédit lui est accordée, dans la mesure de son remboursement. L'emprunteur reconstitue en fait sa réserve de crédit au fur et à mesure des remboursements.

- Le Crédit par Billet

On retient ici la technique de l'escompte de papier financier. Il est demandé au bénéficiaire de souscrire un billet à l'ordre de son banquier. Le banquier escompte le billet et crédite le compte de l'entreprise du montant du billet sous déduction des agios calculés sur la période à courir jusqu'à l'échéance.

La pratique bancaire connaît diverses catégories de crédits à court terme répondant à un vocabulaire assez spécifique (Crédit de courrier, Crédits spots, Facilités de caisse, Découvert).

* Crédit de Courrier

Il s'agit d'une aide de très courte durée : 24 heures à 48 heures. * Crédits Spots

Ces crédits n'intéressent que de grandes entreprises industrielles ou commerciales qui peuvent avoir besoin de facilités de trésorerie pour des durées très courtes, parfois pour quelques heures.

Les crédits spots sont des opérations portant sur des montants très élevés, et sont consentis dans le cadre d'accords exorbitants du droit commun.

Les titres de créances négociables, et plus particulièrement les billets de trésorerie, ont été créés notamment pour permettre aux entreprises d'obtenir des crédits concurrentiels de ces spots.

* Facilités de Caisse

Il s'agit de concours bancaires consentis pour quelques jours.

Ces facilités sont appréciées par les entreprises qui doivent faire face à des décalages de trésorerie. Elles sont souvent renouvelées, mais il ne saurait s'agir de concours permanents.

* Découvert

Intérêts du découvert

Pour l'entreprise, le découvert offre une très grande facilité d'utilisation. Elle ne paie d'intérêts débiteurs que sur les sommes effectivement utilisées, le prêt étant en permanence adapté à ses besoins.

La charge de la dette est très facile à alléger puisque toute rentrée nouvelle contribue à cet allégement.

Risques du découvert

Pour le client, le risque est celui de l'incertitude : le crédit par découvert n'offre pas une sécurité absolue sur le plan de la trésorerie.

Il est nécessaire, si l'on veut se mettre à l'abri de certains dangers, de demander une confirmation écrite : cette confirmation mentionnera clairement le montant autorisé.

I.1.3.3. Les Prêts affectés (Crédits de Trésorerie Spécialisés) I.1 .3.3.1.) Crédits Relais

Ces crédits intéressent les situations dans lesquelles une entreprise est dans l'attente d'une rentrée précise et exceptionnelle.

I.1.3.3.2.) Crédits de Campagne

Bénéficient notamment des crédits de campagne, les activités à caractère périodique (activités agricoles, tourisme, ventes de nature saisonnière etc.)

Le crédit de campagne peut être distribué sous trois formes (Crédit par caisse, Crédit par billet, Warrantage).

* Crédit par caisse

L'entreprise se fait consentir une avance en compte courant. La banque autorise l'entreprise à devenir débitrice en compte pendant la durée de la campagne.

* Crédit par billet

L'entreprise escompte auprès de son banquier des billets financiers dans la limite de l'autorisation qui lui est accordée.

* Warrantage

Ce financement se fait par escompte de warrants.

Les crédits de campagne peuvent être accordés sans aucune garantie. Parfois, le banquier a quelque raison de se méfier et il demande des sûretés. Peuvent ainsi être utilisés :

Le cautionnement donné par les dirigeants ; Le nantissement des marchandises.

I.1.3.3.3) Escompte

L'escompte est l'opération de crédit par laquelle un fournisseur de crédit, l'escompteur (le plus souvent une banque) avance au crédité, titulaire d'une créance à terme (souvent le porteur d'une lettre de change), le montant de celle-ci, contre son transfert en propriété, moyennant rémunération et sous réserve d'encaissement à l'échéance.

L'escompte est un instrument de crédit commode pour le crédité qui est déchargé du soin de recouvrer l'effet de commerce et pour le créditeur qui peut se refinancer.

I.1.4. Les Crédits à Moyen terme

I.1.4.1) Crédits à Moyen Terme Mobilisable

Ce crédit est consenti à ses risques par un ou plusieurs établissements de crédit après avoir fait l'objet d'un accord préalable d'un organisme mobilisateur.

Durée des prêts : deux à sept ans.

Biens financés: acquisition d'investissements productifs ou construction et l'aménagement de locaux professionnels.

I.1.4.2) Crédits à Moyen Terme non mobilisables

Toutes les banques peuvent octroyer des crédits à moyen terme : hors mobilisation, il n'y a plus de contrainte.

Chacun peut définir librement les modalités de ses interventions. I.1 .4.2.1) Multiples Options Financing Facilities (MOFF)

Fréquentes autour des années 1988, les MOFF sont rares aujourd'hui car trop coûteuses pour les banques en terme de ratio Cooke.

Il s'agit d'enveloppes multi crédits sur lesquels les entreprises ont la possibilité de tirer à tout moment.

Accordée généralement pour une durée de cinq ans, la MOFF permet indéfiniment d'obtenir des crédits classiques à divers taux, des emprunts par adjudication et des montages d'émissions sur l'euromarché.

Elle peut servir de caution à des billets de trésorerie ou à des eurocommercials papers. Pour les entreprises, l'avantage de ces MOFF est indiscutable : elles disposent désormais de ressources sûres sur de longues périodes ; elles n'ont plus à négocier au coup par coup avec les banques.

La MOFF confère à l'émetteur une réserve de financement à moyen terme à faible coût qui permet de saisir toute opportunité de croissance sans devoir affronter une négociation de façon impromptue avec les banques.

La MOFF peut être utilisée pour l'acquisition d'une société ; elle peut être utilisée pour la simple gestion de la trésorerie.

Caractéristiques des MOFF

Le montant d'une MOFF est toujours considérable (plusieurs milliards de FCFA) ; la durée est de trois à cinq ans, avec souvent possibilité de renouvellement jusqu'à sept ans ;

La MOFF est assurée par un pool de banques.

La MOFF n'est pas un produit au sens strict mais un ensemble de produits dans lequel on trouve : des émissions de divers papiers, des crédits bancaires classiques, des contrats d'échange de devises ou de taux d'intérêt ;

La MOFF est d'usage très souple. Le tirage peut se faire dans n'importe quelle devise prévue au contrat. La MOFF peut être utilisée par la société mère ou ses filiales françaises ou étrangères ;

La MOFF est une ouverture de crédit à un taux avantageux. I.1.4.3.) Crédits Bail Mobilier

Les opérations de crédit-bail de matériel sont des opérations de location de biens d'équipement, de matériel et d'outillage achetés en vue de leur location par des entreprises qui en demeurent propriétaires, lorsque ces opérations, quelle que soit leur qualification, donnent aux locataires la possibilité d'acquérir tout ou partie des biens loués moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de loyer.

Le crédit-bail se présente alors comme un mode de financement d'achats de biens d'équipement, de biens de consommation durable effectués par des sociétés financières spécialisées acquérant la propriété de ces biens pour le compte d'un tiers et les lui confiant en location pour une durée plus ou moins longue.

Au terme de la période locative, le preneur a en principe la faculté d'acquérir la propriété du bien pour un faible prix, déterminé dès la conclusion du contrat.

I.2. Impact des politiques sous régionales I.2.1. Le développement du secteur des PME/PMI

Il s'agit pour les Etats membres d'intensifier les actions tendant à créer les conditions favorables au développement du secteur privé en général et des PME/PMI en particulier. Les politiques ciblées sur le développement des PME/PMI et de la micro- entreprise sont de ce fait à encourager, de même que le partenariat public-privé au sein de l'Union est à promouvoir, en offrant, par exemple, plus facilement l'accès des PME aux marchés publics. Le Sénégal par exemple, prévoit dans sa charte des PME octroyer annuellement des marchés publics de l'Etat et des entreprises parapublics aux PME. Les quotas sont de 10%, 20% et 70% des budgets respectivement pour les petites entreprises, les moyennes entreprises et les grandes entreprises. Les autres pays de l'UEMOA pourraient s'inspirer de l'exemple du Sénégal dans ce domaine.

Les centres de promotion des investissements doivent constituer un guichet unique pour les investisseurs et non un guichet de plus lors de la création d'entreprise. Les centres de promotion des investissements doivent être dynamiques et s'investir pleinement dans le rôle d'information, de facilitation, d'encouragement et de soutien aux investissements. Des structures d'appui et d'assistance-conseil aux PME pourront être mises en place afin de satisfaire les besoins des entreprises en matière de conseil, de formation et d'information. Une synergie d'action entre ces structures, les centres de promotion des investissements et les institutions de financement est à recommander pour faciliter l'installation des entreprises.

En outre, les partenariats de « joint venture » sont à encourager davantage de même que les initiatives de création d'industries et d'entreprises communautaires. La finalité étant d'attirer aussi bien plus d'investissements étrangers que de promouvoir les investissements intra-communautaires.

I.2.2. La facilitation du financement des activités des PME/PMI

Le financement des activités des PME/PMI constitue un obstacle au développement du secteur, compte tenu de l'incertitude et des risques apparents que montrent ces entreprises. Il importe de réorganiser et d'adapter le système financier afin que les PME/PMI puissent accéder aux services financiers dont ils ont besoin pour l'expansion de leurs activités. Les banques doivent pouvoir se convaincre des potentialités des PME/PMI à générer de hauts rendements et partant, accroître leur participation au

développement du secteur en offrant des financements qui leur sont adaptés. La Banque malienne de solidarité a assez réussi dans cette voie et peut constituer un exemple dans le domaine pour les autres pays de l'Union (encadré 2). Les institutions de microfinance doivent jouer un rôle plus prépondérant et s'investir davantage dans le financement des activités des PME/PMI. Elles pourront ainsi suppléer au vide que laissent les banques commerciales.

Au niveau régional, sur les marchés financiers, la BRVM doit mener des actions orientées en faveur des PME/PMI. Il s'agirait pour la BRVM de faciliter l'accès des PME au financement boursier en mettant en place par exemple un dispositif pour un accès direct des PME aux ressources financières du marché. Sur le court terme, l'arrivée de nouvelles sociétés à la côte renforcerait la capitalisation boursière et attirerait sans doute de nouveaux investisseurs sur le marché.

I.2.3. Les difficultés rencontrées par les entreprises dans l'UEMOA

> Conditions d'accès au financement

Les dirigeants des petites et moyennes entreprises dans les pays de l'UEMOA mentionnent généralement les difficultés d'accès au financement du secteur bancaire comme une importante contrainte à leur bon fonctionnement. Ces difficultés sont le plus souvent associées aux politiques monétaires en vigueur et aux pratiques bancaires qui font qu'il est difficile pour les banques de couvrir les coûts et les risques élevés qu'impliquent les opérations de prêt aux petites entreprises.

S'agissant du marché financier, les conditions d'opérer sur le marché primaire limitent d'office son accès aux grandes entreprises, dont le capital est ouvert à plus de 100 personnes.

Les PME et PMI à fort potentiel, dont la géographie du capital ne respect pas ces
conditions ne peuvent donc pas avoir accès au financement pour leur croissance.

Seules les grandes entreprises peuvent intervenir sur le marché financier, alors que environ 80% des entreprises de la zone sont dans l'impossibilité de respecter ces critères, vu leur petite taille (capital, chiffre d'affaire, nombre d'actionnaires).

De plus, ces grandes entreprises sont généralement des filiales de multinationales européennes. De ce fait leur financement se fait directement à partir de la maison mère.

Section II : Diagnostic et retombées de la plateforme de financement des PME/PMI en République du Bénin.

II.1. Diagnostic du système de financement des entreprises au Bénin

L'intermédiation financière reste aussi très limitée au Bénin, comme dans les autres pays de l'UEMOA. Le ratio de pénétration (M2/PIB) se limite à 32 pour cent au cours des trois dernières années. Le crédit au secteur privé ne représentait que 12 pour cent du PIB en 2002.Le système financier consiste en huit banques commerciales, deux compagnies de crédit-bail, huit compagnies d'assurance et plus de cent institutions de microfinance formelles. Malgré sa forte expansion depuis 1995, le secteur de l'assurance reste peu développé. Il n'y a pas de marché local d'actions et très peu d'entreprises font appel à la BRVM (Banque régionale des valeurs mobilières). Le secteur bancaire est relativement concentré (trois banques dominent le marché). Toutes les banques sont privées, sauf une, et la présence étrangère est dominante. Globalement le secteur bancaire est solide au Bénin. Les banques ont dernièrement amélioré leur profitabilité et leur respect des ratios prudentiels (à l'exception du niveau de concentration des risques). Le taux de portefeuilles non performants est parmi le plus faible de la région (5.4 pour cent). Cependant, bien que les banques commerciales représentent plus de 90 pour cent de l'actif total du secteur financier, leur clientèle reste limitée et concentrée dans les zones urbaines. Le secteur de la microfinance s'est largement développé ces dix dernières années dans tout le pays, notamment dans es régions les plus pauvres où la pénétration bancaire est faible.

Les PME se tournent donc largement vers la microfinance pour répondre à leurs besoins en financement. De 1998 à 2002, le nombre de clients des institutions de microcrédit au Bénin a augmenté de 75 pour cent, pour atteindre 500 000 personnes (soit un taux de pénétration d'environ 15 pour cent de la population active), tandis que le montant total des dépôts d'épargne a été multiplié par 1,6 (32 milliards FCFA ou 51 millions dollars au 31 décembre 2002) et celui des prêts par 2,5 (à 46 milliards FCFA ou 69 millions de dollars).

Ainsi, malgré sa petite taille, le pays possède le plus grand nombre d'institutions de microfinance de l'UEMOA. Le montant moyen des dépôts d'épargne a peu évolué au fil des ans, se maintenant à 220 000 FCFA (352 dollars). En revanche, le montant moyen des prêts par client a augmenté de 44 pour cent en cinq ans pour atteindre 315 000 FCFA en décembre 2002, soit quelque 133 pour cent du PIB par habitant. Deux réseaux se sont développés en parallèle : l'activité mutualiste, chapeautée par la Fececam (Fédération des caisses d'épargne et de crédit agricole mutuel), qui transforme l'épargne collectée en crédits ; et les institutions de crédits directs qui se financent sur les marchés financiers, auprès des autorités et des bailleurs de fonds, avec le Projet d'appui au développement des micro-entreprises (Padme), et l'Association pour la promotion et l'appui aux PME (Papme). Le coût de la microfinance reste cependant élevé (le taux d'intérêt est de l'ordre de 2 pour cent par mois) et les financements octroyés se concentrent sur l'agriculture et le commerce, laissant l'artisanat à l'écart.

En conséquence, un large pan de la population continue à se référer au système traditionnel de la tontine4 pour épargner et démarrer des projets. De plus, les institutions de microfinance ne connaissent elles aussi des difficultés de financement, même si le secteur tend à se professionnaliser petit à petit.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire